Figures de la passion et de l amour
170 pages
Français

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Figures de la passion et de l'amour , livre ebook

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170 pages
Français

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Description

Pourquoi l'amour est-il un sujet esthétique privilégié ? Pourquoi l'art suscite-t-il l'amour plutôt que l'amitié ? Quelle figure de l'amour peut relever le défi des défigurations de la passion ? Comment l'amour tendre instaure-t-il une "ontologie à deux et à part" ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 49
EAN13 9782296807747
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Figures de la passion
et de l’amour
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau ,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

Dernières parutions

François HEIDSIECK, Henri Bergson et la notion d’espace , 2011.
Rudd WELTEN, Phénoménologie du Dieu invisible (traduction de l’anglais de Sylvain Camilleri) , 2011.
Marc DURAND, Ajax, fils de Telamon. Le roc et la fêlure , 2011.
Claire LAHUERTA, Humeurs , 2011.
Jean-Paul CHARRIER, Le temps des incertitudes. La Philosophie Captive 3 , 2011.
Jean-Paul CHARRIER, Du salut au savoir. La Philosophie Captive 2 , 2011.
Jean-Louis BISCHOFF, Lisbeth Salander. Une icône de l’en-bas , 2011.
Serge BOTET, De Nietzsche à Heidegger : l’écriture spéculaire en philosophie , 2011.
Philibert SECRETAN, Réalité, pensée, universalité dans la philosophie de Xavier ZUBIRI , 2011.
Bruno EBLE, Le miroir et l’empreinte. Spéculations sur la spécularité , I, 2011.
Bruno EBLE, La temporalité reflétée. Spéculations sur la spécularité , II, 2011.
Thierry GIRAUD, Une spiritualité athée est-elle possible ? , 2011.
Christophe SAMARSKY, Le Pas au-delà de Maurice Blanchot. Écriture et éternel retour , 2011.
Sylvie MULLIE-CHATARD, La gémellité dans l’imaginaire occidental. Regards sur les jumeaux , 2011.
Fatma Abdallah AL-OUHIBI, L’OMBRE, ses mythes et ses portées épistémologiques et créatrices , 2011.
Dominique BERTHET, Une esthétique de la rencontre , 2011.
Gérald ANTONI, Rendre raison de la foi ? , 2011.
Stelio ZEPPI, Les origines de l’athéisme antique , 2011.
Lucien R. KARHAUSEN, Les flux de la philosophie de la science au 20 e siècle , 2011.
Gérald ANTONI, Rendre raison de la foi ? , 2011.
Dominique Chateau, Pere Salabert
(directeurs)


Figures de la passion
et de l’amour
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54800-8
EAN : 9782296548008

