Un peu de vent, de l encre.
17 pages
Français

Un peu de vent, de l'encre.

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Description

Ensemble de textes qui liés les uns aux autres forment en quelque sorte un journal intime.

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Publié le 29 septembre 2011
Nombre de lectures 120
Langue Français

Extrait

Dans le crépuscule noyé de pluie Chaloupe le vent, Les éclairs cisaillent le ciel, L'été à ressurgit Peut-être était-ce durant une nuit.
La chaleur s'est invitée Elle vrille la terre de ses effluves; Dans l'étuve de nos rues Les volets sont fermés.
Nous allons, Comme des acteurs pris au ralenti Vers des rivages d'horizon Voleurs de lumière, Contemplant la somnolence du monde enfin, Retrouvant sans audace ni vantardise L’indolence nonchalante Des années d'adolescence.
Un matin nous nous réveillerons au son Des feuilles de châtaigniers Balayant la chaussée.
L'hiver n'est plus, il s'est tapi Pareil à un lièvre sous le couvert Sombre de sa tanière.
La mort
Les souvenirs nous écraserons Fiers de leur rage, de leur peur, de leurs pleurs Où s'évaporeront devant notre confiance A la Conscience alignée;
Le moindre de nos pores sera dévoré Pour mourir jeté par l'esprit Convaincu de sa pérennité ou Pour renaître comme un enfant Demande «encore, encore!»
La coulée vertigineuse du soir Sera l'heure de l'envol, Nous vrillerons le ciel Pareils aux sifflets du vent Frôlerons le pavillon des humains En lâchant dans un soupir mou et lent Le ka, le destin.
J' ai cassé mon ombre Cultivé un voeu dans une étole de soie J' ai dis merci maintes fois Pardonner je ne sais pas Faire un pas devant l' autre Étendre le linge Suffit
J' ai dérobé au passé Un stylo, une feuille de papier Le toit aimable d' une maison La chaire belle de mes enfants Une idole adorée, un homme Tout le reste s' en va Comme les feuilles craquantes, jaunies De l'automne sur le contrebas anonyme des trottoirs
Ombre
Ils t'ont parlé de moi et Je suis devenue une étrangère.
Ils ont oubliés de te dire que Sans rien ne l'ait annoncé Un jour j'ai changé; Je suis sortie du sommeil Lentement; comme un nourrisson Griffe les entrailles de sa mère en sortant,
Je suis devenue celle qui t'avais rencontré. La rébellion en moi s'est tue Elle ne rapiéçait que le vide Que ta venue a cicatrisée; Les voeux bafouillés, les aveux bafoués Appelaient pris au piège ta romance, Le terme de la solitude fut, Les confidences versées dans nos yeux.
Ils ont oublié de te dire; Combien je t'aimais.
Hélène Cadou
Sur le papier blême Hélène se souvient Ses vers lui donnent un peu de temps Pour tenir encore la main de son mari Elle mêle son jour Aux ténèbres qui l'ont pris
Que reste t- il « Ces chemins vers l'étang creux» Le vent qui balaie la côte Et isole du terne continent Du tableau symétrique des marais Sourde le cri aigu de la solitude Mais pour Hélène Cadou Le pays plat écrasé de sel Est celui- là même qu'elle traverse avec son époux Cachés tous les deux Dans le brouillard têtu du ciel
A l'heure du soir couchant ou à l'aube frileuse Le vent salé de la mer ou des larmes Siffle glorieux et tragique le cantique Des amants séparés de Mesquer
Ce dimanche- là Je joignais mes mains Dans le silence de la cire de l’encens Entre peu d’années J’avais très mal joué Conduite par de mauvais démons Qui chuchotaient Que trop j’en demandais
Que faut- il accepter encore L’effort toujours, toujours Arracher les pleurs du cœur S’ y laisser aller de plein coeur Point d’avoir ici non Faire semblant de rien Et tenir sa douleur dans les mains
Un monde en concurrence rejette mon errance Alors je hurle Je hulule au petit jour tombé Je veux de la facilité De la sensibilité Et du rêve à en pleurer
