Simone de Beauvoir
274 pages
Français

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Simone de Beauvoir , livre ebook

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Description

A Rotterdam, aux Pays-Bas, la municipalité a autorisé au printemps 2009 la discrimination entre les sexes dans un théâtre. Qui aurait imaginé qu'au XXIe siècle, en Europe, que les droits de l'homme et donc de la femme soient en danger ? Simone de Beauvoir avait pourtant alerté sur ces possibles régressions. Claudine Monteil, amie de l'auteur du Deuxième Sexe, offre dans cet ouvrage une analyse politique et littéraire de l'actualité de l'oeuvre : dénonciation des dictatures, de la torture, de l'oppression des femmes dans de nombreux pays... Cet ouvrage contient des entretiens inédits avec Simone de Beauvoir et des membres de sa famille.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 69
EAN13 9782336265377
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296100251
EAN : 9782296100251
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Espaces Littéraires Dedicace DU MÊME AUTEUR PRÉFACE INTRODUCTION PREMIÈRE PARTIE - Le combat pour les libertés
CHAPITRE PREMIER - Une femme engagée dans la lutte pour les droits humains CHAPITRE II - Le projet littéraire comme expression de la liberté et de la solidarité sociale
DEUXIÈME PARTIE - Une idee historique : la femme et la lutte contre la servitude
INTRODUCTION CHAPITRE I - Le fondement du féminisme de Simone de Beauvoir : l’écriture du Deuxième Sexe, 1949 CHAPITRE II - L’engagement féministe de 1949 à nos jours
CONCLUSION GÉNÉRALE - Beauvoir, la révolution accomplie ANNEXE I - Entretien avec Simone de Beauvoir ANNEXE II - Entretiens avec Hélène de Beauvoir et Lionel de Roulet OUVRAGES DE SIMONE DE BEAUVOIR REMERCIEMENTS
Simone de Beauvoir

