La construction européenne
218 pages
Français

La construction européenne , livre ebook

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218 pages
Français

Description

Malgré ses cinquante ans passés, l'Union Européenne paraît encore incapable de faire émerger une véritable identité européenne autour d'un projet que partageraient ses 520 millions de citoyens. L'U.E. doit défendre ses valeurs, si elle ne veut pas se voir imposer d'autres conceptions de société. L'espoir de l'Europe réside aujourd'hui dans le coeur des citoyens à la recherche de véritables perspectives d'avenir. Il importe d'ouvrir de nouvelles pistes pour redonner à la société civile la parole dans cette arène européenne.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 18
EAN13 9782296497139
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA CONSTRUCTION EUROPEENNE Histoires et avenir d’une Europe des peuples
Questions Contemporaines Collection dirigée par B. Péquignot et D. Rolland Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective. Derniers ouvrages parus Matthieu GOSZTOLA,Le génocide face à l’image,2012. Marie-José RINALDI-LARRIBE,Peut-on encore rêver d’Europe ?, 2012. Nicole PÉRUISSET-FACHE,L’humanisme et l’espoir, 2012. Pierre GROU, Dominique MERTENS-SANTAMARIA, Katia RADJA, Patrick SCHEMBRI,Pour une nouvelle industrialisation des régions françaises, 2012. Jean-Marc ROYER,La science, creuset de l’inhumanité, 2012. Stéphane SCRIVE,L’Europe au temps des Neuf ou la fin des illusions, 2012. Marie SAIGET,L’ONU face aux violences sexuelles de son personnel, 2012. Vanessa FARGNOLI,Viol(s) comme arme de guerre,2012. Jean-Jacques LEDOS,Petite contribution à l’histoire de la radio, 2012. Jean-Jacques LEDOS,Petite contribution à l’histoire de la télévision, 2012. Julien DENIEUIL,Concentration éditoriale et bibliodiversité, 2011. Roland GUILLON,La Méditerranée à l’épreuve de la globalisation, 2012.Esther RESTALa société patriarcale face à la résistance des femmes, 2012.
Henri MALOSSE et Laure LIMOUSIN LA CONSTRUCTION EUROPEENNE Histoires et avenir d’une Europe des peuples
Des mêmes auteurs Il faut sauver le citoyen européen ! Un "plan C" pour rendre l'Europe aux citoyens, Bruno Vever, HenriMalosse, ed Broché, 2008 L'Europe de A à Z, Pascal Fontaine, Henri Malosse, ed Bruylant, 2006 Unifier la grande Europe, Bernard Huchet, Henri Malosse, ed Bruylant, 2001 Vers la grande Europe, Bernard Huchet, Henri Malosse, ed Bruylant, 1996 L'Europe à votre porte : guide des instruments financiers européens, Commission européenne: 1984, 1987,1990/CFCE, 1991Métiers du lobbying et des affaires publiques, Laure Limousin, ed Broché, 2007
© L’HARMATTAN, 2012 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96107-4 EAN : 9782296961074
L’Union européenne a fêté en 2008 son cinquantième anniversaire, sans qu’on puisse dire qu’elle ait atteint ni son âge de raison ni sa maturité tant elle semble encore hésitante, "mal dans sa peau" et de fait incomplète. Certes ce qu’elle a accompli depuis 1958 - et même 1951 en prenant comme référence, ce qui serait bien légitime, la création de la Communauté Economique du Charbon et de l’Acier - est impressionnant. Mais ses insuffisances sont si nombreuses que les ouvrages qui lui sont dédiés sont principalement écrits pour les dénoncer. Et sa plus grande lacune à ce jour est sans doute son incapacité à faire émerger une véritable identité européenne autour d’un projet qui serait partagé par ses 520 millions de citoyens. A la question "Quelle est votre vision de l’Europe de demain ?", combien de nos contemporains seraient capables de répondre ? Le plus grave est qu’aujourd’hui aucun leader politique de premier plan dans aucun des Etats membres ne se lance plus dans un tel exercice - comme l’ont pourtant fait avant eux Winston Churchill, Robert Schuman, Paul Henri Spaak, le général de Gaulle et plus récemment François Mitterrand ou Helmut Kohl. Pire, aucun leader européen ou représentant des institutions européennes elles-mêmes ne s’y risquerait tant le sujet est devenu incongru. LesStratégies de Lisbonne de 2000 ou laStratégie 2020de José Manuel Barroso se contentent ainsi simplement de dessiner un avenir idyllique pour des Européens virtuels - la société "verte" ayant remplacé celle de "la connaissance" - mais sans jamais toucher à la question centrale de l’avenir de la construction européenne. L’Union doit elle rester à jamais un rêve inachevé ? Est-il préférable qu’elle redevienne purement un instrument de coopération intergouvernementale ? Faut-il laisser les citoyens en dehors du projet européen avec le risque de s’enliser dans la bureaucratie et la langue de bois ? Peut-on encore aujourd’hui en 2012 croire au rêve des Pères Fondateurs d’une union d’Etats et de peuples ?
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A toutes ces questions, les Etats nations et ceux qui les représentent ont renoncé volontairement ou non à répondre car aujourd’hui la seule voie réaliste consisterait au renforcement de l’intégration européenne : l’Union ferait la force dans un contexte de crise économique et financière et de compétition internationale exacerbée. Or s’il s’agit d’une voie de réflexion logique, celle déjà apportée en son temps par Robert Schuman et Jean Monnet, elle heurte de plein front l’attachement de chefs d’Etat et de gouvernement à des prérogatives qui constituent une partie de leur raison d’être. Il est alors facile de caricaturer les fédéralistes en "doux rêveurs" ou même en "véritables ennemis" de l’Europe.
