Verlaine : la parole ou l oubli
190 pages
Français

Verlaine : la parole ou l'oubli , livre ebook

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190 pages
Français

Description

Verlaine fut un poète d'une formidable énergie. Dès le début de son œuvre, l'auteur est en possession de toutes ses forces, personnelles, poétiques, politiques. Mais une faille intime le guette en permanence. En lui se trouve une terreur liée à une toujours possible absence, dont il ira jusqu'à dire qu'elle représente pour lui « l'enfer ». Cet essai étudie ainsi la manière dont la parole verlainienne, à la fois forte et mélancolique, lutte contre l'oubli qui guette continuellement l'homme.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 72
EAN13 9782296516922
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Verlaine : la parole oul’oubli
Y A N N F R É M Y
SEFAR (5)
VERLAINE : LA PAROLE OU L’OUBLI
Collection dirigée par SAMIAKASSABCHARFI
Parutions 1) Patrick VAUDAY,Gauguin, voyage au bout de la peinture, 2010. 2VITALI,) Ilaria Intrangers (I). Post-migration et nouvelles frontières de la littérature beur,2011. 3) Ilaria VITALI,Intrangers (II). Littérature beur, de l’écriture à la traduction,2011. 4) Pierre-Yves DUFEU et Antoine HATZENBERGER, L’Afrique indéfinie,2012. 5) Yann FRÉMY,parole ou l’oubliVerlaine : la ,2012.
Yann Frémy
VERLAINE : LA PAROLE OU L’OUBLI
SEFARN° 5
Mise en page : CW Design
D/2013/4910/21
© AcademiaL’Harmattan s.a. Grand’Place, 29 B1348 LOUVAINLANEUVE
ISBN: 9782806100856
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit.
www.editionsacademia.be
Avantpropos La parole ou l’oubli
Bien que sa réputation ne l’établisse guère suffisamment, Verlaine fut un poète d’une formidable énergie. Quand 1 Rimbaud le rencontre en1871, « » est Pauvre Lelian en pos-session de toutes ses forces, personnelles, poétiques et politi-ques. Mais une faille intime le guette en permanence. En lui se trouve, s’est constamment trouvée une inquiétude fonda-mentale : une terreur liée à une toujours possible absence 2 dont il ira jusqu’à dire qu’elle est « l’Enfer » . Verlaine a fait très tôt de la perte et de l’absence une cons-cience. Le titrePoëmes saturniens ne :doit pas nous abuser Verlaine y déploie avec efficacité ses talents poétiques, issus notamment de sa réflexion puissante sur l’apport décisif de Baudelaire. Sa voix personnelle perce d’emblée dans le recueil.
1. Cette anagramme du nom de Paul Verlaine a été voulue par le poète et prend place dans la biographie que lui-même se consacre dansLes Poètes maudits(Pr686-691). Dans cet essai, les abréviations suivantes sont utilisées : Po : Verlaine Paul, Œuvres poétiques complètes, texte établi et annoté par Yves-Gérard Le Dantec. Édition revue, complétée et présentée par Jacques Borel, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade »,1962. Pr : Verlaine Paul,Œuvresen prose complètes, texte établi, présenté et annoté par Jacques Borel, Gallimard, Paris, coll. « Bibliothèque de la Pléiade »,1972: Rimbaud. OC Arthur,Œuvres complètes, édition établie par Pierre Brunel, Paris, Le Livre de Poche, coll. « La Pochothèque »,1999. 2Elle ne savait pas que l’Enfer c’est l’absence » (. « Amoureuse du Diable, Po397).
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Avantpropos
