Le Pirate
331 pages
Français

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Le Pirate , livre ebook

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Description

L'histoire se déroule dans les îles Shetland au début du XVIIIe siècle. Magnus Troil, vieil homme respectable, y vit paisiblement avec ses deux filles, Minna et Brenda. Il a loué à Basil Mertoun et à son fils Mordaunt, un château retiré du village. Mordaunt côtoie depuis son adolescence les deux jeunes filles sans pour autant en préférer une. Un jour de tempête, il sauve un naufragé nommé Cleveland qu'il envoie en convalescence chez le vieil homme. Minna et Cleveland tombent amoureux. Magnus, sur la base d'une méchante rumeur propagée par Cleveland, bannit Mordaunt de sa demeure. Mais Brenda n'y croit pas et, en l'absence du jeune homme, réalise qu'elle l'aime. Une parente du vieil homme a un comportement étrange, qui évoque le surnaturel. Quel secret cache-t-elle ? Qui est réellement ce Cleveland ?...

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2011
Nombre de lectures 146
EAN13 9782820607843
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Pirate
Walter Scott
1821
Collection « Les classiques YouScribe »
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Suivez-noussur :

ISBN 978-2-8206-0784-3
« Tout en luide la mer annonce les ravages. »
SHAKSPEARE, laTempête.
AVERTISSEMENT.

Le but de l’histoire suivante est de faireconnaître d’une manière exacte certains évènemens remarquables quieurent lieu dans les îles Orcades, et dont des traditionsimparfaites et des relations tronquées n’ont conservé que lesparticularités peu fidèles que je vais transcrire :
– En janvier 1724 – 1725, un bâtimentnommé the Revenge , armé de trente gros canons et de sixd’un moindre calibre, commandé par John Gow ou Goff, ou Smith,aborda dans les îles Orcades ; les déprédations et les actesd’insolence que se permit l’équipage le firent reconnaître bientôtpour un pirate. Les habitans de ces îles éloignées, n’ayant niarmes ni moyens de résistance, se soumirent quelque temps à leursoppresseurs, et le capitaine de ces bandits fut assez audacieux,non seulement pour se rendre à terre, mais pour donner des balsdans le village de Stromness : il réussit même à gagner lecœur d’une jeune personne qui possédait quelque fortune, et il enreçut la promesse de sa foi avant qu’on eût découvert qui ilétait.
Un bon citoyen, James Fea, jeune homme deClestron, forma le projet de s’emparer du flibustier, et il yréussit en employant alternativement le courage et l’adresse. Unecirconstance qui l’y aida beaucoup fut que le bâtiment de Gowéchoua près du havre de Calfsound, dans l’île d’Éda, à peu dedistance d’une maison où M. Fea demeurait alors. Celui-ciinventa différens stratagèmes, et les exécuta au risque de sa vie,pour faire prisonniers tous les pirates, qui étaient des hommesdéterminés et bien armés. Il fut puissamment aidé dans cetteentreprise par M. James Laing, aïeul de feu Malcolm Laing,auteur ingénieux de l’Histoire d’Écosse pendant le dix-septièmesiècle .
Gow et d’autres hommes de son équipagereçurent, en vertu d’une sentence rendue par la haute cour del’amirauté, la punition que leurs crimes avaient méritée depuislong-temps. Gow montra une audace sans exemple quand il comparutdevant cette cour, et, d’après ce que rapporte un témoin oculaire,il paraît qu’on le traita avec une sévérité extraordinaire pour leforcer à répondre. Voici les termes du récit auquel j’emprunte cesdétails : – « John Gow ne voulant pas répondre, onle fit amener à la barre, et le juge ordonna que deux hommes luiserreraient les pouces avec une ficelle jusqu’à ce qu’elle serompît ; qu’on la doublerait ensuite pour les lui serrer denouveau, jusqu’à ce que la double corde se rompît encore ;enfin qu’on en prendrait trois, que les exécuteurs serreraient detoutes leurs forces. Gow souffrit cette torture avec la plus grandefermeté. » – Le lendemain matin (27 mai 1725), quand il eut vules préparatifs qu’on faisait pour sa mort, son couragel’abandonna, et il dit au maréchal de la cour qu’il n’aurait pasdonné tant d’embarras si on lui avait garanti qu’il ne serait paspendu avec des chaînes. Il fut jugé, condamné et exécuté avecd’autres hommes de son équipage.
On dit que la jeune personne dont Gow avaitgagné la tendresse se rendit à Londres pour le voir avant sa mort,et qu’étant arrivée trop tard, elle eut le courage de demander àvoir son cadavre, lui toucha la main, et reprit ainsi la foiqu’elle lui avait donnée. Si elle n’avait pas accompli cettecérémonie, elle n’aurait pu, d’après les idées superstitieuses deson pays, éviter de recevoir la visite de l’esprit de son amantdéfunt, dans le cas où elle aurait donné à quelque amant vivant lafoi qu’elle avait promise au mort. Cette partie de la légende peutservir de commentaire sur le conte de la charmante balladeécossaise qui commence ainsi :
À la porte de Marguerite
Un esprit vint pendant la nuit, etc.
La relation de cet évènement ajoute queM. Fea, cet homme plein de courage, grâce aux efforts duquelGow avait été arrêté dans sa carrière de crimes, bien loin d’enêtre récompensé par le gouvernement, n’en put même obtenir aucuneprotection dans une multitude de procès injustes qu’intentèrentcontre lui les avocats de Newgate, agissant au nom de Gow et desautres pirates. Ces poursuites vexatoires, prix de son courage, etles dépenses qu’elles lui occasionèrent, le ruinèrent ainsi que safamille, et firent de lui un exemple mémorable pour tous ceux qui,à l’avenir, voudront se mêler d’arrêter des pirates de leurautorité privée.
On doit supposer, pour l’honneur dugouvernement de Georges I er , que cette dernièrecirconstance, de même que les dates et les autres détails prétendusde cette histoire, sont inexacts, puisqu’on verra qu’ils ne peuventse concilier avec la narration véridique qu’on va lire, et qui aété rédigée sur des matériaux qui n’ont été accessibles qu’à
L’AUTEUR DE WAVERLEY.
Ce 1 er novembre 1821.
Chapitre 1

