L association des mères d élèves de Dibougou
102 pages
Français

L'association des mères d'élèves de Dibougou , livre ebook

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102 pages
Français

Description

Sétou, une fille migrante, quitte son village à cause de la disette et de l'extrême pauvreté qui y sévissent, arrive dans la capitale dans l'espoir d'avoir de l'argent pour subvenir à ses besoins et ceux de ses parents. En ville elle connaît beaucoup de mésaventures, tombe dans des déviations telles que la prostitution, la dépigmentation, qui se solderont par une grossesse non désirée, et le sida. Grâce à une ONG, elle reprend son travail et s'inscrit comme auditrice dans un centre d'analphabétisation. Elle retourne dans son village avec pour objectif de lutter contre l'analphabétisme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 27
EAN13 9782296498884
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’association des mères d’élèves de Dibougou
Écrire l’Afrique Collection dirigée par Denis Pryen Romans, récits, témoignages littéraires et sociologiques, cette collection reflète les multiples aspects du quotidien des Africains.Dernières parutions Yaya Sickou DIANKA,Un petit baobab pour vivre ensemble, 2012. Pius NGANDU Nkashama,Dialogues et entretiens d’auteur, 2012.Hélène MILLET,Roman Bambéen, 2012. ITOUA-NDINGA, Leroman des immigrés,2012. Paul-Evariste OKOURI,Prison à vie, 2012. Michèle ASSAMOUA,Le défi. Couples mixtes en Côte e d’Ivoire, 2 édition revue et corrigée, 2012 Angeline Solange BONONO,Marie-France l’Orpailleuse, 2012. Jules C. AGBOTON,Ma belle-sœur (et quatre autres nouvelles), 2012. Joseph NGATCHOU-WANDJI,Le Vent du Printemps, 2012. Faustin KEOUA LETURMY,Dans le couloir du campus, 2012. Abdou DIAGNE,Les Larmes d’une martyre, 2012. René GRAUWET,Au service du Katanga. Mémoires, 2012.Antoine MANSON VIGOU,d’un demandeur d’asile Journal , 2012. Brigitte KEHRER,Poudre d’Afrique, 2012. Patrick Serge Boutsindi,Bal des Sapeurs à Bacongo, 2011. Alice Toulaye SOW,Une illusion généreuse, 2011 Kapashika DIKUYI,Le Camouflet, 2011. André-Hubert ONANA MFEGE,Le cimetière des immigrants subsahariens, 2011. José MAMBWINI KIVUILA KIAKU,Le Combat d’un Congolais en exil, 2011.Aboubacar Eros SISSOKO,Mais qui a tué Sambala ?, 2011.Gilbert GBESSAYA,La danse du changer-changer au pays des pieds déformés, 2011. Blommaert KEMPS,Confidences d’un mari désabusé, 2011.
Adama Traoré L’Association des mères d’élèves de Dibougou L’HARMATTAN
© L'HARM ATTAN, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96400-6 EAN : 9782296964006
Avant-propos
« L’association des mères d’élèves (AME) de Dibougou » est un récit (écrit en langue nationale bamanankan puis traduit en français), une œuvre purement imaginaire, à travers laquelle l’auteur voudrait rappeler les méfaits de l’analphabétisme dans la société, souligner le fait que l’éducation, l’instruction sont la locomotive du développement tout en mettant en exergue la place de la femme dans l’épanouissement socio-économique des communautés, dans les pays en voie de développement. Le récit aborde également les problèmes cruciaux de la déforestation, la dégradation de l’environnement avec comme conséquence la sécheresse provoquant la disette récurrente, les problèmes des filles migrantes travaillant comme aide-ménagères dans les foyers en milieu urbain, la pandémie du sida, les problèmes d’éducation des enfants en général, en particulier le rôle des parents dans cette éducation, etc. Ce document pourrait être pour les services étatiques ayant en charge l’éducation des citoyens, les projets de développement, les ONG, un outil de sensibilisation des groupes cibles (responsables communautaires y compris les femmes leaders, parents d’élèves, élèves, auditeurs des structures d’éducation non formelle) et en même temps un guide, un outil de référence, d’apprentissage pour les groupes cibles visés par les structures de développement.
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Dibougou : les inconvénients de l’analphabétisme
e Dibougou est un village de la 2 Région administrative de la République de Sanou, situé à l’Est de la capitale Koma, à 100 km de cette dernière. C’est un village qui a eu une grande renommée connue dans toutes les régions du pays. Le succès du village est dû à ses multiples richesses et au courage de ses habitants. A Dibougou abondent les produits de première nécessité et sources de revenus tels que les produits agricoles (céréales et autres), les animaux, le poisson, les fruits sauvages et domestiques, le miel. Les ere étrangers qui viennent d’arriver au village pour la 1 fois en sont ébahis. C’est un lieu de rencontre pour les commerçants, les ressortissants d’autres contrées qui viennent s’approvisionner en denrées alimentaires et autres. L’affluence des étrangers dans le cadre des échanges commerciaux a imposé l’installation d’un grand marché dans le village. Dès lors beaucoup de personnes ont quitté d’autres localités pour venir s’y installer. Vu l’accroissement de la population les autorités administratives et politiques ont jugé nécessaire la création d’une école primaire et un centre de santé dans le village. Cela est fait. La bonne santé n’est jamais acquise sans la consommation d’eau propre. Pour répondre à ce besoin, il y a eu l’installation de forages avec pompes manuelles. Quand il s’agit d’effectuer le travail physique, les hommes, femmes et jeunes de Dibougou sont très assidus et persévérants. Mais dès qu’on leur demande d’apprendre à lire et à écrire, à s’instruire, ils trouvent que cela est une futilité. De l’époque coloniale à nos jours, aucun enfant du village n’a pu être réellement alphabétisé. Il fut un moment après l’indépendance du pays, un maître
