Zevaco buridan
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Extrait

Michel Zévaco BURIDAN, LE HÉROS DE LA TOUR DE NESLE La Petite République Socialiste, 11 mai – 11 décembre 1905 1909 – Le Journal des Romans Populaires Illustrés 1911 – Tallandier, Les Romans héroïques Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits » Table des matières I LA COURTILLE-AUX-ROSES ..............................................5 II LA MARCHE ROYALE.......................................................10 III MONTFAUCON................................................................ 18 IV LE PÈRE DE MYRTILLE ..................................................27 V LE MYSTÉRIEUX RENDEZ-VOUS ...................................37 VI ENGUERRAND DE MARIGNY ........................................ 51 VII LE COMTE DE VALOIS ..................................................68 VIII LA TOUR DE NESLE ..................................................... 77 IX MARGUERITE DE BOURGOGNE...................................89 X BURIDAN .........................................................................104 XI LE LOUVRE .................................................................... 122 XII LANCELOT BIGORNE..................................................140 XIII LE TEMPLE.................................................................. 159 XIV LA MÈRE ......................................................................168 XV LA REVANCHE DE BIGORNE...................................... 181 XVI LA MESSAGÈRE ......................................................... 206 XVII LES DEUX FRÈRES.................................................... 215 XVIII LA LIONNE AMOUREUSE.......................................226 XIX LA TOURELLE AUX DIABLES .................................. 248 XX ANNE DE DRAMANS....................................................264 XXI LE PRÉ-AUX-CLERCS.................................................281 XXII MABEL....................................................................... 302 XXIII DIEU OBÉIT...............................................................311 XXIV LANCELOT BIGORNE À LA RECHERCHE D’UNE POSITION SOCIALE ............................................................324 XXV SIMON MALINGRE....................................................336 XXVI OÙ IL EST QUESTION DU FILS DU COMTE DE VALOIS ET DU LOGIS QUE TROUVA LANCELOT BIGORNE..............................................................................346 XXVII DANS L’HORREUR..................................................359 XXVIII LE CACHOT MYSTÉRIEUX...................................375 XXIX L’ÉLIXIR D’AMOUR .................................................383 XXX LA MÈRE DE BURIDAN ........................................... 390 XXXI LE FLACON DE POISON ......................................... 408 XXXII LES SPECTRES DE LA TOUR DE NESLE .............. 417 XXXIII BATAILLE DE BIGORNE CONTRE DES VAUTOURS........................................................................... 431 XXXIV LA MÈRE DE BURIDAN ....................................... 438 XXXV COMMENT S’ENRICHIT LA SOCIÉTÉ BURIDAN, BIGORNE, BOURRASQUE ET COMPAGNIE.....................446 XXXVI LOUIS LE HUTIN ...................................................469 XXXVII MALINGRE ET GILLONNE................................. 480 XXXVIII LA SORCIÈRE ..................................................... 490 XXXIX L’HÔTEL D’AULNAY............................................. 509 – 3 – À propos de cette édition électronique................................. 519 Texte établi d’après l’édition Le Livre de Poche 1973, version abrégée. – 4 – I LA COURTILLE-AUX-ROSES Près du Temple, presque dans l’ombre sinistre de cette noire et silencieuse bastille aux abords de laquelle nul n’osait s’aventurer, c’était un enclos fleuri, d’une exquise et imprévue gaieté, plein de chants d’oiseaux, quelque chose comme une jo- lie primevère tapie au pied d’un monstrueux champignon. On l’appelait la Courtille-aux-Roses, nom charmant de ce poétique jardin où, venue la belle saison, les roses de toutes nuances éclosaient, en effet, en buissons magiques. Dans l’enclos, c’était une mignonne maison, un bijou, avec un toit aigu à clochetons, sa tourelle, ses fenêtres ogivales à vi- traux de couleur, un logis qui respirait le bonheur. Et là, par cette claire matinée caressée de brises folles, là, en une salle ornée de belles tapisseries et de meubles richement sculptés, c’était un groupe adorable de jeunesse et de beauté… deux amoureux ! Elle, délicate, fine, gentille à ravir ; lui, mince, fier, et très élégant dans son costume un peu râpé. Dans le fond de la pièce, une femme déjà vieille, au teint blafard, au sourire visqueux, les couvait de son regard louche. « Adieu, Myrtille… à demain, murmura le jeune homme. – Demain ! répondit la jeune fille. Demain, hélas ! Puis-je être assurée que je te reverrai demain ou jamais, quand tu cours – 5 – à un si terrible danger ! Oh ! si tu m’aimes, Buridan, renonce à cette folie ! » Les bras autour du cou de l’aimé, ses cheveux blonds dé- noués en flots d’or, ses yeux d’azur pleins de larmes, elle sup- pliait : « Songe que ce soir mon père sera ici ! Songe que ce soir je vais lui avouer notre amour ! – Ton père, Myrtille ! fit le jeune homme en tressaillant. – Oui, Jean, oui, mon cher fiancé, ce soir, mon père saura tout ! – Ton père !