L enlèvement de l Obélisque
84 pages
Français

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L'enlèvement de l'Obélisque , livre ebook

84 pages
Français

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Description

inédit !





Ce livre est un merveilleux voyage au long cours dans l'univers exceptionnel et envoûtant de l'un des plus grands écrivains français du XXe siècle.


Pierre Boulle est un diable littéraire dont les facéties sont un enchantement perpétuel. Dans ce recueil de nouvelles inédites (" L'enlèvement de L'Obélisque ", " Un étrange événement ", " Le message chiffré ", " Une mort suspecte ", " Le 1er avril ", " Le coupable ", " La croisière de l'Alligator "), deux personnages servent de fil conducteur : Merlec et son souffre-douleur Bitard. Un couple inénarrable de drôlerie qui deviendra bien vite une légende.


Dès les premières lignes de chaque nouvelle, on est pris dans les filets de Pierre Boulle, qui restitue ici des atmosphères proches de celles des œuvres de Agatha Christie, Maurice Leblanc et Edgar Poe.


Un pur régal.





Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 octobre 2011
Nombre de lectures 104
EAN13 9782749122359
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pierre Boulle
L’ENLÈVEMENT DE L’OBÉLISQUE
Nouvelles étranges
La découverte et la protection de ce manuscrit inédit ont été assurées au cours du second trimestre de l’an 2000 par Jean et Françoise Loriot-Boulle, respectivement secrétaire général et trésorière de l’Association des amis de l’œuvre de Pierre Boulle. Couverture et photo : Tous droits réservés. © le cherche midi, 2011 23, rue du Cherche-Midi 75006 Paris
Vous pouvez consulter notre catalogue général et l’annonce de nos prochaines parutions sur notre site : www.cherche-midi.com « Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. »
ISBN numérique : 978-2-7491-2235-9
du même auteur
William Conrad , roman, Julliard, 1950.
Le Sacrilège malais , roman, Julliard, 1951.
Le Pont de la rivière Kwaï , roman, Julliard, Prix Sainte-Beuve, 1952.
Contes de l’absurde , recueil de nouvelles, Julliard, Grand Prix de la Nouvelle, 1953.
La Face , roman, Julliard, 1953.
Le Bourreau , roman, Julliard, 1954.
L’Épreuve des hommes blancs , roman, Julliard, 1955.
E = MC 2 , recueil de nouvelles, Julliard, 1957.
Les Voies du salut , roman, Julliard, 1958.
Walt Disney’s Siam , scénario, 1958.
Un métier de seigneur , roman, Julliard, 1960.
William Conrad , pièce en 4 actes, l’Avant-scène, n° 258, 1962.
La Planète des singes , roman, Julliard, 1963.
Le Jardin de Kanashima , roman, Julliard, 1964.
Histoires charitables , recueil de nouvelles, Julliard, 1965.
Aux sources de la rivière Kwaï , souvenirs, Julliard, 1966.
Le Photographe , roman, Julliard, 1967.
L’Étrange croisade de l’empereur Frédéric II , biographie, Flammarion, 1968.
Quia absurdum , recueil de nouvelles, Julliard, 1970.
Les Jeux de l’esprit , roman, Julliard, 1971.
Les Oreilles de Jungle , roman, Flammarion, 1972.
Les Vertus de l’enfer , roman, Flammarion, 1974.
Histoires perfides , recueil de nouvelles, Flammarion, 1976.
Le Bon Léviathan , roman, Julliard, 1978.
Les Coulisses du ciel , roman, Julliard, 1979.
L’Énergie du désespoir , roman, Julliard, 1981.
Miroitements , roman, Flammarion, 1982.
La Baleine des Malouines , roman, Julliard, Grand Prix de la Mer, 1983.
Pour l’amour de l’art , roman, Julliard, 1985.
L’Univers ondoyant , essai, Julliard, 1987.
Le Professeur Mortimer , roman, De Fallois, 1988.
Le Malheur des uns , roman, De Fallois, 1990.
L’Ilon , souvenirs, De Fallois, 1990.
À nous deux Satan , roman, Julliard, 1992.
L’Archéologue et le mystère de Néfertiti , roman, le cherche midi, 2005.
Avant-propos

