Leçons clermontoises
308 pages
Français

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Leçons clermontoises , livre ebook

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Description

Après le lycée d'Angers où il enseigne la philosophie à partir d'octobre 1881, Bergson est nommé à Clermont-Ferrand le 28 septembre 1883. Au-delà de l'ambiguïté du "mythe de Bergson à Clermont-Ferrand", alimenté par les témoignages de Joseph Désaymard d'abord, de Gilbert Maire ensuite, ces leçons transcrites au fur et à mesure de l'exposition nous font pénétrer dans sa classe de terminale, nous montrent un professeur avec le devoir de préparer ses élèves pour le baccalauréat, ce qui n'exclut pas que des thèmes proprement bergsoniens apparaissent déjà dans les cours.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2006
Nombre de lectures 249
EAN13 9782336255286
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Philosophie en commun
Collection dirigée par Stéphane Douailler, Jacques Poulain , Patrice Vermeren
Nourrie trop exclusivement par la vie solitaire de la pensée, l’exercice de la réflexion a souvent voué les philosophes à un individualisme forcené, renforcé par le culte de l’écriture. Les querelles engendrées par l’adulation de l’originalité y ont trop aisément supplanté tout débat politique théorique.
Notre siècle a découvert l’enracinement de la pensée dans le langage. S’invalidait et tombait du même coup en désuétude cet étrange usage du jugement où le désir de tout soumettre à la critique du vrai y soustrayait royalement ses propres résultats. Condamnées également à l’éclatement, les diverses traditions philosophiques se voyaient contraintes de franchir les frontières de langue et de culture qui les enserraient encore. La crise des fondements scientifiques, la falsification des divers régimes politiques, la neutralisation des sciences humaines et l’explosion technologique ont fait apparaître de leur côté leurs faillites, induisant à reporter leurs espoirs sur la philosophie, autorisant à attendre du partage critique de la vérité jusqu’à la satisfaction des exigences sociales de justice et de liberté. Le débat critique se reconnaissait être une forme de vie.
Ce bouleversement en profondeur de la culture a ramené les philosophes à la pratique orale de l’argumentation, faisant surgir des institutions comme l’École de Korcula (Yougoslavie), le Collège de Philosophie (Paris) ou l’Institut de Philosophie (Madrid). L’objectif de cette collection est de rendre accessibles les fruits de ce partage en commun du jugement de vérité. Il est d’affronter et de surmonter ce qui, dans la crise de civilisation que nous vivons tous, dérive de la dénégation et du refoulement de ce partage du jugement.
Dernières parutions
Christine KOMI KALLINIKOS, Digressions sur la métropole . Roberto Arlt, Juan Carlos Onetti autour de Buenos Aires , 2006. Jean-Edouard ANDRÉ, Heidegger et la Liberté , 2005.
Sommaire
La Philosophie en commun - Collection dirigée par Stéphane Douailler, Jacques Poulain , Patrice Vermeren Page de Copyright Page de titre Dedicace AVERTISSEMENT Cours de Philosophie HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE APPENDICES POSTFACE - BERGSON À CLERMONT: ENTRE HABITUDE ET MÉMOIRE INDEX DES NOMS La philosophie en commun à l’Harmattan
www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo . fr
© L’Harmattan, 2006
9782296001541
EAN : 9782296001541
Leçons clermontoises
II