… Mais ce père que je ne connais pas, qui ne me connaît pas, voudra-t-il de moi ? Qui sait ?… Et qu’est-ce, ton père ? Ô Myrtille, depuis six mois que tu m’apparus en cet enclos retiré, depuis le soir où tu laissas tomber sur moi ton doux regard, que de fois n’ai-je pas essayé d’entrevoir cet homme qui est ton père ! En vain ! Toujours en vain ! » La vieille au regard louche s’avança : « Maître Claude Lescot, dit-elle, est toujours par monts et par vaux dans le lointain pays des Flandres, pour son commerce de tapisserie. Mais ce soir, sûrement, il sera ici, comme il me l’a fait savoir… – Et je lui dirai tout ! reprit Myrtille. Si tu savais comme il m’aime, comme il me comble de sa tendresse ! Quand je lui di- rai que je te veux pour époux, que je meurs si je ne suis pas à toi, il sera bien heureux, va, de mettre ma main dans la tienne ! – 6 – – À demain donc ! fit gaiement le jeune homme. Et puisse le digne Claude Lescot accueillir Buridan qui, alors, se croira admis dans le paradis des anges ! – Cher bien-aimé !… Mais est-ce bien dans un jour comme celui-là, à la veille de notre bonheur, que tu veux… oh ! jure-moi de n’y pas aller… oh ! il secoue la tête… Gillonne, ma bonne Gil- lonne, aide-moi à le convaincre ! » La vieille s’approcha et posa sa main sèche sur le bras du jeune homme. « Ainsi, dit-elle, vous êtes résolu à parler à Mgr Enguer- rand de Marigny ? – Ce matin même. Et puisque tu as surpris ce secret, vieille, puisque la langue t’a démangé et qu’à toute force tu en as parlé à ta jeune maîtresse, répare ta faute en lui disant la vérité : que je ne cours aucun danger. – Aucun danger ! gronda Gillonne. Insensé ! Il faut être possédé du diable pour s’attaquer à Mgr Enguerrand de Mari- gny ! Écoutez, Jean Buridan, écoutez : ne savez-vous pas que le premier ministre est plus puissant que le roi lui-même ? Mal- heur à qui se heurte à pareil rocher ! Celui-là est mis en pièces. Car cet homme sait tout, voit tout, peut tout ! L’un après l’autre, ses ennemis tombent par le poignard ou le poison. Et il a encore la hache et la corde. Son œil d’aigle lira dans votre conscience le projet que n’aurez bagayé qu’à votre pensée dans le silence des nuits profondes. Sa rude main vous saisira au fond de la retraite la plus sûre, et, tout pantelant, vous jettera au bourreau. » Gillonne fit un signe de croix. « Tu entends ? » balbutia Myrtille. – 7 – Un nuage assombrit le front du jeune homme. Mais, se- couant la tête : « Enguerrand de Marigny fût-il plus puissant encore, fût-il escorté de cent diables des plus cornus et des plus fourchus, rien ne peut m’empêcher d’aller au rendez-vous que m’ont assigné mes deux braves amis, Philippe et Gautier d’Aulnay. Et même, si je n’avais pas promis assistance à ces deux loyaux gen- tilshommes, je hais Marigny comme il me hait. Il faut enfin que face à face… – Écoutez ! » s’écria Gillonne. Un bruit de cloches traversait l’espace. Myrtille enlaça le cou de l’aimé. « Jean ! fit-elle d’une voix mourante, par pitié, n’y va pas ! » D’autres cloches se mettaient à sonner… puis d’autres, par- tout, dans Paris, et les airs se remplirent d’un vaste bourdon- nement. « Voici le roi qui sort de son Louvre ! cria Buridan. C’est l’heure ! Adieu, Myrtille ! – Buridan ! Mon fiancé bien-aimé ! – À demain, Myrtille ! Demain, l’amour ! Aujourd’hui, la vengeance ! Demain, la Courtille-aux-Roses ! Aujourd’hui, Montfaucon ! » En s’arrachant à l’étreinte désespérée, il jeta un dernier baiser du bout des doigts à Myrtille et s’élança au-dehors. – 8 – Éperdue, sanglotante, Myrtille tomba à genoux devant une naïve image de la Vierge… À ce moment, Gillonne, d’un pas furtif, sortit du logis dans l’enclos et de l’enclos sur la route. Un homme était là, qui, d’un recoin de haie où il se dissi- mulait, s’avançait vivement : « Est-ce fait, Gillonne ? – Oui, Simon Malingre. Et voici la chose. » La vieille sortit d’une poche un petit coffret, que l’homme ouvrit avec crainte. Et c’était étrange ce que contenait ce coffret ! C’était une fi- gure de cire ornée d’un diadème et vêtue d’un manteau royal ! Une épingle était plantée dans le sein, à l’endroit du c œur ! Alors, Gillonne, les yeux aux aguets, la voix sourde, murmura : « Tu diras à ton maître, le noble Charles comte de Valois : cette figure est le premier maléfice établi par la sorcière Myrtille à l’effet de tuer le roi. Myrtille en a préparé un autre qu’on trou- vera dans sa chambre. Va, Simon Malingre, et répète bien ces paroles au comte de Valois ! » Simon Malingre, alors, cacha le coffret sous son manteau, puis s’élança, rasant les haies. Gillonne, un livide sourire sur ses lèvres minces, rentra dans la Courtille-aux-Roses et gagna la salle où Myrtille priait la V
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