La Chine au Congo-Brazzaville
314 pages
Français

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Description

La Chine a besoin des matières premières dont dispose l'Afrique, ce qui semble justifier la stratégie d'enracinement chinoise au Congo. Cette étude montre les constances de cet échange, comment la Chine maintient les Africains dans une dépendance grâce aux ancrages idéologique, monétaire et humanitaire, comment elle mène une gestion ethnocentrique en Afrique. Voici une réflexion sur l'échange asymétrique et sa dynamique dans le jeu de coopération économique entre les pays riches et les pays pauvres.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 34
EAN13 9782296488441
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA CHINE AU CONGO-BRAZZAVILLE
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa

Dernières parutions
Bouyo Kwin Jim NAREM, Microfinance et réduction de la pauvreté de la femme rurale en Afrique. Comprendre la dérive vers le monde urbain. Cas des mutuelles communautaires de croissance de Foréké-Dschang et de Fongo-Tongo (Ouest-Cameroun) , 2012.
Kanel ENGENDJA-NGOULOU, Le développement des industries culturelles au Gabon , 2012.
Francis NKEA NDZIGUE, La procédure pénale au Gabon , 2012.
Moussa BOUREIMA, L’économie agricole au Niger , 2012.
Yaya SY, Mémoires d’ancêtres , 2012.
Essé AMOUZOU, Mouammar Kadhafi et la réalisation de l’Union africaine , 2012.
Jean-Pierre LEHMANN, Prophètes-guérisseurs dans le sud de la Côte d’Ivoire , 2012.
Melchior MBONIMPA, Guérison et religion en Afrique , 2012.
Jean-Alexis MFOUTOU, La Langue de la politique au Congo-Brazzaville , 2012.
Alhassane CHERIF, Le sens de la maladie en Afrique et dans la migration. Diagnostic, pronostic, prise en charge , 2012.
Mahamadou MAÏGA, Les peuples malien et africains : 50 ans d’indépendance ou de dépendance ?, 2012.
Sylvain Tshikoji MBUMBA, Le pouvoir de la paix en Afrique en quête du développement , 2012.
Hygin Didace AMBOULOU, Traité congolais de procédure civile, commerciale, administrative, financière et des voies d’exécution , 2012.
Jean-Nazaire TAMA, Droit international et africain des droits de l’homme , 2012.
Khalifa Ababacar KANE, Droit portuaire en Afrique. Aspects juridiques de la gestion et de l’exploitation portuaires au Sénégal , 2012.
Ibrahim GUEYE, Les normes de bioéthique et l’Afrique , 2012.
Jean-Bruno MUKANYA KANINDA-MUANA, Les relations entre le Canada, le Québec et l’Afrique depuis 1960 , 2012.
Célestin NKOU NKOU, Manuel de gestion simplifiée , 2012.
Jean-Pierre MISSIE, Histoire et sociologie de la pauvreté en Afrique, Regards croisés sur un phénomène durable , 2012.
André MBATA MANGU, Barack Obama et les défis du changement global .
Leçons pour le monde, l’Afrique et la politique étrangère américaine , 2012.
Julien Bokilo

LA CHINE AU CONGO-BRAZZAVILLE

Stratégie de l’enracinement et conséquences sur le développement en Afrique
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96498-3
EAN : 9782296964983
Introduction générale

