Hors Temazcal
98 pages
Français

Hors Temazcal , livre ebook

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98 pages
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Description

L'écriture trace son cercle magique autour des choses. Elles viennent s'y disposer en une constellation qui oriente nos plus beaux égarements. (...) Car Michel Cassir s'aventure dans l'imaginaire et rêve le réel. Fidèle en cela au mot d'ordre surréaliste : "Dormir les yeux ouverts, agir les yeux fermés". Toutefois, ce n'est pas seulement dans cette communication du rêve et de la réalité que la poésie de Michel Cassir s'apparente au surréalisme mais aussi dans ce qu'on pourrait appeler un instinct magnétique de l'image... Extrait de la préface d'Hervé Bauer

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Date de parution 04 juin 2012
Nombre de lectures 28
EAN13 9782296494664
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Hors Temazcal
Levée d’ancre Collection dirigée par Michel CassirLevée d’ancreest une collection privilégiant l’écriture poétique, créée en 2001 par Gérard Augustin et Michel Cassir. Elle se propose d’abord de publier, au-delà de la division des genres, la poésie sous toutes ses formes ; de la précise ciselure du vent aux nouvelles, y compris le « noyau de prose » par lequel l’œuvre exprime ce qu’il y a de plus actuel, dans sa construction d’un sens de la poésie. Ensuite, multiplier les accès à cette poésie, tant par les anthologies critiques, les ouvrages collectifs, que par les échanges entre écrivains et lecteurs, les rencontres entre la poésie, les différents arts et la vie. Dernières parutions 70 – Christian CAVAILLÉ,Dévers, 2012. 69 – Alain ROBINET,Alex & G B K suivi de KHORA sont comme les 2 mises en pièces... ... de qques théâtriques en poètiques !, 2012. 68 – Kostas NASSIKAS et Démosthène AGRAFIOTIS,Anthologie de la poésie grecque 1975-2005, 2012. 67 – Gérard AUGUSTIN et Michel CASSIR (sous la dir. de),Les Prémisses du siècle. Poètes de Levée d’ancre, 2011. 66 – Nanos VALAORITIS,Paramythologies, 2011. 65 – Alain ROBINET,« J’OURNAL », De ces tabloïds cuits aux soleils d’Hiroshima, & au micro-ondes de Tchernobyl-Fukushima... ...à ces répliques poétiques séismiques !, 2011. 64 – Michel FALEMPIN,La vie littéraire, 2011. 63 – Ahmed BEN DHIAB,Fulgurances, poèmes et dessins, 2010. 62 – Constantin KAÏTERIS,Aventure dans le commerce des mots, 2010. 61 – Christophe GUYON,La nuit et les spoutniks reviennenttoujours, 2010.60 – Nikos ENGOPOULOS,Le Retour des oiseaux, 2010. 59 – Alain ROBINET,« 3 Poetriae Novae » convoquent Homère, Xénophon, Hérodote, Virgile, Arioste, L. Carroll &... à ce colloque: fil(m)ez métaphores !, 2010. 58 – Hiromi TSUKUI,L'eau qui rit, 2010. 57 – Gérard AUGUSTIN,Athènes dispersée parmi les fleurs, 2010. 56 – Antoine SIMON,Re coudre, 2010. 55 – Nora IUGA,Le cœur comme un poing de boxeur, 2010.
Michel Cassir Hors Temazcal Préface d’Hervé Bauer LEVÉE D’ANCRE L’Harmattan
Du même auteur Poésie Le sang qui monte lucide, Ed. P.J. Oswald, collection « La poésie est contagieuse »,1976. Innocence comme une racine flambée, Abeilles, 1977. Une étoile avala moi, Ed. des Prouvaires, 1979. Il est temps d'arracher l'oreille bleue du charme, Ed. St-Germain-des-Prés, collection « À l’écoute des sources »,1986. À cause des fusées et de la mélancolie, Ed. St-Germain-des-Prés, collection « Blanche »,1986. Il se peut que le rêve d'existerPoètes, Ed. L'Harmattan, collection « des cinq continents »,1991. Il n'est d'ange que de parfum, Ed. des Moires, 1995. Ralenti de l'éclair, Ed. L'Harmattan, collection « Poètes des cinq continents »,1995. Enluminure de terre, livre d'art édité par B.G. Lafabrie, 1995. Atelier de sablePoètes des cinq, Ed. L’Harmattan, collection « continents »,1999. L’infini rapproché par les cornes, Ed. L’Harmattan, collection « Levée d’Ancre », 2003. Les distances magnétiquesAntoine Boulad), Ed. L’Harmattan, (avec collection « Levée d’Ancre »,2005. Creuset de souffle, livre d'art édité par B.G. Lafabrie, 2005. Dieux des dieux des dieuxLevée, Ed. L’Harmattan, collection « d’Ancre », 2007. Itinéraires, Ed. L’épingle du jeu, 2011. Point d’orgue, éd. bilingue arabe-français, El Saqui Books, Londres-Beyrouth (à paraître en 2012) Œuvre en prose Braise de galop, Ed. L’Harmattan, collection « Ecritures »,2000. © L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96755-7 EAN : 9782296967557
à Gérard Augustin, passeur de lumière, plus vraie que la mort
