Les abeilles pharmaciennes
69 pages
Français

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Les abeilles pharmaciennes , livre ebook

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Description

Les abeilles pharmaciennes sont tantôt des comptines, tantôt des haïkus qui évoquent la nature et l'amitié. Ces textes pour enfants et adultes vous emporteront dans un monde de sérénité et de drôlerie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 234
EAN13 9782296706750
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ABEILLES PHARMACIENNES
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattanl@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12796-8
EAN : 9782296127968

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Jocelyne Zacharezuk


LES ABEILLES PHARMACIENNES
Pour Marie, Clément, Julien, Henri,
Catherine et Philippe Portai
Les nœuds papillons hantent les fêtes, les galas et les festivals
Très chics et toujours à la mode
Ces élégants font encore la queue devant le grand casino
Quand la marée du matin chasse les nuages de l’aube.


64 cases noires et blanches pour trente-deux figures
pendant des heures, les joueurs acharnés
ne pensent qu’à acculer le roi de bois ou de marbre
dans l’angle de l’échiquier
Le fou qui marche en diagonale se moque bien d’eux
Et la reine qui se protège en est enchantée


Raide comme un piquet
Sous son bonnet de poils noirs
Le soldat de la reine rêve d’être dans un hamac
Doucement balancé par le vent parfumé de vanille
En buvant une chope de bière bien fraîche


Des averses orageuses rident la surface du lac bleu
Les nénuphars roses et mauves frémissent
Leurs larges fleurs se penchent tout près des canards verts.
Le ciel est posé sur la pente immobile de la colline
Il va faire de l’orage ou de la grêle
La pluie brille déjà
Les feuilles du frêne s’énervent
Au loin, un chien trop seul, aboie.


Tout à coup le fracas du vent impérieux
Ouvrit grand portes et fenêtres
Tandis que les apôtres priaient ou discutaient
Douze langues de feu se posèrent au-dessus de leurs têtes
Le Saint Esprit les envoyait parler toutes les langues
De Jésus et de sa résurrection
Sur les chemins et sur les routes
De Jéricho, de Damas, de Jérusalem et plus loin encore.


L’homme de fuite court la planète
A la recherche des chevilles fines des jolies filles
De leurs chevelures qui sentent bon la liberté
L’homme de fuite s’arrête quelquefois chez moi
Pour me donner caresses et baisers
En l’attendant, je commerce avec la musique,
Les fleurs de la cour et le soleil complice.


Les fruits inattendus de l’arbre de la connaissance
Sont la présence discrète du bien, de l’espérance
Du bien face au mal vénéneux
Celui qui y goûte s’en souvient et a toujours le tournis.


Calin, cala
Gratin, grata
Par la clavicule de Salomon
Secret du roi, secret d’Etat
Bon ange, montre-toi
Calin, cala
Abracadabra
Ange des mauvais jours, terre-toi
Ainsi chante l’alchimiste de la place Maubert
Entre ses alambics et ses cornues


Les abeilles pharmaciennes butinent de fleur en fleur
Avec allégresse et discernement
Les grosses pivoines fatiguées
Les tendres coquelicots et les lupins mauves
Les iris aux feuilles de glaive ne leur échappent pas
Elles rapportent le pollen à la ruche qu’elles transforment en miel tendre et délicat.


Le grillon qui veut séduire la sauterelle
Fait vibrer ses élytres dans l’air frais
La libellule confond ce chant d’amour
Avec la musique d’un harmonica
Beaucoup trop classique pour elle.


Bras dessus, bras dessous
Les alligators se promènent en famille dans les allées et les couloirs du grand fleuve
Ils jouent du tango et de la polka
Les caïmans font la même chose
Mais le samedi seulement.


