L ère du serpent
300 pages
Français

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L'ère du serpent , livre ebook

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300 pages
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Description

L'ère du serpent fait suite au roman Le crocodile assassiné. Galoua, l'opposant historique du pays le plus prospère du continent noir, Katacuna, évolue dans un univers fantasmagorique sur lequel plane encore l'ombre du président Koumalan. La funeste présence spectrale de ce dernier semble étrangement influer sur la guerre de succession à laquelle se livrent ses trois héritiers potentiels.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 55
EAN13 9782296484641
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ère du serpent
Lettres des Caraïbes
Collection dirigée par Maguy Albet

Déjà parus

Joël ROY, Variations sur un thème détestable, 2011.
Jean-Claude JANVIER-MODESTE, Un fils différent, 2011.
Beaudelaine PIERRE, La Négresse de Saint-Domingue, 2011.
SAST, Le Sang des Volcans, 2011.
Claire Marie GUERRE, Clone d’ange, 2011.
Sabine ANDRIVON-MILTON, Anatole dans la tourmente du Morne Siphon, 2010.
José ROBELOT, Liberté Feuille Banane, 2010.
Yollen LOSSEN, La peau sauvée, 2010.
Sylviane VAYABOURY, La Crique. Roman, 2009.
Camille MOUTOUSSAMY, Princesse Sitā. Aux sources des l’épopée du Rāmāyana, 2009.
Gérard CHENET, Transes vaudou d’Haïti pour Amélie chérie, 2009.
Julia LEX, La saison des papillons , 2009.
Marie-Lou NAZAIRE, Chronique naïve d’Haïti, 2009.
Edmond LAPOMPE-PAIRONNE, La Rivière du Pont-de-Chaînes, 2009.
Hervé JOSEPH, Un Neg’Mawon en terre originelle. Un périple africain, 2008.
Josaphat-Robert LARGE, Partir sur un coursier de nuages, 2008.
Max DIOMAR, 1 bis, rue Schoelcher, 2008.
Gabriel CIBRELIS, La Yole volante, 2008.
Nathalie ISSAC, Sous un soleil froid. Chroniques de vies croisées, 2008.
Raphaël CADDY, Les trois tanbou du vieux coolie, 2007.
Ernest BAVARIN, Les nègres ont la peau dure, 2007.
Jacqueline Q. LOUISON, Le crocodile assassiné, 2006.
Claude Michel PRIVAT, La mort du colibri Madère, 2006.
Danielle GOBARDHAN VALLENET, Dumanoir, l’incroyable destinée , 2006.
Max DIOMAR, Flânerie guadeloupéenne, 2006.
Le Vaillant Barthélemy ADOLPHE, Le papillon noir , 2006.
Jacqueline Q. Louison


L’ère du serpent


(suite du Crocodile assassiné )
Ouvrages du même auteur


Publication scientifique
Les puritains et la fondation spirituelle des Etats-Unis d’Amérique (Edilivre-Aparis)

Romans
Le crocodile assassiné (L’Harmattan)
Le canari brisé (Ibis Rouge)

Recueil de nouvelles
Cicatrices (Edilivre-Aparis)

Recueils de poèmes
Le poète est un peintre (Edilivre-Aparis)
Emotions (Edilivre-Aparis)


Toute ressemblance avec des personnages réels ne serait que
pure coïncidence…


© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96132-6
EAN : 9782296961326

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Dans le conte initiatique Kaydara [ … ] trois héros entreprennent une quête, dont le but est la réalisation plénière de l’individu parvenu à percer le mystère des choses et de la vie. L’homme, en effet, est considéré comme pouvant vivre selon trois états : un état grossier, tout extérieur, appelé « écorce » ; un état médian, déjà plus affiné, appelé « bois » , et enfin un état essentiel, central, appelé « cœur » .
Parmi les trois héros de ce conte, deux d’entre eux représentent l’un « l’écorce » et l’autre « le bois » . Ils ne termineront pas leur voyage. L’un sera jeté, comme l’écorce, l’autre brûlé, comme le bois. Seul le troisième, Hammadi, qui représente « le cœur » , arrivera à bon port, ayant franchi victorieusement les subtiles épreuves semées sur son chemin. Finalement, non seulement il bénéficiera de son propre voyage, mais également de celui de ses deux compagnons, récupérant et l’écorce et le bois, reconstituant ainsi en lui l’arbre de la connaissance. Chacun de ces voyageurs symbolise donc un état de notre être total.

