M. Consulting Co
263 pages
Français
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Description

Pierre Sorino, commissaire divisionnaire habilité au plus haut niveau, est réveillé en pleine nuit. On lui annonce l'assassinat d'un des cadres dirigeants du Groupe Industriel International, fleuron de l'industrie française. L'enquête à peine commencée, un autre cadre de GII est lui aussi retrouvé mort. Contournant les procédures, Pierre prend l'affaire en main et découvre le fonctionnement du GII. Comment le pouvoir est-il exercé pour que soumission, conformisme et créativité se combinent ? Quel est le rôle de M. Consulting Co et quels intérêts sert-il ?

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Date de parution 05 septembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140046285
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ARTIN
Charles J. MARTIN
Charles J. M M. CONSULTING CO ROMAN
M. CONSULTING CO
M. Consulting Co
Charles J. Martin M. Consulting Co Roman
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-12848-1 EAN : 9782343128481
Chapitre 1 Pierre Sorino dormait du sommeil du juste. Juste était bien le mot, car il fallait être juste pour faire le métier qu’il faisait, assurer le Directeur de la Police que tout est bien en ordre, dans les services, dans les directions, dans l’informatique du Ministère, dans les services de contre-espionnage, et dans plein d’autres officines que le respect de la confidentialité interdit de mentionner ici plus avant. Pierre Sorino ronflait doucement. Dans un récent voyage, l’occupant de la chambre voisine lui avait dit qu’il ronflait comme un poêle à charbon au milieu de l’hiver ; mais ce n’est pas vrai. D’ailleurs, sa compagne Clotilde était allongée auprès de lui et dormait, elle aussi, tranquille à côté de son gros nounours. Oui, un gros nounours. Il faut dire que Pierre avait singulièrement grossi depuis quelques années. Le travail de bureau sans doute. Lui qui avait été si sportif, sans un gramme de graisse, avec une abondante chevelure noire, était maintenant un quinquagénaire ventripotent, qui avait du mal à courir ses dix kilomètres au bois de Boulogne sans devenir tout rouge et sans cracher ses poumons. L’hérédité avait repris le dessus. Un lointain souvenir de l’Algérie, de son soleil éclatant et de son ciel d’azur, que les calanques marseillaises ne pouvaient égaler ; un lointain souvenir des plats trop riches et trop sucrés de son enfance. Et surtout le goût de la bonne chère dans la famille Sorino. Et le sportif qui s’était taillé une réputation de redoutable enquêteur de terrain au contre-espionnage était devenu peu à peu un commissaire divisionnaire au ventre rond et au poil rare et coupé court. Bref, un nounours à la peluche clairsemée, mais dont le regard était à lui seul un résumé du bonhomme : une grande douceur au premier abord, qui s’accorde parfaitement avec la voix toujours posée et presque sans accent ; mais une dureté de diamant quand on le regarde mieux ; le regard d’un incorruptible capable d’évaluer au premier coup d’œil la fiabilité de son interlocuteur et la confiance que l’on peut lui accorder. Pour se voir confirmer
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ensuite son évaluation par toutes les informations réunies dans les fichiers auxquels il avait accès, et qui n’existaient pas, bien entendu, même pour le policier de bon niveau. Donc, Pierre Sorino dormait quand le téléphone sonna. Il se réveilla aussitôt. Il avait gardé cette capacité acquise dans de si nombreuses heures passées à guetter le suspect derrière le volant d’une voiture arrêtée dans la nuit. Il se réveilla et s’étira, cependant que Clotilde bougeait, et il s’assit au bord du lit, avec un regard triste et désapprobateur sur le ventre rond qui luisait dans la faible lumière passant au travers des rideaux de la chambre. Pierre Sorino prit le combiné en étouffant un bâillement. « Allô ! – Commissaire Sorino ? – Oui ! Qui est à l’appareil ? – Commissaire Bertoud du commissariat central de nuit de Paris Est. Excusez-moi de vous réveiller si tôt ; connaissez-vous Gérard Beaurepaire ? – Oui, bien sûr. Pourquoi ? – On vient de le repêcher à côté du pont d’Austerlitz. Mort. A priori noyé après une agression. – … – Il avait son portable sur lui et il semble que l’eau a mis un certain temps à traverser l’imperméable qu’il portait. Bref, son téléphone portable était encore en suffisamment bon état pour que l’on ait pu examiner les numéros qu’il avait en mémoire. Et tous les vôtres y figurent. J’ai trouvé ça bizarre et j’ai préféré vous appeler de suite.
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– Mais c’est affreux ce que vous me dites là. Gérard est, euh ! était un ami. Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? – Je ne sais pas encore. Je vous l’ai dit. Il a reçu un coup sur la tête, un coup violent. Et on l’a ensuite poussé ou jeté à l’eau. Je ne sais pas encore très bien. – Bon. Je m’habille et je vous rejoins. Où serez-vous dans une heure ? – Si vous voulez, rejoignez-moi au commissariat. » Pierre raccrocha. Bizarre. Clotilde était maintenant éveillée. « Que se passe-t-il, Pierre ? – Tu sais, Gérard Beaurepaire. – Oui ? – On vient de le repêcher à côté du pont d’Austerlitz. Mort ! – Quoi ? – Oui. Bizarre, non ? Je ne vois pas Gérard se promener à 5 heures du matin en plein hiver au bord de la Seine. – Non ! En effet. Mais c’est horrible ! Sa femme, ses enfants… – Oui. Bon, je m’habille, et je vais aller voir ça. Je te tiendrai au courant si on trouve quelque chose. » Pierre Sorino, maintenant bien réveillé, mit en route la cafetière puis se dirigea vers la salle de bain pour se raser et prendre une douche. Puis il retourna vers la cuisine pour se verser un bol de café odorant, son luxe du matin. Encore quelques minutes pour
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