Servitude et grandeur littéraires : souvenirs d arts et de lettres de 1890 à 1900 : le symbolisme; les théâtres d avantgarde; peintres, musiciens : l annarchisme et le Dreyfusisme ; l arrivisme, etc.
256 pages
Français

Servitude et grandeur littéraires : souvenirs d'arts et de lettres de 1890 à 1900 : le symbolisme; les théâtres d'avantgarde; peintres, musiciens : l'annarchisme et le Dreyfusisme ; l'arrivisme, etc.

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— r.\MII I AIRF, MAUCI Servitude et Grandeur Littéraires lettres de aSouvenirs d'arts et de 1890 — symbolisme; les théâtres d'avant-1900. Le —garde; peintres; musiciens. L'anakchisme —i:t le dreyfusisme. L'arrivisme, etc. ?' édition PARIS ARTISTIQUESSOCIETE D'ÉDITIONS LITTERAIRES & LIBRAIRIE OULiENDORFF —DANTIN50. CHAUSSEE Librwri* OII«ndorf 1922Copyright by DU MEME AUTEUR ROMANS — —Clarté, — L'Orient vierge. Le Soleil des Morts.Couronne de — —L'Ennemie des Rêves. Les Mères sociales. La Ville-Lumière. CONTES — — Danaides. —Les Clefs d'or. Le Mystère du visage. Lei Les — —— L'Amour tragique. Trois de \Flandre.Passionnés. femmes Ames bretonnes. POÈMES —Sonatines d'automne. Le Sang parle. THÉÂTRE crime, quatre actes.Le Génie est un ESSAIS D'ART ANCIEN — la MiniatureFlorence : Vhistoire, l'art, la cité. Histoire de du — Peinture Italienne du XII' au XIX' siècle.XII' au XIX« siècle. La —— — Fragonard. — Greuie et son temps, Venise.Watteau. ESSAIS D'ART MODERNE — — —VImpressionnisme. De Watteau à Wliistler. TroisEleusis. —— — La Beautécrises de l'art actuel. Idées vivantes. des formes, Rodin. — Albert Besnard. — Puvis de Chavannes. — LouisAuguste —Legrand.— Victor Gilsoul, Jules Laforgue,— Charles Baudelaire. — — L'Art Indépendant de iS'jo à ig2o, — Les EtatsPaul Adam, —la peinture française de iS5o à igso. Princes de l'Esprit.de MORALEESSAIS DE -—De l'amour physique. La magie de l'amour, PSYCHOLOGIE MUSICALE — —La Religion de la Musique. Les Héros de l'orchestre. Schu- mann.

