Le verger de N go le léopard
78 pages
Français

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Le verger de N'go le léopard , livre ebook

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Description

En période de famine, N'go le léopard s'en alla trouver son ami Ntsiéchié le lièvre et lui fit cette proposition : Lièvre mon ami, il y a bien des lunes qu'il n'a pas plu. Tout indique que les jours à venir seront difficiles. Comme disent mes ancêtres : "qui veut manger le lendemain fait ses provisions la veille". Allons donc cultiver notre verger, mon cher ami ! Je consens tout à fait, mon cher, répondit le lièvre, mais commence, je te rejoins de suite ! Le léopard s'attela au travail : il défricha le terrain, le nettoya. Mais il ne vit point le lièvre terré dans son trou.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2008
Nombre de lectures 47
EAN13 9782296203419
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Légende Des Mondes
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin
Dernières parutions
N’Tji Idriss MARIKO, Moriba Yassa le paresseux. Contes du Mali , 2008
Chérif SECK, Sur la route de Diana-Ba. Contes du Sénégal en pays Mandé et Fouladou , 2008.
Raouf MAMA, Zinsa et Zinhoué, les sœurs jumelle. Contes fon du Bénin , 2008.
Codruta TOPALA, Fils des larmes. Contes roumains , 2008.
Christian Elo GABA, Le tam-tam des animaux , 2008.
Colette DUMAS, Salomé , 2008.
Raouf MAMA, Comment Caméléon devint source de sagesse.
Contes fon du Bénin , 2008.
Youssef ALLIOUI, La sagesse des oiseaux, contes kabyles, texte bilingue berbère-français , 2008.
France VERRIER, Le destin (bilingue français-serbe) , 2008.
Christine Gnimagnon ADJAHI, Le forgeron musicien. Contes fon du Bénin , 2008.
Marie-Line BALZAMONT, Contes médiévaux du quartier Mouffetard , 2007.
Renaud LAVANDIER, Le Rire du Tibet, histoires grivoises et facétieuses d’Aku Tonpa , 2007.
Sonia KOSKAS, Chlimou, qui parlait aux oiseaux. Contes juifs de la Méditerranée , 2007.
Elisabeth MWANTSI et Jacques-Noël GOUAT, La jeune fille sous les roseaux , 2007.
Oumar DIALLO, Le destin de Leldo Tara, Prince peuhl du Fouta Damga, Sénégal , 2007.
Youssef ALLIOUI, L’ogresse et l’abeille, contes kabyles, texte bilingue berbère-français , 2007.
Térèz LEOTIN, Doigts d’or, bilingue créole-français , 2007.
André VOISIN, Contes et légendes des nomades du Sahara , 2007.
Le verger de N'go le léopard

Bernard N'Kaloulou
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296061132
EAN : 9782296061132
Sommaire
La Légende Des Mondes - Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin Page de titre Page de Copyright LE PROCÈS DE NIANZI LA MOUCHE HÂLA LE GECKO ET TSIOULA LE CRAPAUD NKEWA LE VIEUX SINGE NGOUMBI LA PERDRIX ET MBOMA LE PYTHON MOUDOUMANGO LE GÉNIE ET LES JUMEAUX COMMENT MBWA LE CHIEN MANGEA DE TOUT LE VERGER DE N’GO LE LEOPARD LA FEMME DE N’KABI L’ANTILOPE LA VENGEANCE DU CHIEN UNE SOURIS PLUS FORTE QU’UN ÉLÉPHANT LIÈVRE ET LES CHAMPIGNONS DE LÉOPARD
LE PROCÈS DE NIANZI LA MOUCHE


