La lecture à portée de main
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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 juillet 2010 |
Nombre de lectures | 155 |
EAN13 | 9782296701656 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Suites vietnamiennes
Témoignages poétiques
Collection dirigée par
Philippe Tancelin et Emmanuelle Moysan
Parce que la langue poétique constitue une exploration, elle revêt parfois son visage de "témoin" des chamboulements de notre société, des mondes qui nous entourent, au gré des voyages, des rencontres. Parce qu’elle explore l’intime, qu’elle épouse une fonction dénonciatrice ici et ailleurs, elle bouleverse aussi notre vision du politique. Accueillons ces textes qui nous aident à cheminer et modifier notre regard…
Déjà parus
Christophe FORGEOT, Porte de la paix intérieure, 2009.
Michel LEUTCHA alias Saltaire, Berceau des chats et des souris, 2009.
Jean Foucault
Suites vietnamiennes
L’Harmattan
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http:// www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-12193-5
EAN : 9782296121935
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
La traversée de l’aube
(train de Hanoï à Lao Cai, Vietnam)
La veille, à Ga Hanoï
Joyeuse cavalcade
Au travers des voies
Où est le bon train
Le bon compartiment ?
Qui va à la chasse
Trouve sa place.
Nous voici déjà matin
Accoudés au couloir du train
Je suis à mille mille lieues
de Kharbine
Et de chez moi !
Secousse après secousse
Roue après roue,
On avance.
Non sans grimace.
Au-dessus des rizières
De temps à autre
Le train rauque son cri.
La préposée
A la vente ambulante
Et son calme infini
Avec les enfants.
Dans les wagons trop étroit
La palanche
Ne peut assurer le service
Des paniers
Tenus à bout de bras
Peuplent l’espace.
Marchande de café
Et son panier
Et son sourire
Pour tout filtre.
Grandes tables de maison
Dans le train
Et les banquettes
Où dorment encore
Quelques aventuriers du rêve.
A chaque gare
A chaque P. N.
L’employé au chiffon jaune
Qui s’assure que le train
Reste sur ses rails
Fiers chefs de gare
Fiers commandeurs
De passages à niveaux
Ils se tiennent droitement
Le bras dirigé vers la bonne direction
Et le petit drapeau
Serré sur la poitrine.
Le buffle dans sa mare
A moitié submergé
Regarde le jour
Le jour,
Indifférent,
Passe avec le train.
Le paysan chemine
Un peu plus loin,
Entre deux.
Cinq heure trente ce matin
Déjà trois gosses,
Au bout du chemin de terre.
Ils observent le train qui passe.
Dans la maison d’en bas
Une flamme rougeoie :
Petit-déjeuner
Bientôt servi.
Trop limoneux le fleuve
Trop travaillée mon envie
Chair de terre
Qui se roule en boule.
Sur un petit pont
L’eau bouillonne.
Restes du matin !
La rivière qui s’inquiète.
Si tu lui coupes la tête
Elle resurgit
Un peu plus loin.
Perchée dans l’arbre
Une lumière
On dirait que l’arbre
A l’insu de son maître
Pêche au lamparo.
Une femme à parapluie
Une autre à sac à main
De plastique bleu
C’est déjà le temps
De marcher sur le chemin
Sais-tu lire l’heure
A regarder vivre
Cette société ?
Petit fanal
Au bout d’une perche
Au milieu du marais
Au sein de nulle part
Eclairage public
Pour crevettes et poissons
Qui se rendent au-devant
Du pêcheur d’aube.
Ne vous bousculez pas
Il y aura du filet
Pour tout le monde.
Luciole encore ?
Bestiole en faribole ?
Une moto
Sur le chemin de terre.
Petit point rouge
Moins rouge
Que le fleuve.