Henri Bergson
à Nicole et à Sara
AVERTISSEMENT
Pour éviter tout malentendu, je tiens dès l’ouverture de ce second tome à réaffirmer ma position déjà exposée dans le bref Avant-propos du premier, à savoir que je me rallie à la thèse, qui me paraissait désormais acquise, énoncée par Soulez dans son Bergson, selon laquelle une quelconque publication de cours doit tenir compte que l’enseignement donné au lycée est éloigné de toute recherche spéculative: «Il est donc pour le moment prématuré de faire de l’oeuvre publiée et des cours les deux moitiés inséparables de l’ Œuvre bergsonienne. La proximité chronologique du cours et de l’ Essai ne doit pas faire illusion». Ce qui n’exclut pas sans doute que «des thèmes propres à l’oeuvre publiée» apparaissent déjà dans les cours. Je persiste donc, et je signe.
Cela me semblait une évidence d’autant plus que, déjà en 1991, dans la collection Que sais - je , ‘l’une des plus grandes bases de données internationales construite pour le grand public’, Vieillard-Baron notait dans son remarquable petit volume que si «la publication du moindre papier de la main de Bergson, de toutes les notes des cours prises par ses élèves», était souhaitable, cela ne signifiait pas que l’«on puisse préférer les cours ou les documents sortis ainsi de l’oubli aux ouvrages publiés par Bergson» et il revenait encore sur le testament, sur l’interdiction formelle, désormais de notoriété publique, de publier tout inédit. Je profite de l’occasion pour souligner la libéralité de Mme Annie Neuburger. En outre, je tiens à réaffirmer l’importance du manuscrit Estival par rapport au tapuscrit conservé à la Bibliothèque Jacques-Doucet, n’ayant pas eu la prétention de substituer mon édition aux deux premiers volumes parus jadis aux Puf 1 . Le souci de ne pas faire un double inutile m’avait alors poussé à délaisser toute la psychologie, c’est-à-dire environ la moitié du manuscrit.
Quant aux précautions de méthode et de principe dont doit s’entourer toute publication de notes d’élèves, je renvoyais, et je ne peux que le signaler à nouveau, à l’excellent article de J. Hamesse, Reportations , graphies et ponctuation , in Grafia e interpunzione del latino nel Medioevo, a cura di A. Maierù, Roma, Edizioni dell’ Ateneo 1987. On est en effet en présence d’un genre littéraire bien connu par tous ceux qui étudient les productions universitaires ou les homélies du Moyen-Âge, celui de la reportation: «Il appartient à l’éditeur de suppléer à ces carences et de livrer un texte intelligible en respectant, dans la mesure du possible, la ponctuation originale».
Pour les critères adoptés dans la transcription, je renvoie à l’Avertissement, aux pages 29 et 30 du premier tome. Le manuscrit a été rigoureusement respecté, mais les abréviations ont été complétées tandis que les quelques ratures ont été omises. Seules quelques rares interventions on été effectuées sur la ponctuation, de même que l’on a corrigé les quelques fautes d’orthographe qui révèlent sans aucune équivoque la hâte des élèves. Les titres des oeuvres entre guillemets ou en caractères romains ont été transcrits en italique, de même que les titres des revues. Un mot entre crochets est un ajout de l’éditeur, des crochets à l’intérieur d’un mot – fond[ement] – signifient une abréviation complétée par l’éditeur. Un mot entre < > signifie une lecture douteuse, un mot manquant est signalé par <...>. Dans les passages tirés des mss. Achard et Cotton et reproduits dans les notes, vu l’impossibilité d’aller à la ligne pour des raison typographiques, une barre / signale le début du nouveau paragraphe. Dans le texte ont été utlisés les sigles suivants qui s’ajoutent à ceux du premier tome:
Cours III Cours III . Leçons d’histoire de la philosophie moderne . Théories de l’âme , édition par H. Hude, avec la collaboration de J.-L. Dumas, Paris, PUF 1995. Cours IV Cours IV. Cours sur la philosophie. grecque , édition par H. Hude, avec la collaboration de F. Vinel, Paris, PUF 2000. Leçons I Leçons Clermontoises I , Paris, L’Harmattan 2003.
La préférence accordée au manuscrit Estival se base sur le fait que l’analyse de l’écriture nous permet d’établir qu’il a été transcrit par une seule main; au début et à la fin de chaque leçon figure la signature Estival, en outre on y lit en marge trois brèves annotations de Bergson. Par contre la datation du tapuscrit sur lequel se base l’édition Hude est incertaine et celui-ci a été l’objet vraisemblablement d’un travail de mise au propre au moment de la transcription. Cela justifie à mes yeux, même si on est en présence de rédactions très proches, le choix de reproduire les leçons sur Leibniz, sur Kant et sur la philosophie du XIX e siècle qu’on peut lire aussi aux pp. 25-43 et 48-53 du Cours III . Par contre j’ai renoncé à reproduire le cours sur Spinoza car il s’agit d’une version sensiblement identique. Les leçons d’histoire de la philosophie grecque ont déjà été publiées par Jean Bardy dans son Bergson professeur . Je donne en appendice la description ainsi que la transcription de brefs passages des autres rédactions connues des Cours de Clermont-Ferrand, c’est-à-dire le manuscrit Adolphe Achard conservé aux Archives Départementales du Puy-de-Dôme et le manuscrit Émile Cotton déposé à la Bibliothèque Universitaire et Municipale de Clermont.
La pagination des ouvrages de Bergson est celle de l’édition du Centenaire des Oeuvres (PUF 1959). Les notes au Cours, en nombre assez limité, que l’on a introduites ont un caractère uniquement explicatif et l’on a privilégié les références aux autres cours bergsoniens de même qu’aux manuels scolaires ou aux dictionnaires q

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