L histoire des maisons maternelles
181 pages
Français

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L'histoire des maisons maternelles , livre ebook

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Description

Les centres maternels accueillent des femmes enceintes, majeures ou mineures et leurs enfants. Séparées, divorcées, ce sont le plus souvent des familles monoparentales. Jusqu'aux années cinquante les femmes sans hommes ne sont que des filles-mères, reléguées aux marges de la société. L'histoire de la Maison Maternelle Départementale de l'Aude offre une approche originale de ces maternités. Elle permet d'apprécier la condition de la fille-mère de la fin du XIXe siècle à nos jours.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2005
Nombre de lectures 348
EAN13 9782336264929
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Histoire du social
Collection dirigée par Alain Vilbrod
Longtemps délaissée, l’histoire de la question sociale et des diverses réponses apportées tout au long du XIX ème siècle et de la première moitié du XX ème siècle révèle aujourd’hui toute sa richesse.

Durant cette période, œuvres de bienfaisance, philanthropes avisés, hommes d’Etat sagement réformistes,... interviennent, chacun à leur mesure. Etudier ce qu’ils entreprennent permet de saisir tous les enjeux éminemment politiques d’une action sociale qui se démultiplie, qui est aussi le théâtre de bien des affrontements, qui peu à peu se professionnalise.

La collection « L’Histoire du social » propose, sur ce thème, des ouvrages resserrés sans être abscons, fidèles aux canons de la démarche historique mais se défiant des trop grandes généralités.
Déjà paru
Jean-Christophe COFFIN, La transmission de la folie : 1850-1914, 2004.
Joël AUTRET, L’hôpital aux prises avec l’histoire. Soins et soignants dans les hôpitaux de l’Ouest , 2004.
L'histoire des maisons maternelles
L'exemple du département de l'Aude

Yves Boulbès
© L’Harmattan, 2005
9782747581455
EAN : 9782747581455
Sommaire .
L’Histoire du social - Collection dirigée par Alain Vilbrod Page de titre Page de Copyright Préface Avant propos Introduction Chapitre I - Un intérêt croissant des pouvoirs publics pour les structures destinées aux filles-mères Chapitre II - L’instauration progressive d’une maternité dans l’Aude Chapitre III - L’éphémère Pouponnière de Saint-Denis Chapitre IV - Les Maisons Maternelles : entre rédemption et antisepsie Chapitre V - Vers plus de « social » après 1957 : un contexte démographique et sociologique en mutation Conclusion Bibliographie sommaire TEXTES, LOIS ET REGLEMENTS
Préface
Yves Boulbès fait partie de ces historiens dont la passion s’est forgée au rythme du quotidien, de ses difficultés, de ses interrogations. D’ou viennent les institutions sociales, et plus particulièrement celles destinées à la protection de la femme et de l’enfant ? En quoi les comportements actuels sont le fruit des réflexes ancestraux qui pèsent, consciemment ou pas sur les modes de pensée des acteurs de l’aide sociale ? Quelles ont été les ruptures majeures dans cette difficile entreprise sociale ?

L’enfant assisté est porteur des peurs comme des espérances de la société. Marginal, mauvaise conscience d’un corps social, il peut en devenir le reflet. Enfant de personne, l’enfant trouvé, le bâtard peut devenir l’enfant de tous, l’enfant de la nation. Il est redevable vis-à-vis de la collectivité, il est porteur d’une mission patriotique. Pour le régime impérial, il sera redevable de services dans l’armée, pour la République, il deviendra symbole de l’attachement à l’enfant, à sa patrie, il sera instrument de la nécessaire repopulation. Porteur de tant de vœux, l’enfant assisté pouvait-il seulement espérer devenir lui-même, pouvait-il se construire au travers de l’histoire douloureuse de sa mère et de l’absence parfois lourde de sens de son père ?