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Si elle se frotte aux autres voix de son siècle, ce n’est jamais que pour essayer la sienne. Ne doutons pas de la santé morale 3 et poétique de Verlaine à cette époque . Toutefois, le recueil comporte deux sections intituléesMelancholiaetPaysages tristes, où le deuil joue déjà un rôle important. Que l’œuvre suivante,Fêtes galantes, repose sur une large part d’artificia-lité, il n’en est pas à douter. Encore faut-il voir que le désir chez Verlaine est premier et que ce n’est que dans un second temps qu’il rencontre les codes. Les fantoches sont les visages convoqués par une mélancolie intense. Progressivement, le monde des formes s’étiole au profit d’une expression de plus en plus implicative de l’affect destructeur, au fur et à mesure que la part de l’existence s’accroît et à laquelle les mythes personnels de Verlaine (songeons à la conversion deSagesseou à la paternité revendiquée dansAmour)parviennent ne plus vraiment à faire écran. À divers degrés,lesPoëmes saturniens,La Bonne Chanson, puis lesRomances sans paroles,SagesseetAmour lutteront sans cesse avec l’absence, qu’il s’agisse de la défection provi-soire de Mathilde, de la disparition de Rimbaud qui implique en retour une surprésence de Dieu ou de la mort de Lucien Létinois. Ce parcours mélancolique laisse, en1884, le voya-geur seul dans un compartiment de chemin de fer, avec ses Notes de Nuit…, qui disent l’absence, mais également la survie à tout prix.
3. Edmond Lepelletier estime (de manière sans doute excessive) que « [l]es douleurs qu’il [Verlaine] annonce et qu’il chante sont de simples suppositions. […] Il n’avait encore reçu aucun choc de la vie. Il était jeune, bien portant, sans amour au cœur, satisfait des plaisirs rapides à sa por-tée » (Paul Verlaine. Sa Vie, son Œuvre, Paris, Mercure de France,1907, p.153). Quant à Louis-Xavier de Ricard, il note : « Quand je connus Ver-laine, il n’avait vraiment, en apparence, aucun motif à se croire prédestiné à tant de malédictions » (Petits mémoires d’un Parnassien, Paris, Lettres Verlaimnoe :dlearnpeasr-oMleinoaurld,o1u9bl6i7, p.112).
Chez ce poète, pourtant dans la radicale possession de ses moyens intellectuels et poétiques, va ainsi s’effectuer conti-nuellement un retournement de la présence en défaut, carence,insuffisance. DesAmies aux toutes dernières créations, la parole verlainienne, à la fois flamboyante et inquiète, lutte contre l’oubli qui guette l’homme à chaque instant.
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Remerciements
Tous nos remerciements vont à Samia Kassab-Charfi, qui a bien voulu accueillir ce livre dans sa collection, et dont l’ami-tié et la générosité en ont rendu possible la réalisation. Christophe Bataillé, Arnaud Bernadet, Solenn Dupas, Steve Murphy, Philippe Rocher, Seth Whidden ont été, comme à leur habitude, des amis indéfectibles et des soutiens précieux et m’ont fait percevoir à quel point la critique verlainienne est une aventure collective. Il nous faut également remercier tous ceux qui, au fil des années, nous ont conseillé et inspiré : Élina Absalyomova, Jean-Louis Aroui, Jean-Pierre Bobillot, PierreBorel, Pierre Brunel, Alain Buisine (†), Bruno Claisse, Dominique Combe, Benoît deCornulier, BertrandDegott, AntoineFongaro, Georges Kliebenstein, Michael Pakenham, Louis-Claude Paulic, Éléonore Reverzy, Henri Scepi, Jean-Luc Steinmetz. Nous remer-cions Marie-Hélène Bohner-Cante, Rosetta Cavaleri, Marie-Claude Nicolaysen-Vincent et, une nouvelle fois, Christophe Bataillé et Steve Murphy qui ont bien voulu relire le tapuscrit et nous indiquer les améliorations nécessaires et, pour d’au-tresraisons, nos parents et Catherine. Plusieurs des chapitres proposés dans cet essai ont paru initialement sous forme d’articles dansL’Actualité Verlaine,Europe, sur le site Fabula, dansLectures de Rimbaudaux Presses Universitaires de Rennes, Plaisance, laRevue Verlaine, laRevue des Sciences Humaines. Que tous ceux qui en ont permis la publication en soient éga-lement remerciés.
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Remerciements
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