Contre l humain, il est des crimes
74 pages
Français

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Contre l'humain, il est des crimes , livre ebook

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Description

"Contre l'humain, il est des crimes, Jacqueline Persini-Panorias en prend toute la mesure. Quand l'être est détruit, il ne reste "pas un point où s'agripper, où se hisser ". Pourtant, par l'écriture, un travail se met en œuvre, une résistance, une détermination. Malgré l'effroi, une parole cherche une place. Il s'agit de débusquer le crime, qu'il soit évident, massif ou ordinaire, invisible et même dirigé contre soi, il s'agit de résister au meurtre." Catherine Leblanc

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 12
EAN13 9782296472051
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Contre l’humain, il est des crimes
Jacqueline Persini-Panorias


CONTRE L’HUMAIN,
IL EST DES CRIMES
Accent tonique – Poésie
Collection dirigée par Nicole Barrière


Maquette de couverture :
Nicole Barrière

Illustration de couverture :
Peinture de Denis Panorias

Quatrième de couverture :
Catherine Leblanc


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56355-1
EAN : 9782296563551

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Il y a l’arbre, l’oiseau, la lumière.
Il y a le clair d’une parole
dans la maison habitable.
Il y a la maison détruite.


Contre l’humain il est des crimes…
Boules de cris sans aubépine
ruinent les bouches enfantines.
Le noir dans la terre engorgé
le rouge du sang non séché
habitent tes yeux égarés.
1.
Il est des crimes bien visibles
chair ouverte, os entassés
yeux crevés sans paupière
terre effondrée. Pas un point
où s’agripper, où se hisser.
Bouche éclatée inutile.


Je ne comprends pas, et si je comprends, ce que je touche est terrifiant…notre globe ne serait plus, ce soir que la boule d’un cri immense
Quand des pierres assassines
écrasent les ventres, les fronts
quand la nuit n’abreuve plus que
déchirures et déraison

la sève s’essouffle
à faire la grimpette
pour cueillir des paroles
de luzerne colza.

Mais elle ne lâche pas
la tige frêle des voix
lui donne des grains libres
qui se mettent en ligne
pour traverser le pire.
Le corps noir du monde
couve ses furoncles.


Les os se craquellent.
La chair s’évapore.


Autour des narines
coquilles se vident.


Ici la cervelle
joue à la marelle.


Une hécatombe n’est aux yeux de la nuée humaine qu’un os mal dénudé et tôt enfoui.
Épinglés, lacérés
les oiseaux, les visages.
Où voler quelques miettes ?
Où arrondir rapaces ?


Les violettes s’accusent
de fleurir dans les prés.
Résister au meurtre.
La moindre des choses.
L’oiseau est aveugle.
Dénicher le meurtre
là où il désosse
ronge tous les cris.
Le sang brûle les mots
les prive de ruisseau.
Gencives en lambeaux
n’enfouis pas ta langue
malmène les cendres
allume l’esclandre.

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