Poétique africaine, rythme et oralité
302 pages
Français

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Poétique africaine, rythme et oralité , livre ebook

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Description

Pour faire ressortir l'originalité de la poésie africaine du XXe siècle, les critiques l'ont opposée à la production française versifiée du classicisme. Ce volume mène une étude contrastive entre trois poètes ivoiriens et quatre poètes français, à partir de l'étude du rythme à la lumière des théories poétiques récentes, afin de mieux approcher les traits identitaires réels de la poésie ivoirienne, notamment dans son rapport à l'oralité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 136
EAN13 9782296488373
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Poétique africaine, rythme et oralité
Critiques Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet


Dernières parutions

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Denise BRAHIMI, Quelques idées reçues sur Maupassant , 2012.
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Debroah M. HESS, Maryse Condé : mythe, parabole et complexité , 2011.
Armelle LACAILLE-LEFEBVRE, La Poésie dans A la Recherche du Temps Perdu de Marcel Proust , 2011.
Vera CASTIGLIONE, Emile Verhaeren, Modernisme et identité générique dans l’œuvre poétique , 2011.
Jean-Pierre FOURNIER, Charles Baudelaire. Quand le poème rit et sourit , 2011.
Jean Léonard NGUEMA ONDO, Le roman initiatique gabonais , 2011.
Chantal LAPEYRE-DESMAISON, Résonances du réel. De Balzac à Pascal Quignard , 2011.
Saloua BEN ABDA, Figure de l’altérité. Analyse des figures de l’altérité dans des romans arabes et francophones contemporains , 2011.
Sylvie FREYERMUTH, Jean Rouaud et l’écriture « les yeux clos ». De la mémoire engagée à la mémoire incarnée , 2011.
François HARVEY, Alain Robbe-Grillet : le nouveau roman composite. Intergénéricité et intermédialité , 2011.
Brigitte FOULON, La Poésie andalouse du XI e siècle. Voir et décrire le paysage , 2011.
N’guettia Martin KOUADIO


Poétique africaine,
rythme et oralité


L’exemple de la poésie ivoirienne


P RÉFACE DU P ROFESSEUR J EAN D ERIVE


L’H ARMATTAN
Ouvrages du même auteur

D’une théorie de l’expressivité à des pratiques de la signification :
Essai d’analyse d’Aube prochaine et de « Joal », Paris, Manuscrit, 2008

Poétique de l’Imaginaire et construction du sens : schèmes, images, syntaxes et signifiance, Chambéry, laboratoire Langages, Littératures et Sociétés, 2010


© L’H ARMATTAN , 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96350-4
EAN : 9782296963504

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
À la mémoire de mes parents Djaban et Abenan.

