Ghana
286 pages
Français

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Description

Premier pays d'Afrique subsaharienne à être sorti du joug colonial, le Ghana a emprunté des chemins sinueux : après avoir été avec Kwame Nkrumah le fer de lance du panafricanisme, le pays est tombé dans la mauvaise gouvernance et le népotisme, pour connaître ensuite les "affres" de la "révolution morale" de Jerry Rawlings. Depuis 2000, avec John Kufuor, le pays est installé dans une démocratie pacifiée et mature. En voici une introduction vivante et documentée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2007
Nombre de lectures 124
EAN13 9782336263892
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Points de vue
Collection dirigée par Denis Pryen
Déjà parus
Pierre NDOUMAÏ, On ne naît pas noir , on le devient , 2007.
Fortunatus RUDAKEMWA, Rwanda. A la recherche de la vérité historique pour une réconciliation nationale , 2007.
Kambayi BWATSHIA, L’illusion tragique du pouvoir au Congo-Zaïre , 2007.
Jean-Claude DJÉRÉKÉ, L’Afrique refuse-t-elle vraiment le développement ? , 2007.
Yris D. FONDJA WANDJI, Le Cameroun et la question énergétique. Analyse. bilan et perspectives , 2007.
Emmanuel M.A. NASHI, Pourquoi ont - ils tué Laurent Désiré Kabila  ?, 2006.
A-J. MBFM et D. FLAUX, Vers une société eurafricaine , 2006.
Charles DEBBASCH, La succession d’Eyadema, le perroquet de Kara , 2006.
Azarias Ruberwa MANYWA, Notre vision de la République Démocratique du Congo , 2006.
Philémon NGUELE AMOUGOU, Afrique, lève-toi et marche !, 2006.
Yitzhak KOULA, Pétrole et violences au Congo-Brazzaville , 2006.
Jean-Louis TSHIMBALANGA, L’impératif d’une culture démocratique en République Démocratique du Congo , 2006.
Maligui SOUMAH, Guinée: la démocratie sans le peule , 2006.
Fodjo Kadjo ABO, Pour un véritable réflexe patriotique en Afrique , 2005.
Anicet-Maxime DJEHOURY, Marcoussis: les ravisons d’un échec. Recommandations pour une médiation , 2005.
FODZO Léon, L’exclusion sociale au Cameroun , 2004.
J.C. DJEREKE, Fallait-il prendre les armes en Côte d’Ivoire ?, 2003.
STALON Jean-Luc, Construire une démocratie consensuelle au Rwanda , 2002.
EMONGO Lomomba, Le devoir de libération. Esclave, libère-toi toi-même.
Ghana
Les chemins de la démocratie

Pierre Cappelaere
Sommaire
Points de vue Page de titre Page de Copyright Avant-propos 1 ère Partie : La politique
1. Nkrumah et les crises d’adolescence 2. Rawlings et les tâtonnements de la démocratie 3. Kufuor et la maturité politique 4. La démocratie et les périls
2 ème Partie : La tradition
5. Les chefs et leurs attributs 6. Otumfuo, le roi des Ashanti 7. La résilience des chefs 8. Les disputes de chefs
3 ème Partie : Les territoires
9. Les quartiers d’Accra 10. Les forts de la souffrance 11. Sur la route de Kumasi , 12. L’agriculture durable et équitable 13. La forêt menacée 14. La Volta et le grand barrage 15. La ruée vers l’or 16. Le Nord oublie
4 ème Partie : Les destins
17. Les femmes et la santé pour tous 18. Les enfants et l’école pour chacun 19. Les émigrés et leurs mandats 20. Le photographe et les artistes 21. Les révérends et les abstinents 22. Les vivants et les morts
Les grandes dates de l’histoire contemporaine du Ghana Bibliographie L’Harmattan
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296039162
EAN : 9782296039162
Tumi te se kosua, woso mu den a, epae ; na woanso mu yie nso a, efiri won sa bo famu ma epae.
Le pouvoir est fragile comme un œuf. Quand on le tient trop fermement, il casse. Quand on le tient trop mollement, il tombe.
Proverbe Akan