Claudine Monteil
Espaces Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet
Dernières parutions
Irena KRISTEVA, Pour comprendre la traduction, 2009.
Claude HERZFELD, Charles-Louis Philippe, entre Nietzsche & Dostoïevski, 2009.
Jean-Paul FERRAND, Georges Simenon. Trois romans et un mythe , 2009.
Mohamed SALMAWY, Naguib Mahfouz. Le dernier train, 2009.
Jean-Pierre RENAU, Clément Privé (1842-1883), Journaliste et poète, 2009.
Anton Pavlovitch TCHEKHOV, Lettres de voyage. Moscou -
Sakhaline - Moscou. Février 1890 -janvier 1891 , 2009.
Claude HERZFELD, Georges Hyvernaud. Les ressentiments fraternels, 2009.
Irène WEKSTEIN, Le roman des Juifs d’Europe de l’Est. Figures de la modernité dans la littérature yiddish de l’entre-deux-guerres, 2009.
Frantz-Antoine LECONTE (sous la dir.), Josaphat-Robert Large, la fragmentation de l’être , 2008.
Sophie OLLIVIER, Paoustovski, l’homme du dégel, 2008.
Renaud DUMONT, De la langue à la culture. Un itinéraire didactique obligé, 2008.
Marta GINE-JANER (sous la dir.), La guerre d’Indépendance espagnole dans la littérature française du XIXe siècle. L’épisode napoléonien chez Balzac, Stendhal, Hugo..., 2008.
Mohamed MAALEJ, Eberhardt, miroir d’une âme et d’une société, 2008.
Wieslaw Mateusz MALINOWSKI et Jerzy STYCZYNSKI, La Pologne et les Polonais dans la littérature française (XIV e -XIX e siècles), 2008.
Didier COURSE (textes choisis et présentés), En ma fin est mon commencement. Ecrits religieux et moraux de la reine Marie Stuart suivis des réactions et commentaires sur sa vie, son emprisonnement et sa mort, 2008.
À Marie
DU MÊME AUTEUR
- Simone de Beauvoir, le mouvement des femmes: mémoires d’une jeune fille rebelle, Editions Alain Stanké 1995 (Montréal), éditions du Rocher (Paris) 1996.
- Les Amants de la liberté, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir dans le siècle , Editions 1/ Calmann-Lévy, Paris 2000, collection de poche J’ai lu, avril 2002, n°6133.
- Les Amants des Temps Modernes, Oona et Charles Chaplin, Editions 1/Calmann-Lévy, Paris 2001
- Les Sœurs Beauvoir, Editions 1/Calmann-Lévy, Paris 2003.
- Simone de Beauvoir côté femme, avec photos, Timée-Editions, Paris 2006
PRÉFACE
« Vous voulez vraiment écrire sur mon engagement ? » me demanda Simone de Beauvoir en 1978, alors que nous oeuvrions ensemble pour les droits des femmes. J’acquiesçai. Elle rougit et me remercia. Je rétorquai : « Mais non, Simone, c’est nous qui vous sommes reconnaissantes de tout ce que vous accomplissez pour nous. »
C’était vrai. Depuis ma jeunesse, j’avais observé combien elle avait lutté sa vie durant contre les injustices, intolérances, tortures, pour l’indépendance des colonies, les droits des femmes, des personnes âgées, la dignité humaine. Son influence était palpable de par le monde. Les traductions et parutions incessantes de ses livres en témoignaient. D’une écriture claire refusant les compromissions, elle nous avait donné le goût de l’action. Grâce à elle, avec elle, nous avions pu fonder le Mouvement de Libération des Femmes, briser des tabous et participer à l’amélioration de la condition des femmes en France.
A compter de ce jour, j’ai eu des entretiens en tête à tête sur ses écrits et sur son action personnelle. Beauvoir en effet n’évoquait pas ses ouvrages dans nos réunions féministes. Durant ces années d’actions communes dans les années 1970, il lui aurait paru impoli et prétentieux d’y faire elle-même référence. Cette humilité, rarement mentionnée et pourtant constante, a permis de nous entretenir avec franchise et parfois même de nous opposer, en particulier sur la représentation de ses personnages féminins 1 . Toujours cependant, il me reste en mémoire, comme un refrain, ce propos qu’elle me tenait en me raccompagnant à la porte de son appartement de la rue Schoelcher : « Merci de consacrer du temps à mon œuvre ».
Cet encouragement m’incita à poursuivre.
INTRODUCTION
Simone de Beauvoir eut de la chance en dépit des épreuves de la vie. Née dans une famille catholique et aristocratique ruinée, elle ne pouvait prétendre à une dot ni espérer épouser un riche prétendant. Il ne lui restait qu’une option, travailler. Cette obligation allait devenir une opportunité qui changerait le cours de son existence. Elle accéderait à la véritable indépendance, l’indépendance économique. Elle s’attela à l’un des rares métiers ouverts aux femmes, l’enseignement.
Elle bénéficia également d’une autre influence déterminante, celle de son père. En dépit des critiques qu’elle émet à son encontre dans Les Mémoires d’une Jeune Fille Rangée puis dans La Force des Choses, Georges Bertrand de Beauvoir transmit très tôt à ses deux filles, Simone et Hélène, sa cadette de deux ans, l’amour de la littérature. Il leur lisait des passages des auteurs les plus prestigieux, puis choisissait une œuvre de théâtre et leur offrait à chacune un rôle. Beauvoir découvrit ainsi le prestige des écrivains auprès du public, et le goût de la littérature.
Lorsqu’à l’âge de dix-sept ans Simone de Beauvoir se compare à son cousin Jacques, elle conclut ainsi : « Moi, il me faut une vie dévorante, j’ai besoin d’agir, de me dépenser, de réaliser : il me faut un but à atteindre, des difficultés à vaincre, une œuvre à accomplir. Je ne suis pas faite pour le luxe 2 .»
Ses ambitions intellectuelles la poussèrent à suivre cette voie. Elle orienta ses études vers la philosophie, contrairement aux aspirations de son cercle familial et de son milieu, où cette discipline était peu prisée et même mise en doute car elle corrodait mortellement les âmes et n’apprenait qu’à déraisonner. Pour elle, la philosophie allait droit à l’essentiel, visait la totalité du monde. Ses études terminées, Beauvoir nota que si la philosophie ne lui avait pas ouvert le ciel, et ne l’avait pas ancrée à la terre, elle avait néanmoins modelé ses pensées, coloré ses expériences, changé son rapport au monde.
Ce désir de comprendre ne lui suffisait pas. Il lui fallait communiquer avec autrui. Dans cette intention, écrire des textes philosophiques ne lui semblait pas le meilleur moyen : « Je préférais la littérature à la philosophie... Je ne voulais pas parler avec cette voix abstraite qui, lorsque je ne l’entendais pas, ne me touchait pas 3 .»
Cette communication s’est effectuée avec des réactions parfois très vives de ses lecteurs et surtout des critiques littéraires. Simone de Beauvoir accéda à la célébrité au lendemain de la Libération. Les personnages de ses romans posaient les problèmes de l’heure, L’ Invitée notamment. Aujourd’hui encore Beauvoir dérange, irrite, choque. Sa position dans le monde littéraire ainsi que dans la société française est faite à la fois de reconnaissance et d’exclusion. Elle n’est guère enseignée dans les écoles, où l’on effleure au mieux quelques pages des Mémoires d’une Jeune Fille rangée, parfois du Deuxième Sexe. Son parcours, ses engagements, son rôle en faveur des droits de l’homme et ceux des femmes sont occultés. Les commentaires sont parfois acerbes ou tendent à dévaloriser son oeuvre. L’enseignement supérieur peine à accepter des doctorats sur son approche intellectuelle. Il est de bon ton de recommander que ses textes soient abordés dans le cadre d’études comparées avec d’autres écrivains, comme si ses écrits ne pouvaient être appréciés à leur juste valeur, celle d’une œuvre majeure du XXème siècle. Sa vie - œuvre littéraire et engagement politique- fut à la fois soutenue pa

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