Histoire de l Estonie et de la nation estonienne
403 pages
Français

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Histoire de l'Estonie et de la nation estonienne , livre ebook

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Description

Il n'existait jusqu'ici en français aucune histoire complète et fiable de l'Estonie, le plus septentrional des pays baltes, ancienne province de l'URSS entrée dans l'Union européenne en 2004. Le présent ouvrage aborde toutes les périodes mais se focalise plus particulièrement sur la construction de l'identité nationale estonienne au XIXe siècle. Il aborde également en détail les drames du XXe siècle, notamment la récente occupation communiste, et se termine par un tableau de l'Estonie contemporaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2007
Nombre de lectures 124
EAN13 9782336252230
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection « Bibliothèque finno-ougrienne »
Publiée par l’Association pour le développement des études finnoougriennes (ADÉFO), 2 rue de Lille, 75343 Paris Cedex 07 Internet: http://www.adefo.org/ Courriel : adefo@adefo.org
Volumes parus : Fanny de Sivers : Les emprunts suédois en estonien littéraires — 8 €. Bélct Bartók vivant : souvenirs, études et témoignages — 13 €. Autour du Kalevala — 9 €. Le monde kalévaléen en France et en Finlande, avec un regard sur la tradition populaire et l’épopée bretonnes (épuisé). Regards sur Kosztolányi — 18 €. Un chant épique de la prairie : autobiographie versifiée d’un poète hongrois du Canada — 25 €. Jean Gergely et Jean Vigué : Conscience musicale ou conscience humaine ? Vie, œuvre et héritages spirituel de Béla Bartôk — 20 €. Actes du IV e colloque fi-anco-finlandais de linguistique contrastive — 24 €. Béla Bartók : Éléments d’un autoportrait — 22 €. Erzsébet Hanus : La littérature hongroise en France au XIX e siècle — 24 €. Erzsébet Hanus : La littéuature hongroise en France au XIX e siècle : anthologie chaisie et commentée — 24 €. Bernard Le Calloc’h : Le X e siècle et les Hongrois — 25 €. Dávid Szabô : L’argot des étudiants budapestois — 26 €. Jean Perrot : Regards sur les langues ouraliennes — 30 €. Outi Duvallon : Le pronom anaphorique et l’architecture de l’oral en finnois et en français — 32 €. Art Leete : La guerre du Karym  : les peuples de Sibérie occidentale contre le pouvoir soviétique (1933-1934) — 27 €.
À paraître :
Antoine Chalvin : Johannes Aavik et la rénovation de la langue estonienne.
Histoire de l'Estonie et de la nation estonienne

Jean-Pierre Minaudier
Cartographie : Pascal Orcier
Photo de couverture : le château de Narva © Wojtek Buss wojtek@photobuss.com
© 2007, ADÉFO 2 rue de Lille, 75343 Paris Cedex 07, France www.adefo.org adefo@adefo.org
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharznattan.com . diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296046733
EAN : 9782296046733
Sommaire
Collection « Bibliothèque finno-ougrienne » Page de titre Page de Copyright PREMIÈRE PARTIE - AVANT L’ÉVEIL NATIONAL (PRÉHISTOIRE - 1802)
CHAPITRE I - LA PRÉHISTOIRE : FAITS ET MYTHES CHAPITRE II - LA CONQUÊTE GERMANO-DANOISE (1208-1227) CHAPITRE III - DANS LA LIVONIE MÉDIÉVALE (1227-1558) CHAPITRE IV - LE TEMPS DES GUERRES (1558-1710) CHAPITRE V - LE PREMIER SIÈCLE DU POUVOIR RUSSE (1710-1802)
DEUXIÈME PARTIE - L’ÉVEIL D’UNE NATION (1802-1918)
CHAPITRE VI - LE DÉCLIN DU SERVAGE ET L’AUBE DU MOUVEMENT NATIONAL (1802-1862) CHAPITRE VII - L’ÈRE DE L’ÉVEIL NATIQNAL (1862-1905) CHAPITRE VIII - DANS LA TOURMENTE RÉVOLUTIONNAIRE (1905-1918)
TROISIÈME PARTIE - DES EMPIRES À L’EUROPE (1918-2007)
CHAPITRE IX - UNE INDÉPENDANCE FRAGILE (1918-1939) CHAPITRE X - LA SECONDE GUERRE MONDIALE CHAPITRE XI - LA SECONDE OCCUPATION SOVIÉTIQUE (1944-1991) CHAPITRE XII - L’ESTONIE POST-COMMUNISTE (1991-2007)
CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE TABLE DE CORRESPONDANCES DES NOMS DE LIEUX INDEX TABLE DES CARTES
Meie juured ei ole lapsepõlves kodumullas ja maakamaras murukoplis kus aabitsalapsed mângivad meie juured on igas paigas kust me kunagi mööda käinud.
Nos racines ne sont pas dans l’enfance dans le sol natal, dans la glèbe dans la prairie enclose où jouent les enfants de la maternelle nos racines sont en chaque lieu où nous sommes passés un jour
Karl Ristikivi