Pendant longtemps les raisons idéologiques justifient en grande partie la présence de la Chine en Afrique. La page des années 1960 est tournée. La Chine, après les indépendances, propose déjà des prêts à taux zéro aux pays africains, pour les maintenir sous son influence. Mais la tentative des Chinois d’exporter leur révolution sur le continent africain ne porte pas ses fruits, du fait des barrières culturelles et linguistiques. Malgré ces efforts, ces pays se détournent du socialisme pour s'orienter dans les années 1990 vers la démocratie, et cette période est considérée comme celle du déclin de la relation sino-africaine. Cependant, celle-ci connaît un nouvel essor à partir de 1995, après l’organisation par Pékin de la Conférence des ambassadeurs chinois en Afrique, et grâce aussi à l’ouverture de la Chine au monde, couronnée par son accession à l’Organisation mondiale du commerce en 2001 1 . Ce nouveau contexte se trouve renforcé par le fait que la République populaire de Chine devient, au début du XXIe siècle, la deuxième puissance économique du monde, avec un statut d’« atelier du Monde » attirant chaque année 50 milliards de dollars d’investissements étrangers 2 . Dans le même temps, elle bénéficie d’une réserve de main-d’œuvre bon marché 3 , unique au monde, et de réserves de change évaluées à 2 450 milliards de dollars d’actifs. Cette réserve est composée à 65 % de dollars, 25 % d’euros, 5 % de livres sterling et 3 % de yens 4 . Les faits semblent prouver que l’économie pragmatique prend le dessus sur l’idéologie maoïste. La Chine passe d’un système économique fondé sur l’autarcie et la planification centrale à un système de marché. Cette nouvelle donne est le résultat d’un changement structurel interne qui fait que l’empire du Milieu est considéré, aujourd’hui, comme un pays communiste à vocation capitaliste, dans lequel coexistent des milliardaires et des centaines de milliers de journaliers. Mais le Parti conserve sa légitimité dans ce bouleversement.
Aussi, pour faire fonctionner cette énorme machine économique, pour entretenir et stimuler une croissance démesurée, la République populaire de Chine a besoin d’énergies et de matières premières, dont l’Afrique regorge e. Ce continent détient de nombreuses mmatières premières comme le pétrole, le bois, la bauxite, l’or, l’aluminium, le cuivre, le fer, le platine, le coltan et le caoutchouc. Malgrgré ces richesses naturelle es, l’économie des pays africains reste fragile, car elle repose le plus us souvent sur une seule de ces ressources, le pétrole par exemple dans le cas du Congo-Brazzaville. A cette vulné nérabilité s’ajoute le fait que que les industries locales de transformation et le es règles de l’OMC rendent nt ce continent dépendant des pays industrialiisés. La coopération Chine ne-Afrique se développe, globalement, depui puis une vingtaine d’annéees, cependant il convient de préciser quque les conditions de cet tte coopération des pays africains avec la a Chine diffèrent selon les matières premières concernées : dans le tableau qui suit, nous constatonsons l’essor du pétrole et la fragilité du coton (qui touche le Mali, le Benin, le Burkina Faso et le Tchad).

Tableau N° 1: Le pétrole et le coton dans les importations chinoises d’Afrique (2004).

Sources : Base de données comtrade, CNUCED (2006).

Graphique N°1 : Le pétrole et le coton dans les importations chinoises d’Afrique (2004)

Sources : Base de données comtrade, CNUCED (2006).
Le rapport de la Chine à l’Afrique est plus complexe et diversifié selon les catégories économiques, les niveaux et la nature des ressources naturelles et le développement de chaque pays africain. Cette relation est désormais plus importante avec les pays pétroliers comme le Soudan, l’Angola, le Nigéria, l’Algérie, le Congo-Brazzaville et la Guinée Equatoriale, ainsi qu’avec les pays miniers comme le Congo-Kinshasa et l’Afrique du Sud. La Chine est aujourd’hui le premier partenaire commercial du continent. En outre, la demande chinoise tire le taux de croissance des pays africains vers le haut : il est de 1,6 % en 2009 (à cause de la crise) pour atteindre 4,3 % en 2010 5 . Nous comptons aujourd’hui cinquante trois pays africains en collaboration commerciale avec la Chine, bien que l’Afrique ne représente que 3 % des investissements directs étrangers chinois 6 . Voyons ce qu’il en est de l’implantation de la Chine sur l’ensemble du continent, en 2011.

Carte N° 1 : La stratégie africaine de la Chine en 2011

Source : Thomas Snégaroff (dir.), « 100 cartes pour comprendre le monde d’aujourd’hui », Atlas mondial, ellipses, 2011, p. 73(droits réservés).
Pour soutenir cette demande chinoise, Pékin exempte de droits de douane 95% des produits africains 7 . Cette forte demande fait aussi augmenter la valeur et le volume d’exportations des matières premières. Andréa Goldstein, Nicolas Pinaud et Helmut Reisen observent :

La forte demande d’énergie et de minerais par la Chine et l’Inde a poussé à la hausse les prix internationaux des matières premières, ainsi que le volume et la valeur des exportations africaines. La Chine notamment est devenue le partenaire principal de plusieurs pays africains : elle leur fournit des produits manufacturés bon marché et réduit leur dépendance à l’égard de leurs partenaires commerciaux traditionnels 8 .
Dans quelles circonstances la Chine parvient-elle à prendre pied sur le continent africain? La Chine arrive au moment du désinvestissement occidental en Afrique. Pour les partenaires traditionnels des Africains, le continent est à l’époque moins rentable que les zones comme l’Europe de l’Est ou l’Asie 9 . La présence de la France par exemple, recule dans de nombreux secteurs en Afrique, au bénéfice de la Chine. Serge Michel et Michel Beuret observent :
Toute l’Afrique bruit […], les groupes français se

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