Madame Rose
131 pages
Français

Madame Rose

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Description

Extrait : il avait un fusil, parce que ce fusil s'était trouvé sous sa main au moment de quitter la Maison-Blanche. Tambour avait regardé son maître, et, comprenant au mouvement de ses yeux qu'on n'avait nul besoin de lui, il était parti, la queue en l'air, à la recherche d'un certain taureau noir auquel il avait déclaré la guerre. Le taureau, qui était jeune et de bonne mine, avait accepté le défi, et, en preux chevalier, il mettait autant d'empressement à courir au-devant de Tambour que Tambour en mettait à courir au-devant de ses cornes. Le taureau, ayant levé son mufle, avait flairé le chien et était parti au galop~

Informations

Publié par
Nombre de lectures 17
EAN13 9782824711997
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

AMÉDÉE A CHARD
MAD AME ROSE
BI BEBO O KAMÉDÉE A CHARD
MAD AME ROSE
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1199-7
BI BEBO OK
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Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
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compris à Bib eb o ok.Pr emièr e p artie
1CHAP I T RE I
    que les jeux de la fantaisie et de la sp é culation
ont éle vés aux envir ons de Paris, il n’ en est p eut-êtr e p as de plusP joli et de plus frais que Maisons. La mo de l’a un p eu gâté en
multipliant les jardins et les coag es ; mais elle n’a pu détr uir e ni la b e auté
de la Seine qui le côtoie , ni la majesté r o yale des av enues qui l’ entour ent.
D e longues allé es b ordé es de grands arbr es p er cent le p ar c dans toutes
les dir e ctions, et laissent v oir , der rièr e un ride au tr emblant de feuillag e ,
des p avillons et des villas dans lesquels le lux e des pr opriétair es, g ens de
finance p our la plup art, a pr o digué mille r e cher ches coûteuses ; mais aux
pr emier s souffles de la bise , les hôtes frileux de ces habitations co quees
disp araissent : on ne v oit plus p er sonne à Maisons, si ce n’ est dans le
villag e , qu’un pli de ter rain dér ob e aux oisifs de l’été .
Cep endant une de ces villas était encor e habité e v er s la fin du mois de
no v embr e 184. . . Cee villa, situé e en plein champ à l’ e xtrémité du p ar c
et du côté de la Seine , se comp osait d’un seul cor ps de logis bâti au milieu
2Madame Rose Chapitr e I
d’un jardin clos de haies viv es. T out blanc et p er cé de fenêtr es à p er siennes
v ertes, ce cor ps de logis était éle vé d’un étag e sur r ez-de-chaussé e . Il avait
l’air pr opr e et honnête , et semblait destiné au log ement de quelque b on
r entier r etenu à Maisons p ar l’éner gie de ses g oûts champêtr es. Le jardin,
planté de légumes et d’arbr es fr uitier s assez mal v enus, était divisé en
p etits comp artiments, dont le buis dessinait les contour s anguleux. Une
tonnelle , un banc de b ois et quelques p euplier s encor e jeunes, en
complétaient la dé coration.
Ce p etit domaine était connu dans le p ay s sous le nom de la
MaisonBlanche . Il p ouvait bien av oir en tout une étendue d’un demi-ar p ent ;
mais, la p orte de son jardin p assé e , le pr opriétair e de la Maison-Blanche
avait autour de lui des pr omenades à fatiguer les jamb es d’un é colier . Une
grande prairie le sép arait de la Seine ; le p ar c de Maisons, av e c ses b ois
ép ais, était là-bas, der rièr e la tonnelle , et plus loin, fer mé e p ar un grand
mur qui court sous un b ouquet d’ or mes et de tilleuls, la forêt de
SaintGer main.
L’hôte de la Maison-Blanche était alor s un jeune homme qui p ouvait
av oir une tr entaine d’anné es et qu’ on app elait Ge or g es de Francalin. Le
p er sonnel de la maison se comp osait d’une vieille ser vante qui rép ondait
au nom de Pétr onille , gr ondait toujour s, d’un vieux domestique
grisonnant nommé Jacob , qui ne p arlait jamais, et d’un chien de chasse de la race
des ép agneuls à r ob e blanche et feu : tout le monde à Maisons connaissait
Tambour .
el motif avait pu eng ag er Ge or g es de Francalin à pr olong er son
séjour à Maisons bien au-delà du moment où chacun s’ empr esse de r
eg agner Paris ? C’ est ce que p er sonne ne savait. Était-ce p our é chapp er à
l’agitation fié v r euse qui tour mentait alor s la France entièr e ? A vait-il été
r uiné , comme tant d’autr es, à la suite des é vénements de fé v rier ! Cee r
etraite avait-elle p our cause un malheur domestique ou quelqu’une de ces
infortunes printanièr es qui font v er ser tant de lar mes, et dont plus tard
on se souvient en souriant ? Jacob aurait p eut-êtr e pu le dir e ; mais Jacob ,
on le sait, ne p arlait p as. Ge or g es était ar rivé à la Maison-Blanche v er s
la fin d’av ril av e c Pétr onille , Jacob et T amb our . T r ois ou quatr e grandes
caisses r emplies de liv r es l’avaient suivi ; il avait acheté un canot, un fusil,
des var euses, tout cet airail de chasse et de pê che sans le quel les jour s
3Madame Rose Chapitr e I
à la camp agne p euv ent p araîtr e longs, même les jour s d’hiv er , et bientôt
on avait v u s’éle v er dans le bûcher une pile de b ois pr opr e à brav er les
neig es de dé cembr e et les pluies de janvier .
On sait qu’à Paris un chang ement de domicile met dans les r elations
des bar rièr es plus infranchissables que n’ en meait jadis entr e les Capulet
et les Montaigu la haine héré ditair e de deux familles : en p artant p our la
camp agne , Ge or g es était donc p arti p our l’ e xil. D eux ou tr ois de ses amis
se souv enaient seuls qu’il habitait Maisons. Il vivait av e c T amb our et
causait av e c ses liv r es. Ses habitudes étaient les plus régulièr es du monde ; il
ne savait jamais la v eille ce qu’il ferait le lendemain. Il se couchait tard ou
tôt, selon le temps, un jour av e c le soleil, et le jour d’après av e c la lune .
S’il p artait av e c l’intention de lir e dans quelque coin du b ois, on le
surpr enait ramant sur la Seine av e c l’ardeur inquiète d’un contr ebandier . Il
déjeunait tantôt chez lui, tantôt à l’aub er g e , ce qui, p our le dir e en p
assant, faisait le désesp oir de Pétr onille , oblig é e de l’aendr e auprès d’une
côtelee qui noir cissait sur le gril. Per sonne n’était plus actif ou plus p
ar esseux : il baait la camp agne comme un chasseur , ou r estait étendu
dans l’herb e comme un lazzar one ; mais pr esque toujour s T amb our était
de la p artie . Il faut dir e cep endant que T amb our , sauf les jour s de chasse ,
avait des mœur s un p eu bien vag ab ondes ; il ne demeurait au logis que
les jour s de pluie et n’y r entrait qu’au moment des r ep as ; il emplo yait le
r este du temps à courir de tous côtés, p oussant toutes les p ortes et s’ o
ccup ant des affair es d’autr ui av e c une indiscrétion qui ne r e doutait ni les
r emontrances ni les r ebuffades. A ussitôt qu’ on v o yait app araîtr e quelque
p art un muse au couleur orang e , on s’é criait : « V oilà T amb our ! » Il
donnait un coup d’ œil p ar-ci, un coup de dent p ar-là ,

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