Malédiction
128 pages
Français

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Malédiction , livre ebook

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Description

"Mon fils, Je suis heureux de t'annoncer que, comme l'a fait mon père, auparavant à mon endroit, je viens à mon tour de perpétuer la coutume, en t'épousant une femme. Sandrine est la fille de mon ami, le chef du village Zalan-ébele-wa, que tu connais d'ailleurs très bien. Les liens d'amitié qui nous nourissent depuis fort longtemps se devaient d'être renforcés par les liens du mariage. Etant mon fils aîné et n'ayant encore pas de femme, j'ai donc contracté cette union".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2005
Nombre de lectures 731
EAN13 9782336275871
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ecrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen
Déjà parus
Blaise APLOGAN, Sètchémé, 2005.
Bernard ZONGO, Meurtrissures , 2005.
IVO ARMATAN SAVANO, Dans les cendres du village, 2005.
Charles DJUNGU-SIMBA K, L’enterrement d’Hector, 2005.
Patrick Serge BOUTSINDI, Le Mbongui. Nouvelles , 2005.
Aissatou FORET DIALLO, Cauris de ma grand-mère.
Ann BINTA, Mariage par colis.
Ann BINTA, Flamme des crépuscules.
Ida ZIRIGNON, Au nom des pères .
Els de TEMMERMAN, L’enlèvement d’enfants dans le Nord de l’Ouganda.
Denis OUSSOU ESSUI, Le temps des hymnes .
Denis OUSSOU ESSUI, La souche calcinée.
Malédiction