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

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r.\MII I AIRF, MAUCI
Servitude et Grandeur
Littéraires
lettres de aSouvenirs d'arts et de 1890
— symbolisme; les théâtres d'avant-1900. Le
—garde; peintres; musiciens. L'anakchisme
—i:t le dreyfusisme. L'arrivisme, etc.
?' édition
PARIS
ARTISTIQUESSOCIETE D'ÉDITIONS LITTERAIRES &
LIBRAIRIE OULiENDORFF —DANTIN50. CHAUSSEE
Librwri* OII«ndorf 1922Copyright byDU MEME AUTEUR
ROMANS
— —Clarté, — L'Orient vierge. Le Soleil des Morts.Couronne de
— —L'Ennemie des Rêves. Les Mères sociales. La Ville-Lumière.
CONTES
— — Danaides. —Les Clefs d'or. Le Mystère du visage. Lei Les
— —— L'Amour tragique. Trois de \Flandre.Passionnés. femmes
Ames bretonnes.
POÈMES
—Sonatines d'automne. Le Sang parle.
THÉÂTRE
crime, quatre actes.Le Génie est un
ESSAIS D'ART ANCIEN
— la MiniatureFlorence : Vhistoire, l'art, la cité. Histoire de du
— Peinture Italienne du XII' au XIX' siècle.XII' au XIX« siècle. La
—— — Fragonard. — Greuie et son temps, Venise.Watteau.
ESSAIS D'ART MODERNE
— — —VImpressionnisme. De Watteau à Wliistler. TroisEleusis.
—— — La Beautécrises de l'art actuel. Idées vivantes. des formes,
Rodin. — Albert Besnard. — Puvis de Chavannes. — LouisAuguste
—Legrand.— Victor Gilsoul, Jules Laforgue,— Charles Baudelaire.
— — L'Art Indépendant de iS'jo à ig2o, — Les EtatsPaul Adam,
—la peinture française de iS5o à igso. Princes de l'Esprit.de
MORALEESSAIS DE
-—De l'amour physique. La magie de l'amour,
PSYCHOLOGIE MUSICALE
— —La Religion de la Musique. Les Héros de l'orchestre. Schu-
mann. — La musique européenne de i85o à iQi4,
Tous droits de traduction et de reproduction réservés pour tous les pays, y
compris la Suède, la Norvège, la Hollande, le Danemark et la Russie.
S'adresser, pour traiter, la Paris.à Librairie Ollendorff, 5o, Chaussée d'Antin,r
CAMILLK MAUCLATR
Servitude et Grandeur
Littéraires
souvknirs daurs e t de lettres de i 89o a
—1900. Le symbolisme les théâtres d'avant-;
garde; PEINTRES, MUSICIENS. L'aNARCHISME
—F.T LE DREYFUSISME. L'aRRIVISME, ETC.
DEUXIÈME ÉDITION
PARIS
SOCIÉTÉ HT ARTISTIQUESD'ÉDITIONS LITTÉRAIRI S
I.IBRAIRIE OLLENDORFF
. 5o, D'ANTIN, 5o ====CHAUSSÉE
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\yi EN GUISE DE PRÉFACE
je n'aurais pas pu. Mais prendsJe comprends:
vivre de laautre s'impose. Il va falloir^arde : un
plus intime de toi-même^ commeau détail duvente
rêva d'amour. Ne crois point quequipourtantla fille
promener sur le trottoir, en che-ironise. Il va falloirf
pirepapier que le passant froissera, que lamise de
intérieur, l'habitant du plus profond. Tuchair : Vêtre
tu ne saurais faire autre chose : cède àne voudrais,
es pauvre, maiston démon. Cela, ou la misère. Et tu
Ne te souciepas du dédainbohème te horreur.la fait
ceux qui se veulent « lesde tes camarades fortunés,
poètes ». Ils ont des familles, des héritagespurs fu-
turs, de riches fiancées éventuelles dans leur confor-
es seul. Décide-toi,table monde. Toi, tu n'as rien, tu
honnête et résolu. Tu es enrôlé debon petit gars
dans littérature-métier : ne la prends pasforce la
d'avance en dégoiXt. Tu te sens « des choses à dire ».
peut-être,Tu les diras quand même,pas tout de suite
mais d'autant mieux.
ricaner, ces bourgeois-artistes^ bien nés :Laisse-les
« Il sombré dans lejournalisme ». Oui, tu vivras dea
journalisme, petit: on n'y sombre que si l'on s'aban-
livresdonne. Par lui tu nourriras tes livres car les
vendrontjamais assers pour teque tu feras ne se suf-
Tu n'espas romancier à dramaturge à suc-fire. effet,
cès, tu n'es doué que pour des recherches esthétiques,
des études pieuses et ardentes sur de grands morts :
mauvaise marchandise, estime platonique, mévente.
Les éditeurs t'attendre basne viendront jamais au deEN GUISE D£ PREFACE VII
perron. contesleur Vis de et de chroniques, et prends
sur tes nuits pour ^travailler au livre que tu aimeras
— taton luxe, récompense^ dans notre temps de fer
et de boue.
Encore ne dirigeras-tu pas cette œuvre dé tes nuits
