La construction du conservatisme aux Etats-Unis
228 pages
Français

La construction du conservatisme aux Etats-Unis , livre ebook

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Description

Quelle est l'influence des réseaux "conservateurs" et "néoconservateurs" dans la politique américaine ? Pourquoi et comment sont-ils parvenus à y occuper une place prépondérante ? Malgré cette étiquette commune, ce conservatisme n'a jamais connu d'unité théorique. C'est plutôt une coalition de groupes disparates (traditionnalistes, libertariens, conservateurs religieux, néoconservateurs), promouvant des principes différents, voire contradictoires.

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Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 38
EAN13 9782296493698
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La construction du conservatisme moderne aux Etats-Unis
Pouvoirs comparés
Collection fondée et dirigée par Michel Bergès Professeur de Science politique
NATHALIEBLANC-NOËL(sous la direction de) La Baltique. Une nouvelle région en Europe
David CUMINet Jean-Paul JOUBERT Le Japon, puissance nucléaire ?
Dmitri George LAVROFF(sous la direction de) La République décentralisée
Michel Louis MARTIN(sous la direction de) Les Militaires et le recours à la force armée. Faucons, colombes ?
Constanze VILLAR Le Discours diplomatique
Gérard DUSSOUY Les Théories géopolitiques. Traité de Relations internationales (I) Les Théories de l’interétatique. Traité de Relations internationales (II) Les Théories de la mondialité. Traité de Relations internationales (III)
André YINDAYINDA(Préface de PIERREMANENT) L’Art d’ordonner le monde. Usages de Machiavel
DominiqueD’ANTIN DEVAILLAC L’Invention des Landes. L’État français et les territoires
Michel BERGÈS(sous la direction de) Penser les Relations internationales
Joseane Lucia SILVA « L’anthropophagisme » dans l’identité culturelle brésilienne
Arnaud MARTIN(sous la direction de) La Mémoire et le pardon. Les commissions de la vérité et de la réconciliation en Amérique latine
Hourya BENTHOUHAMI, Christophe MIQUEU(sous la direction de) Conflit et démocratie. Quel nouvel espace public ?
Bernard Sionneau La construction du conservatisme moderne aux Etats-Unis L’HARMATTAN
© L'HARM ATTAN, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96401-3 EAN : 9782296964013
SOMMAIRE
PRÉFACE PAR LECeaser, de l’Université de Virginie (USA)Pr. James . . .7, 13
PREMIÈRE PARTIE LA GENÈSE DU CONSERVATISME MODERNE
AUX ORIGINES MODERNES DE LA«VIEILLE DROITE» CONSERVATRICE AMÉRICAINE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18 « ANCIENNEDROITE»ISOLATIONNISTEVS.«NOUVELLEDROITE» INTERVENTIONNISTE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30 BARRYGOLDWATER ET LA CONQUÊTE CONSERVATRICE DUPARTI RÉPUBLICAIN. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44
DEUXIÈME PARTIE LES RÉSEAUX DE LA SECONDE«NOUVELLE DROITE»
CONTRE-CULTURE, NÉOCONSERVATISME ETNOUVELLEDROITE BIS. . . . . . . .74 L'APPUI DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE ANTI-KEYNÉSIENNE. . . . . . . . . . . . . . .89 LEMANIFESTE DELEWISF. POWELLJR.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .101 LES RÉSEAUX D'AFFAIRES FORGENT UN NOUVEAU "CONSENSUS ANTILIBÉRAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .111" .