Avant-propos
Dans son livre de 1994, Patrick Puy-Denis présente ainsi le Ghana : un trapèze, légèrement oblique à sa base, avec une branche plus courte à gauche et dont la moitié droite est couverte d’une feuille de laurier, la pointe inférieure piquée dans un V montagneux. Après cinquante ans d’indépendance, les vingt-deux millions de Ghanéens ont trouvé l’équilibre sur leur trapèze. Ils ont des raisons de contrarier leur penchant naturel à la modestie et de se dresser debout, en équilibre, avec une certaine fierté.
Certes les Ghanéens n’ont pas toujours été exemplaires. Appartenant au premier pays à être sorti du joug colonial en Afrique subsaharienne, ils ont fait leurs crises d’adolescence avant les autres. Après avoir été avec Kwame Nkrumah le fer de lance du panafricanisme, le pays est tombé très bas dans la mauvaise gouvernance, pour ensuite connaître les affres de la sévère « révolution morale de Jerry Rawlings. Ils ont souffert. Beaucoup de sueur, des larmes, du sang aussi. Mais il ne s’est pas produit de malheurs si profonds, de désastres si irréparables que le pays ne pouvait surmonter. Quelques coups d’Etat militaires, quelques abus, mais ni guerre civile, ni génocide. Parmi ses atouts, il en est un de grande importance : le Ghana présente une incontestable cohésion nationale. C’est un fait presque unique en Afrique de l’Ouest : les Ghanéens n’ignorent pas leurs origines, mais n’en font pas un critère distinctif et l’ethnicité n’intervient pas fondamentalement dans la conscience politique.
Le Ghana est désormais installé dans une démocratie pacifiée et mature. L’histoire de l’Afrique enseigne la modestie aux prévisionnistes comme aux prédicateurs, mais il y a peu de risques que le pays revienne en arrière. Avec John Kufuor, les velléités autoritaires ont été apaisées, les contrepouvoirs installés, les libertés garanties. La société civile veille. Les chefs coutumiers se transforment en agents de développement. On objectera, comme il est montré dans ce livre, que certaines traditions demeurent affligeantes, à l’encontre des femmes et des enfants surtout. Il est vrai aussi que le pays a des ressources mais peu d’énergie, qu’il tend à oublier, dans la répartition des gains et des apports extérieurs, les territoires situés à ses marges, dans les trois régions du Nord et dans la Volta, et que l’administration montre peu d’efficacité. Mais à présent la voie semble dégagée et l’espoir des Ghanéens de changer de catégorie et d’appartenir bientôt à celle des pays à revenu intermédiaire est raisonnable, laissant en chemin les voisins mauvais élèves.
Terre de découverte, de la Côte houleuse aux rives calmes de la Volta, des villages de terre sèche aux confins sahéliens à la foule grouillante de Kumasi, le Ghana offre une riche palette de tons et de couleurs. Ce livre propose de s’y aventurer, de connaître ses traditions, de découvrir ses territoires, de rencontrer des destins de vie. Avec prudence toutefois. Le danger pour l’observateur étranger, même s’il est curieux et à l’esprit ouvert, est de projeter ses catégories de pensée et son système d’émotions sur une aire culturelle qui a une autre mémoire. Ohoho ani akese nso onhu biribiara (un étranger peut avoir de grands yeux mais il ne voit ni n’entend rien) dit le proverbe akan. Pendant les années de mon séjour, j’ai essayé de soumettre ce travers en tentant d’être à l’écoute des récits de vie, observant la vie quotidienne, pour laisser affleurer la réalité et aussi l’imaginaire d’une société qui se forge à l’épreuve du temps long du développement. Dans cet exercice de trapèze délicat, j’ai bénéficié de l’amitié de nombreux Ghanéens - je pense en particulier à Anna Bossman, Nat Amarteifio, Joe Nkrumah, Raymond et Lois Okudzeto et Subhi Accad - et de la vigilance bienveillante de Christiane Adu.

Afin de ne pas alourdir le texte, les préférences d’ouvrages, d’articles et de rapports et toutes les sources des faits cités sont renvoyées dans la bibliographie à la fin du livre.
1 ère Partie : La politique
1. Nkrumah et les crises d’adolescence
Est-ce sur la suggestion de Joseph Danquah, le père du nationalisme ghanéen, ou bien sur celle de Kwame Nkrumah, le père du panafricanisme, que les fondateurs du nouvel Etat en 1957 donnèrent le nom de Ghana à la Gold Coast indépendante ? Les versions officielles varient, au gré de l’alternance politique qui dicte parfois les oscillations de la mémoire collective.
Vouloir à tout prix ressusciter le passé glorieux de l’Afrique n’était pas l’apanage des seuls nationalistes de la Gold Coast. A l’Indépendance, le Soudan français ne devint-il pas le Mali, le Congo belge le Zaïre, la Rhodésie du Nord la Zambie, le Nyassaland le Malawi ? Pour autant, le choix du nom Ghana était-il justifié ? Les Akan, majoritaires dans le pays, font-ils partie de ces peuples que la chute de l’Empire du Ghana dispersa vers le Sud ? En raison du manque de sources écrites, on connaît mal l’histoire de cet empire qui se situait beaucoup plus au nord, aux confins du Sahara et jusqu’à l’Atlantique, et qui fut du VIII°siècle au XI° siècle le carrefour de civilisations entre le Maghreb, le

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