L’extension progressive du champ d’intervention de l’assistance à l’enfance transparaît clairement de cette recherche. Aux enfants trouvés et abandonnés qui forment l’essentiel des individus recueillis jusqu’en 1870, vont se joindre d’autres catégories d’enfants : enfants moralement abandonnés, enfants mis en garde et en dépôt. Au fil du temps, le traitement de l’enfance assistée se modifie : à l’assistance, espace clos, réservé aux exclus se substitue dans les années 1890-1910. l’assistance comme un lieu de protection et de prévention.
L’enfance assistée relève évidemment d’un cadre législatif et réglementaire national mais la marge de manœuvre des acteurs politiques et administratifs est nettement plus grande que dans le domaine de l’instruction publique. Ainsi, se dessinent de véritables politiques locales où transparaît le rôle prépondérant joué par plusieurs personnalités (préfets, conseillers généraux, inspecteurs,...) dans l’application de mesures d’encadrement et de financement de l’enfance assistée. Il fait plonger le lecteur dans le « vécu » des enfants en milieu hospitalier.

L’apport majeur d’Yves Boulbès réside assurément dans cette volonté toujours réaffirmée de ne pas isoler le destin de l’enfant de celui de la mère. De plus, il situe le “traitement” de la mère dans la complexité du contexte social, politique et économique. Il aborde cette question souvent négligée : comment l’enfant et cette mère, trop longtemps considérée elle même comme une mineure, ou pire une incapable majeure, parce que entachée d’une faute originelle, sont-ils traités en fonction des courants de la démographie : populationniste ou malthusien ?

De cet hospice du XIX e siècle, où régnait la plus grande promiscuité entre enfants, femmes et vieillards à la maison maternelle en passant par l’épisode malheureux de la pouponnière, le lecteur mesurera le chemin parcouru dans l’aide à l’enfance. M. Boulbès adopte le concept de « discrimination positive » pour les enfants assistés et pour les mères. Il s’agit là d’une hypothèse stimulante que l’auteur décline à plusieurs niveaux. Pour s’en tenir aux femmes, cette discrimination positive se manifeste en matière d’obstétrique, d’alimentation, de suivi médical. Les pensionnaires de la maison maternelle bénéficient des techniques les plus récentes en matière d’accouchements, des visites de médecins spécialisés, d’un régime alimentaire nettement plus équilibré que dans les campagnes. Evidemment, cette discrimination positive trouve ses limites dans les rapports sociaux. Comme l’enfant assisté, la fille-mère reste dans un statut spécifique où se mêlent retenue, crainte et parfois rejet, un statut qui va la suivre, la poursuivre bien des années après son passage dans les services de l’aide à l’enfance. Pour autant, à notre sens la discrimination positive est une « grille de lecture » stimulante qui pourrait donner lieu, avec profit, à des investigations ultérieures sur d’autres départements dans le cadre de l’enfance assistée ou auprès d’autres publics bénéficiaires d’aide sociale sur la période actuelle.

La recherche menée par Yves Boulbès est centrée sur le département de l’Aude et, à ce titre elle pourrait apparaître comme un cas particulier. Or, le département de l’Aude dont on a souvent écrit qu’il était une France en raccourci fait ici office de véritable laboratoire social. Il a su se “nourrir” des travaux d’autres chercheurs, notamment ceux de Nadine Lefaucheur, il apprécie les points de convergence, les particularités, la capacité d’une personnalité locale à dynamiser les institutions, à mobiliser les pouvoirs publics.

Enfin, ne peut-on pas voir dans la politique de prévention qui se développe dès le début du XX e siècle à l’égard de la mère une première étape d’un processus qui aboutira après la première guerre mondiale à la mise en place des allocations familiales ?
Jean-Louis ESCUDIER, Chercheur au CNRS, Université Montpellier I.
Avant propos
Ce livre n’a pas la prétention d’évoquer l’histoire exhaustive des Maisons Maternelles en France. Il offre une contribution à la compréhension d’institutions complexes où des travailleurs sociaux ont trouvé leur place. L’histoire de la Maison Maternelle Départementale de l’Aude est exemplaire de la période de création d’institutions destinées à des « filles-mères » entre 1914 et 1925. Elle est également singulière car elle permet de percevoir des enjeux politiques et sociaux, contribuant à élaborer une histoire sociale de la France que la seule lecture d’un pouvoir centralisé ne saurait circonscrire.
Introduction
A l’aube du XXI e siècle, la connaissance et la compréhension de l’histoire des institutions du XX e siècle donnent toute la mesure de la distance à instaurer pour mieux comprendre leur place dans notre vie quotidienne. Elles ne sont pas le fruit du hasard, de la simple rencontre d’inté

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