L Afrique face à elle-même
187 pages
Français

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L'Afrique face à elle-même , livre ebook

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Description

Ce livre est un cri de révolte. Il est l'expression d'un ras-le-bol. Le mien, mais aussi celui des milliers d'Africains privés de la grâce de se réaliser et de s'accomplir sur la terre de leurs ancêtres, obligés de s'exiler en terres étrangères. Dans ce contexte, agiter le drapeau de l'esclavage et de la colonisation comme mobile majeur de la dépression africaine est un pas que l'on franchit souvent vite. Avons-nous le droit de nous complaire dans une quête permanente d'un bouc émissaire pour justifier nos malheurs d'aujourd'hui ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 215
EAN13 9782336253053
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296123212
EAN : 9782296123212
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Etudes Africaines - Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa Dernières parutions Dedicace Remerciements Avant-propos Introduction Chapitre I - Les Républiques de la caverne africaine Chapitre II - L’Afrique victime ? Chapitre III - L’inévitable question anthropologique de la crise africaine Chapitre IV - La théologie de l’inculturation en Afrique Chapitre V - Les leviers anthropologiques du progrès occidental Chapitre VI - Le développement : une notion aux contours flous Chapitre VII - Le projet : un défi nécessaire pour l’Afrique Chapitre VIII - Le rapport au travail en Afrique Conclusion Bibliographie
L'Afrique face à elle-même

José Francisco Luemba
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Dernières parutions
Étienne Modeste ASSIGA ATEBA, Croissance économique et réduction de la pauvreté au Cameroun, 2010.
Paul Gérard POUGOUE, Sylvain Sorel KUATE TAMEGHE, Les grandes décisions de la cour commune de justice et d’arbitrage de l’OHADA , 2010.
O.I.F.2.D, Guide des valeurs de la Démocratie , 2010.
Pascal Alain LEYINDA, Ethnomotricité et développement. Jeux traditionnels chez les Ndzébi du Congo-Brazzaville , 2010.
Stanislas BALEKE, Éducation, démocratie et développement. Une pédagogie pour aujourd’hui en Afrique , 2010.
Alexandre MOPONDI Bendeko Mbumbu, Approches socioculturelles de l’enseignement en Afrique subsaharienne , 2010.
Léon NOAH MANGA, Pratique des relations du travail au Cameroun, 2010.
Fred-Paulin ABESSOLO MEWONO, L’automobile au Gabon. 1930-1986 , 2010.
Bouopda Pierre KAME, Les handicaps coloniaux de l’Afrique noire , 2010.
Mustapha NAÏMI, L’Ouest saharien : continu et discontinu , 2010.
Jean-Marc ESSONO NGUEMA, L’impossible alternance au pouvoir en Afrique centrale , 2010.
Issiaka-Prosper L. Lalèyê, 20 questions sur la philosophie africaine , 2010.
Jean-Emery ETOUGHE-EFE, La restauration informelle en Afrique subsaharienne , 2010.
A la mémoire de Mgr Ernest Kombo et du P. José Faustino Buillu, de Francisco Luemba et d’Isabelle M. Muanda
« Celui qui adore les Nègres est aussi « malade » que celui qui les exècre…
Inversement, le Noir qui veut blanchir sa race est aussi malheureux que celui qui prêche la haine du Blanc ».
Frantz Fanon, Peau noire, Masques blancs
Remerciements
Le projet de cet ouvrage doit son émergence à des échanges avec un ami et frère : Serge Mboukou dont j’apprécie l’esprit d’ouverture et la capacité d’analyse des problèmes africains. Je lui en sais gré.
Ma profonde reconnaissance au professeur Jean-Paul Resweber. Ses remarques m’ont permis d’approfondir des perspectives de cette recherche. Je dois la même reconnaissance au professeur Pierre-André Dupuis qui, après avoir dirigé ma thèse de doctorat, a continué à m’assurer de ses conseils éclairés pour cette œuvre.
Ma reconnaissance filiale et amicale à Mme Marie-Louise Braud-Collin qui m’est si proche dans mes jours de joie et de détresse. Que Mme Arlette Michel, Mme Evelyne Ello Hart, Mme Jeannine Joshi, l’Abbé Paulin Pocouta trouvent ici la marque de ma sympathie et de ma gratitude.
Infiniment merci aux amis et connaissances dont les encouragements, sans cesse renouvelés, m’ont aidé à aller jusqu’au bout de cette réflexion. Je m’abstiens d’en donner une liste, au risque d’en oublier certains.
Je n’oublie pas mes deux familles de Grand-Bassam (Côte d’Ivoire) et du Cabinda (Angola) : un grand merci.
Avant-propos
« Vive les indépendances ! », clamait-on dans la liesse lorsque le mouvement de la décolonisation a sonné le glas de la gestion coloniale des territoires africains. L’heure était venue pour l’Afrique de prendre en main son propre destin et celui de ses populations. Une élite africaine émergente se sentait prête à assumer cette lourde responsabilité face à l’histoire.