Sylvie Ntsame
© L’HARMATTAN, 2005
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
L’HARMATTAN, ITALIA s.r.l. Via Degli Artisti 15 ; 10124 Torino L’HARMATTAN HONGRIE Könyvesbolt ; Kossuth L. u. 14-16 ; 1053 Budapest L’HARMATTAN BURKINA FASO 1200 logements villa 96 ; 12B2260 ; Ouagadougou 12 ESPACE L’HARMATTAN KINSHASA Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives BP243, KIN XI ; Université de Kinshasa — RDC
http://www.librairieharmattan.com harmattan 1 @wanadoo.fr
9782747594677
EAN : 9782747594677
Sommaire
Ecrire l’Afrique Page de titre Page de Copyright I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII XIII XIV Ecrire l’Afrique et récits de vie à l’Harmattan
Le choix de ses amis, de sa femme, est une problématique, qui, bien souvent, ne se résout pas sans heurts... La famille, dans ces moments, peut se révéler être un piège...
I
Hormis le sport, qui occupe Joël et ses amis, ils n’ont pas d’autres distractions. Aussi, décident-ils de visiter la province de l’Estuaire, dont Pierre est originaire. Ils mettront leurs week-ends à profit pour ces randonnées. Leur première étape est le Cap Estérias, une banlieue de Libreville. Le véhicule 4X4 de Paul sert à cet effet. Et les voilà prêts un quart d’heure plus tard, les cinq compères arrivent au Premier Campement, le marché où les autochtones écoulent leurs produits. Il est plus animé l’après-midi. A cette heure de la journée, quelques commerçantes disposent seulement, ici et là, des tas d’aubergines, de bottes de folong, d’avocats, de mangues, de champignons fraîchement cueillis. D’autres débarquent, toutes mouillées, des rivières avec nasses et seaux, dans lesquels bougent encore tilapias, silures, crevet-tes...
Les enfants tiennent des escargots enfilés qu’ils espèrent vendre.
Les hommes, fusils de chasse pliés à la main, ont à l’épaule une gazelle, un singe, un chat-huant ou une tortue. Ils les proposent à tous ceux qu’ils rencontrent. Visiblement, les affaires sont bonnes. Certains marchands, à peine arrivés, retournent déjà en brousse pour se ravitailler. Ça discute ici et là. Les cinq amis qui ont stationné au bord du marché sont assis chez le vendeur de malamba (vin de canne à sucre). Abrités sous quelques branches de palmier posées sur trois lattes, ils commandent deux litres, qu’ils sirotent tout en observant l’agitation du marché.
Après cette escale, préférant continuer à pied leur visite vers Santa Clara, laissant leur véhicule à mi-chemin, ils empruntent les sentiers.
Durant leur paisible marche, Pierre casse tantôt une branchette de manguier, avec laquelle il joue. Michel ramasse des pierres, qu’il lance au loin. Ils observent la nature, font corps avec elle, respirent l’air frais de cet endroit paradisiaque. Ils côtoient les arbres. Au bout d’un kilomètre d’errance, dans le calme ambiant de la forêt, des voix percent le silence. A pas de velours, ils en suivent la provenance, jusqu’à la colline surplombant la rivière. De là, ils épient des femmes vêtues de pagnes blancs, bordés aux extrémités de deux bandes rouges. Couvertes de kaolin blanc avec une plume de perroquet dans les cheveux, elles chantent et dansent autour d’une torche indigène flambante. Pour ne pas être repérés, ils rebroussent lentement chemin.
Dans leur discussion, ils sont interrompus par un coup de fusil, de type calibre 12. Les cinq comparses, effrayés, se jettent littéralement au sol. A trois pas d’eux, un singe tombe. Le jeune chasseur, qui suit la trajectoire de sa proie, court ramasser son gibier et disparaît aussitôt dans la brousse. C’est à la suite de cette furtive apparition que Joël et les autres se lèvent, courent vers leur voiture, s’y engouffrent et démarrent. Mais la voiture avance difficilement. Une roue est crevée. Pendant que deux d’entre eux s’échinent à la changer, les trois autres surveillent les bois. A peine le cric jeté dans le coffre arrière, ils quittent le lieu sous une nuée de poussière. Enfin, ils rejoignent la route principale, avec des éclats de rire. Jamais ils n’ont eu autant peur. Tranquillement, ils se dirigent vers l’Ecole des Eaux et Forêts. Le soleil a commencé sa déclinaison depuis des heures. Une belle et grosse boule rosacée est littéralement posée sur les eaux ondulantes de l’océan Pacifique.
Les cinq amis prennent deux chambres à l’hôtel « Jetée de l’Océan ». Après un pot au bar, la promenade à pied dans les villages environnants commence. Sans but précis, ils sillonnent le Cap, arrivent sur une plage propre. La lune joue des moires brillantes de toutes les couleurs avec des coquillages enfouis dans l’eau. Devant ce spectacle magique, Joël décide de se baigner. Nu comme un ver, il court se jeter dans l’eau sous les applaudissements de ses compagnons. Il ramasse des coquillages qu’il accroche à ses orteils ; la tête dans l’eau, il sort ses deux pieds, le clair de lune au contact des mollusques les faisant scintiller, enguirlandés. Les magnifiques reflets qui en résultent sont accueillis par des exclamations enjouées. Il est plus de vingt-deux heures lorsque les cinq copains regagnent l’hôtel, après avoir longé la côte sur plus de six cents mètres. Fatigués, mais heureux.
Le week-end suivant, les amis se lancent à la découverte de Cocobeach. Belle bourgade après Ntoum. Il est onze heures lorsqu’ils embarquent sur un hors-bord. Les pêcheurs vont à la pêche. Installés de part et d’autre dans la petite embarcation, ils observent les initiés à l’œuvre. Sur la baie du Rio Muni, les pêcheurs arrêtent le moteur. L’un d’eux pointe son index à gauche de la pirogue. Des bulles montent à la surface de l’eau. Il demande à ses deux camarades de jeter le filet. Ils s’exécutent, avec dextérité. La prise est remarquable. Le filet gonflé est ramené lentement vers la pirogue. Les pêcheurs, aidés par Pierre et Paul, montent les poissons, qui continuent à bouger. Après la pêche, une virée rapide du côté de la Guinée Equatoriale. A l’approche de la pirogue, deux gendarmes hèlent déjà une connaissance. L’un des pêcheurs descend amarrer la pirogue, pendant que les autres répondent amicalement aux gendarmes par des plaisanteries. Les deux agents, sans accorder un quelconque intérêt aux cinq autres occupants, s’éloignent avec les trois pêcheurs. Joël, Pierre, Paul, Jean et Michel descendent à leur tour, se dégourdissent les jambes et entrent dans le premier bar. Ils commandent « cinco cervezas », que la jeune dame, jaunie et tachetée par des crèmes de beauté, vient leur servir, se déhanchant dans un pantalon serré. Sans visa, les cinq amis n’osent trop s’éloigner de la pirogue, leur seul lien de retour. Deux heures après, les trois pêcheurs reviennent titubant sans les gendarmes. Avec beaucoup d’appréhension, les cinq amis reprennent place à l’intérieur de la pirogue. Les pêcheurs, puent l’alcool, debout, l’un à l’avant, l’autre au milieu, le dernier à l’arrière qui tire plusieurs fois sur une corde pour démarrer le moteur. Inquiets, les cinq amis attendent la réponse de cet engin. Au bout d’une énième tentative, il consent enfin à ronfler. La pirogue est lancée à toute vitesse, elle cogne les vagues au passage, soulève ses occupants, des cris accompagnent ces multiples secousses. Terrifiés, les cinq amis se cramponnent aux flancs de la pirogue. Ils regardent avec frayeur l’étendue d’eau, qui ne leur offre aucune hospitalité. Secrètement, ils décomptent le nombre de kilomètres qui les séparent encore de la berge et comprennent qu’ils sont obligés de prendre leur mal en patience. Joël, pris par le mal de mer, dégueule. Un ultime choc fendille la pirogue. Les pêcheurs heureux ou insouciants, debout, chantent et crient, tandis que les autres, recroquevillés sur eux-mêmes, trépident. Ouf, la berge ! les cinq co-pêcheurs, sans attendre que la pirogue accoste, se jettent à l’eau et nagent jusqu’au bord. Joël, allongé sur son lit à l’hôtel, se remet difficilement du mal de mer. Le soir, le bel-oncle de Pierre les invite manger un bouillon de vipère.
Le lendemain matin, Joël a une réunion importante, il d

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