De Gaulle, Roosevelt et l Indochine de 1940 à 1945
323 pages
Français

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De Gaulle, Roosevelt et l'Indochine de 1940 à 1945 , livre ebook

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Description

Comment l'Indochine française a-t-elle survécu en autarcie presque complète de 1940 à 1945 ? Roosevelt, anticolonialiste convaincu, aida Thaïlandais et Japonais jusqu'à Pearl Harbor, puis le Viêt-minh. Les bombardements américains sur l'Indochine et la famine qui suivit provoqua la mort de plus d'un million de personnes. Ce sont les erreurs de la "résistance" provoquée par les illusions gaulliennes qui ouvrirent la brèche dans laquelle s'engouffrèrent les japonais, le 9 mars 1945.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 157
EAN13 9782336260198
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Scientifiques médicaux
Huguier M, Bernades P. Traitement médical et chirurgical des maladies digestives . Paris : Masson, 1984 (2ème éd.) ; (Edition espagnole : Tratiamento medico y quirurgico de las enfermedades digestivas . Paris : Masson, 1984 ; Edition italienne : Trattamento medico e chirurgico delle malattie dell’ apparato digerente . Paris : Masson, 1984).
Bernades P, Huguier M. Maladies du pancréas exocrine. Paris : Doin, 1987.
Baumel H, Huguier M. Le cancer du pancréas exocrine. Paris : Springer, 1991.
Huguier M, Flahault A. Biostatistiques au quotidien. Paris : Elsevier, 2003 (2ème ed). Ce livre a obtenu le prix Jansen de l’Académie nationale de Médecine et le prix « Inventeur » de l’Université Pierre et Marie Curie.
Huguier M, Maisonneuve H. La rédaction médicale. Paris : Doin, 2003 (4ème ed).
Huguier M. Apprendre la lecture critique d’un article médical. Paris : Elsevier, 2004.
Ces deux derniers ouvrages ont été honorés par un hommage de la Presse médicale en 2006.
Histoire
Huguier M. 1905 , une année charnière du XXème siècle . Paris : l’Harmattan, 2005.
Huguier M. L’âmiral Decoux. Sur toutes les mers du monde . Paris : l’Harmattan, 2007.
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296119475
EAN : 9782296119475
Sommaire
Du même auteur Page de Copyright Page de titre INTRODUCTION PROLOGUE : LE DECOR ET L’HISTOIRE RECENTE Chapitre I - L’ARMISTICE : SE RALLIER A LA FRANCE LIBRE ? Chapitre II - PREMIERES TENSIONS AVEC LE JAPON. DECOUX SUCCEDE A CATROUX Chapitre III - ACCORD FRANCO-JAPONAIS DU 30 AOUT 1940. L’AFFAIRE DE LANG SON Chapitre IV - CONFLIT AVEC LA THAILANDE KOH CHANG : SEULE VICTOIRE NAVALE FRANCAISE DES DEUX GUERRES Chapitre V - D’OCTOBRE 1940 A PEARL HARBOR Chapitre VI - POLITIQUE INTERIEURE. NORODOM SIHANOUK, BAO DAI, SISAVAN VONG Chapitre VII - UNE EVOLUTION DE LA CONCEPTION DU SYSTEME COLONIAL Chapitre VIII - UNE ECONOMIE EN EXPANSION MALGRE L’AUTARCIE Chapitre IX - DE PEARL HARBOR AU COUP DE FORCE Chapitre X - DE GAULLE ET LA « RESISTANCE » EN INDOCHINE Chapitre XI - DE GAULLE ET LES MESSAGERS Chapitre XII - NATIONALISTES ET COMMUNISTES Chapitre XIII - LE COUP DE FORCE DU 9 MARS 1945 Chapitre XIV - DU COUP DE FORCE A LA CAPITULATION JAPONAISE Chapitre XV - LES ETATS-UNIS Chapitre XVI - DE LA CAPITULATION JAPONAISE A OCTOBRE 1945 EPILOGUE BIBLIOGRAPHIE
De Gaulle, Roosevelt et l'Indochine de 1940 à 1945