Un beau matin, rentrant d’une soirée bien arrosée, Nianzi la mouche, l’haleine avinée et toute guillerette, bourdonnait, tout au long du chemin, cette chanson:
Ni ! ni !
Nzié zengué bitini bitini !
Nzié zengué !
Bzz ! Bzz !
Et que je vais te couper ! couper !
En si beaux tronçons !
Ces paroles alertèrent Mboma le boa tapi dans les matitis 1 . Fort inquiet, il se sentit visé. N’était-il pas, en effet, celui qui portait un corps tout en longueur susceptible d’être tronçonné ?
Le plus grand serpent d’Afrique prit peur et s’enfuit. Au plus fort de l’échappée, il aperçut la tanière de Nkoumbi le rat de terre. Il s’y faufila pour se cacher.
C’est ainsi que Nkoumbi vit entrer chez lui le boa, son ennemi de toujours. Le rongeur abandonna précipitamment son beau nid. Dans sa course folle dans les fourrés et se sentant toujours poursuivi, le rat de terre voulut se hisser dans un arbre.
Le voici, à présent, qui sautillait de branche en branche quand soudain, l’une d’elles se cassa et tombant au sol tua les enfants de Mboulou-Nkonko la fourmi rouge.
Inconsolable et indignée, la mère fourmi rouge mit le feu aux broussailles. En un éclair, les flammes se rendirent maîtresses de la brousse, dévorèrent tout sur leur passage déclenchant un sauve-qui-peut général chez tous les animaux qui y habitaient.
Nkabi l’antilope s’y trouvait et ne dut son salut qu’à sa rapidité. Néanmoins, marchant sur des braises, elle eut une patte gravement brûlée. Comme elle se précipitait dans l’eau pour apaiser sa douleur, son sabot heurta violemment Mfoulou la tortue qui se trouvait là, appréciant le soleil.
Tortue, qui ne put contenir sa colère, se mit à boire l’eau de la rivière jusqu’à la dernière goutte, provocant le mécontentement et les protestations des poissons.
Ceux-ci, au bord de l’asphyxie, s’en allèrent porter l’affaire devant l’homme qui, séance tenante, convoqua et réunit tous les protagonistes.
Le vieux sage s’adressa d’abord au plus grand d’entre tous :
- La parole est à Mboma le boa.
- Moi, Mboma, fils de mon père, je restais tapi dans mes matitis quand, tout à coup, j’ai entendu Nianzi la mouche chanter :
Ni ! ni !
Nzié zengué bitini bitini !
Nzié zengué !
Bzz ! Bzz !
Et que je vais te couper ! couper !
En si beaux tronçons !
Le fait d’être le plus long de la brousse m’a donné à penser que la chanson de la mouche me visait et que j’allais être coupé en morceaux. Alors, pris de peur je me suis réfugié dans le trou de Nkoumbi le rat de terre.
J’ai parlé.

L’homme dit :
- La parole est à Nkoumbi le rat de terre.
- Moi Nkoumbi, maître des profondeurs, j’ai vu venir chez moi Mboma le boa, l’œil luisant et la langue chercheuse. J’ai bien cru qu’il venait pour me dévorer. Craignant pour ma vie, j’ai gagné au plus vite les fourrés. Soucieux de me mettre définitivement à l’abri, j’ai emprunté cet arbre dont une branche morte s’est écrasée sur les malheureux enfants de Mboulou-Nkonko la fourmi rouge.
J’ai parlé.

L’homme dit :
- La parole est à Mboulou-Nkonko la fourmi rouge.
- Moi Mboulou-Nkonko, la terrible fourmi rouge, que tout le monde craint, je suis très fâchée. Qui donc a fait tomber sur mes enfants, à présent décédés, cette branche morte ? N’est-ce pas toi Nkoumbi le rat de terre ? Comme je voulais me venger, j’ai mis le feu à toute la brousse.
J’ai parlé.

L’homme dit :
- La parole est à Nkabi l’antilope :
- Moi, Nkabi l’antilope, fille de ma mère, je me trouvais dans les broussailles quand Mboulou-Nkonko y a mis le feu. Je puis vous affirmer que ma vie tient du miracle. Je la dois à la folle course que j’ai effectuée à travers ce paysage calciné. Mais marchant sur des braises, je me suis brûlé une patte. Voulant calmer ma brûlure je l’ai trempée dans la rivière. Sur le coup, je n’ai pas, à cet endroit, remarqué la présence de Mfoulou la tortue, car mille soleils jouaient en surface.
J’ai parlé.

L’homme dit :
- La parole est à Mfoulou la tortue.
- Moi, Mfoulou, animal sage et paisible des eaux, je me trouvais là en train de respirer et de guetter une proie quand soudain j’ai senti comme une vive brûlure à mon œil droit. Il était crevé par la faute de cette patte que Nkabi l’antilope jeta dans l’eau comme on jette une pierre. Alors, j’ai voulu la priver définitivement de ce liquide dont elle se désaltère si souvent et j’ai vidé la rivière.
J’ai parlé.

Tout le monde avait pris la parole, chacun s’était expliqué. Il ne restait plus que Nianzi la mouche à entendre :
- La parole est à Nianzi la mouche.
- Moi, Nianzi, je revenais d’une soirée bien arrosée et avais, je l’avoue, le vin gai. Alors, je chantais :
Ni ! ni !
Nzié zengué bitini bitini !
Nzié zengué !
Bzz ! Bzz !
Et que je vais te couper ! couper !
En si beaux tronçons !
Qui ne chante pas en pareilles circonstances pour exprimer son bonheur ?
J’ai parlé.

Connaissant à présent tous les tenants et aboutissants de l’affaire, l’homme livra le verdict :
Tous les animaux furent acquittés à l’exception de la mouche. Celle-ci fut condamnée à être toujours chassée d’un revers de la main. Et c’est depuis ce jour qu’elle se nourrit d’immondices.

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