TROISIÈMEPARTIE FONDATIONS ET BOÎTES À IDÉES DE LA«RÉVOLUTION CONSERVATRICE»
LESFONDATIONS DE LA GALAXIE CONSERVATRICE AMÉRICAINE. . . . . . . . . .123 The Lynde et Harry Bradley Foundation . . . . . . . . . . . . . . . . .124 Les fondations de la famille Koch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .126 Les fondations de la famille Olin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .128
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Les fondations de la famille Scaife . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .130 La fondation Adolph Coors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .132 La fondation Smith-Richardson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .134 LES«BOÎTES À IDÉES»DU CONSERVATISME AMÉRICAIN. . . . . . . . . .138 American Enterprise Institute (AEI). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .139 The Heritage Foundation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .144 The Hoover Institution on War, Revolution et Peace . . . . . . . .153 Cato Institute . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .158 The Center for Strategic et International Studies (CSIS) . . . . .164
QUATRIÈMEPARTIE LA FABRICATION DU«MYTHE» RONALDREAGAN
ACTIVISME,POPULISME,RELIGION ET LUTTE CONTRE LINFLATION:LES INGRÉDIENTS DUNE PREMIÈRE VICTOIRE CONSERVATRICE. . . . . . . . .173
UNE PRÉSIDENCE PRAGMATIQUE BIEN EN-DEÇÀ DES ATTENTES DE SES SOUTIENS CONSERVATEURS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .184
UNE ENTREPRISE DE BÉATIFICATION LAÏQUE EX-POST. . . . . . . . . . . .194
NOTES ET ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .202
Préface
par James Ceaser Professeur de Science politique à l’Université de Virginie (USA)
Traduction par Michel Dusclaud, Ingénieur d’étude au CNRS, Centre Roland Mousnier, UMR 8596
Quiconque veut comprendre les origines et le dévelop-pement du mouvement conservateur américain se doit de lire l’ouvrage de Bernard Sionneau intituléLa Construction du Conservatisme Moderne aux États-Unis. En seulement 231 pages, Sionneau livre, de façon remar-quable, un exposé très complet sur les courants intellectuels qui ont conduit à la création et à la transformation du mou-vement conservateur, tout en décrivant les efforts réalisés pour le doter d’une infrastructure organisationnelle impres-sionnante faite de fondations et dethink tanks. L’auteur explore tous ces thèmes sur une période couvrant la nais-sance du mouvement conservateur à partir d’une minorité marginalisée de personnalités à la fin de la seconde guerre mondiale, jusqu’à l’avènement d’une force politique qui devient majoritaire au sein de la nation américaine. Son étude se termine, de façon tout à fait pertinente, par un débat sur le rôle joué par Ronald Reagan, qui reste le per-sonnage le plus emblématique du mouvement conservateur après l’avoir conduit à sa première victoire électorale d’ampleur. L’ouvrage de Bernard Sionneau révèle l’une des facettes les plus importantes, bien que trop souvent mal comprise, du mouvement conservateur. Sous un label commun, le conservatisme américain n’a jamais connu d’unité théo-rique. Il a plutôt été une coalition d’éléments disparates
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générant des principes différents quand ils n’étaient pas ouvertement contradictoires. Deux facteurs expliquent la façon dont ces éléments ont pu se rassembler : un rejet commun de la Gauche américaine et la créativité de cer-tains intellectuels et activistes politiques pour forger une ligne commune. Malgré ces initiatives, les périodes d’unité réelle ont été brèves et les relations entre les différentes composantes du mouvement se sont révélées souvent chao-tiques. Les Conservateurs sont parfois apparus davantage soudés lorsqu’ils étaient dans l’opposition, combattant la Gauche, que lorsqu’ils tenaient les rênes du pouvoir. Bernard Sionneau identifie deux phases dans la construction d’une véritable coalition conservatrice : la première couvre les années 1950 et le début des années 1960. Connue sous la dénomination de« fusionnisme », elle s’efforce de réunir les deux principales composantes du conservatisme, à savoir : lelibertarianisme(ou libéralisme économique) exaltant le libre marché et le culte de l’indivi-dualisme avec letraditionalismetout entier tourné vers le primat de la communauté et la promotion des valeurs bibliques et de la vertu classique. Le« fusionnisme »par-vient à ses fins en jouant sur l’anticommunisme. Cette pos-ture conduit nombre de libertariens et de traditionnalistes à rompre avec le conservatisme à l’ancienne tourné, en outre, vers l’isolationnisme et la construction d’une« forteresse Amérique ». Le nouveau conservatisme s’affirme alors internationaliste, mais dans une déclinaison particulière qui met l’accent sur la nation américaine et ses alliances et n’accorde aucune confiance aux Nations unies. Traditionnalistes et libertariens se rassemblent, en outre, autour d’une opposition partagée à la croissance de l’État Providence qui, selon eux, menace non seulement l’écono-mie de marché, mais également les pouvoirs et les tradi-tions des communautés locales. Au cours de sa première phase d’existence, le conserva-tisme ne réunit qu’une minorité de supporters à l’intérieur du parti Républicain. Les Conservateurs affichent de pro-fondes réserves par rapport aux présidents Eisenhower et Nixon qui sont plus proches du centre-gauche du parti. Il existe, à cette époque, de violentes confrontations entre
