La poésie n illustre pas la peinture, qui n imite pas !
102 pages
Français

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La poésie n'illustre pas la peinture, qui n'imite pas ! , livre ebook

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Description

La peinture, la zoographia, le "dessin du vivant", Platon l'accuse de "dire toujours la même chose", le permanent, le répétitif, comme les rites et les coutumes, la longue durée des anthropologues. Or, il y a des philosophes et des historiens de l'art pour penser qu'il n'en est rien. Et il est juste qu'un poète comme Alain Robinet -avec cette question : "écrire à propos de la peinture ?"- profite des fissures, fractures, désordres de la peinture -la représentation qui échoue- pour faire apparaître le simulacre, une histoire du désir de l'homme qui fabrique des images ou qui en parle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 206
EAN13 9782296694392
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA POESIE
N’ILLUSTRE PAS LA PEINTURE,
QUI N’IMITE PAS !
Levée d’ancre
Collection dirigée par Michel Cassir et Gérard Augustin

Levée d’ancre est une nouvelle collection privilégiant l’écriture poétique. Elle se propose d’abord de publier, au-delà de la division des genres, la poésie sous toutes ses formes ; de la précise ciselure du vent aux nouvelles, y compris le « noyau de prose » par lequel l’œuvre exprime ce qu’il y a de plus actuel, dans sa construction d’un sens de la poésie.
Ensuite, multiplier les accès à cette poésie, tant par les anthologies critiques, les ouvrages collectifs, que par les échanges entre écrivains et lecteurs, les rencontres entre la poésie, les différents arts et la vie.

Dernières parutions

52 – Enver ERCAN, Le coquelicot blanc , 2010.
51 – Sebastian REICHMANN, L’Unité a déménagé dans le monde d’en face (photographies de Gheorghe Rasovsky), 2010.
50 – Pierre GODO, Rue , angle et feux, 2010.
49 – Gavin BOWD, Chastellart , 2009.
48 – Catherine LECHNER-REYDELLET, Æternitas. Nasci – Vivere – Mori , 2009.
47 – Christian CAVAILLE, Instances accrues , 2009.
46 – Reza HIWA, Rêve et châtiment , 2009.
45 – COLLECTIF, Dix-sept poètes turcs contemporains , 2009.
44 – Siegfried PLÜMPER-HÜTTENBRINK, Itinerrance , 2009.
43 – Dan STANCIU, Les témoins oraculaires , 2009.
42 – Philippe André RAYNAUD, Innombrables parmi les minuscules , 2009.
41 – Nathalie PICARD, Le Mot Amen ne se prononce pas , 2008.
40 – Nanos VALAORITIS, La boîte de Pandore , 2008.
39 – Maria EFSTATHIADI, Gants avec mains. Traduit du grec par Michel Volkovitch, 2008.
38 – Paul HENRY, Mari d’Ingrid (trad. de l’anglais par Gérard Augustin), 2008.
37 – Hervé BAUER, Aggravation(s), 2008.
36 – Michel CASSIR, dieux des dieux des dieux suivi de Chronique d’ici-bas , 2008.
Alain Robinet


LA POESIE
N’ILLUSTRE PAS LA PEINTURE,
QUI N’IMITE PAS !


En 5 théories-fictions
prises sur le vif du sujet :


contre Horace
pour Eros


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11185-1
EAN : 9782296111851

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
« D’ECRIR’& D’PEINDR’ »
cet itinéraire en peintures = une anamnèse ?

(à) PROPOS DE MONOCHROMIE(s)

Théorie-Fiction ( {1} )

Prologue (ou de qques mouvements batailliens) : Cet affairement, cette affaire, cette histoire de l’œil (qui m’occupe depuis 30 ans de peinture), G. Bataille, de façon incontournable, la dénude, la dépouille : mise à mort, ravissement, extase érotique, comme des regards croisés, à perte de vue, en pure perte, en pertuis.

Ce sont d’immenses monochromes, révulsant la Peinture, qui consume ses oripeaux. Le globe oculaire, d’un blanc crémeux, qui amidonne la carnation offerte & dérobée de l’« Olympia » de Manet, qu’un scalpel vient inciser, fendre en deux, diviser, énucléer ou retourner vers son siège cortical.

C un chien andalou, au bord de l’arène, avant de bondir en son cercle pour y rencontrer la mort.
Toro noir, sable blanc, étoffes rouges, jaunes, mauves, habits de lumières. Les légions d’aurochs, les constellations de bisons sur les parois de Lascaux : rituels de la corrida, brutalement élégants (du sang & des ors), dépense de la peinture (pigments, eau, essence, huile …) à chaque fois pour essayer de penser l’impensable, qque chose de la part maudite.

