S.O.S. Police
38 pages
Français

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Description

Le commissaire Odilon QUENTIN est appelé au chevet d’une femme à l’article de la mort après avoir été écrasée accidentellement par un camion.


Le policier arrive malheureusement trop tard à l’hôpital dans lequel est soignée la victime.


Mais, que pouvait-elle avoir de si important à lui communiquer, d’autant qu’il ne la connaissait pas ?


Cette question l’obsède au point qu’il abandonne les affaires en cours pour se consacrer pleinement à cette énigme.


Quand il apprend que la défunte est la mère d’un ancien boxeur, jadis arrêté pour un larcin, et avec qui il fut fort magnanime, le besoin de réponse est renforcé et poussera Odilon QUENTIN à s’investir plus que de coutume dans cette enquête...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 8
EAN13 9782373472363
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Odilon QUENTIN
* 26 *
S.O.S. POLICE
Roman policier
par Charles RICHEBOURG
CHAPITRE PREMIER
Les affaires judiciaires peuvent se classer en deux catégories : celles dont on parle, et celles dont on ne parle pas. Ainsi, la pr esse n'accorda pas une ligne au cas d'Ida Fournier, ce qui fait que l'énigme du lit N° 5 resta inconnue du grand public ; pourtant, elle eût mérité une large diffusion, car elle illustrait d'une manière saisissante le dicton bien connu : petites causes, grands effets.
À quoi attribuer ce silence ? Mystère ! Il est vrai que les journalistes puisent ordinairement leurs informations à la source : comm issariats de quartier, couloirs de la P. J., antichambres des ministères ; ils se soucient des hôpitaux uniquement lorsqu'il s'agit de publier le bulletin de santé d'un personnage important. Or ici, il n'en était pas question.
De bout en bout, ce singulier imbroglio se déroula dans une atmosphère biscornue, à la fois tragique et sordide, où flottaient des relents de chloroforme et de désinfectants, comme pour couvrir l'odeur fade du sang.
Mais n'anticipons pas. Pour comprendre une enquête policière, il convient de la prendre à ses débuts, puis de respecter l'ordre chronologique ; c'est le seul système qui permette de se faire une idée exacte du travail accompli, et éventuellement de critiquer les erreurs commises. Nous nous en tiendrons donc à ce procédé qui écarte délibérément les ficelles du roman policier classique.
Voici les faits.
En dépit d'un été pluvieux, le commissaire Odilon Q uentin avait revêtu un complet gris clair ; non par souci d'élégance, bien sûr, mais par principe : on ne s'habille pas le 15 juillet comme au seuil de l'hiver. Cependant, la température ne justifiait en rien cette tenue estivale : en ce len demain de fête nationale, le ciel roulait d'énormes nuages noirs, véritable décor de Toussaint, et dans les Pyrénées, des trombes d'eau s'abattaient sur le dos courbé des coureurs du Tour de France.
De plus, l'effet était désastreux : énorme et massif, le fonctionnaire de la P. J. n'était pas bâti pour porter des vêtements de confection ; mais en célibataire privé des conseils d'une épouse attentive, il avait accepté sans discuter les suggestions d'un vendeur astucieux, pressé de se débarrasser d' un rossignol pratiquement invendable.
Le résultat sautait aux yeux : plus que jamais, Que ntin ressemblait à un marchand de vaches endimanché ; il s'en moquait du reste éperdument ; d'autant plus qu'en ce moment il goûtait des satisfactions p rofondes, du point de vue professionnel.
Il venait de mettre le point final au dossier Bagno let ! L'escroc international
recherché par six polices européennes avait reconnu ses manœuvres frauduleuses, et il attendait dans une cellule de la Santé l'instant fatidique où il irait confirmer ses aveux chez le juge d'instruction. En tout cas, au Quai des Orfèvres, on ne reverrait plus avant un bon bout de temps sa figure poupine de sacristain ; c'était toujours ça de gagné !
Réconforté par cette agréable perspective, le gros policier se roula une cigarette de gris, et comme il n'avait rien de mieux à faire, il se demanda ce que lui réserverait l'affaire suivante.
Elle se présenta d'une manière imprévue, sous la fo rme d'une conversation anodine avec un collègue : à onze heures trois quarts, le commissaire Pindeville, de la brigade des mœurs, entrebâilla la porte pour demander :
— Tu as une minute ?...
— Je t'en prie ! Entre et assieds-toi. Cigarette ?
— Merci ! En deux mots, voici ce qui m'amène. Je me suis rendu ce matin à Lariboisière, interroger une fille ramassée à Barbès. Rien de grave d'ailleurs : une jambe cassée à la suite d'une explication orageuse avec son type dans un bar de la rue Fontaine. Tu vois le genre !
— On perd son temps avec ces foutaises-là !
— À qui le dis-tu ! J'essaye donc d'accoucher la poupée étendue sur son lit de douleur, elle me montre avec un doux sourire sa gui bolle gainée de plâtre, mais soutient mordicus que la fracture est la conséquence d'une chute malencontreuse.
— Le faux-fuyant habituel, pour éviter de mettre son mec dans le bain !
— Exactement ! Je boucle donc mon procès-verbal de carence dans ma serviette, je traverse la salle dans toute sa longu eur et je me prépare à quitter l'hosto, Gros-Jean comme devant, lorsqu'on m'appelle !
— Qui ?...
— Une infirmière ! « Vous êtes de la P. J. ? » me demande-t-elle. « En ce cas, l'occupante du lit N° 5 insiste pour vous parler. » Je m'approche, et l'intéressée me murmure d'une voix à peine perceptible : « Dites au commissaire Quentin de venir me voir... de toute urgence. ».
— Comment s'appelle-t-elle ?
— Je n'en sais rien ! Aucune importance du reste. À défaut d'identité, tu réclameras le N° 5, dans la salle D.
— À quoi ressemble la bonne femme ?
— À une momie ! Sa tête est emmaillotée de bandelet tes de toile ; c'est une boule de coton, où seuls apparaissent deux yeux hagards.
— De quoi souffre cette malheureuse ?
— Fracture du bassin, côtes enfoncées, le tout compliqué de lésions internes. Les médecins sont pessimistes, et sans te donner de conseil, tu ferais bien de te dépêcher.
— On craint une issue fatale ?
— Le toubib ne pourra se prononcer que d'ici quelqu es jours ; il redoute, paraît-il, des complications du côté de la colonne vertébrale.
— Elle est tombée par la fenêtre ?...
— Non : accident de roulage, d'après ce que m'a dit l'infirmière. C'est tout ce que je sais. Maintenant que la commission est faite , je vais rédiger mon rapport dans l'affaire de la rue Fontaine. Au revoir, vieux ; à l'un de ces jours !
Quentin répondit par un grognement : il n'était plu s dans son cabinet ; sa pensée s'était évadée des locaux administratifs du Quai des Orfèvres ; elle errait à travers les couloirs ripolinés de blanc d'un hôpita l, à la recherche du lit N° 5, où agonisait la moribonde disposée à murmurer une confession suprême...
L'homme propose, mais Dieu dispose ! Le commissaire venait de décrocher son chapeau, prêt à se rendre rue Ambroise-Paré, lo rsque la sonnerie du téléphone l'immobilisa, la main sur la poignée de la porte.
Une seconde plus tard...
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