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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 septembre 2010 |
Nombre de lectures | 219 |
EAN13 | 9782296700710 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Petites Offrandes
Particulières
Poètes des Cinq Continents
En hommage à Geneviève Clancy qui l'a dirigée de 1995
à 2005. La collection est actuellement dirigée
par
Philippe Tancelin et Emmanuelle Moysan
Série Espace expérimental
La collection Poètes des Cinq Continents non seulement révèle les voix prometteuses de jeunes poètes mais atteste de la présence de poètes qui feront sans doute date dans la poésie francophone. Cette collection dévoile un espace d'ouverture où tant la pluralité que la qualité du traitement de la langue prennent place. Elle publie une quarantaine de titres par an.
Déjà parus
87 FACINET, Poèmes sans papiers ou opéra-slam, 2010.
86 Adjmaël HALIDI, Oraisons vespérales, 2009.
85 Emmanuel BERLAND, Dans la cabane du philosophe, 2009.
84 Rachid Khaless, Dissidences, 2009.
83 Kassim DEMBELE, Vents de Grâce, 2009.
82 Jean FOUCAULT, Comme deux gouttes d'eau suivi de A l'orange, 2009.
81 Stéphane KROVIN, Égale ou ailleurs, 2009.
80 Anne-Marie BERNAD, Reviens à l'innocence, 2009.
79 Dadié ATTEBI, Les derniers rayons de soleil, 2009.
78 Patrick BERTA FORGAS, La chambre des hommes, 2009.
77 Laurence BOUVET, Traversée obligatoire, 2009.
76 Hassan WAHBI, /ci, 2009.
75 Lorraine POBEL, Ils oubliaient la vie, 2009.
74 Christophe BRUNSKI, La beauté de l'effondrement, 2009.
73 Marc Williams DEBONO, L'Epissure des Mots, 2008.
72 Bellarmin MOUTSINGA, Le Chant de l'aube, 2008.
71 Françoise UGOCHUKWU, A la vitre des nuits, 2008.
70 Jean-François COCTEAU, Entre silence et lumière, 2008.
69 Odelin SALMERON, Les sept chemins du vent, 2008.
68 Umar TIMOL, Vagabondages suivi de Bleu, 2008.
67 Samoth NORDNEG, Le sonneur de puits, 2008.
66 Colette LEINMAN, Ce qui reste d'écorce, 2008.
65 Widad AMRA, Salam, Shalom, 2008.
Elsa Sfartman
Petites Offrandes
Particulières
Poèmes
Du même auteur
Brûlées (nouvelles), L'Harmattan, 2009.
© L'HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-12036-5
EAN : 9782296120365
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
AURORE OU DE L'AMOUR
I.
Elle étire lentement
ses jambes engourdies
ses bras ankylosés
s'extrayant
de sa torpeur ordinaire
avec l'air faussement candide
qui n'appartient qu'à Elle
Chaque nouveau jour
se reconnaît
s'épanche en Elle
C'est l'heure
L'heure des adieux
des naissances
des chants d'agonie
et de résurrections
Elle porte fièrement
ses flambeaux
dévoile précautionneusement
les contours les formes
du monde proscrit
et blême
C'est l'Aurore
L’Aurore victorieuse
des songes funestes
l’Aurore complice
des crimes qu'Elle étouffe
de sa lumière symphonique
En éveillant les désirs
les craintes et les colères
Elle a témoigné de la nature humaine
C'est l'heure
Les couleurs éclaircies
dégorgent sur ce frais matin
qu'Elle emporte au loin
en soupirant d'aise
L'émeraude transie de ses yeux
s'est déversée sur les images pieuses
sa clarté a resplendi
jouant au contraste
sur l'obscurité
des cultes
Elle est vraie
c'est-à-dire
qu'Elle est belle
Ne revient
qu'à l’appel
des braves
Soulevant sa paupière
un trait fin
noir inattendu
relate les exploits
d'une digne maîtresse
et moi
folle d'entre les folles
alliées
je recueille
l’eau diaprée
de ses souvenirs félins :
une espèce rare
l’ennemie intime
et belliqueuse
des mensonges et de l'opprobre
Ainsi en ont décidé
les dieux de miséricorde
en d'autres occasions
moins glorieuses
II.