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coranique est venu s’installer dans le village, il a demandé aux villageois de lui donner leurs enfants à instruire au coran. Il y a quelques chefs de famille qui avaient accepté d’inscrire leurs enfants dans son école, mais cela n’a pas duré, ils ont tous retiré leurs progénitures pour les utiliser dans la garde des animaux et des travaux domestiques. Les premières années d’indépendance ont connu une vaste campagne d’alphabétisation des adultes en langues nationales. Beaucoup de villages aux environs de Dibougou ont ouvert des centres d’alphabétisation. Ces centres ont produit assez de néoalphabètes qui ont et continuent de stimuler l’épanouissement socio-économique de leurs communautés. Dibougou ne s’est pas engagé sur cette voie, car les adultes du village se disent trop occupés pour venir s’asseoir dans un centre d’alphabétisation. A l’ouverture de l’école, il n’y a eu que 6 garçons qui ont été inscrits comme élèves. Dans la mentalité des villageois, la fille, future épouse, n’a pas besoin d’aller à l’école pour jouer son rôle limité au cadre du ménage. Les six élèves inscrits ne viennent pas régulièrement à l’école. Si le maître leur pose la question de savoir ce qui les empêche de venir à l’école de façon régulière, ils répondent qu’ils sont occupés à la maison par leurs pères. Certains parents viennent chercher leurs enfants à l’école pour les utiliser comme main d’œuvre dans les travaux champêtres. Après avoir quitté l’école, à la maison, aussitôt le sac déposé les élèves passent aux commissions de leurs parents ou aux jeux, ils n’apprennent jamais à domicile. Aucun parent ne vient de temps en temps à l’école pour s’enquérir auprès du maître sur les études et le comportement de son enfant. Même quand il les convoque, ils ne viennent pas. Le maître a rencontré les responsables du village et les parents d’élèves, à maintes reprises afin de les sensibiliser sur un changement de
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comportement. Cela est sans effet. Il les a menacés en annonçant que les autorités administratives du pays prendraient des sanctions contre le village. Cela non plus n’a pas donné les résultats escomptés. Il a essayé plusieurs stratégies en vue de la bonne marche de l’éducation scolaire dans le village. Tous ses efforts sont vains. Les six élèves finissent par abandonner carrément l’école. La déception du maître est à son comble. Un adage bambara ne dit-il pas ? « Si en marchant tu sais soulever de la poussière mieux que tout le monde, c’est que tes pieds frôlent le sol ». Tu as beau aimer enseigner il faudrait que tu aies des élèves. Le maître est contraint de quitter le village. Une école sans élève ni maître servira à autre chose que l’éducation. Après le départ du maître, des forains se sont dit que si les habitants de Diboubou n’ont rien à faire avec les battants des portes et fenêtres de leurs écoles eux ils en ont besoin. Ils sont venus les enlever nuitamment pour les emporter dans leurs villages. En constatant que les classes n’ont plus de fermetures, les ânes du village jubilent, ils en font un lieu de rencontre. Les pompes manuelles des forages tombent en panne. Le partenaire technique et financier qui a aidé le village à les installer avait exigé que le village désigne deux personnes qui devraient être formées à la réparation des pompes, le critère de choix de ces deux personnes était qu’ils sachent lire et écrire, le village s’était engagé à trouver ces deux personnes, les pompes ont été installées. Au moment où la formation au dépannage devrait avoir lieu, chercher deux personnes répondant aux critères fixés, à Dibougou, c’était de la mer à boire. Le chef de village a sillonné le village d’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, en vain. Aucun villageois ne savait ni lire ni écrire. Finalement personne au village n’a pu être formé au dépannage des pompes. Les forages ne sont plus opérationnels, les femmes du village disent
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que ce n’est pas la fin du monde, qu’elles ont à leur portée les puits traditionnels du village. Les gamins du village trouvent que le compte est bon, que les pompes gâtées viennent enrichir leur patrimoine en matière de jouets. Chaque matin, à peine leurs dernières bouchées de petit déjeuner avalées, ils se retrouvent autour des pompes pour s’amuser. Les femmes de Dibougou s’approvisionnent régulièrement en eau à partir des puits traditionnels. Ceux-ci ne sont jamais fermés. Ils constituent une niche pour les margouillats, les salamandres et d’autres reptiles, des insectes, qui consomment leur eau, l’utilisent comme eau de bain, y déversent leurs excréments. Cette même eau est utilisée dans les foyers comme boisson et sert à la préparation des repas. Ce fait ne laisse pas indifférents les microbes. Ils ont désormais des lieux privilégiés pour leur prolifération. Quand ils ont siégé en rois dans les organismes des habitants de Dibougou, ceux-ci ont eu comme compagnons les diarrhées, les maux de ventre, le paludisme et toutes sortes de maladies liées à l’eau souillée. Le traitement des maladies devient un fait quotidien au village. Femmes, hommes et enfants, personne n’est épargné. L’infirmier du village n’a plus de temps de repos, il travaille de nuit comme de jour. Le centre de santé du village est pris d’assaut par les malades. A force de payer les médicaments, les chefs de famille utilisent une bonne partie de leurs épargnes et de leurs recettes hebdomadaires. Les maladies ne cessent pas de se multiplier, la population de Dibougou finit par juger que les médicaments modernes ne sont pas efficaces, alors qu’ils sont trop chers, que l’accès aux soins est un processus mesquin : il faut se présenter devant l’infirmier qui fait le diagnostic de la maladie, donne une ordonnance qui permet d’acheter les médicaments à la pharmacie, que tout cela constitue une contrainte. La population décide
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