Nostalgiaques. Poésie
160 pages
Français

Nostalgiaques. Poésie , livre ebook

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160 pages
Français

Description

Voici du nouveau dans la poésie française et francophone. Une nouvelle école est née: le CLA Affo Akkom; un nouveau courant : l'Accomisme; un nouveau vers : l'Accomien. C'est un cercle d'écrivains camerounais, qui ne se contente pas de présenter ses oeuvres, mais de les accompagner d'un manifeste. Qui veut réconcilier la poésie avec elle-même. Et pour ce faire, réinstaller sur son trône le rythme, qui est au coeur même de la poésie.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 82
EAN13 9782296514430
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cercle Affo Akkom
Nostalgiaques
Poésie
Précédé de Manifeste Accomien
Nostalgiaques
LITTÉRATURES ET SAVOIRS
NOSTALGIAQUESPoésie Précédé de MANIFESTEACCOMIEN
Littératures et Savoirs Collection dirigée parEmmanuel Matateyou Dans cette collection sont publiés des ouvrages de la littérature fiction mais également des essais produisant un discours sur des savoirs endogènes qui sont des interrogations sur les conditions permettant d’apporter aux sociétés du Sud et du Nord une amélioration significative dans leur mode de vie. Dans le domaine de la création des œuvres de l’esprit, les générations se bousculent et s’affrontent au Nord comme au Sud avec une violence telle que les ruptures s’accomplissent et se transposent dans les langages littéraires (aussi bien oral qu’écrit). Toute réflexion sur toutes ces ruptures, mais également sur les voies empruntées par les populations africaines et autres sera très éclairante des nouveaux défis à relever. La collectionLittératures et Savoirs est un espace de promotion des nouvelles écritures africaines qui ont une esthétique propre ; ce qui permet aux critiques de dire désormais que la littérature africaine est une science objective de la subjectivité. Romans, pièces de théâtre, poésie, monographies, récits autobiographiques, mémoires... sur l’Afrique sont prioritairement appréciés. Déjà parus Élisabeth YAOUDAM,Contes et mythes mafa du Cameroun, 2012. Eugène Abel NTOH,La main invisible, 2012. Armand MEULA,Coq mâle, coq femelle, 2012. Chatchun TAYOU DJOUGLA,Azobe, 2012. Justin DANWÉ,Le génie du mal. L’assaut des enfants-soldats, 2012. André Marie AWOUMOU MANGA,Au paradis. Pièce de théâtre en cinq actes, 2012. LUCY,Les fils du vent, 2012. Alphonsius ATEGHA,Clandestin sur son propre continent…, 2012. Aubin Renaud ALONGNIFAL,La pluie dans le jardin de la vie, 2012. Christian KAKAM de POUANTOU,Une tribune pour la douleur, 2012. M. DASSI,Oremus. Poésie et développement, 2012. Jean-Claude FOUTH,Le cercle vicieux, 2012. Jean-Claude FOUTH,La règle du jeu, 2012. Benoît MASSA ZIBI,Luminaire, 2011. Fidèle Mohdestes TAGATSING TANKOU,Quête solitaire, 2011. Simplice KAMGA,Le revers de l’amour. Nouvelles, 2011. Emmanuel MATATEYOU,Comment enseigner la littérature orale africaine ?, 2011. Charles SOH,Un enfant à tout prix, 2011.
Cercle Affo Akkom NOSTALGIAQUESPoésie Précédé de MANIFESTEACCOMIEN
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-00906-3 EAN : 9782336009063
DÉDICACE À toiAfo Akom Statue vivante et légendaire Divinité inspiratrice des PoètesIllustrations d’Amougou Bivina et de Chatchun Tayou Djougla
MANIFESTE ACCOMIEN
À la fin nous voici bien fatigués de n’avoir pas bougé du tout depuis bien longtemps. Et pourtant il est bien l’heure de nous lever pour le grand bond. Nous avons longtemps marché ; mais au bout du long chemin, nous découvrons que nous sommes encore sur place, car nous tournions autour de nos premiers pas, autour des mêmes pas. Fatigués nous le sommes, et pourtant il va falloir partir. Repartir. Car il faut enfin que ça bouge ! Ça traine depuis longtemps, depuis si longtemps … Non, ça ne traine pas, ça stagne ! Il fallait un jour repartir … et nous y voici …
Nous visons haut, très haut. Et nous n’en avons aucun vertige. Affo Akkom entend marquer son temps par la fraicheur, la nouveauté, la variété, la qualité et le volume de sa production littéraire, artistique. Et nous savons très bien ceci : pas de grande littérature sans courant littéraire. Pas de courant sans théorie et théoriciens.
Nous voulons faire une littérature qui se pense, une littérature pensée, une littérature consciente, une littérature consciente de sa propre littérarité. Car les grandes littératures sont celles qui se pensent, car une littérature qui se veut grande doit être pensée, mieux, pré-pensée et repensée, c’est-à-dire pensée avant et tout au long, pour qu’elle ne s’enlise, ne s’appauvrisse, ne s’essouffle, ne s’égare. Se penser, c’est se théoriser. C’est le discours théorique qui est le meilleur indicateur du pensé.
Nous voulons faire une littérature qui pense, une littérature pensante, une littérature qui pense l’homme et le monde, mais qui avant tout pense le beau, pense la littérature et se pense comme littérature. Fini le jourdanisme : faire sans savoir qu’on fait, sans savoir ce qu’on fait, la littérature naturelle. Fini le moutonisme : faire comme on voit faire, marcher dans le troupeau. La littérature accomienne sera lucidité. Elle veut avoir une claire conscience d’elle-même pour se développer avec continuité. Il n’y a pas de grand courant littéraire sans continuité, sans durée, sans durabilité. Notre littérature sera alors co-pensée : concertation, discussions, débats, échanges d’idées entre les membres pour que naissent, se maintiennent ou se développent des affinités formelles ou