DANS L’AFFECTION ET LE BRUIT NEUFS  Départ dans l’affection et le bruit neufs ! Rimbaud Dans son discours de réception du Prix Nobel de littérature, Saint-John Perse confronte et accorde, sous le nom de création, laquelle est, à ses yeux, d’essence « poétique », au sens premier du mot, l’action du poète et celle de l’homme de science, plus précisément, du physicien. Ne sont-ils pas, en effet, selon cette saisissante image, « deux aveugles nés » qui remontent de la même « nuit originelle », chacun avec ses propres outils (pour le poète, ceux, « nuptiaux », de Char), un même scintillement ? Il se trouve que Michel Cassir, dans un accès partagé au réel mystérieux, est à la fois poète et chimiste. Recherche scientifique et étonnement poétique, comparables en ce qu’ils n’ont à faire à rien d’autre que, mouvante et émouvante, « la nature des choses ». Le chimiste ou le poète, manipulant une seule réalité, hautement chargée en rêverie, d’une haute teneur en nuit. Le carbone 14 est aussi une invention poétique.  Car cette poésie puise aux sources de l’espace, là où il conflue avec les commencements. Elle date d’aujourd’hui comme de la nuit des temps. Elle est traversée lente et fulgurante du parler humain et ses envoûtements. Que demande le poète quand il appareille pour le rêve ? « Une peau pour sillonner le monde ! ». Peau qu’on habiterait comme le dehors et que parcourt la célérité du frisson. Le voyage est un mot spacieux où s’élargit la route. Il y faut rien moins que le souffle appelé poème pour en soulever la poussière chimérique.
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On peut, ainsi, lire, déchiffrer la poésie de Michel Cassir comme la trace errante d’une ancienne cosmogonie, dispersée, avec ses dieux et ses présages, sur la terre bouleversée des vivants.  Ce qu’elle épouse, fervemment, est « la courbe mystique du temps », langue nomade qui déborde l’espace et touche à l’occasion manquée de l’éternité. En ce sens, et on en peut faire l’expérience ici, un poème est toujours irréparable. La voix du poète laisse entendre sa fêlure. Aussi loin qu’il aille, debout sur la terre qui le porte, le marcheur aux « ailes de dieux », en est comme voûté.  Quelle énergie ne faut-il pas, cependant, pour rejoindre l’élan qui traverse les états de la lumière et de la langue, toute chose dans l’éclair de sa nomination ; pour tourner, comme le potier primordial le vase de l’espace, les pages du « Cahier de la fulgurance » ! Pages d’air qui vibrent et aveuglent, et le poète se fie à « la boussole du chaos ». Ecrire est cette avancée véhémente parmi les éboulements et la splendeur. Tenace est celui qui s’agrippe à la chute. De ses mots montent le vertige comme un chant à flanc d’abîme.  Les poèmes erratiques de Michel Cassir parsèment l’étendue. De l’humidité de quelle chronique détachés ? Ils se dressent sur l’herbe magnétique de l’imagination. Ils sont le départ et ils sont l’arrivée. Par eux, nous allons, nous séjournons en eux, en mal d’un « lieu parfait », dont les temples bouddhistes, les pyramides aztèques et les toits montagneux du monde, « la fabrique du ciel au-dessus », sont la méditative approximation. « L’imaginaire, dit André Breton, est ce qui tend à devenir réel ». Cette poésie est toute entière dans cette tension et la métamorphose dont elle tiendra la promesse. Le poète la mesure à la présence ; celle des 8
choses et celle des hommes, embrassant les uns et les autres dans le mouvement mystique de sacompréhension. L’imagination est le soleil autour duquel gravite le réel. C’est en poésie qu’elle exerce sur lui sa plus grande attraction.  Le cœur du monde bat dans le rythme de la marche. Les vents, épris de la distance. La main élargie s’applique aux parois précolombiennes du mystère, ne laissant que l’empreinte convulsive de l’homme moderne. Il est temps de faire halte. Dans le voisinage serein de l’altitude du soir, on apporte « la minuscule tasse de thé vert », comme un filtre au-devant de la nuit. Strophe après strophe, une prosternation se fait dans le poème, comme on rêve aux animaux sacrés des lointains cosmogoniques, comme on conjure la catastrophe.  L’écriture trace son cercle magique autour des choses. Elles viennent s’y disposer en une constellation qui oriente nos plus beaux égarements. Ceux de l’aventurier comme ceux du rêveur. Car Michel Cassir s’aventure dans l’imaginaire et rêve le réel. Fidèle en cela au mot d’ordre surréaliste : « Dormir les yeux ouverts, agir les yeux fermés ». Toutefois, ce n’est pas seulement dans cette communication du rêve et de la réalité que la poésie de Michel Cassir s’apparente au surréalisme dont, par ailleurs, il assume le dépassement, mais aussi dans ce qu’on pourrait appeler un instinct magnétique de l’image. On sait que Pierre Reverdy voyait dans le rapprochement de deux réalités éloignées la condition de l’efficace et de la beauté de l’image, conception à laquelle s’attardera Breton. C’est de tels rapprochements dont procèdent tant d’images captivantes dans ce livre qui les consacre, captivantes au sens exact où elles capturent notre aptitude foncière à nous éblouir. 9
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