Eros et fécondité chez le jeune Levinas
336 pages
Français

Eros et fécondité chez le jeune Levinas , livre ebook

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336 pages
Français

Description

Cet ouvrage vise à retracer la genèse de l'éthique dans l'oeuvre lévinassienne, et à réhabiliter la notion d'éros, généralement subordonnée dans l'oeuvre de maturité. Chez cet auteur, l'éros est inséparable de l'idée d'une fécondité, qui occupe une position cruciale dans cette pensée dont l'enjeu avéré est d'échapper à une philosophie de l'être. Une question se pose alors : si l'exigence consiste à échapper à l'être, n'est-elle pas trahie par le fait de voir dans la fécondité son ultime expression ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 1998
Nombre de lectures 264
EAN13 9782296373747
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Eros et fécondité
chez le jeune Levinas\; ,~-. ; . ..
.-.CC:
..
"-*.- ==-- ,,~ \./.;> .'~.
~~.. J ,-Jean-Luc THAYSE
Eros etfécondité
chez le jeune Levinas
L'Harmattan L 'Harmattan Inc.
5.,7, rue de l'École Polytechnique 55, rue Saint-Jacques
75005 Paris -FRANCE Montréal (Qc) - CANADA H2Y lK9Cet ouvrage a reçu le Prix scientifique l 'Harmattan J998
(version maîtrise)
@L'Hannattan, 1998
ISBN: 2-7384-7132-3REMERCIEMENTS
Les pages qui vont suivre ne prétendent pas tirer leur genèse
du travail exclusif d'un auteur isolé; il convient d'ouvrir ce texte
par un honunage rendu à ceux qui lui pennirent de franchir le cap
du projet pour parvenir à l'état requis pour sa déposition ou son
exposition, même si son contenu reste donné à titre provisoire,
peut tout au plus prétendre apporter quelques indices à une
recherche que nulle fin ne saurait arrêter: il ne s'agit pas d'enclore la
question par l'interruption du débat. Que soit pennis à l'auteur
d'exprimer ici sa déférence à l'égard de ceux qui, de près ou de
loin, pennirent à son travail de prendre sa fonne actuelle. Il
voudrait mentionner quelques personnes dont l'appui fut décisif.
Tout d'abord, Monsieur le Professeur Michel
DUPUIS,promoteur de ce travail qui n'était au début qu'un mémoire de
licence; promoteur qui, par ses conseils judicieux et son habileté à
les donner, conduisit l'auteur à plus de rigueur dans l'exposé tout
en laissant à ses idées la liberté de leur chemin propre.
Ensuite Messieurs Raphaël GÉLY, Sacha CARLSONet
Stanislas DEPREZ. L'enthousiasme philosophique du premier contamina
d'emblée l'auteur; en outre ce fut à l'occasion de l'un de ses cours
que fut suscité le questiOlmement qui anime ces pages. Le
deuxième mit l'auteur sur la piste derridéenne. Quant au troisième, il lui
pennit, au cours de nombreuscs discussions, d'affiner ses idées.
Un remerciement singulier est adressé par l'auteur à ses
parents qui lui firent découvrir le philosophe avec qui il débattra au
cours de ces pages; leur patience est grande, leur ouverture réelle.
L'auteur adresse également un salut particulier à Monsieur
Patrice KANoZSAI qui comprend tant de choses; son amitié est
précieuse et son humour particulier. .. voire efficace. Amitié dure:
tout à la fois difficile et solide! Allié utile qui mérite la confiance.
Longue est encore la liste de ceux qui, de près ou de loin, ont
contribué à la genèse de ce travail; on ne saurait les énumérer tous.
Qu'ils soient donc chaleureusement remerciés en endroit précis.AVERTISSEMENT PRÉLIMINAIRE
Eu égard au ton de certains passages de ce travail, une mise
en garde m'a paru souhaitable: certains développements prendront
l'allure de harangues insistantes, allant parfois jusqu'à r excès.
Pourtant, ce texte n'est rien moins qu'une attaque et ne saurait à
aucun titre tenir lieu d'un jugement. Si ce n'est pas toujours visible
dans ce qui va suivre, que cela soit dit ici clairement: il n'est pas
question de juger qui que ce soit; ce texte se pose au contraire
comme droit de réponse à une question qui, d'une certaine
manière, me fut un jour posée. Si l'on veut conserver la métaphore du
jugement et lui faire droit, il s'agit de ne pas tant voir ce livre
comme un " acte d'accusation" que comme une " parole à la
défense ". Ceci ne dissoudra pas le caractère violent - voire corrosif
- de certaines affinnations, mais rendra au moins le sens de cette
violence à la juste mesure de son émanation.
J.-L. T.SIGLES UTILISÉS
Afin de simplifier les références concernant les ouvrages de
Levinas que nous serons amené à manipuler au cours de ce travail,
