Flair de louve
182 pages
Français

Flair de louve , livre ebook

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182 pages
Français

Description

Venue du Maroc et venue de la langue arabe, voici une oeuvre étonnante composée de "poèmes choisis" qui donnent justement au lecteur le choix, soit d'y lire une sorte d'"autobiographie", soit d'atteindre à un "chant général" célébré jadis par Pablo Neruda et teinté ici du malheur qui aspire fiévreusement à se métamorphoser en bonheur. Daniel Leuwers

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Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 63
EAN13 9782296530263
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Aïcha Bassry
Flair de louve
Flair de louve
Venue du Maroc et venue de la langue arabe, voici une œuvre étonnante composée
de « poèmes choisis » qui donnent justement au lecteur le choix, soit d’y lire une
sorte d’« autobiographie », soit d’atteindre à un « chant général » célébré jadis par
Pablo Neruda et teinté ici du malheur qui aspire évreusement à se métamorphoser
en bonheur.
La force d’un tel recueil vient certes du chant d’une femme qui se dit mal aimée,
mais elle rejoint surtout la dialectique que sous-tend cette assertion de Charles
Baudelaire : « Je ne conçois guère un type de Beauté où il n’y ait du malheur…»
Meurtrie par la vie, Aïcha Bassry a du moins le pouvoir de s’élever dans les airs,
comme le papillon de Lorca ou l’hirondelle qui sait judicieusement s’évader de
l’« illusion bâtarde » où l’on croit que l’auteur et son œuvre ne font qu’un.
Et il faut avoir vraiment « le air d’une louve » pour atteindre de la sorte les secrets
les plus complexes de la création.
Daniel Leuwers
Aïcha Bassry est née en 1960. Elle vie et travaille
à Rabat. Membre de la Maison de la poésie,
de l’Union des écrivains du Maroc et de l’AICL
française, elle est l’auteure de plusieurs recueils
de poésie, ainsi que d’articles s’intéressant,
entre autres, à la poésie, aux arts plastiques et
publiés dans différents journaux nationaux et
internationaux. Sa poésie est traduite en plusieurs langues, dont l’espagnol, le
catalan, le français, le turc, l’italien, l’allemand, l’anglais et le suédois. Préface de Daniel Leuwers
Traduction d’Abdellatif Laâbi et Larbi Herzallah
Accent tonique - Poésie
ISBN : 978-2-343-00235-4
16 €
Aïcha Bassry
Flair de louve
Accent tonique - Poésie








Flair de louve


Accent tonique – Poésie
Collection dirigée par Nicole Barrière









Maquette de la couverture
Nicole Barrière












Illustration de couverture :
Tableau d’Abdellah Al hariri
Aïcha Bassry










Flair de louve

Poèmes choisis


Traduction d’Abdellatif Laâbi et Larbi Herzallah

Préface de Daniel Leuwers







































































































































© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-00235-4
EAN : 9782343002354
Préface

Flair de Louve

Venue du Maroc et venue de la langue arabe, voici une
œuvre étonnante composée de « poèmes choisis » qui
donnent justement au lecteur le choix soit d'y lire une sorte
d'«autobiographie» (un des poèmes porte d'ailleurs ce
titre), soit d'atteindre à un « chant général » célébré jadis
par Pablo Neruda et teinté ici du malheur qui aspire
fiévreusement à se métamorphoser en bonheur.
Aïcha Bassry pose cette question centrale : « Quel est
le secret de la vie ? » Et elle décline sa réponse en longs
poèmes portés par les vagues de l'optimisme ou en poèmes
courts aux couleurs cruelles de l'échec. Les poèmes longs
et les poèmes courts obéissent à un jeu d'alternance pour
atténuer le cri de la souffrance féminine et la longue
traversée du désert de la solitude.
Au cœur de ce recueil déchirant et déchiré, se joue une
lutte tout intérieure pour contrecarrer l'inexorable érosion
des sentiments. Beaucoup de poèmes parlent d'amour,
mais pour explorer surtout les méandres du mal amour.
Dans le cas d'Aïcha Bassry, le drame d'amour n'est pas
inspiré par les dégâts toujours redoutés d'une passion
éphémère ou mortifère. Le drame d'amour se situe au sein
même d'un lien « sacré » qui est justement censé protéger
l'amour et le faire perdurer. Mais ce lien fort a aussi l'art
de mettre en lumière la solitude qui émane
paradoxalement du vivre ensemble.
Dans ce registre, Aïcha Bassry semble s'apparenter à la
Britannique et émouvante Sylvia Plath dont les poèmes
expriment le mal être conjugal avec le poète Ted Hughes.
Et l'on pense aussi à la Russe Marina Tsvetaieva et à sa
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poignante « Tentative de jalousie » pour un homme qui ne
l'aime plus. C'est que la femme poète croit pouvoir tout
attendre d'un mari qui est lui-même poète. Or c'est
précisément la coexistence sous un même toit de deux
univers créateurs qui peut parfois faire étincelle. La
jalousie s'y tapit, tout autant que le narcissisme ravageur.
Dans le recueil d'Aïcha Bassry, il n'est jamais question
d'accuser l'être aimé, mais plutôt de tenter de prendre en
compte les ruses infinies de l'intelligence créatrice fondée
sur des fantasmes aux aiguillons très pervers. Le chant
d'Aïcha Bassry tient de la plainte, certes, mais il se teinte
parfois d'humour, et toujours d'une distanciation
bénéfique. Aïcha Bassry récuse le sentimentalisme niais et
va d'emblée au cœur d'un questionnement sur les rapports
du poème avec le vide dont il naît – vide existentiel – mais
aussi évidement de la pulsion aimante, comme si l'amour
n'était beau qu'à ses débuts. On sait que certains écrivains
ont estimé que « l'amour dure trois ans » et qu'un poète
comme Louis Aragon a ponctué un de ses plus beaux
textes de ce regret : « Il n'y a pas d'amour heureux ».
Aïcha Bassry, pour sa part, prendrait plutôt le parti de Paul
Éluard qui a parlé, à propos du poème et de l'amour, du
« dur désir de durer » qui les meut. Ami d'Éluard, le poète
René Char lui a donné ce prolongement volontariste
« L'éclair me dure »...
Oui, Aïcha Bassry voudrait que l'éclair de l'amour lui
dure, et elle le dit dans des poèmes durs, sans concession,
qui sont comme une mise à nu du sentiment. Au fond,
l'amour n'est peut-être qu'anecdote, et la question majeure
reste celle du poème, cet objet si fragile qui s'apparente
cependant à la lame destinée à trancher le vrai du faux. Et
on pourrait finalement se demander si Aïcha Bassry ne
chante pas la perte d'amour pour qu'elle enrichisse les
margelles de son poème fasciné par le manque ? La cause
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à laquelle Aïcha Bassry s'identifie finirait donc presque
par la pousser à s'immoler sur le brasier du poème.
La force d'un tel recueil vient certes du chant d'une
femme qui se dit mal aimée, mais elle rejoint surtout la
dialectique que sous-tend cette assertion de Charles
Baudelaire : « Je ne conçois guère un type de Beauté où il
n'y ait du malheur »... On doit à Baudelaire l'écriture d'un
poème A une passante considéré comme le chef-d’œuvre
de la modernité. Baudelaire voit une femme passer ; si elle
le fait rêver, il s'abstient cependant de la héler et la laisse à
toute sa liberté. On échappe au schéma traditionnel des
eromans du XIX siècle,

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