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« contenuelles », lesquelles nourriront la nécessaire convergence générale, sans cependant tuer ou étouffer le génie personnel. Nous commençons par donner deux grands coups de pied : l’un au Classicisme, mais l’autre au Modernisme ! Affo Akkom a cassé les carcans du Classicisme, mais nous avons renoncé à la gratuite liberté du Modernisme. Nous nous sommes évadés des geôles classiques, mais nous avons refusé de tomber dans les champs vagues modernes. Ou plutôt nous les avons piétinés et traversés, et inaugurons aujourd’hui le jeune boulevard du Transmodernisme, boulevard par nous balisé. Balises souples, à claires voies, mais balises ! O que serait la littérature devenue sans les balises de l’écriture ?! Les balises ! les balises sur le chemin ! mais pas des chaines aux pieds et aux poignets ! pas des carcans aux cous ! On est libre d’entrer, libre de rester, libre de sortir. Mais pendant qu’on est dedans, on n’est pas libre d’écrire comme on veut … Nous ne voulons justement pas le comme-on-veut ! Nous militons pour une révolution littéraire et pour une littérature révolutionnaire, une littérature de remise en question, de remise en question de la forme, du fond, des formes, des choses. Une révolution dans la forme, dans les formes, dans la langue, dans les langues – Mais pourquoi écrire en français, toujours en français, nous pourtant des Non-français ? Pourquoi pas dans nos langues également ? Oh ! l’habitude, l’héritage colonial … les habitudes aveugles, inconscientes … – une révolution de la forme, de l’écriture. L’arbre est vieux et ancien : il était temps, il fallait faire pousser de nouvelles branches et de nouvelles racines. Pour ce il fallait secouer cet arbre millénaire. Cogner, au besoin. Au risque de recevoir sur la tête des baies en chute, ou des branches mortes cassées. Voilà pourquoi – pour quoi – nous sommes dehors … Nous étions las de la liberté paresseuse, nous nous sommes remis au travail, nous sommes rentrés au chantier de l’écriture, avons planté de nouvelles balises, et nous transpirons « créativement » en avançant à l’intérieur du boulevard. Pas un sentier étroit, mais un boulevard. Pas un désert, chemin large à l’extrême, mais un boulevard. Finie l’infinie liberté du vers, du poème et du poète. Tu as vu juste, André Gide :L’art nait de contrainte, vit de lutte et meurt de liberté. Tel sera notre crédo. Si on n’y prend garde, la poésie camerounaise, africaine,
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francophone, mourra de liberté – si elle vit encore … La liberté l’a rendue folle, incontrôlée qu’elle est … Une littérature échappée … Une littérature en danger, en danger de mort … Nous voulons dompter le langage, qui est sauvage par nature, domestiquer l’expression, maitriser le verbe, mettre la langue au service de l’esthétique, mettre le vers en liberté contrôlée. Adieu la liberté sauvage, la large liberté, sans bornes, sans frontières. Adieu donc le vers sauvage de la Négritude, le vers fou et fougueux de Césaire, l’anti-vers de Prévert, et tous les autres monstres et avortons … Vous parlez de « Beau Désordre » ? Nous lui préférons aujourd’hui l’Ordre Beau, mais un ordre nouveau. Nous proclamons le Beau Désordre d’un autre âge. Non, le désordre n’est jamais beau ; il peut tout au plus rendre beau, quand il est ponctuel, accidentel, exceptionnel, quand il tombe au milieu de l’ordre. Mais devenu principe de création, devenu régulier, il en perd sa vertu esthétique. Si le vers libre est le vers moderne, le vers accomien sera transmoderne, il sera semi-libre. Adieu le cheval fou, et vive l’étalon dompté, allant au pas, au trot, ou au galop, suivant le cœur et le cerveau du poète, qui en tient les rênes. Nous ne perpétuerons ni le classicisme, ni le modernisme, ni la Négritude. Mes respects, Césaire ! Senghor, mes respects ! Nous vous sommes tant redevables … Merci de l’esprit de liberté ; Boileau, merci de l’esprit d’ordre. Mais, et adieu !
Nous ne voulons plus écrire « comme d’habitude », comme nos grands-pères ni comme nos pères ; après des siècles de classicisme, après un siècle de « libritude », nous voulons enfin écrire « autrement ». Notre littérature est la célébration d’une rupture. D’une mort et d’une renaissance. Recréer, réinventer, relancer, redynamiser, repenser … la poésie, le théâtre, la prose, et autres. Ce n’est pas vrai que la source de la créativité est tarie. Intarissable elle est.
Repenser la poésie … Mais qu’est-ce que la poésie ? La poésie est l’expression émue et émouvante des faits, des idées ou des sentiments ; l’émotion est exprimée (chez l’émetteur) et produite (chez le récepteur) par le pouvoir des mots et des formes choisis par le poète. Disons-le en d’autres termes …
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