« La tempête a cessé ; déjà sur le rivage
« Les flots en se brisant n’inspirent plus d’effroi.
« Mais quelle voix, Thulé, s’écrie ; – Est-ce pourtoi
« Que j’ai brûlé ma harpe en ce climatsauvage ? »
MACNIEL.
Cette île longue, étroite, irrégulière,vulgairement appelée Main-Land , c’est-à-dire le continentdes îles Shetland, parce qu’elle est la plus grande de cet archipelse termine par un rocher d’une hauteur effrayante ; comme lesavent fort bien les marins habitués à naviguer dans les mersorageuses dont est entouré le Thulé des anciens. Ce rocher, nomméle cap de Sumburgh, oppose sa tête nue et ses flancs stériles auxefforts d’un courant terrible, et forme l’extrémité de l’île ducôté du sud-est. Ce promontoire élevé est constamment exposé auxlames d’une marée furieuse qui, partant d’entre les Orcades et lesîles Shetland, et roulant avec une force qui ne le cède qu’à celledu frith [1] de Pentland, tire son nom du cap dontnous venons de parler, et s’appelle le roost deSumburgh ; roost étant le mot par lequel on désignedans ces îles les courans de cette espèce.
Du côté de la terre, ce promontoire estcouvert d’un très court gazon, et descend rapidement jusqu’à unpetit isthme sur lequel la mer a empiété par des criques qui,s’avançant de chaque côté, semblent tendre progressivement à opérerune jonction, et à faire une île de ce cap, qui deviendra alors unrocher solitaire, entièrement séparé du continent, dont il formeaujourd’hui l’extrémité.
On regardait pourtant, dans les anciens temps,cet évènement comme invraisemblable ou fort éloigné ; carjadis un chef norwégien, ou, suivant d’autres traditions, et commele nom d’Iarlshof [2] semblel’indiquer, un ancien comte des Orcades avait choisi cette languede terre pour y construire son château. Il est abandonné depuislongtemps, et ce n’est qu’avec difficulté qu’on peut en distinguerquelques vestiges ; car les sables mouvans, enlevés par lesouragans de ces parages féconds en tempêtes, ont couvert et presqueenterré les ruines des bâtimens : mais, à la fin dudix-septième siècle, il existait une partie du château du comteencore habitable. C’était un édifice d’une architecture grossière,construit en moellons, et n’offrant rien qui pût satisfaire l’œilou exalter l’imagination. Un large et antique manoir, avec un toitescarpé couvert en dalles de grès, serait peut-être ce qui endonnerait l’idée la plus juste à un lecteur de nos jours. Lescroisées, peu nombreuses et basses, étaient distribuées sans lemoindre égard pour les lois de la régularité. De moindres bâtimens,dépendances du château, et contenant les offices ou appartemensdestinés à la suite du comte, avaient été autrefois contigus aucorps-de-logis principal ; mais ils étaient tombés enruine : on s’était servi des solives pour faire du feu ou pourd’autres usages ; les murs s’étaient écroulés en bien desendroits, et, pour compléter la dévastation, le sable, pénétrantdéjà dans ce qui servait jadis d’appartemens, y formait une couchede deu

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