L échanson de l empereur de Jade
58 pages
Français

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L'échanson de l'empereur de Jade , livre ebook

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Description

C'est avec beaucoup de poésie que Nghiêm Xuân Viêt retranscrit les contes de l'auteur vietnamien du XVIème siècle Nguyen Dur, célèbre pour son recueil de contes extraordinaires. Ces contes, écrits dans un style fleuri et pittoresque, mêlent le fantastique au réel. Ils ont une haute valeur morale et donnent aux lecteurs francophones un aperçu de la richesse de la culture vietnamienne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2007
Nombre de lectures 25
EAN13 9782336266206
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Légende Des Mondes
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin
Dernières parutions
Mauricienne FORTINO, Les neuf chamanes et le maître de la pluie, récits palikur de Guyane , 2007.
Hsueh-Ling MURE, La naissance du monde, contes de la mythologie chinoise, 2007.
Amadou Tackhy NDIAYE, Les ruses de la tortue, contes du Sénégal, 2007
Amadou Tackhy NDIAYE, L’Homme-antilope, contes du Gabon, 2007
Pierre Dabiré KPIELLE, Yingaonan et le roi, contes d’Afrique de L’Ouest, 2007
Albéna IVANOVITCH-LAIR et Annie CALDIRAC, Imaitsoanala, la fille de l’oie sauvage, conte de Madagascar, 2007
Patrice RIBES, Ayaba et la femmme-antilope, 2007
Boubaker AYADI, Le présage, contes arabes, 2007
Colette DUMAS, Les Rois mages, 2006
Penda SOUMARÉ, Koundjéré Koudoune, le baobab magique, contes du Sénégal, 2006
Bwéni SOALMA, Au vent des brousses du Burkina Faso, la djinna, le pélican et autres contes, 2006
Conchita PENILLA-CESPEDES, Les paroles du grand-père - Las palabras del abuelo, contes afro-colombiens, 2006
Bemard N’KALOULOU, Le lièvre et le caméléon, contes du Congo-Brazzaville, 2006
Bernard N’KALOULOU, NKENGUE, la belle et le diable, contes du Congo-Brazzaville, 2006
Huguette PEROL, Contes et légendes d’Ethiopie, 2006.
HOÀI VIÊT, La dame de la pleine lune, contes bilingues vietnamien-français, 2006.
Boubaker AYADI, Le rêve du sultan, contes arabes, 2006.
Mira et Messouda HAMRIT, Les femmes et les tapis, contes d’Algérie, 2006.
L'échanson de l'empereur de Jade

Du' Nguyên
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296029101
EAN: 9782296029101
Sommaire
La Légende Des Mondes - Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin Dernières parutions Page de titre Page de Copyright L’Échanson de l’Empereur de Jade La rencontre merveilleuse dans la ferme de l’Ouest Le kapokier Le procès au Palais des Eaux La pagode abandonnée de Đông Trào Notice biographique
L’Échanson de l’Empereur de Jade 1
Son excellence Dương, le “Juste et Bon” de son vrai nom Tac, originaire de la Préfecture de Thường Tin, province Son Nam, était mandarin, chef de la justice criminelle de la Commanderie de Tuyên Quang, sous le règne de Huệ Tôn de la dynastie des Lý.
Il exerçait ses fonctions avec une rare conscience. Il rendait effectivement la justice et, grâce à ses jugements à la fois éclairés et bienveillants, bien des innocents, accusés à tort, étaient sauvés. Aussi, l’appelait-on le “Juste et Bon”.

À cinquante ans, il n’avait pas encore de fils. Subitement il tomba malade et rendit le dernier soupir. On le croyait mort. Cependant, un moment après, il revint à la vie et dit à ceux qui l’entouraient :
- Je viens de me trouver devant un palais aux murs de fer. Je me préparais à entrer quand un fonctionnaire m’en empêcha et me conduisit vers la gauche où je voyais des portes avec des écriteaux rouges. J’entrai par l’une d’elles, et je vis une enfilade de grands bâtiments avec près d’une centaine de personnes en tenue et attendant des ordres.
Au milieu, deux grands mandarins vêtus d’une robe écarlate étaient assis l’un en face de l’autre, devant un bureau, et donnaient l’ordre au fonctionnaire qui m’escortait de présenter le livre rouge de la famille des Dương. Après un moment d’examen, les deux mandarins se regardaient et disaient :
- Dans le monde des hommes, certes, il n’y a personne comme lui, qui a sauvé la vie à tant de gens. Quel malheur qu’il ne puisse pas jouir d’une longue vie et qu’il n’ait pas de descendant pour continuer sa lignée ! Si on ne fait rien en sa faveur, comment peut-on encourager les gens dans la voie du Bien ? Nous devons attirer l’attention de l’Empereur de Jade sur son cas.
Aussi, donnèrent-ils l’ordre à Dương, le “Bon et Juste” de prendre un peu de repos dans la véranda de l’Est. Une demi-journée se passa, les deux mandarins firent revenir Dương et lui dirent :
- Tu as la réputation d’être un homme honnête. L’Empereur de Jade t’adresse ses félicitations, te donne un beau garçon et prolonge ta vie de deux douzaines d’années. Tu vas vite rentrer ; efforce-toi de continuer tes œuvres de bienfaisance, et ne dis pas qu’ici, dans le royaume des ombres, nous ignorons les faits et gestes des hommes.
Et ils donnèrent l’ordre au fonctionnaire de reconduire Dương. Quand ils furent dehors, Dương demanda :
- Quel est ce palais ? Qui en est le chef, et quelles sont ses attributions ?
- C’est l’un des vingt-quatre Palais à Phong Dô, répondit le fonctionnaire. Tous les morts doivent passer par l’un de ces Palais. Ceux dont le nom figure au livre rouge peuvent encore revenir à la vie, tandis que ceux qui sont dans le livre noir n’ont aucun espoir. Si vous n’aviez pas été un homme dont la vie a été consacrée au bien, vous n’auriez pas pu y échapper ainsi.