A. Hampaté Bâ, Aspects de la civilisation africaine,
Présence africaine, 1972, pp. 39-40.
La terre est le réceptacle de bien des mystères…
Entrée en matière
« Ce sont les humains qui sollicitent notre présence.
C’est par leurs pensées et leurs actions qu’ils nous invoquent sans s’en rendre compte. Leurs actes radicaux et répréhensibles provoquent nos apparitions. Ainsi, mes amis, nous pouvons refaire surface. Nous guettions ce moment. Nous n’avons pas cessé de nous tenir en alerte. Nous n’avions pas perdu espoir. »
Une clameur interrompit le discours du crocodile le plus puissant du clan.
Frétillants d’allégresse, ils célébraient la mise en place de leur nouvelle stratégie. Bogikamo leur paraissait bien loin ! De ce petit village, où ils ne se réunissaient qu’en pleine nuit, ils avaient progressé, au point où, maintenant, ils allaient partout où ils le voulaient, établissant leur « habitation » là où les appellerait la suite des événements. L’époque de leur confinement dans des eaux marécageuses, en un coin perdu, ignoré du monde, était terminée…
« Les circonstances ont évolué, conformément à notre attente. D’autres données nous permettent de marquer des points pour la réalisation du Plan… Nous n’avions jusque-là pu démontrer qu’une infime partie de nos talents. Mais cela était lié au cadre restreint de notre première expérience. »
Son condisciple du deuxième cercle prit la relève :
« Les habitants de Bogikamo n’étaient pas sortis du stade primaire de l’évolution. Leur ignorance nous avait amenés à opter pour la discrétion. Nous n’avons pas voulu brusquer ces braves villageois qui aimaient se retrouver autour d’un bon feu… Qui prenaient plaisir à pérorer, à se repaître du passé… »
Le meneur des crocodiles du troisième cercle éleva la voix :
« Nous avons veillé à ce que leur liberté soit respectée. Violenter l’âme humaine nous serait préjudiciable. C’est leur accord, même inconscient, qui nous permet d’agir… »
Un de ses acolytes poursuivit :
« Notre passage a changé leur esprit. Ils se sont tournés vers d’autres occupations. Ils ont commencé à avoir des rêves de grandeur… »
Le chef des crocodiles concluait :
« Ils ont développé des sentiments comme la cupidité, le goût des choses agréables, le désir de posséder, l’art du mensonge, qui mènent à la trahison… »
Les batraciens avaient sans relâche traqué ceux qui, à leurs yeux, restaient des pions…
Le chef exprimait sa satisfaction :
« Nous pouvons être fiers de notre travail. Nos frères du quatrième cercle ont si bien contribué à répandre le mal que les vices pullulent désormais ici. Ils ont composé le terreau fertile de notre succès. »
Les animaux, regroupés dans un ordre parfait, en fonction de leurs responsabilités, opinèrent de la tête. Lorsqu’ils bougeaient le torse, en un geste de défiance vers le ciel, le mouvement produit devenait comme un froissement qu’amplifiait un haut parleur invisible. L’endroit était pourtant une petite rivière, Gadialé. Elle portait le nom d’un génie, qui, jadis, avait défrayé la chronique, car on y avait opéré des miracles, perdus de vue au fil des siècles…
Ses eaux n’étaient pas aussi tranquilles que leur apparence le laissait penser. Elles pouvaient brusquement se mettre à bouillonner et des méandres apparaissaient, lui donnant l’aspect d’un fleuve… Lorsque les reptiles se montraient, elles prenaient la forme qui seyait à leur présence. Ils levèrent leurs pattes épaisses vers les nuées et poussèrent leurs cris gutturaux. Les yeux glauques roulaient dans les orbites. Cette nuit, ils étaient comme des lampes fluorescentes qui servaient à illuminer la scène de leur réapparition.
Ils se penchèrent les uns vers les autres, comme pour se congratuler. C’était un spectacle ! Et dire qu’ils se retrouvaient au milieu d’hôtes qui ne pourraient jamais se douter des transformations qui s’opéraient presque sous leurs yeux, en plein milieu de la nuit !… Il y avait fort à parier que leur sommeil ne tarderait pas à s’écourter de plus en plus.
« – Aujourd’hui nous pouvons nous réjouir de notre patience. Nous avions flairé qu’après une pause, le Plan reprendrait sans qu’il devienne nécessaire de convoquer une femme. Nous nous contenterons de l’enfant. De nos jours, c’est pendant les tendres années que se développent l’amertume et les idées noires d’où nous tirons notre énergie.
Trouver notre « petit » fut donc chose aisée ! Il sera bientôt parmi nous… En attendant, place au débordement et à la folie, qui seront désormais les maître-mots. Mangeons et buvons car son règne sera notre panacée…
C’est ainsi qu’ils se gargarisaient au détriment de l’Homme… Ils avaient sur lui l’avantage de disparaître et de réapparaître à leur gré…
« Ce

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