selon ton entière volonté. Parce que tu es népauvre, tu
accepteras bien des besognes mal payées, l'ordre
mânie de tes livres ira siy^aguant selon le caprice des
marchands. Tu pour obéirferas parfois leur le bou-
quin que tu aimes peu, bien qu'honorable, tu différe-
ras celui qui Veât passionné, et le public et même tes
amis ne s'en rendrontpas compte. Résigne-toi. Tu re-
cevras des commandes et seras encore content de les
prendre, bon ouvrier en chambre dont le petit renom
s'établira. On saura que tu es un scrupuleux et ponc-
tuel homme de lettres, exerçant sa selon lesprofession
régies de la civilité et de la probité commerciales. Ah!
ce n'est pas le prestige du génie, l'inspiration, Pé-
gase... Mais refrène ton sourire amer, petit, ne mé-
prise pas ça, efforce-toi d'aimer le second rang où la
vie t'a placé. On talent qu'on ila le peut, suffit d'un
millimètre de circonvolution cérébrale dérangée pour
changer un idiot en génie. Mais on est lemaître de son
caractère, et la première œuvre d'un homme c'est de
sondéfricher caractère, de le maintenir, de l'élever.
Les livres qu'on ne sont que les notesfait marginales
de l'œuvre qu'on accomplit en soi-même. Travaille
avant tout en toi-même; là tu es chez toi, roi de droit
divin. Ejforce-toi de conserver Jalousement cet autrevin EN GUISE DE PRÉFACE
luxe permis aupauvre que tu es: nepas mentir. En
oaut cent milleun tel temps, cela francs de rente, et
des hommes qui, ayant cesje sais bien renies, n'osent
ce luxe. Pourquoi « en uns*offrir dis-Je tel temps » f
Ce dut être toujours.
Je te dépeins sans faux-semblant ce que tu devras
vois-tu, pour mettresupporter. Mais, en contact son
et le cœur des autres, pour créercœur quelquefois
cette étincelle divine, ces chocs et bien d'autres valent
d'être supportés. Qu'elle est belle cette possibilité de
communion qui est en nous et nous tantfait souffrir!
Je te place devant cette dualité : la grandeur et la
servitude de notre état. La grandeur, c'est le rêve : la
servitude, c'est métier.le Ne t'y trompe pas, il a dey
Vamertumepour tous. toujoursIl y a de la servitude
dans leur grandeur, car nous sommes tous les esclaves
de l'idée et de la sensation, nous ne vivons que pour
les éprouver et transcrire sous leur dictée, nous nous
volons à nous-mêmes le droit de vivrepour nous-mê-
mes, tout, hélas ! nous est souvenir ouprojet de littéra-
ture, et combien ont subi cette hantisejusqu'à devenir
des monstres conscients et désespérés! Dans l'aveu
d'amour, devant le corps de leur enfant défunt, ils
« pensaient copie ». Mais il a aussi dey la grandeur
dans le métier. Tout est dans l'état pur de l'âme. Le
prêtre aussi vit d'un métier, il ne va pas à l'autel
comm£ à un bureau.
Tupeux être celui qui, pour les aider et lesfaire ai-
mer, écrit sur les autres tant d'études qu'on n'en écritGUISK PR^FACIKN DE IX
guère sur lui. On ne remercie pas le Loyal Serviteur,
Maispeu àpeu on dira de toi, avec un vague remords,
€ situation qu'ilune confuse gratitude : Il n'a pas la
Quand tous disent cela d'un homme, cetmérite ».
qu'il méritée. Au reste, qu'est-cehommea la situation a
« dont ils ont la bouche pleine tque leur »
voudraient-ils millionnaire, ministre? IngénumentTe
te souhaitent d^introduireen ton esprit la spirale in-ils
— ser-d'ambitions qui les étoujfe eux-mêmesdéfinie
pent noir qu'il tefaut recracher!
Réjléchis pourtant. QuelServir! Le mot te révolte!
pousse à créer qui nous sembleest le mobile qui nous ^
grandeur? La gloire. Soit. Va au deassurer la fond
Tu as le cœur trop pour la confon-cette yensée. fier
dre la réputation. La gloire n'est paspour toi laavec
joie de grosse vente, les décorations, la pliotogra-la
salons,phie dans toutes les vitrines, l'accueil des la
c'est autrecuriosité cancanière des foules. La gloire,
ou inique,chose, que le destin mortel ait été clément
exister et prévaloirc'est durer, survivre par l'œuvre,
régner dans les âmesdans des consciences futures,
tombe.

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