Ce livre se propose de présenter au public français l’histoire de l’Estonie, petit pays riverain de la Baltique bordé au nord par le golfe de Finlande, frontalier de la Russie (à l’est) et de la Lettonie (au sud), et situé en face de la Suède (à l’ouest). C’est l’élément septentrional de ce trio disparate que les médias occidentaux, par ignorance et paresse, s’obstinent à traiter comme un tout sous le nom de “pays baltes” 1 . Le territoire, un peu plus vaste que la région Rhône-Alpes ou encore les Pays-Bas (45 227 km 2 ), culmine vaillamment à 318 m, soit moins que la hauteur de la tour Eiffel. Le climat est de type atlantique froid, assez pluvieux mais sans les rigueurs des hivers russes. Les sols, d’origine glaciaire pour la plupart, sont souvent pauvres et mal drainés, d’où abondance de lacs, de forêts (48 % du territoire), de marécages et de tourbières (20 %). L’Estonie possède plus de 1 500 îles et îlots.
Ce territoire abritait 1 342 000 habitants en 2004. En 2000, la population se composait essentiellement de 68 % d’Estoniens de souche, qui parlent leur propre langue, et d’une importante minorité russophone formée de Russes, d’Ukrainiens, de Tatars, d’Arméniens, etc., arrivés pour la plupart à l’époque soviétique et dont seuls 40 % ont la citoyenneté estonienne. La densité est de 30 h/km 2 , le tiers de celle de la France ; 68 % de la population vit en ville, 28 % dans la capitale Tallinn (380 000 habitants, un peu moins que Toulouse). La tradition religieuse dominante parmi les Estoniens de souche est le luthéranisme, mais la pratique est très faible (3 à 5 %, contre 10 % en France) ; les russophones sont majoritairement orthodoxes. L’Estonie est un État centralisé, doté d’un régime parlementaire, membre de l’O.T.A.N. et de l’U.E. depuis 2004 ; l’économie, gérée de manière très libérale, est en forte croissance, mais en 2004 le P.I.B. par habitant, légèrement supérieur à ceux de la Pologne et des deux autres pays baltes, ne s’élevait qu’à 50 % de la moyenne de l’U.E.
Les régions correspondant à l’actuelle Estonie sont entrées dans l’histoire de l’Europe à l’occasion de leur conquête par des croisés allemands et danois au début du XIII e siècle ; de ce fait, elles ont été dominées par une noblesse germanophone jusqu’au début du XX e siècle, mais elles sont passées dans l’orbite politique de la Russie dès le début du XVIII e . Ce n’est que vers le milieu du XIX e siècle qu’une conscience nationale est apparue parmi les paysans non germanophones et qu’un mouvement national s’est développé, axé d’abord sur la défense et le développement de la langue et des traditions culturelles, puis sur la revendication d’une autonomie. L’Estonie a conquis son indépendance en 1918, à la faveur de l’effondrement de la Russie tsariste, mais en 1940 elle a été réannexée par l’U.R.S.S., et elle est demeurée soviétique jusqu’à la chute du communisme en 1991 : les drames de cette période, marquée entre autres par des milliers d’exécutions, des déportations massives, un désastre écologique et une russification forcée, sont encore présents à tous les esprits.

Ce qui frappe le plus un Français qui en vient à s’intéresser à l’Estonie, c’est que la conception de la nation y est radicalement différente de ce à quoi il est habitué 2 . Au contraire de l’immense majorité des Français, nul Estonien ne se représente la nation comme une communauté de citoyens ; nul ne l’identifie à une construction politique, et surtout pas à la République d’Estonie. Pour les Estoniens, la nation estonienne ( eesti rahvas ou rahvus 3 ) est une communauté linguistique et culturelle, ce qu’on appelle parfois chez nous, à l’allemande, une Kulturnation ; l’Estonie ( Eesti ou Eestimaa ) n’est qu’un État d’apparition récente, postérieure à l’émergence d’une conscience nationale parmi les Estoniens, et dont la fonction première est d’assurer la perpétuation de cette communauté que sa petite taille et l’agressivité du voisin russe ont mise, tout récemment, en grand danger. En estonien, le mot eestlane (“Estonien”) ne désigne pas un citoyen de la République d’Estonie mais une personne de langue estonienne, même titulaire d’un passeport russe ou canadien ; en revanche, un citoyen russophone de la République d’Estonie n’est jamais qualifié d’Estonien, mais seulement de Russe ( venelane ) . Il ne s’agit pas de l’expression d’une opinion : c’est le sens des deux mots qui l’impose 4 .
S’intéresser à l’Estonie (et s’y sentir bien) im

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