Michel Huguier
INTRODUCTION
Les témoins directs des événements qui se sont déroulés en Indochine pendant la dernière guerre mondiale sont de moins et moins nombreux. Les écrits de ceux qui les ont vécus sont rares. Des documents, classés secrets, ne sont devenus accessibles qu’en 2007. Ils contrastent souvent avec des opinions exprimées et orchestrées par certains gaullistes ou par des historiens plus animés d’« a priori » anticolonialistes que d’objectivité scientifique. A leur décharge, les jugements d’hommes qui n’étaient pas sur place ont été biaisés par une assimilation erronée de la situation en Indochine à celle qu’ils avaient pu connaître en France, en Europe ou en Afrique du Nord. L’aveuglement a commencé par celui du général de Gaulle. 1
En Indochine, le Gouvernement général a été confronté à la pesante et permanente pression japonaise. Laotiens et Cambodgiens ont subi des menées irrédentistes thaïlandaises qui ont abouti à une véritable guerre, fin 1941. Enfin, le Gouvernement général de l’Indochine a dû tenir compte du voisinage des nationalistes chinois dans la portion relativement congrue de territoire qui leur restait.
A partir de l’automne 1941, l’Indochine fut complètement isolée de la France, située à 12 000 km d’elle. Elle arriva à vivre en autarcie sans que la population en souffrit notablement jusqu’à la terrible famine de l’hiver 1944 qui fit un million de morts au Tonkin. Cette Indochine ne reçut aucun soutien des Américains et guère des Britanniques. Bien au contraire, le président Roosevelt, animé d’un farouche esprit anticolonialiste, aida jusqu’en 1941 les Thaïlandais et les Japonais et, en 1945, le Vietminh.
Pendant ces cinq années l’Indochine, bien que soumise au stationnement de troupes nippones et à leurs exigences exprimées aux moments les plus aigus en termes d’ultimatums, est restée indépendante comme son administration, son armée, sa justice et sa police. Des fonctionnaires intègres et compétents, des militaires quelle que soit leur arme, de très nombreux religieux, des médecins et bien d’autres, ont consacré ces dures années de 1940 à 1945 à « maintenir » la présence française. Le Gouvernement général a su préserver la population des atrocités que les Indes Néerlandaises, les Philippines, la Malaisie ou la Birmanie ont subies. Il faudra les erreurs de la « résistance » provoquée par les illusions gaulliennes pour que l’Indochine, après le coup de force japonais du 9 mars 1945, soit le théâtre de crimes de guerre trop méconnus et d’assassinats. Dans les cinq mois qui séparèrent ce coup de force de la capitulation nippone, de très nombreux Français et Indochinois ont payé de leur vie des actes héroïques. Justice doit leur être rendue. Pour cette même raison, Edmond Giscard d’Estaing écrivit : « Je tiens à rendre l’hommage qui est dû à l’action de l’amiral Decoux qui sauvegarda la position de la France et dont les épreuves ne ternirent pas la noblesse 2 . »
S’il n’y avait pas eu le dramatique sectarisme de certains gaullistes, les administrateurs et les militaires qui avaient tenu la barre de l’Indochine pendant cinq années ne seraient pas restés internés par les Japonais vaincus qui, en revanche, ont libéré les prisonniers de droit commun, pègre saïgonnaise ou pirates Binh Xuyên, laissant le chaos s’installer, le Vietminh s’emparer du vide et de nombreux crimes se commettre comme ceux de la cité Héraut. La guerre d’Indochine aurait, vraisemblablement, pu être évitée 3 .
Ce livre commence en 1940 avec les premières pressions japonaises sur le Gouverneur général, le général Catroux. Il se déroule surtout sous le Gouvernement de l’amiral Decoux pour s’achever fin octobre 1945 quand le nouveau haut-commissaire, l’amiral Thierry d’Argenlieu, nommé par le général de Gaulle, arrive à Saïgon.
PROLOGUE : LE DECOR ET L’HISTOIRE RECENTE
Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, l’Indochine est la plus belle des « colonies » françaises, riche et variée par sa géographie, son histoire, ses ethnies. Position française avancée, l’Indochine entretient des relations avec les contrées limitrophes, Chine au nord, Birmanie au nord-ouest, Thaïlande à l’ouest, et avec les archipels échelonnés de Formose à Sumatra, c’est-à-dire tout le système insulaire des Philippines, des Moluques et des îles de la Sonde. Elle occupe une situation assez centrale sur les principales routes maritimes qui vont de la Chine à l’Inde et l’Occident. La chaîne annamitique, dont l’altitude est de l’ordre de 500 mètres à 1 000 mètres, avec quelques sommets à plus de 2 000 mètres dont le pic Fan Si Pan qui culmine à 3 142 mètres, forme une longue épine dorsale. Ce sont les Hautes-Terres, boisées et faiblement peuplées qui contrastent fortement avec une frange de plaines côtières et deux deltas entièrement cultivés, à fortes densités humaines. En effet, le cours de deux grands fleuves s’y achève. Au sud, le Mékong, venu du Tibet, après 5 000 km s’écoule du nord au sud dans son parcours indochinois. Au nord de la péninsule, le Fleuve Rouge qui a prit naissance dans la province chinoise du Yunnan, reçoit au Tonkin la Rivière Noire. Coulant de nord-ouest à sud-est, il se jette après 1 200 km dans la mer de Chine en amont d’Hanoï. Entre l’embouchure de ces deux fleuves, la côte dont le développement atteint 2 500 km regarde, vers l’est, la Mer de Chine méridionale.
Cependant, le voyageur réalise mal que la Cochinchine est aussi proche de l’équateur que du Tonkin. A mesure que l’on va vers le Nord, les hivers fraîchissent : il fait parfois seulement quelques degrés à Hanoï. Fin avril, début mai, la mousson apportée par les vents qui soufflent de la mer sature l’air d’humidité jusqu’à la saison sèche qui commence en octob

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