Mais si les indépendances ont revêtu une importance indiscutable pour l’Afrique, elles se sont vite avérées une illusion dans les promesses de bien-être et de bonheur qu’elles ont fait miroiter aux populations africaines. Celles-ci, désenchantées, désabusées se sont laissées aller, en signe de désespoir, à des cris, ô combien révélateurs d’un malaise : « A quand la fin des indépendances ? » Dans ce cri, on perçoit une pointe de regret, un brin de nostalgie d’une époque à jamais révolue, celle de la domination coloniale où la vie semblait moins précaire, où tout était mieux organisé, etc. Que l’on ne tienne pas rigueur à nos vieillards qui regrettent ainsi ce « temps d’exil » vêtu d’un semblant de rayonnement, comme les hébreux nostalgiques des viandes grasses dont ils se gavaient à volonté au temps de la captivité en Egypte.

Toutefois, il y a du sens dans le regret de nos vieillards. On peut y décrypter le sentiment de déception d’avoir été trompés par leurs propres enfants qui leur ont promis une vie meilleure lorsqu’ils prendraient les commandes de l’Afrique. Bref, tergiverser là-dessus à l’infini ne sert à rien, reste que les indépendances africaines sont bien là : il y a une République de Côte d’Ivoire, une République du Sénégal, une République Démocratique du Congo, une République du Mali, une République du Gabon, etc. Et beaucoup de ces républiques s’apprêtent à célébrer leurs 50 ans d’indépendance. C’est, peut-on dire, l’heure de vérité où chaque nation devra tenter de dresser un bilan. En ce qui me concerne et en tant que fils d’Afrique, j’y prends part à travers cette modeste réflexion, en pointant sans complaisance les paradoxes propres à l’Afrique et en scrutant l’horizon d’un avenir possible. Je propose un dépassement du discours postcolonial et j’invite l’Afrique à la maturité  ; c’est-à-dire à s’interroger sur la place qu’elle doit occuper dans l’histoire humaine et à se définir une véritable orientation dans la complexité du monde actuel.
Introduction

« Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne sommes pas à la hauteur.
Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toute limite.
C’est notre propre lumière et non pas notre obscurité qui nous effraie le plus.
Nous nous posons la question « qui suis-je, moi ! pour être brillant, radieux, talentueux et merveilleux ?
En fait, qui êtes-vous pour ne pas l’être ? Vous restreindre, vivre petit, ne rend pas service au monde.
L’illumination n’est pas de vous rétrécir pour vous éviter d’insécuriser les autres.
Elle ne se trouve pas non plus chez quelques élus.
Elle est en chacun de nous.
(…) En laissant briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même.
En nous libérant de notre propre peur, notre présence libère automatiquement les autres ». (Nelson Mandela) 1
Etait-il nécessaire de consacrer une énième réflexion à la crise africaine, quand on sait l’abondance des publications dans ce domaine ? Je réponds par l’affirmative, car la question demeure d’actualité ; elle appelle des approches multiples et, par devoir, il ne sera jamais assez d’y consacrer des recherches. Ma démarche s’inscrit autant dans la continuité que dans la rupture par rapport aux respectables élaborations qui ont précédé celle-ci. Au-delà de la quête rationnelle qui motive cette recherche, je me sens affectivement saisi par la question de la crise africaine du fait du lien culturel qui m’attache à ce continent. Suzanne Mollo-Bouvier ne disait-elle pas que « toute recherche a une histoire enracinée dans l’histoire de son auteur » ? 2
Peut-être trouvera-t-on mon propos acerbe vis-à-vis de l’Afrique. Mon amour pour ce continent est inconditionnel, mais la vérité requiert un courage qui transcende les émotions.

Il semblait relever d’une démarche scientifique honorable d’analyser la crise africaine selon une double causalité endogène et exogène : « Bien sûr, la responsabilité des malheurs du continent ne peut être attribu

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