L Unesco sans peine
352 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

L'Unesco sans peine , livre ebook

-

352 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Témoignage authentique de la vie d'un fonctionnaire international: comment entrer à l'Unesco ? Comment faire carrière ? Quelle est la nature du travail ? Quel est le rôle de la politique ? Quel est le rôle des délégués des pays membres ? Comment fonctionnent le Conseil exécutif et la Conférence générale ? Mais aussi, les portraits des Directeurs généraux, les querelles syndicales et les batailles juridiques... Un guide sûr, sincère, bien informé. Une mine de renseignements et d'anecdotes. Un ton enjoué et ironique, pour décrire les jeux du pouvoir et de la politique internationale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2005
Nombre de lectures 123
EAN13 9782336252353
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747591768
EAN 9782747591768
L'Unesco sans peine

Yves Courrier
Illustrations : Carlos Torres Marcos
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace AVIS AU LECTEUR LEÇON PREMIERE - DE L’UNESCO ET DE LA FONCTION PUBLIQUE INTERNATIONALE LEÇON DEUXIEME - DU RECRUTEMENT LEÇON TROISIEME - DU PROGRAMME LEÇON QUATRIEME - DES SERVICES SECTORIELS LEÇON CINQUIEME - DE LA VIE SOCIALE LEÇON SIXIEME - DES SERVICES CENTRAUX LEÇON SEPTIEME - DE LA DECENTRALISATION LEÇON HUITIEME - DES SALAIRES ET DE LA PROTECTION SOCIALE LEÇON NEUVIEME - DE LA HIERARCHIE ET DE LA CARRIERE LEÇON DIXIEME - DES DROITS ET DES DEVOIRS DES UNESQUIENS LEÇON ONZIEME - DU DIRECTEUR GENERAL LEÇON DOUZIEME - DU CONSEIL EXECUTIF LEÇON TREIZIEME - DE LA CONFERENCE GENERALE LEÇON QUATORZIEME - DES ETATS MEMBRES LEÇON QUINZIEME - 2045
AVIS AU LECTEUR
Dans les siècles passés, l’élite des nations occidentales avait le choix entre le rouge et le noir, entre l’armée et l’église. La civilisation chinoise a inventé les mandarins et l’empire ottoman les intrigues du sérail. Les Grecs ont développé la rhétorique pour tirer profit des mécanismes de la démocratie et les Romains sont devenus les spécialistes du droit pour prouver n’importe quoi et son contraire. La plus vieille civilisation impériale a divinisé le détenteur de l’autorité suprême, Pharaon, astuce reprise par tant d’empires du Levant au Couchant, en passant par le Milieu. Et la nomenklatura a remplacé la liste civile des souverains.
Le XX e siècle, lui, est le témoin de la création des organisations internationales. Des Nations Unies à l’Union européenne, de la Banque mondiale à la Cour internationale de justice, le nombre de ces institutions ne cesse d’augmenter. La naissance toute récente de l’Organisation mondiale du commerce montre que la faim du monde pour ces nourritures - il faudrait dire ces gâteaux - n’est pas prête d’être assouvie. Car ces agences sont un lieu privilégié pour les élites des nations. Toute personne de bonne famille, tout fils de ministre, toute fille de diplomate, tout légitime héritier de député et tout rejeton de haut fonctionnaire cherche à entrer dans ce prestigieux corps nanti de privilèges immenses : quelques bouteilles de whisky en ration annuelle ou le droit d’échapper aux amendes de stationnement.
Il serait inconvenant qu’un ancien Premier ministre africain ne soit pas sur le même pied que la fille du Directeur général d’une de ces organisations. La démocratie est le fondement des institutions internationales, et il est essentiel de préserver l’égalité des chances. L’UNESCD sans peine est ainsi dédié au vaste public des candidats à la fonction publique internationale, des surnuméraires, des titulaires et des retraités. Il permettra aux uns de faire leur petit bout de chemin dans la nomenklatura internationale et aux autres de se rappeler quelques bons souvenirs. Les quelque 150.000 fonctionnaires internationaux en activité pourront peut-être tirer profit des conseils prodigués dans les pages qui suivent, car pour progresser dans les dédales du système, il n’est pas inutile d’avoir recours à la sagesse des anciens. Même si on a laissé à l’entrée ses principes de morale, l’imagination des candidats au sommet de la hiérarchie doit se nourrir de l’expérience des vieux routiers.