Il faudrait qu'une Aurore éternelle
veille depuis l'autre bout de la terre
sur ceux qui sont censés dormir ici
Elle nous attend sereine
au sortir des cauchemars
paisible est sa science sage est sa patience
Elle sait attendre
ce qu'aucun de nous
n'est capable
Sa fierté est telle
qu'elle éblouit littéralement
tout ce qu'elle contemple
Dans ses yeux brille
la rosée plus précieuse encore
que l'argent
La Rive a répondu
Aux cris éparpillés
Des hérauts :
Troublant le repos
Des plus justes guerriers
La Raison a tu
Les larmes assassines
Des déesses :
Embarrassées de tristesse
Elles vivent de rapines
Le Temps a su
Trouver le moyen
De s'approcher encore :
Riant des coups du sort
Il se maintient
On ne devrait jamais être plus
que ce que nous fûmes
à notre première Aurore
L'arbre se nourrit de la Terre
Elle se nourrit des nuits
des nuits d'espoirs
Mourir dans ses bras
Tout redevient gai
Nostalgique
En ce qui La concerne
il est tout à fait impossible
de penser l'impossible
Les amis viennent s'en vont en colère
reviennent parfois penauds
Elle revient toujours apaisée
Cortèges joyeux ou funéraires
Sont en égaux traités
Par sa lumière tranquille
Un matin je L'ai trouvée
Hors d'Elle
Il faisait froid
Or il n'est question que d'Elle
enfiévrés les yeux rougis de sommeil
nous attendons son retour
son tombeau est le nôtre
nos fêtes les siennes
jamais Lune sans l'Autre
On espère toujours
la retrouver
au bout du chemin nocturne
comme un doute
envisageable
folie
Elle ouvre les portes jamais Elle ne les ferme
Aurore ouvrir les yeux sur Toi fermer les yeux sur Toi
je te remercie bien
III.
Vieillie repentante
je reviendrai vers Toi,
Aurore aux sages paroles,
et lors de tes veillées funèbres.
j'apprendrai le remords et les déclinaisons de ta
lumière, je devinerai tes flambeaux insatiables.
Je te serai intimement dévouée.
Esclave heureuse.
Que vaut ma liberté si elle n'est point éblouie de Toi ?
Les pleurs qu'ont dictés les passions se taisent à ta
bouche.
Adeptes de ton culte les hommes soutiennent
difficilement ton regard, et ne peuvent guère te
contempler de face.
À eux aussi il incombe de mentir.
Or ton audace a su répondre aux coups, et s'est rendue
maîtresse de toutes les trahisons qui sont pour Toi
comme des tragédies.
Lyriques.
Tu traînes parmi les fêtes qui se terminent
Tu les emportes à ton chevet
renouvelée chaque jour
dépecée chaque nuit
Léger parfum d'infini.
Destins indignes de Toi.
Irrespectueux de tes coutumes légendaires.
Je donnerai ma vie pour Toi, Aurore aux mille
tendresses.
Je sacrifierai les plus intimes déraisons qui m'habitent
pour un seul
de tes embrassements.
En donnant ces années de jeunesse mienne écartelée
(elles ne me sont rien si elles ne t'appartiennent pas)
je scellerai nos liens, plus étroits que jamais, et chérirai
le sort qui m'aura menée près de Toi.
La fleur de tes amours heureuses aura grandi plus que
de raison.
Mais quelle raison pourrait t'empêcher de grandir, à
ton tour ?
Un nouveau transport,
un cri d'allégresse,
accompagnent depuis toujours ta venue,
et ne cesseront de luire tant que Tu parviendras à te
dresser dans les brumes de l'unisson.
Voix parmi les justes.
Apaisée.
Ton chant éclaire les ombres tardives, illumine les
nouvelles joies