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conservateurs pour savoir s’il faut rester dans le parti Républicain en s’efforçant de l’influencer de l’intérieur, ou s’il est préférable d’en sortir pour former un nouveau parti indépendant. La question est en partie tranchée en 1964 avec la nomination de Barry Goldwater comme le candidat conservateur choisi lors des primaires pour représenter le parti Républicain à l’élection présidentielle. Mais la défaite cuisante de ce dernier face à Lyndon Johnson est aussi un signal adressé aux conservateurs : le jour de leur triomphe national n’est pas encore venu. Il est temps d’opérer une retraite tactique. La deuxième phase du conservatisme moderne, dans le récit de Bernard Sionneau, se déroule au cours des années 1970. À cette époque, l’émergence de deux éléments constitue une véritable opportunité pour le renouveau et le renforcement du mouvement conservateur. L’un est le réveil d’électeurs qui basculent dans l’activisme religieux pour protester contre la sécularisation de la culture et la forte augmentation des avortements suite à une décision de la Cour Suprême des États-Unis (Roe v. Wadeen 1973). Cette vague de protestataires religieux fournit aux conser-vateurs une réserve significative de votants qui lui man-quait jusqu’alors. L’autre, est l’avènement du « néo-conservatisme ». Lesnéoconservateurssont un groupe d’intellectuels, tous démocrates à l’origine, qui éprouvent des désaccords profonds avec les orientations prises par leur formation politique d’origine. Pour certains d’entre eux, le problème principal est celui des pro-grammes se référant à laSociété »« Grande de Lyndon Johnson dont ils estiment que la plupart ont eu des effets aussi imprévisibles que désastreux; pour d’autres, c’est plu-tôt l’influence de laNouvelle Gauchequi propage un mélange de néo isolationnisme, d’antimilitarisme et même d’anti-américanisme. Ce faisant, malgré la décision de cer-tains de ces néoconservateurs de rester démocrates afin de remettre leur parti en phase avec ses fondements, nombre d’entre eux choisissent de couper le cordon pour soutenir le Républicain Ronald Reagan en 1980. Cette situation contri-bue par là même à transformer l’équilibre du pouvoir intel-lectuel aux États-Unis, certains de ses esprits les plus brillants rejoignant le mouvement conservateur. Le résultat de ces transformations est l’avènement d’un mouvement conservateur plus vaste que ce qui avait existé
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une décennie auparavant. Quatre groupes en forment l’os-sature : des traditionnalistes, des libertariens (ceux que les Européens appellent « libéraux » et qu’ils associent à l’ul-tralibéralisme économique), des conservateurs religieux et des néoconservateurs. Avec cette base élargie se pose assez rapidement le problème de la gestion d’une coalition dont l’hétérogénéité est encore plus importante qu’auparavant. Est-ce que cette nouvelle créature à quatre têtes va pouvoir générer une sensibilité commune? C’est ici l’une des contributions majeures de l’ouvrage de Bernard Sionneau que de n’avoir pas limité son propos à l’exposé des courants intellectuels du conservatisme amé-ricain. Son récit consacre en effet un chapitre entier à un autre épisode essentiel : la création d’une véritable infra-structure intellectuelle au service de la cause conservatrice. Lors de cette phase, philanthropes conservateurs issus du monde des affaires et intellectuels joignent leurs forces pour créer de nouvelles fondations etthink tanks. L’objectif est de se lancer dans la bataille des idées et devenir ainsi un contrepoids réel à l’establishment libéral (de gauche aux États-Unis) qui a jusqu’alors occupé le devant de la scène. Les nouvelles institutions mettent leurs ressources au ser-vice du financement de la recherche, attribuent crédits et bourses à des chercheurs et des étudiants et soutiennent les travaux d’experts dans la propagation de leurs idées et ana-lyses lors des grands débats de politiques publiques. Sans le développement de cet impressionnant édifice organisa-tionnel, il est vraisemblable que le mouvement conserva-teur ne serait jamais parvenu à consolider ses gains ni à étendre son influence. Même si la plupart des structures créées soutiennent telle ou telle forme de conservatisme, elles s’accordent, à certains moments, sur la nécessité de promouvoir la pollinisation des idées et la circulation des hommes au sein de leurs réseaux. Ronald Reagan reste le leader politique qui, en 1980, parvient à rassembler les quatre composantes d’un mouve-ment conservateur élargi. Sa victoire porte le conserva-tisme au cœur du parti Républicain et en fait l’idéologie ou le référentiel politique dominant dans le public américain, laminant les idées progressistes portées par les
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