Je suis ivre de tristesse, de honte, de colère Je suis dans le miroir rien d’autre que moi Je casse le miroir Ma peau me suffira
Violant les lois de la fatalité Un homme seul depuis longtemps respire Le parfum noble de la femme qu’il aime Caresse l’épaule l’aine Puis sa propre chaire Il vole à sa nuque L’effluve duveteux de leur future vieillesse Flaire l’odeur de leur peau Sans savoir laquelle est la sienne Le corps de la femme est sur lui Ils sont des géants qui tremblent l’un pour l’autre Le souvenir ou le songe s’en va L’homme se tient devant sa fenêtre Il n’a pas peur Il est le seul à savoir danser avec elle
L'aimer
Je t'aime comme on languit Du personnage aimé d'un livre Sans bruits Sans toi tout m'échappe tout s'en va Les rues sont ternes Les levers acryliques du soleil vains
Entre nous revient de loin Le refrain doux anodin aigre doux De notre premier jour en avril Creux mon ventre est vide avide de toi Ma chaire se fane se ride inutile Tue- moi charnelle pour mourir de moi Renaître anoblit de l'oublie Rencontre moi encore
Maintenant il fait si froid si sombre Comme si tu n'allais jamais venir Le vide aigue m'empoigne Encore une fois je fuis Je vais rendre l'appartement à sa maison Mettre du pourpre dans des coupes de vin cambrées Arranger mes cheveux et les draps de cotons Voleront parfumés de lessive au zéphyr
Encore une fois je pars L’été aura vêtue d'ambre les contours Des solives des parquets Je contemplerai satisfaite la soie moirée Du travail achevé en me disant tout bas Pour ne rien basculer Peut- être que ce soir À l heure où le dernier tramway s'en va Brinquebalant ses derniers passagers Il sera là
De désir
De désir je pourrais fuir Avalée par la joie, la peur, Qui es- tu définitivement? Gémissante, indolente, Des frissons coques traversent mon coeur, Mon corps, Les cavités alvéolées de mon cerveau.
Tu me soulignes, impoli, Impudique, parée de principes au participe passé Je t'invite à me perdre, fourbue, Déracinée enfin.
Marque sur ma peau Tes parenthèses, tes phalanges, Les caractères droits de notre alliance, Depuis la nuit des temps j'ai perdue; Apaisée au- delà des mots d'être vaincue.
Aveugles, nous explorons les lois épiderme. Amnésiques, orgueilleux, Nos regards se croisent, détachés. Confondus, possédés nous nous rattrapons.
Derrière les portes ajourées du plaisir, Le bureau, la chaise, Nos vêtements fouillés Sont à leur place.
Je t'appartiens comme une rescapée qui revient de loin Comme un anneau à nos doigts noués Comme une vierge qu'un regard n'a jamais effleuré Comme un oiseau qui quémande la liberté Je t'appartiens comme une lionne qui jamais ne s'égare Comme la ponctuation à un poème chinois Comme un fantôme qui revient dans un endroit aimé pour le hanter Comme une fleur ténue qui s'est accommodé du grêlon Comme les moulures de mains sur holywood boulevard Comme une arriviste qui tient compte pour compte de son pécule Comme quelqu'un qui sait qu'il ne partira jamais Comme une femme qui à trouvé sa place un soir dans la beauté laqué d'un regard Comme moi.
La nuit
La nuit attrape l'horizon nappe Violine le pourtour intimidé de la fin du jour La paupière des Dieux se ferme La pesée des âmes a commencée
Je reste plus que de raison Assise sur ses rives nébuleuses Elle accompagne la cessation Douloureuse de mes illusions
Sous le couvert de son obscurité J’ai soulevé comme une mariée seule Devant l'autel le voile qui dissimulait Ma figure amère et lasse Les silences ravagés de l'existence  A la surface des eaux de l' aube Revient la lumière un geste Qui survit dans un autre hiver
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