Ou bien, C cette photo du jeune écorché chinois, lié au pilori de son supplice, au chevalet du visible, & qui ressemble à un St Sébastien percé des flèches décochées par le peintre, depuis sa camera oscura, tous deux si étrangement extatiques, ravis.

Sommes-nous jms sortis de la caverne chtonienne, de son pertuis ombreux, archaïque & crypté, du jour où nous – aborigènes de quel futur ? – vîmes le bleu du ciel, respirâmes le premier air, d’ici, à là-bas, au nadir du dernier souffle, tandis que les chambres de nos musées, à l’image de Lascaux, se tapissent de tjrs + de peintures ?

Le potlach n’est plus là, ds la convention de l’art, vidé de sa part (video) de don, il s’est déplacé du côté de foires universelles {2} ou de qques jeux olympiques depuis une vision satellitaire de la planète-chapiteau & de ses tréteaux.

L’oeil blanc est révulsé vers la boîte crânienne, la glande pinéale : a-t-il jamais regardé ailleurs, malgré les avatars des néo & pseudo-socio-réalismes qui nous régissent ? N’a-t-il jms rien envisagé d’autre que les images pariétales de la cosa mentale, d’avant, d’après la naissance ?

Tauromachie impitoyable pour les capturer, en capter les mouvements dansés ou convulsés qui viennent se briser, se diffracter, (= se refléter ?), sur le bijou de l’« Olympia », le diamant infra cassable, l’ex de lynx, c-à-d le sexe.
Le globe oculaire (ovulaire) a pour paupières, alors, les gdes lèvres d’une vulve dilatée, fixement hallucinée & démesurément médusante, inter faeces et urinam.

Dénudation, nudité jusqu’à l’obscène, de la tache (macula) aveugle où se dissolvent, s’y résillent les limites, où l’entendement touche (à) son point d’éclatement. Ra-ou ressemblé en un point, il se dissémine à l’excès jusqu’au ruissellement lumineux, solaire, retentissant des éclats de rire de Dionysos, redoublés de ceux de Nietzsche.

Déchirement sans objet, forme sans forme. Entre les lignes de faille s’affirme la fracture du sujet, confronté & affrontant la mort-toro ds l’immensité radieuse & déserte, au-dessus de laquelle s’est refermée la paupière de Dieu. Le sens s’est épuisé, le langage démuni, il ne reste plus que cette circulation du rire, souverain & multiple, à la surface du sable, ou, parmi les grouillements hirsutes ; lambeaux flamboyants – flamenco de la vie de la mort – volées d’éclats, guenilles & résilles qui laissent (à) désirer, qui laissent entrevoir les fragments jusqu’à épurer l’image en signe.

Transgresse la figure, en excède la dialectique, la portant à l’incandescence, au vertige, la condensant en une ligne dansante & éphémère.
C la nuit circulaire de l’iris, nécessaire pour qu’il y ait ouverture, inauguration, perte & dépense, ds l’inachèvement de ces échappées, qui sont des peintures, des passes multiples pour un coup d’oeil !

chap. 0 : Sous le bel incarnat, à l’imitation du marbre de Paros : dilacération & dilatation. Agrandissement, dépeçage & éviscération. Gros plans hallucinant la micro & la macroscopie d’une chair chue d’une tache. Qui bouillonne & grouille de balafres colorées. Sont fébriles fibrilles browniennes. Bœufs, lapins & raies écorchées, éventrés étrillant la pâte de la couleur. Zoom. Des rouges, des bruns incendiés de jaune ; coups de pattes chrome, griffes cadmium, taraudées de blanc, fouettées de noirs. Rembrandt, Titien, Soutine, Courbet, Goya. Leurs pupilles gigantesques plaquées à une loupe. Le détail du détail. Entailles. Des couleurs primaires, des couleurs secondaires qui, par un savant mélange, en se fondant sans se fusionner, devaient restituer l’incarnat. En situer l’improbable, l’incertain.

Le derme, la peau, l’enveloppe statuaire du corps (idéal de sa représentation), en ses moindres nuances délicates « entre le vert des fortes veines qui la sillonnent – une main de femme décrite par Baudelaire – & les tons + sanguinolents marquent les jointures ; les ongles roses tranchent sur la 1°phalange qui possède qques tons gris & bruns … verts, orangés & blancs réchauffés par un peu de jaune… » L’incarnat, fantasme & utopie du pictural, celui des Odalisques, celui, pudique, qui court sous le teint de la petite Marie alors qu’elle est obnubilée par l’ombre ensemençante de Dieu.

De l’incarnation

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