Une beauté venue d'Égypte
Dalida, de vrai nom Yolanda Gigliotti, débute sa carrière dans son pays natal en 1954 lorsqu'elle est élue Miss Égypte. Attirée par la France et la Ville lumière, elle débarque à Paris la même année pour débuter une carrière de chanteuse. Elle est alors remarquée par celui qui deviendra son mari et mentor, Lucien Morisse. En 1956, c'est le succès en France grâce à Bambino. Son aura dépasse alors les frontières de l'Hexagone et Dalida devient une star internationale. Elle aura enregistré plus de 2 000 chansons en dix langues et vendu près de 140 millions d'albums dans le monde entier.
Une vie marquée par les drames
Alors qu'elle est une vraie star, son nouveau compagnon, le chanteur italien Luigi Tenco, se suicide en 1967 d'une balle dans la tête alors que les deux amoureux avaient décidé de se marier. Quelques jours plus tard, dévastée, Dalida veut le rejoindre et tente également de se donner la mort, mais elle est sauvée in extremis par une femme de chambre de l'hôtel Prince de Galles à Paris. En 1968, elle tombe enceinte d'un jeune homme, Lucio, de dix ans son cadet. Se sentant incapable de devenir mère, elle avorte dans de mauvaises conditions et ne pourra plus jamais avoir d'enfants. Elle ne le sait pas encore mais elle en souffrira quelques années plus tard lorsqu'elle se rêvera mère de famille. En 1970, c'est son ex-mari et toujours ami Lucien Morisse qui se suicide à son tour. C'est désormais son frère Orlando qui suivra sa carrière, la conseillera et deviendra son manager. L'année suivante, sa mère décède... C'en est trop pour Dalida qui est anéantie. Elle poursuit malgré tout sa carrière et enchaîne les tubes malgré sa dépression. En 1972 elle rencontre Richard Chanfray qui a une réputation sulfureuse de gigolo. Dalida s'accroche à lui et il vit à ses crochets, pendant neuf ans. Neuf années pendant lesquelles la chanteuse va se battre pour faire admettre son amant à son entourage. Elle essaie de le changer et d'en faire quelqu'un de bien mais « Richard Chanfray indisposait beaucoup l'entourage de Dalida en racontant des histoires invraisemblables et au milieu d'un dîner, il pouvait interrompre tout le monde, se mettre à dire n'importe quoi et avec violence, mettre les invités dehors. » Las de ses divagations, Dalida le quitte en 1981 et un an plus tard, ne pouvant vivre sans sa bienfaitrice, le jeune homme se suicide lui aussi. C'est un nouveau coup dur pour la chanteuse déjà fragilisée. Derrière la légèreté de ses chansons, la jeune femme est meurtrie à jamais et reste seule une fois les projecteurs éteints. Elle s'étourdit de médicaments et oublie sa peine à coup de barbituriques. Dans la nuit du 2 au 3 mai 1987, alors que personne ne s'y attend et qu'elle triomphe dans le film de Youssef Chahine, Le Sixième Jour, Dalida met fin à ses jours, emportée par son mal de vivre et sa tristesse si longtemps contenue. À 54 ans, elle avale pas moins de 120 comprimés, seule dans sa maison montmartroise, vingt ans après sa première tentative échouée. Elle laisse une lettre à son frère aimé mais qui n'a pas su la retenir, et une autre à François Naudy, son dernier compagnon. Elle leur demande seulement pardon et ces quelques mots qui seront dévoilés aux fans inconsolables : « La vie m'est insupportable, pardonnez-moi. Dalida. »