Ils se quittèrent et Dương revint à la vie. Comme s’il venait de faire un rêve !
Sa femme lui raconta alors que la veille, vers dix heures, elle vit en songe une étoile tomber dans son sein, et qu’elle en éprouva une forte commotion. Elle devint enceinte. Par la suite, elle mit au monde un garçon à qui elle donna le nom de “Bienfait du Ciel”.
“Bienfait du Ciel” raffolait de thé et se comparait volontiers à Lu-dông et Lụy- Vũ, les deux fameux buveurs de thé de jadis. Il avait par ailleurs une vie intelligente, aimait les études et connaissait à fond tous les livres qu’on lui avait fait lire. Son Excellence Dương se disait avec joie : « Ainsi, j’ai un héritier pour continuer ma lignée ».

Il s’occupa beaucoup de l’éducation de son fils et lui apprit à suivre la voie du bien. Vingt-quatre ans après, il mourut subitement. “Bienfait du Ciel” pleura amèrement la perte de son père, ce qui émut d’ailleurs profondément tous les gens du voisinage.
Le deuil terminé, “Bienfait du Ciel” continua ses études avec ardeur. Mais sa famille était pauvre, et ne pouvait subvenir à ses besoins. Il chercha, selon la coutume, une famille riche qui avait une fille à marier, et demanda à être accueilli comme futur gendre, mais tout le monde refusait. Les voisins, de même que les membres de sa famille, le voyant pauvre, montraient du mépris pour lui. Il soupirait en disant :
- Mon père, de son vivant, a sauvé des milliers de gens ; en fin de compte, il n’a pu assurer l’existence de son fils ! À quoi bon alors faire le Bien ?

Il n’avait pas fini de se plaindre qu’un homme bien mis, avec le bonnet de mandarin, et se présentant comme le grand Censeur du monde de Thạch le salua et dit :
- Autrefois j’ai reçu de nombreux bienfaits de Son Excellence “Le Bon et Juste”, et je n’ai pas pu les rendre, j’ai une fille, Hán Anh, je vous l’offre comme femme. Continuez vos études, il ne faut pas qu’à cause de votre pauvreté, vous vous laissiez décourager.
Ces paroles dites, il disparut on ne sait comment, “Bienfait du Ciel” en fut fort étonné, il grava dans sa mémoire ces paroles. Il apprit qu’à la préfecture de Tiên Du le maître Trân enseignait à plusieurs centaines de disciples. Il s’y rendit avec ses livres, demanda à suivre les enseignements du maître, et prit une pension dans une maison située dans le hameau de Thanh Lan. Dans ce hameau, un homme riche, du nom de Hàng, le rencontra, lui trouva la mine avenante et l’esprit cultivé, il eut alors l’idée de le choisir comme gendre et dit à sa femme :
- Depuis plusieurs générations, notre famille a fait du commerce, et ce n’est pas l’argent qui nous manque, mais bien un bon gendre. Il y a le jeune Duong dans le voisinage, vraiment c’est un des hommes les plus remarquables de la province de Nam Châu. J’ai étudié sa physionomie, je suis sûr que plus tard, il sera quelqu’un. Notre fille est en âge de se marier, je ne crois pas qu’on puisse lui trouver un meilleur parti que ce jeune homme.

La femme donna son accord. Les deux époux invitèrent le jeune Dương à se marier avec leur fille, et couvrirent toutes les dépenses du mariage, frais, banquets, etc...
Le jeune étudiant fut comblé de bonheur, mais quand il était seul, il se perdait dans ses réflexions et fermait son livre en soupirant. Un jour, sa femme le surprit dans cet état, et lui en demanda la cause. Il répondit :
- Un génie m’apparut jadis, et m’avisa que ma femme serait de la famille de Thạch, et aurait pour nom Hán Anh. Maintenant par bonheur, je suis le gendre de cette maison opulente. Ainsi la prédiction du Génie se révèle fausse, et alors j’ai peu d’espoir d’occuper une haute situation plus tard comme l’a prédit aussi le génie, c’est pourquoi je me sens tr

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