Shalom, Salam
250 pages
Français

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Description

Plus de quarante ans après leur rencontre à la faculté de médecine de Rabat, deux anciens condisciples se retrouvent par le biais d'un site internet et entretiennent une correspondance régulière. L'intérêt de ces regards croisés - l'un est resté au Maroc, l'autre est parti en France - est d'offrir de belles pages d'histoire du Maroc, d'histoire tout court, du Maroc impérial à la guerre des Six Jours. En outre, les deux médecins nous livre une réflexion approfondie sur les questions d'éthique, donnant un document précieux empli d'émotion, d'humour et d'amitié.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 40
EAN13 9782296472808
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Shalom, Salam

Conversations sur le Maroc
entre deux amis médecins
Hanania Alain Amar


Shalom, Salam

Conversations sur le Maroc
entre deux amis médecins
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56565-4
EAN : 9782296565654

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
À Agnès


À Chipie et Minnie


À tous ceux que j’aime et qui m’aiment,
tout particulièrement à mon ami Thierry FERAL,
pour son aide précieuse, constante et renouvelée.

A Maguy Albet. Sa constante bienveillance et son
intérêt renouvelé pour mes écrits
me vont droit au cœur
Préambule {1}
Au cours de l’année 2007, un message électronique m’est parvenu d’un site Internet, annonçant qu’un ancien camarade de la faculté de médecine de Rabat dans laquelle j’ai effectué une partie de mes études, souhaitait reprendre contact avec moi, au bout de plus de quarante années de « silence ».
Brusquement me sont revenus en mémoire un flot de souvenirs, mon baccalauréat en philosophie, mon inscription universitaire soumise à l’approbation du doyen Faraj, « grand manitou » de la jeune faculté de médecine du pays, mes premiers pas dans un monde strictement scientifique, la rencontre d’étudiants provenant des quatre coins du royaume, les alliances, les amitiés, les rares et conjoncturelles inimitiés, des événements plus tragiques dont les épreuves orales après le meurtrier attentat de Skhirat contre le roi et le trône alaouite…
C’est ainsi qu’une correspondance régulière avec mon vieil ami Kamal a commencé et donné lieu au présent ouvrage.
Nous n’avons ni l’un ni l’autre la prétention de nous livrer à une correspondance digne des plus grands ou bien pompeuse et grandiloquente comme c’est parfois le cas, mais nous avons plus simplement souhaité partager avec le lecteur une tranche de vie et des réflexions sur nos engagements professionnels et personnels dans le domaine de la médecine, de l’aide à autrui, du soulagement de la souffrance, de nos espoirs et déceptions, de nos différences et de nos points communs. Nous n’avons nullement l’intention de régler d’éventuels comptes avec qui que ce soit et encore moins de dé ranger tel ou tel acteur de cette période. Si d’aventure et malgré nos précautions dans l’évocation de nos souvenirs, nous blessions ou indisposions certains de nos « vieux » camarades ou protagonistes de cette tranche d’histoire, que l’on nous pardonne, car il n’y a dans notre propos aucune intention malveillante, mais uniquement le profond désir de raconter le plus sincèrement et le plus fidèlement possible, en espérant qu’aucun tracas d’aucune sorte n’en résulte pour les auteurs. C’est donc d’un témoignage modeste qu’il s’agit et d’une évocation de plus de quarante années d’histoire.


H. A. A.
Shalom, Salam
22 janvier 2006

« Salam,
Pourriez-vous avoir l’amabilité de me renseigner sur deux amis de promotion CPEM 1965/1966 à la faculté de médecine de Rabat qui étaient avec moi dans le groupe A, à savoir Maggi Azencot, originaire de Tanger et Alain Amar de Rabat. J’avais l’impression qu’ils devaient s’unir en mariage. Je m’appelle Kamal et exerce à X. Ne m’envoyez que de BONNES NOUVELLES ! Dans le cas où, qu’à Dieu ne plaise, il serait arrivé un malheur à l’un d’entre eux, je vous conjure de ne pas donner suite à ce message ! Respectueusement.
Docteur Kamal ».