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Préface
Ceci n’est pas une introduction, mais bien une préface, un parergon : une remarque qui ajoute à l’ ergon comme Derrida le définit à propos de Kant {1} … Rien qui ne prétende se substituer à l’ ergon ni le subsumer ni même le présenter comme on introduit l’hôte de marque… Ce parti pris d’en rester ici à l’hors d’œuvre procède du sujet même du recueil de texte dont cette préface trace le seuil : un sujet qui échappe à la maîtrise par sa définition (ou son indéfinition, au sens d’une variation sans fin), un sujet, qui plus est, situé entre deux , entre passion et amour…
Comme il faut bien commencer par l’un de deux, disons que l’amour se situe entre une version quasi religieuse du don de soi-même à l’autre – « S’il y a quelque chose de religieux dans ce sentiment, faisait dire Madame de Staël à Corinne, c’est parce qu’il fait disparaître les autres intérêts et se complaît comme la dévotion dans le sacrifice de soi-même » – et l’amour de soi-même à travers l’autre – jusqu’au point où, comme dit Oscar Wilde, « s’aimer soi-même, c’est l’assurance d’une longue histoire d’amour ». Ces deux extrêmes, sacrifice de soi pour l’autre ou de l’autre pour soi, qui peut-être se touchent, au comble l’un de l’autre, nous intéressent surtout par l’amplitude du spectre qu’ils bornent, au fil duquel se dessinent de nombreuses figures qu’il nous est apparu opportun de mesurer à l’aune de la notion de passion.
Car cette notion peut à juste titre être tenue pour première (ne fallait-il pas alors commencer par elle ?), en ce sens que l’amour exemplifie ses variétés abstraites en les rapportant aux protagonistes, aux objets, aux circonstances, à la finitude humaine, si, du moins, comme le dit Descartes dans le Traité des passions , « les passions sont toutes bonnes de leur nature et nous n’avons rien à éviter que leurs mauvais usages ou leurs excès ». Le spectre de la passion, dans lequel se découpe celui de l’amour comme un sous-ensemble, comprend le sens étymologique de la passivité, le sens mystique du don total de soi, de la souffrance consentie, du masochisme béatifiant, le sens de la réciprocité d’un sentiment partagé, tendrement amoureux, le sens érotique du désir des corps, de l’émotion, de réchauffement physique et psychologique qu’ils suscitent, le sens plus violent encore, selon Bataille, de la fusion des êtres qui, impossible nécessaire, met le bonheur en constante souffrance (« seule la souffrance révèle l’entière signification de l’être aimé » écrit-il {2} ), le sens de l’attachement irrésistible à une activité dont la pratique conduit à l’autodestruction (la passion du jeu, ce « défi au destin » comme dit Alexeï Ivanovitch dans Le Joueur de Dostoïevski), le sens du dévouement à une cause, le sens militant, politique (qui s’incarne dans les représentants des révolutions populaires et les passionarias), et ainsi de suite.
Évidemment, on pourrait aussi étendre à l’amour cette même palette, non seulement parce que l’érotisme y figure, même sous l’habillage mystique, mais parce que du jeu ou de la politique, il peut être également question d’amour. On parle bien de passion amoureuse, d’amour passion, ou encore de la passion de l’amour… Mais, dans son Discours sur les passions de l’amour , Pascal note que l’amour « est toujours naissant », ce pourquoi les poètes « le présentent comme un enfant ». La passion serait comme l’amorce d’une promesse de durer, de croître, de connaître des hauts et des bas, d’aimer et de ne plus aimer, et c’est alors que l’amour s’entretient, par la suite, d’une « inondation de passion », comme dit encore Pascal. La passion déclenche et prolonge l’amour tout au long d’un processus où prolifère la variété, sans doute inépuisable, de ses figures, qu’elles se montrent à l’état pur, en tension, en contradiction ou amalgamées. L’amour passion en est l’acmé. Autour, plus ou moins distinguables, l’amour-désir, la rencontre d’Éros et Thanatos, le diktat du passionnel (crise, crime, aimer à la folie, jalousie, fanatisme, etc.), l’amour-don, la tendresse, etc.
La passion nous pousse à subir, l’amour nous pousse à être. On dit qu’on tombe amoureux, mais cette chute de l’être dans l’urgence d’un rapport à l’autre peut tout aussi bien nous rehausser. Le coup de foudre qui exalte, le désir qui taraude, telle une douleur lancinante, les multiples ruses de la déclaration, le marivaudage, les avancées et les retraits, les disputes et les réconciliations, et l’ingénieuse inventivité érotique : tout cela concourt à une incontestable positivité créatrice, lors même que l’amour implique la conscience d’une altérité, fondatrice et indépassable. Si l’amour comble le manque qui suscite le désir, ce n’est pas comme on remplit une case vide, mais par une efficience et un renouvellement qui peuvent emporter la passion, tant que brûle son feu, vers l’excès – « l’amour dans toute son énergie et dans toutes ses fureurs » comme dit Rousseau dans les Confessions –, mais tout aussi bien le ramener à la solitude d’une adoration impartageable (« En amour un silence vaut mieux qu’un langage » écrit Pascal). Et surtout, l’amour à un objet qui est en même temps sujet. Le désir, au sens cannibale, se heurte à la présence d’un autre soi-même. L’ontologie amoureuse est un âgon d’êtres qui, à un moment ou à un autre, au sortir des parenthèses pornographiques, se reconnaiss

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