Le vieil éléphant qui rêvait tout le temps
S’est cogné au présent
Qui bougeait trop vite
Depuis qu’il a ouvert les yeux
L’éléphant reçoit moins de bosses
Et moins de bleus


Les chats tout-puissants
Dans la brume
Ou sous la pluie battante
Les chats
Maîtres des carrefours
Et serviteurs de l’invisible
Surveillent la ville
La nuit


Des oiseaux sont venus s’asseoir à ma table
Ils me racontèrent la clarté des eaux douces
La ville aux toits rouges
La chouette et le corbeau qui font des prédictions
La saison blanche
Et la brûlure du soleil fou
Les oiseaux bavards me rapportèrent aussi
Les concerts et les caprices du vent
Dans l’arbre d’à côté


Il était une fois un cheval qui s’ennuyait dans son champ
Il regardait les voitures du cirque qui passait
Une nuit, il s’enfuit et les rejoignit
Sans remords ni nostalgie
Vers la grande vie, la vraie vie


Sous le puissant vent d’est
Le grand étalon ne regarde même pas la mouche qui l’agace
Sa crinière est noir corbeau
Il attend sagement que son jockey brosse sa robe luisante
Et lui parle à l’oreille comme à un ami
Il patiente et tape du sabot en attendant la course
Qu’il gagnera comme un ouragan


Etre malade c’est devenir pauvre et vieux
Il faut lutter, lutter toujours contre les forces obscures.
Et les chemins arides et caillouteux
La prière constante reste une porte de sortie
Vers la lumière, une nouvelle vie.


Des palmiers plutôt que des peupliers ?
Un verre de lait ou des bulles de champagne ?
Du caviar ou de la guimauve ?
La Floride ou l’Anjou ?
La fille aux multiples bijoux fait son cinéma sans se gêner
Elle aime le luxe et les longues limousines
Elle n’a jamais la chair de poule
La peur ne la concerne pas
Elle lit et déchiffre tous les secrets
Elle taquine les muses qui lui sont bienveillantes
Et fait courir à perdre haleine son soupirant
Qui la prend pour un météore
Une étoile filante
Une comète unique
Le cabaret vert sent l’absinthe et le quinquina
Le bouillon de pot au feu et la crème brûlée
La fumée empoisonne l’atmosphère
Le patron, au zinc, harangue ses clients
Ceux qui ont de la peine au cœur et les yeux bouffis
Entre deux verres d’anisette, il leur parle des 300 000 esprits
Et de zèbres aux rayures parfaites qu’il a vus au Congo,
De Valparaiso où il a fait escale
Des grasses filles blondes et des marins paumés
Tous les clients un peu endormis communient par l’ouïe
A minuit, le cabaret vert est encore ouvert
Et le patron qui a la bouche sèche
Ressert une tournée à ses clients solitaires.


On ne raconte pas de sornettes
Au serpent à lunettes
De très loin, de très haut,
Il fait dire la vérité
Aux oiseaux et au requin marteau qui ne se cachent plus.


La lune prisonnière
D’une échelle qui monte jusqu’au ciel
Promet au masque solitaire
Des glaces orangées
Un long voyage
Un chapeau rempli de tourterelles
Et une promenade à travers les nuages


Les petites filles sages vivent très longtemps
Les fleurs sauvages les imiteront-elles
Quand il fera froid, dans l’ombre grise de décembre
Avant les longs bains au soleil de l’été ?


L’araignée blonde tisse sa toile en douce
Sa toile ourlée de perles de rosée
Elle se moque des héritages et des testaments
Seul l’intéresse son piège savant
A mouches, à coccinelles et à pucerons
Toujours attentive
Elle guette les étourdis du grand jardin.


Une mémoire d’éléphant
Des cheveux de hérisson
Des pieds de biche
Un cou de girafe
Des doigts de fée
Des épaules de déménageur
Un ventre de baleine
Voilà l’étrange fiancée
Qui cherche chaussure à son pied.


Onctueuse paresse, savoureuse paresse, aimable langueur
Tu nous laisse savamment savourer les heures du temps
Tu nous apprends à regarder les arbres, le grand cirque des gens
Les sourires fugitifs et les yeux vert d’eau de ton ami
Le mur des nuages qui ne cesse de grossir
Tu nous apprends le jeu de l’oie du soleil et de la lune
Le long madrigal des oiseaux
Les petites ablettes du ruisseau
Le farniente des chats rêveurs
Le long travail minutieux des fourmis
L’eau qui bruisse, claire et insouciante
La voûte du ciel blanche de chaleu

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