De nouveaux moustiques capables de transmettre fortement le paludisme
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De nouveaux moustiques capables de transmettre fortement le paludisme Au Burkina Faso, des chercheurs de l'Institut Pasteur et du CNRS ont découvert une nouvelle sous-espèce du moustique Anopheles gambiae, principal vecteur de la maladie...

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Publié le 26 avril 2011
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Langue Français

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De nouveaux moustiques capables de transmettre fortement le paludisme

Au Burkina Faso, des chercheurs de l'Institut Pasteur et du CNRS ont découvert une nouvelle sous-espèce du moustique Anopheles gambiae, principal vecteur de la maladie...

Jusqu'à présent, les études de terrain visant à étudier l'aptitude des moustiques Anopheles gambiae à transmettre le paludisme avaient été entreprises en suivant l'hypothèse que les hommes se font principalement piquer la nuit, en zones domestiques, au sein des habitations.

Les chercheurs ont cette fois-ci choisi de prendre le contre-pied de cette hypothèse. En collaboration avec le Centre National de Recherche et de Formation sur le Paludisme (Ouagadougou, Burkina Faso), l'Université du Minnesota (Etats-Unis) et l'Université Harvard (Etats-Unis), ils ont considéré que les moustiques collectés ne représentaient qu'une partie de l'ensemble des populations d'A. gambiae. Les échantillonnages ainsi réalisés ne permettent en effet de recueillir que les moustiques qui piquent et se reposent dans les maisons, et non ceux qui n'y rentrent que pour se nourrir et en ressortent après leur repas sanguin, ni ceux qui n'entrent jamais dans les maisons.

Dans le cadre d'un important projet au Burkina Faso visant à cartographier chez A. gambiae les gènes de sensibilité au parasite du paludisme, les scientifiques ont ainsi échantillonné pendant quatre ans, sur une bande de plus de 400 km à travers le pays, les insectes adultes et les larves présents dans les zones domestiques et péridomestiques, à l'intérieur comme à l'extérieur des habitations. Les collectes de larves ont été effectuées à partir de flaques d'eau situées près des habitations, supposées abriter l'ensemble des populations de moustiques vecteurs, et non pas uniquement ceux qui se reposent à l'intérieur.

Les chercheurs ont ainsi découvert une nouvelle sous-population d'A. gambiae, jamais décrite auparavant, qui représente plus de la moitié des moustiques prélevés. Ce nouveau groupe a été baptisé A. gambiae Goundry, du nom d'un village où ces insectes ont été retrouvés. Il s'agit de moustiques exophiles, c'est-à-dire d'insectes qui piquent et vivent dehors, ou qui piquent à l'intérieur des maisons mais en ressortent ensuite pour se reposer. Cela explique qu'ils n'aient jamais été recueillis par les méthodes traditionnelles d'échantillonnage.

Les analyses génomiques menées par les chercheurs de l'Institut Pasteur et du CNRS ont montré que, bien qu'appartenant à l'espèce A. gambiae, les moustiques Goundry étaient génétiquement très différents des moustiques connus jusqu'alors. Ils présentent une forte sensibilité au parasite du paludisme, qui se développe efficacement dans leur organisme. Cela pourrait les rendre particulièrement aptes à transmettre la maladie.

Cette découverte surprenante pourrait expliquer en partie pourquoi les mesures de lutte antivectorielle actuelles, appliquées à l'intérieur des maisons et donc uniquement dirigées contre les moustiques qui se reposent au sein des habitations, ne parviennent pas à réduire de manière pleinement satisfaisante la transmission du paludisme à l'homme.

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