« Cher Ami,
Je suis ravi de cette reprise de contact. En fait, ma décision de me spécialiser en psychiatrie remonte à un stage assez éprouvant en tant qu’externe (ancien régime, sur concours) en réanimation chirurgicale à Avicenne.
J’ai pris conscience assez « brutalement » que certains médecins privilégiaient la technique au détriment de la personne et cela m’a été totalement insupportable.
Je me suis alors efforcé de continuer mes stages en me promettant de continuer par une spécialisation où l’être humain dans sa globalité aurait sa place au lieu de n’être qu’un organe ou un système malade. Il est vrai qu’à l’époque, on disait encore « le cancer du lit 12 ou la tuberculose du 15 »… Les noms des gens n’étaient même pas prononcés… En psychiatrie et plus encore dans les psychothérapies d’inspiration psychanalytique, j’ai pu approcher la souffrance humaine dans ce qu’elle avait de plus intime en tentant de l’atténuer voire de la réduire. J’ai exercé cette spécialité avec passion et ai rencontré des gens merveilleux, tant enseignants que patients. C’est ainsi que j’ai eu la chance d’être l'’interne (après le concours d’internat de Paris) d’un des plus éminents psychiatres de Sainte Anne à Paris. J’ai conservé une solide amitié avec Driss Moussaoui, chef de la psychiatrie Universitaire à Ibn Rochd à Casablanca et nous nous sommes revus souvent en France ou à l’étranger lors de congrès internationaux. J’ai essayé de reprendre contact par téléphone et fax avec Latifa Sebti qui n’a pas donné suite et je le regrette… sans comprendre surtout.
Voilà quelques nouvelles Restons en contact. Amicalement.
Alain Amar » .

« Bonjour,
J’ai continué mes études à Rabat où j’ai passé en 1971 le concours d’internat du CHU puis en 1975 le concours de maîtrise d’assistanat (chef de clinique) en chirurgie. J’ai effectué un stage de chirurgie cardiovasculaire à G. et ai secondé un chirurgien de L. à la Clinique Protestante.
Ce stage, offert par l’OMS devait me permettre de rejoindre le premier centre de chirurgie cardio-vasculaire qui devait ouvrir à Casablanca… J’ai finalement renoncé à l’option vasculaire et retrouvé mon poste à l’hôpital Avicenne de Rabat en chirurgie. Je n’ai pas passé le concours d’agrégation de chirurgie prévu en 1979 pour diverses raisons dont la principale était d’aider mes frères à terminer leurs études de médecine et de pharmacie en France – je suis l’aîné de la famille et mon père a rejoint notre Seigneur en juin 1976. Je me suis marié en juillet 1979 et ai démissionné, puis quitté Rabat pour la Clinique mutualiste (quelle coïncidence avec ton parcours !) à X où j’ai exercé à plein temps jusqu’en 1992, date à laquelle j’ai ouvert un cabinet de consultation dans le privé. Depuis 1998, je suis actionnaire dans une clinique privée à X. Quelques nouvelles en « vrac » : Latifa Sebti fut la première radiologue à exercer dans le privé à Rabat. Actuellement, elle a réuni autour d’elle d’autres radiologues dans un cabinet proche du lycée Descartes et de l’hôpital Ibn Sina (Avicenne). Fatiha Dadi est radiologue à Casablanca et Abdelmalki Mansour est devenu anesthésiste et exerçait dans le privé à Marrakech. Je te souhaite une très bonne santé ainsi qu’à ta famille. Avant de solliciter un site Internet, j’ai trouvé sur Google : « Hanania Alain Amar, psychiatre » et me disais : ‘Je ne pense pas que le brillant étudiant qui faisait partie de mon groupe se soit dirigé vers la psychiatrie ! Ce type de raisonnement doit probablement faire de moi un excellent candidat à une consultation « psy » ! Je continuerai à garder les mêmes sentiments d’amitié et de respect qui ont prévalu dans notre promotion à la faculté de médecine de Rabat. Sentiments que ne sauraient détériorer des différences de convictions religieuses et politiques. Nous appartenons à Dieu et c’est vers Lui que nous retournerons. Lui seul tranchera tous les différends entre Ses créatures.

Amicalement. Kamal.

PS : Je suis un peu fainéant (surtout en ce qui concerne la correspondance) mais je respecte scrupuleusement la vie privée (au sens large) des autres. Et pour terminer mon courrier, voici une anecdote : ‘Deux éminents psychiatres rejoignent le lieu de leur congrès dans l’ascenseur d’un palace parisien. Arrivés à bon port, le liftier leur dit : « Bonne journée, messieurs ! Qu’est-ce qu’il a bien voulu dire par là ? Qu’en pensez-vous cher confrère ? ». <

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