L’avenir de l’Union semble se jouer entre deux visions inconciliables entre lesquelles les Etats membres n’ont pas osé trancher officiellement. La première option est celle d’une zone de libre-échange sans limites géographiques, intégrée dans l’OTAN. C’est celle revendiquée par le Royaume-Uni qui a toujours refusé l’idée de son intégration dans un Etat fédéral qui lui devrait quant à lui renoncer à jouer un rôle majeur dans le monde, quitte à devoir s’aligner aveuglément sur la politique américaine comme cela fut le cas lors de la guerre en Irak. C’est aussi celle soutenue par l’attitude française, plus européenne en façade mais parfois peu éloignée de la vision britannique comme on l’a vu à l’époque du veto du général de Gaulle, ou plus récemment avec son refus obstiné de partager son siège au Conseil de sécurité des Nations unies avec d’autres pays européens. Troisième "grand" de l’Union européenne, et le plus puissant économiquement, l’Allemagne semble aujourd’hui hésiter entre une vision traditionnellement fédéraliste - mais qu’elle n’a pas réussi à faire partager à ses principaux partenaires - et le repli sur soi teinté de neutralisme. Son abstention lors du vote aux Nations unies de la résolution sur la Libye - se rangeant ainsi du côté de la Russie et de la Chine dans une neutralité bien inquiétante - a donné plus qu’un signal, un véritable avertissement : comment être neutre dans un conflit opposant un peuple à son tyran ? L’idée d’une union fédérale d’Etats nations représente le second avenir possible pour l’Union européenne. Dans cette vision, 8
l’Union européenne serait dotée des pouvoirs nécessaires pour mener une politique stratégique autonome et devenir un partenaire à part entière des Etats-Unis ou des pays émergents. On voit aujourd’hui, au travers de la gestion de la crise libyenne et des révolutions du "Printemps arabe", que l’Europe ne peut compter que sur elle-même si elle veut, tout en mettant en pratique ses valeurs et ses principes, être respectée par ses voisins. Dans un monde ultra concurrentiel où des géants comme la Chine ou l’Inde commencent à s’imposer, cette seconde vision a le mérite de permettre aux pays européens regroupés dans un ensemble harmonisé -a minima au niveau des normes sociales, environnementales et économiques - d’être audibles et en capacité de défendre leur modèle de société pour ne pas se voir imposer une autre conception de Société. Car il ne faut oublier qu’aujourd’hui le modèle démocratique est minoritaire dans le monde ! L’Union européenne ne peut se contenter d’être cette masse d’incertitudes ou cette "Europe magma" pour reprendre Christian Saint-Etienne alors que les autres pays sont sur de véritables politiques de structuration pour accélérer leur développement.
Alors que de brillants économistes ne se lassent pas de nous vanter le "modèle chinois", ne devons-nous pas plutôt être prudents face à cette nouvelle puissance dont les visées hégémoniques sur le monde sont affirmées ? Dont certains soulignent la stratégie économique guerrière contre le reste du monde, aidée en cela par une monnaie délibérément sous-évaluée et une main d’œuvre privée des droits sociaux élémentaires ! Et pourtant. Même si nul n’ose le dire, la première puissance économique mondiale est bien encore aujourd’hui l’Union européenne - avec plus de 16% du PIB mondial, devant les Etats-Unis (14%). En effet, qui se risquerait à additionner les valeurs ajoutées de l’Allemagne, de la France, de l’Italie, du Royaume-Uni et des autres Etats membres, tant est ancrée l’idée du chacun pour soi. Finalement, à quoi sert la construction européenne aujourd’hui? Il ne s’agit pas là d’un questionnement sans fond. Force est de constater, en effet, que le formidable mouvement lancé dans les années 50 qui a donné lieu à des 9
initiatives innovantes et ambitieuses, celles-là même qui ont permis d’aller toujours plus loin dans la construction de cet "objet politique non identifié", s’est quasiment éteint. L’Union européenne reste encore aujourd’hui un vaste projet inachevé. Toutes les plus belles stratégies se heurtent à la réalité que l’Union n’en est pas encore une réellement car le marché unique n’est toujours pas unique, la véritable liberté de circulation des citoyens n’est toujours pas effective et toujours morcelé, le potentiel humain, social et économique de l’Europe n’est toujours pas mis au service d’une ambition commune.
Pourtant nous pensons que le feu n’est pas encore totalement éteint. Il reste encore bien de la braise chaude qui n’attend qu’à être attisée pour que la flamme de l’Europe renaisse ! Or qui pourrait bien souffler sur les braises ?
Certains rêvent encore aujourd’hui d’une relance du moteur franco-allemand. Mais serait-ce vraiment suffisant ? Est-ce que les difficultés internes et le repli national de ces deux grands pays européens suffisent à expliquer la situation dans laquelle se retrouve la construction européenne ? D’autres, moins nombreux, placent leurs espoirs dans la fougue et l’enthousiasme des nouveaux pays membres comme la fière Pologne qui a entamé sa Présidence de l’Union en fanfare ! Les gouvernements, quels qu’ils soient, sont-ils à même de rallumer cette flamme ? Ne sont-ils pas aujourd’hui, même pour les plus européens d’entre eux, enfermés dans leurs contradictions, voulant à la fois plus d’Europe et le maintien de leurs prérogatives ?
Pourtant d’autres voies existent.
Ces dernières années, la participation des acteurs socio-économiques, initialement spontanée, s’est professionnalisée notamment sous l’influence de la culture anglo-saxonne. Elle a ainsi donné naissance à un nouveau marché, celui des professionnels de l’influence, qui a bouleversé toutes les règles de la représentation d’intérêts. Si se faire entendre des institutions européennes quel que soit l’intérêt représenté est 10
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