D ÉCOUVRIR UNE ŒUVRE INÉDITE , voilà un privilège rare et ô combien enthousiasmant !
Après L’Archéologue en 2005, c’est un livre réunissant sept nouvelles « étranges » que Pierre Boulle nous offre.
Très probablement écrites avant l’année 1950, elles sont qualifiées par l’auteur, dans une dédicace à sa sœur, de « balbutiements d’un futur écrivain qui cherchait sa voie ; l’excuse est que cela fut écrit en Malaisie par 40 °C de chaleur ».
Ces histoires mettent en scène un maître en criminologie, le professeur Merlec, et son élève, le candide Bitard. On y reconnaît l’intérêt de Pierre Boulle pour la littérature anglo-saxonne, et en particulier pour les spécialistes du suspense et de l’étrange que sont Conan Doyle et Edgar Poe.
Si l’ensemble se lit comme un divertissement humoristique, on retrouve déjà la mécanique incroyablement précise basée sur une logique mathématique implacable qui caractérisera la quasi-totalité de l’œuvre de Pierre Boulle.
Si jamais, jamais personne à ce jour n’a élucidé pour quelle raison Pierre Boulle a laissé inédit ce trésor littéraire, nous savons, nous, qu’il nous incombait le devoir d’en partager la découverte avec tous ses lecteurs.
Jean et Françoise L ORIOT- B OULLE
L’enlèvement de l’Obélisque

 
Cela échappe à l’observation, à force d’être trop évident,
comme les trop grandes affiches de publicité.
Edgar P OE
1

J E TROUVAI CE SOIR-LÀ le maître emmitouflé dans sa robe de chambre blanche, celle qu’il revêt aux heures de méditation intense, parce que, réfléchissant sans en absorber aucune toutes les radiations, elle permet à son fluide une concentration plus grande.
Merlec était absorbé par la lecture d’un journal du soir. Il ne leva pas les yeux ; il ne m’adressa pas une parole ; mais, m’indiquant du doigt le petit tabouret qui m’est réservé dans les circonstances graves, il me fit comprendre par un froncement de sourcils qu’il entendait ne pas être dérangé.
Je m’assis en silence et restai à contempler la chambre où tant de pensées géniales furent conçues : de forme rectangulaire, à peu près quatre mètres sur trois, la chambre de Merlec contient trois meubles et rien de plus, un large lit-divan, une petite table sur laquelle se trouvent un livre, un verre et une bouteille, et le petit tabouret au pied du divan sur lequel le maître daigne tolérer ma présence. Le livre est intitulé Manuel du parfait détective par H. H. Merlec. La bouteille est remplie d’une liqueur verte communément appelée « pastis », dont il aime s’abreuver lorsqu’il médite quelque cas étrange. Le divan est recouvert d’une étoffe rouge écarlate sur laquelle la robe blanche du maître fait une tache lumineuse. Les fenêtres sont étroites et hermétiquement closes quand règne la période de concentration intellectuelle.
Je restai silencieux et immobile pendant plus de deux heures attendant que Merlec veuille bien m’adresser la parole. Enfin il détourna les yeux de son journal, se versa un verre de pastis vert, l’avala à petites gorgées et, me regardant fixement, dit :
« Que pensez-vous de tout cela, Bitard ? »
Je rougis jusqu’à la racine des cheveux et perdis contenance, comme cela m’arrive chaque fois que le maître me fait l’honneur de m’interpeller. Je balbutiai : « De... de quoi, maître, de quoi est-il question ? » tout en me reprochant amèrement de n’avoir pas lu le journal du soir avant de pénétrer dans le sanctuaire.
« Lisez, réfléchissez, parlez », dit Merlec en me tendant le journal ; et avalant une nouvelle rasade du breuvage vert, il se renversa sur le dos et s’absorba dans la contemplation du plafond.
À ces gestes, à la brièveté de ces paroles, je compris que l’affaire était sérieuse et m’appliquant à obéir ponctuellement, comme je le fais toujours, je lus avec toute l’attention dont j’étais capable l’article suivant qui apparaissait en première page du Quotidien .
2

V OICI CE que je lus :

 
U NE ÉTRANGE DISPARITION
Un fait unique dans les annales de la ville de Paris s’est produit aujourd’hui. Le Quotidien , le mieux renseigné des journaux de la capitale, se fait un devoir d’informer ses lecteurs de cet événement sensationnel. L’obélisque de Louqsor, le plus bel ornement de la plus belle place de notre ville a disparu, et cette disparition reste un mystère angoissant.
Ce matin, vers dix heures, M. W. H. Duncan, touriste londonien de passage à Paris, se promenait dans nos rues, un guide à la main, sans autre but que de s’emplir les yeux du spectacle inoubliable de nos monuments. Descendant l’avenue des Champs-Élysées, après avoir admiré l’Arc de triomphe et les deux palais, Duncan arriva place de la Concorde et là s’arrêta indécis. Pendant plusieurs minutes, il contempla l’étendue de la place, d’abord avec curiosité, puis avec étonnement. Plusieurs fois, son regard erra de la chaussée à son guide, puis aux ministères, puis aux statues du pourtour ; ensuite il se mit à feuilleter nerveusement son livre. Non satisfait, il fit deux fois le tour complet de la place, s’arrêtant

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