À la mémoire des victimes « tombées » pour la
Liberté et la Souveraineté de la Côte d’Ivoire.
Préface
On a beaucoup glosé sur l’existence d’une identité spécifique de l’écriture poétique africaine, notamment quant à l’éventualité d’un tribut que cette écriture devrait à la poésie orale traditionnelle susceptible de lui conférer une personnalité propre, en particulier au plan formel. Qu’il s’agisse des critiques ou des poètes eux-mêmes, nombreux sont ceux qui ont revendiqué cet héritage plus d’ailleurs qu’ils ne l’ont démontré (qu’on songe notamment à Senghor, Tchicaya U Tam’si et bien d’autres).
L’étude présentée par M. N’guettia Kouadio dans ce volume revient sur cette question maintes fois abordée. Son intérêt est qu’elle y apporte un sang résolument neuf
par le corpus retenu tout d’abord puisque les recueils poétiques convoqués, trois œuvres du XX e siècle écrites par des auteurs ivoiriens ( Fer de lance de Bernard Zadi Zaourou, D’Éclairs et de foudres de Jean-Marie Adiaffi, Déjà vu de Noël X. Ebony), n’ont jamais été étudiés de ce point de vue :
par la démarche engagée ensuite. Jusqu’ici en effet la question de l’héritage oral de la production poétique africaine avait surtout fait l’objet de postures idéologiques, plutôt que d’analyses textuelles serrées visant à l’attester et à en étudier les éventuelles modalités.
Pour la première fois, loin des positions essentialistes issues du mouvement de la Négritude postulant un rythme nègre en soi, un critique s’attaque aux textes jusque dans le détail avec un outillage technique emprunté à l’arsenal du stylisticien et au poéticien et sans a priori idéologique. Inspirée en particulier des travaux d’Henri Meschonnic, la méthode ici requise consiste, à partir de schèmes rythmiques des poèmes, à mettre en évidence la façon dont le rythme participe fondamentalement au phénomène de « signifiance » pour reprendre un terme éminemment meschonnicien. L’auteur s’attache à montrer ce que ces rythmes, par comparaison avec ceux de poètes français post-surréalistes eux aussi marqués par une certaine oralité (Breton, Prévert, Saint-John Perse, Novarina), doivent chez les poètes ivoiriens à l’oralité de leurs terroirs respectifs, bété pour Zadi, agni pour Adiaffi et Ebony et notamment à des genres et orientations poétiques de leur tradition patrimoniale ( didiga, wiegweu, nzassa ) .
Dans un autre ordre, l’auteur repère aussi deux modes distincts d’utilisation de l’image. La poétique française, au moins depuis le surréalisme, a toute une tradition de méfiance à l’égard de la figure, en particulier comme indice de poéticité (Meschonnic). La poétique africaine n’a pas la même prévention et ne craint pas de voir dans l’expression figurée un indice majeur de littérarité comme l’ont bien mis en évidence les travaux de plusieurs ethnolinguistes ayant travaillé sur les critères « émiques » de la représentation de la pratique verbale au sein des sociétés africaines. M. Kouadio montre de façon assez convaincante que les schèmes imageants des trois œuvres de son corpus ivoirien s’inscrivent dans des conventions préétablies par les cultures orales d’où ces œuvres sont issues, à la différence des images de son corpus français dont les motivations sont d’abord celles du sujet créateur qui cherche au contraire à subvertir les clichés de la tradition antérieure. Cela dit, l’ouvrage montre bien que les poètes choisis en exemple ne sont pas non plus asservis à la tradition orale dont ils s’inspirent et qu’ils peuvent user des formes qu’elle leur offre pour investir de nouveaux horizons poétiques. Le lien à l’oralité n’est donc en aucune façon un frein à la créativité.
Voilà longtemps qu’on attendait une vraie étude sur cette question de l’oralité patrimoniale comme vecteur de poéticité africaine qui permet de sortir des clichés rebattus opposant l’expression d’une culture de l’émotion à celle d’une culture de la raison ou encore l’expression de l’improvisation rythmée à la recherche de l’harmonie réglée prétendument liée à une tradition occidentale immuable. C’est le grand mérite de N’guettia Kouadio d’avoir su dépasser ces oppositions stéréotypées et d’avoir véritablement révolutionné la doxa sur le sujet. Je suis heureux de l’en remercier et de l’en féliciter.


Jean Derive
Professeur émérite
Université de Savoie (France)
Introduction
Une tradition de la critique, notamment autochtone, portant sur la création poétique francophone de la deuxième moitié du XX e siècle, en provenance du continent africain, a été avant toute chose de s’attacher à lui donner une identité spécifique, qui la distingue de la production poétique française. Opération d’autant plus nécessaire que cette production poétique africaine francophone partage avec la production poétique française une langue commune, ce qui peut favoriser l’assimilation. Souci parfaitement légitime pour assurer les bases d’une autonomie culturelle et échapper à un impérialisme qui profite toujours au pays qui possède la tradition la plus ancienne dans la langue. Contrairement au poète africain, le poète français est à l’abri d’un tel souci et n’a pas besoin d’affirmer l’autonomie de sa production qui, dans la pratique, même si on peut contester la légitimité d’une telle démarche, serait plutôt censée servir d’étalon pour l’ensemble de la francophonie.
Mais cette recherche identitaire qui a consisté à opposer la poésie africaine à son homologue européenne (en l’occurrence française), du fait de l’usage d’une même langue, s’est souvent exercée à partir d’a priori idéologiques plutôt que sur la base de faits textuels.
Des analystes, en se fondant sur ces a priori pour établir l’originalité des créations « nègr

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