et suivant la coutume d'usage à ces fins, nous utiliserons un
système de sigles dont voici la légende) :
.Ev De l'évasion [1935], Montpellier, Fata Morgana, 1982.
.EE De l'existence à l'existant [1947], Paris, Vrin, 1990.
.TA Le temps et l'autre [1948], Paris, P.O.F. (quadrige), 1983.
.TI Totalité et Infini. Essai sur l'extériorité, Den Haag,
Martinus Nijhoff(Phaenomenologica), 1961.
AE : Autrement qu'être ou au-delà de l'essence, Den Haag,
Martinus Nijhoff (Phaenomenologica), 1974.
.EN Entre nous. Essais sur le penser-à-l'autre, Paris, Grasset
(Figures), 1991.
1. Les références correspondent aux éditions que nous employons; une date
entre crochets suivant directement le titre indique le cas échéant la date de- -
la première édition du texte. Si l'ouvrage figure dans une collection précise, le
nom de celle-ci est indiqué entre parenthèses juste après celui de la maison
d'édition. Nous n'attribuons un sigle qu'aux textes de Levinas apparaissant à
plusieurs reprises dans notre ouvrage.Introductionla philologie [...) est cet art vénérable qui exige
"
avant tout de son admirateur une chose: se tenir
à l'écart. prendre son temps. devenir silencieux.
devenir lent, - comme un art. une connaissance
d'orfèvre appliquée au mot. un art qui n 'a à
exécuter que du travail subtil et précautionneux
et n'arrive à rien s'il n 'y arrive lento»
Friedrich NIETZSCHE, AuroreO.- Avant-propos
Avant d'introduire le thème de ce travail, nous aimerions -
pour ne pas disculper d'entrée dejeu la démarche lévinassienne en
prendre latant qu'effort proprement philosophique et spéculatif -
précaution d'écarter certains préjugés desquels il est difficile de se
départir (même quand la lecture de cet auteur commence à devenir
familière - surtout lorsqu'elle le devient), en insistant sur un fait
qu'il nous semble indispensable de garder à l'esprit pour lire cet
auteur. Cette mise en garde trouve son expression sous la plume de
Levinas lui-même: « [l]a morale n'est pas une branche de la
philosophie, mais la philosophie première» (TI, p. 281)1. A l'instar
1. Précisions d'usage sur les procédés typographiques courants. Nous utilisons
des guillemets de deux types: les guillemets normaux (<<... ») servent pour les
textes évoqués, les guillemets anglais (" ... ") concernent notre langage propre.
Les citations exactes sont encadrées par des guillemets normaux. Ils servent aussi
pour les citations approximatives et pour les expressions ou mots récurrents, de
Levinas ou d'un autre auteur (suivant le contexte) si leur contenu est en italique,
de la tradition (philosophique ou autre) si tel n'est pas le cas; on reconnaît ces
approximations à ce qu'elles ne sont pas référencées. Les guillemets normaux
indiquent aussi, dans les références, le titre d'un article, d'un texte, d'un chapitre
ou d'une section rapportés à un ouvrage mentionné. Le dernier usage (rare) de ce
..type de guillemets est de sur-guillemetter des guillemets anglais. Quant à ceux-"
ci, ils sont réservés à notre langage propre; si l'expression qui s'y commet n'est
pas en italique, ils mentionnent une pudeur linguistique de notre part (souvent
pour indiquer un abus de langage); si leur contenu est en italique, ils mentionnent
une réification de l'expression qui transforme son contenu en substance textuelle,
un syntagme quelconque ayant la valeur d'objet linguistique sur lequel est portée
l'attention. Enfin, ils sont utilisés pour" sous-guillemetter" les guillemets
normaux. Par ailleurs, pour alléger la typographie déjà lourde, nous évitons, autant
que la double exigence d'intelligibilité et de fidélité minimale le permet, de mettre
une majuscule à des mots tels que autre, infini, moi, etc.; il faut d'ailleurs préciser
que cela se justifie pleinement pour le mot eras qui ne désigne pas le dieu grec
mais bien un événement. Bien entendu, nous respectons la graphie des textes et
titres cités; mais le risque d'infidélité reste à craindre sur le plan du commentaire6 Eros et fécondité chez lejeune Levinas
de la théologie pour les médiévaux, l'éthique sera pour Levinas à
la base de tout type de savoir! Il convient d'examiner les
incidences de ce fait sur le plan pratique de la lecture ou du conunentaire.
Ce qui est indispensable à entendre, c'est que d'aucune manière, il
ne faut recevoir le discours éthique lévinassien comme réflexion
sur la manière dont on devrait concevoi

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