L’histoire des organisations internationales est certes bien courte comparée à celles d’institutions aussi anciennes que l’église, l’armée ou les administrations publiques des empires et des nations. C’est pourquoi il leur manque le recul nécessaire à un examen de conscience lucide. Le bébé qui vient de naître ne peut pas regarder son nombril et il n’y a pas beaucoup de fonctionnaires internationaux qui sachent prendre un miroir pour rire d’eux-mêmes. A l’instar des auteurs de la Satyre Ménippée, un voyage sur la lune et l’aménagement d’une petite trappe pour observer la terre permettra de prendre du recul. L’empire romain a vu naître Juvénal et Horace et la cour du Roi Soleil La Bruyère, Molière et La Fontaine. En Chine, c’est Wou King Tseu qui s’est amusé des mandarins et du pouvoir administratif, suivi de Feng Menglong et Ling Mengchu. Plus récemment, Swift et Voltaire, puis Balzac, Courteline, Gogol, Perez Galdos, Dostoïevsky et Kafka ont fait rire ou pleurer leurs contemporains sur les institutions politiques, les administrations et les fonctionnaires. R. Peyrefitte et L. Durrell n’ont pas épargné le milieu si particulier des ambassades. Le monde contemporain commence tout juste à épingler la fonction publique internationale avec Belle du Seigneur, d’Albert Cohen, l’Homme à la colombe de Romain Gary et Corrigez-moi si je me trompe d’Olivier Todd. La bande dessinée n’est pas en manque, et toutes les chausse-trappes de l’environnement bureaucratique sont désormais connues de tous grâce à Blondie et Dilbert. Le talent de nos augustes prédécesseurs et contemporains est bien sûr inimitable mais rien n’empêche d’adopter le même point de vue sur un sujet nouveau. Les organisations internationales intergouvernementales offrent un champ d’investigation tout à fait inexploré : réunir un Béninois avec un Japonais pour étudier la civilisation inuit est quand même un défi pas ordinaire dont les antécédents sont restés très obscurs.
Ces innovations n’ont pas encore été examinées avec l’attention qu’elles méritaient ; elles ont surtout fait l’objet d’abondantes études spécialisées et ennuyeuses, mémoires, articles et thèses inabordables pour le commun des mortels. Une approche plus légère s’impose.
Jusqu’au XIX e siècle, les écrivains se mettaient sous la protection des puissants et leur dédicaçaient leur oeuvre. Fidèle à cette tradition de loyauté, l’auteur dédie son travail à l’actuel Directeur général de l’UNESCO, M. Matsuura, élu en 1999. Il ose espérer que celui-ci feuillettera les pages qui suivent et s’en amusera, même si son portrait l’irrite. La satire, même sévère, n’a jamais été incompatible avec la vérité et ceux qui critiquent une institution n’y sont pas moins attachés que ceux qui en profitent. Qui aime bien châtie bien et si possible, castigat ridendo mores. Au-delà des défauts et des insuffisances du système et des milliers de personnes qui y vivent, les organisations internationales méritent un peu moins de mépris et un peu plus de considération.
Yves Courrier
LEÇON PREMIERE
DE L’UNESCO ET DE LA FONCTION PUBLIQUE INTERNATIONALE
Bafouée par l’intervention américaine en Irak, impuissante au Rwanda comme en Yougoslavie et au Liban, l’Organisation des Nations Unies parvient pourtant à se maintenir dans l’actualité. L’UNESCO n’a pas cette chance et, même à Paris, beaucoup ignorent à quoi peut bien servir un engin pareil. Quelques nostalgiques se souviennent du sauvetage des monuments de Nubie et du fameux Courrier, la fenêtre ouverte sur le monde, publié à une époque lointaine et révolue en trente-cinq langues si on inclut le braille. Certains seront capables de dire que l’UNESCO s’occupe d’éducation, de science et de culture, mais le développement du sigle, United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization, n’est plus à la portée du premier venu. Comment une institution sise en plein coeur de Paris peut-elle exhiber un nom parfaitement imprononçable pour les autochtones ?
L’ignorance des institutions internationales s’accompagne de préjugés profondément enracinés : ces organisations sont complètement inefficaces alors que leurs employés ont des salaires de pachas. Il y a donc beaucoup de postulants pour un travail inutile mais grassement rémunéré. Sans qu’ils puissent l’exprimer de manière précise, tous ces respectables citoyens sont candidats à la fonction publique internationale. Ce guide a été écrit pour eux et la quinzaine de leçons qui le composent en feront un agent sinon idéal, du moins suffisamment désabusé pour ne pas recourir à la schizophrénie ou au suicide.
Le novice ignore la relation exacte entre l’ONU et l’UNESCO mais il n’est pas le seul. Il a vaguement entendu parler de l’OMS, qui a éradiqué la variole et promeut l’utilisation de préservatifs, de la FAO, qui n’empêche pas le désert de progresser au Sahel et de l’UNICEF, qui essaie de nourrir les petits enfants du monde entier en vendant des cartes de Noël. Qu’il

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents