Nouvelle-Calédonie
601 pages
Français

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Nouvelle-Calédonie , livre ebook

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Description

"Il est à peine besoin de rappeler l'attachement de la Nouvelle-Calédonie à la France", écrivait à son ministre, en 1963, le gouverneur Biros. A Koumac, en 1979, le jour de l'anniversaire de la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France, le drapeau français était foulé aux pieds par les manifestants. En 1984, à Thio, il sera brûlé. Entre 1963 et ces événements, une vingtaine d'années se sont écoulées. Comment, en si peu de temps, un peuple a-t-il pu passer de la loyauté la plus exemplaire à l'insurrection et à la sécession ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2005
Nombre de lectures 404
EAN13 9782336263502
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,2050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MEME AUTEUR
Géographie de la Nouvelle-Calédonie et des Iles Loyauté, édité en 1959 et 1964 par le Ministère de l’Education de la Nouvelle-Calédonie.
La pluviométrie au Sénégal et en Gambie, Dakar 1982.
Les cyclones, collection Que sais-je ? P.U.F, Paris 1986.
Climatologie du sud-ouest de l’Océan Indien : le cas de l’Ile Maurice. Deux volumes. ORSTQM, Paris 1987.
La dégradation actuelle du climat entre Sahara et Equateur, dans La dégradation des paysages en Afrique de l’Ouest, Presses Universitaires, Dakar 1990.
Climatologie de l’Ile Maurice, dans l’Atlas de Maurice, Centre d’études de Géographie tropicale, Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3, 1997.
Nouvelle-Calédonie 1945-1968
La confiance trahie

Jean Le Borgne
Sommaire
DU MEME AUTEUR Page de titre Remerciements Page de Copyright Préface Avant-propos CHAPITRE I - De la deuxième guerre mondiale à la loi-cadre CHAPITRE II - La loi-cadre de 1956 et ses décrets d’application CHAPITRE III - Neuf mois d’une application difficile de la loi-cadre CHAPITRE IV - Le putsch manqué du 18 juin CHAPITRE V - L’ère des proconsuls CHAPITRE VI - Victoires et Déboires CHAPITRE VII - Le coup de force de décembre 1963 CHAPITRE VIII - Mensonges et Vérité CHAPITRE IX - Persévérance dans l’erreur CHAPITRE X - Des lois “scélérates” CHAPITRE XI - Les fruits amers d’une politique Conclusion Quelques repères chronologiques BIBLIOGRAPHIE
Remerciements
Je remercie très vivement la direction et le personnel de la Bibliothèque Nationale, des Archives de France, du Centre des Archives d’Outre-Mer, du Centre des Archives Contemporaines et du Ministère de l’outre-mer, de leur accueil et de leur aide.
Mes remerciements vont aussi à ma femme Nelly, à Marie et Françoise, mes filles qui ont collaboré activement à la présentation de cet ouvrage, à mes fils Robert et Pierre.
Que chacun trouve ici l’expression de ma gratitude.
www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747585637
EAN 9782747585637
Préface
Jean Le Borgne me fait bien grand honneur, lui qui sait tout sur la Nouvelle-Calédonie, qui a vécu le drame, douloureusement, comme témoin engagé et un peu comme acteur, ce qu’il traduit d’un mot incisif, cette “confiance trahie”. Quoi que l’on pense, quoi que l’on croie, ce témoignage est une chance pour ceux qui, après nous, viendront. En leur nom, comme par procuration, aujourd’hui, à l’avance, l’historien que je suis dit merci. Tous ceux qui s’intéressent aux tournants de la décolonisation, je l’espère, liront avec profit et... jugeront.
La prière d’insérer dit que ce livre se lit comme un roman. Peut-être, mais comme le roman vrai d’une souffrance, d’un amour blessé.
“ Ariane, ma sœur, de quel amour blessé

Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée”.
Ces vers de Racine me trottent dans la tête.
Acteur engagé, dis-je, Jean Le Borgne qui y a vécu quatorze ans, a aimé la Nouvelle-Calédonie. Il lui a consacré un bon livre, la “Géographie de la Nouvelle-Calédonie et des îles Lo y a uté” qui fut réédité. Bravant le bis repetita non placent , il lui faudra tendre une perche au lecteur de “cette confiance trahie” et rappeler, mieux que moi, quelques clés du problème.
Je dis donc : la superficie de trois départements métropolitains, la population d’un département, un écart (21 pour 1000 et 5 pour 1000) de la natalité et de la mortalité, momentané déséquilibrateur des Caldoches et des Mélanésiens, qui seront, à leur tour, plus tard, touchés par “l’empêcher de naître”. Ce présent qui glisse entre les doigts et, comme dans toutes les anciennes zones de l’expansion européenne à travers le monde, est une source de difficultés qui oblige à envisager et à préparer.
Un climat tropical que l’insularité rend agréable aux “Européens”. Terre d’exil, au départ, pour les communards et les bagnards, dans un cadre qui rappelle davantage le jardin d’Eden — le paradis terrestre ne dure pas — que les enfers d’Auschwitz et de la Kolyma.
Le 24 septembre 1853, prise de possession et dépossession rapide. Vae victis. Les latifundia qui perdiderunt Italiam perdirent, comme partout, le pays où s’implante cette plaie. L’administration de 1858 à 1888 fut libérale quant aux terres distribuées : pour les deux cent douze colons de l’époque, quatre-vingt dix-huit possédaient plus de cinq mille hectares et trois plus de douze mille. Le processus engagé suit son cours, vous lirez... un élevage extensif dévastateur et six mille cinq cents hectares seulement en culture. J’avais écrit, jadis, sur l’exemple américain dans les Indes de Castille du XVIème siècle : “le bétail chasse l’homme”. De même que les métaux précieux d’Amérique bravaient la distance, le nickel calédonien (quatrième production mondiale actuellement) aura été l’équivalent de l’or et de l’argent, américains qui ont soutenu longtemps la navigation à travers l’Atlantique.
Ralliés le 19 septembre 1940 à la France-libre, Caldoches et Canaques ont mené la même lutte. Et puis, le 12 mars 1942, l’Amérique arrive à Nouméa. En mai, c’est la bataille de la mer de Corail, le “porte-avion” ( sic ) calédonien fonctionne à fond. La Nouvelle-Calédonie est une des bases de la “reconquête” du Pacifique.
Je finirai par quelques remarques désabusées. Avec raison, Jean Le Borgne insiste sur les aller-retours, l’allure zigzagante de la politique française.
Il y a eu, à l’époque moderne, trois grands empires coloniaux, les Ibériques (Castille et Portugal avant et après l’union des deux couronnes, avant et après 1580-1640), l’empire français, en deux temps et l’empire britannique. En 1939, ils couvraient le quart de la planète. Les Anglais ont su décoloniser. Ils avaient porté sur les fonts baptismaux la première puissance mondiale, les Etats-Unis d’Amérique et leur langue est devenue la langue universelle, quatre-vingt cinq à quatre-vingt dix pour cent de la production scientifique mondiale l’emprunte. Le chef d’œuvre inégalé est celui de l’Inde lato sensu. Et partout, symboliquement, la perruque sur la tête des juges sous les tropiques ! Cet hommage porte à sourire, mais il dit bien.
L’épine au pied de la France, ce fut l’Algérie. Dans une certaine mesure, l’Afrique du Nord et la Nouvelle-Calédonie présentent une analogie. Deux populations, deux cultures, dominant, dominés, avec, au bout, un faux équilibre qui peut conduire à la liquidation d’une symbiose devenue intolérable. Jean Le Borgne souligne le tournant abrupt en vingt ans, une génération à peine, de l’amour à la haine. Mais était-ce de l’amour et, maintenant, est-ce vraiment de la haine ?
Les Français veulent qu’on les aime. Sans toujours y mettre le prix. Mais ils s’impliquent, en tout, affectivement. On évoque, avec raison, la face noire de la sortie douloureuse de l’Algérie. L’Algérie qui aurait pu servir de modèle, à rebours, indiquant ce qu’il ne faut pas faire.
Vous m’autoriserez peut-être à manier le paradoxe. L’Algérie a bien été le modèle : le “vous le voyez bien”, il ne faut rien céder, un fil, et de fil en aiguille, la main, le pied, le corps, la tête et l’âme. Caldoches et pieds noirs, même combat et, dans un repli du subconscient ... ce qu’il ne faut pas faire. Il n’y a pas de leçon qui tienne. Tout est toujours à réinventer.
Et avons-nous tout perdu ? Quand, dans ma lecture de la conjoncture démographique mondiale, je tombe sur une étude en excellent français, une sur cent (quatre-vingt dix-neuf en anglais) je n’ai pas besoin de chercher longtemps, je connais à l’avance son nom, l’auteur, je le sais, ...est Maghrébin.
Hier, on opposait à l’échec en Algérie — le gâchis — la belle réussite, parfaite en Afrique Noire, la Côte d’Ivoire en tête. Les choses vont vite. L’amour et la haine sont d’étranges soeurs. La distance est-elle si grande ? Les Canaques ont parcouru, en un siècle, le chemin qui a demandé, ici et là, et là où nous sommes, du bassin de la Méditerranée et de sa périphérie, lato sensu, d’où presque tout vient, plusieurs dizaines de millénaires. Le rattrapage vient d’une

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