La démocratie de l ONU en Côte d Ivoire
190 pages
Français

La démocratie de l'ONU en Côte d'Ivoire , livre ebook

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190 pages
Français

Description

La démocratie de l'Onu ? Une démocratie de parti pris, une démocratie de la vérité temporaire, une démocratie de la désinformation, une démocratie du marché : on y vend la paix, on y achète la guerre, une démocratie policière : on arrête et on emprisonne le candidat non reconnu par la Communanuté internationale. La démocratie passe-t-elle l'ONU du simple "machin" de De Gaulle au bras armé de la Françafrique ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 87
EAN13 9782296479050
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56704-7 EAN : 9782296567047
La Démocratie de l’ONU en Côte d’Ivoire
Du même auteur Congo démocratieaux éditions l’Harmattan : ƇLes déboires de l’apprentissage: vol. 1, 1995 ƇLes références: vol. 2, 1995 ƇLa bataille de Brazzaville: vol. 3, 2000 ƇDevoir de mémoire: vol. 4, 2001 ƇLa République des savants et des généraux: vol. 5, 2003 ƇDu putsch au rideau de fer: vol. 6, 2006 ƇQuelle Afrique dans la mondialisation économique? Ligue, 1996 ƇMatalana, la colombe endiablée, L’harmattan, 2004 ƇVers une éradication du terrorisme universel? L’Harmattan, 2002 ƇTrois questions sur l’Afrique : lettre à Nicolas Sarkozy, ƇL’Harmattan, 2007 ƇLa flambeuse, Bénévent, 2006 ƇÀ cœur ouvert pour le Congo-Brazzaville, L’Harmattan, 2008 Les Noirs de l’Élyséeaux éditions l’Harmattan : ƇUn palais pas comme les autres: vol. 1, 2010 ƇDes présidents pas comme les autres: vol. 2, 2010
Calixte
Baniafouna
La Démocratie de l’ONU en Côte d’Ivoire
Du « machin » de De Gaulle au bras armé de la Françafrique
L’Harmattan
Collection IREA Collection dirigée par David Gakunzi
Fournir des cléspermettant de mieux comprendre l'Afrique, son histoire, ses réalités et mutations actuelles, ainsique sagéopolitique, voilà l'ambition de cette collection de l'IREA(Institut de recherche et d'études africaines). La collection - qui réunit aussi bien des essais, des monographiesque des textes littéraires issus des travaux et des débats animés par l'Institut - a pour vocation de faire connaître augrandpublic les travaux d'auteurs confirmés mais également ceux dejeunes talents encore méconnus. Les ouvrages de la collection sont rédigées dans une langue conviviale, vivante et accessible.
Dernièresparutions
Calixte Baniafouna,Ceque France veut Afrique veut : le cas de la Côte d’Ivoire, 2011. Calixte Baniafouna,La démocratie néocoloniale de la France, 2011. David Gakunzi,Libye : permis de tuer,2011. Roger Gballou,Côte d’Ivoire, le crépuscule d’une démocratie orpheline,2011.
ES CRITIQUES, NOMBREUX QUI JALONNENT les Lréalité, ne serait qu’un instrument au service des échecs des « soldats de la paix » pèsent directement sur l’institution « mondiale » qui, en plus puissants de ce monde. Et il ne manque pas d’arguments solides aux tenants de cette thèse. D’abord, les origines de l’ONU. De l’ancêtre Société des Nations (SDN) qu’elle fut à l’actuelle Organisation des Nations Unies (ONU) qu’elle est devenue l’ONU a été créée par des conceptions impériales sous la forte influence de l’empire colonial britannique. À l’origine, Smuts Alfred Zimmern considère surtout la SDN comme un moyen de préserver et d’étendre l’influence britannique dans le monde notamment en renforçant les liens entre Royaume-Uni et États-Unis. Ses conceptions des relations internationales sont conservatrices et colonialistes : les peuples « civilisés » auraient la responsabilité morale de gouverner les peuples « arriérés ». Il œuvre aux efforts de la SDN pour établir un réseau international d’intellectuels et d’éducateurs, et contribue en particulier à l’action de l’IICI (Institut international de coopération intellectuelle, ancêtre de l’UNESCO). Idéaliste, il estime que ces organisations internationales doivent contribuer à la paix mondiale en créant un esprit international par l’éducation plutôt que par le droit ou en agissant sur les institutions. Instrument au service des intérêts et de la politique des grandes puissances, la SDN devenue ONU l’est restée davantage et plus encore pour discipliner les nouvelles nations au fur et à mesure qu’elles deviennent indépendantes et intègrent l’institution mondiale. L’ONU reste donc une propriété stratégique, politique, économique, répréhensive et punitive des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Grande-Bretagne,
France, Russie, Chine) qui seuls en ont le droit de veto et se partagent les faveurs avec leurs alliés puissants non membres du Conseil. Du rôle protecteur des minorités établi par les fondateurs de la SDN en faveur de l’Europe de l’Est puis des juifs (M-Project) à celui du « maintien de la paix et de la sécurité internationale » motivé par les valeurs d’égalité, de justice, de Droits de l’Homme qui sont bafouées par le système colonial et néocolonial, l’ONU semble plus que jamais attachée à ses origines impériales. Ensuite, le choix des zones à sécuriser. Dans sa version officielle, l’ONU n’interviendrait que dans des situations où aucune des parties ne peut prétendre à la victoire. Les exemples fourmillent cependant des zones où la situation a été amplifiée par la présence de l’ONU et, Dieu seul sait, des conflits qui ont trainé en longueur alors qu’ils seraient vite circonscrits s’ils étaient laissés à la sagesse des Africains entre eux sous l’arbre à palabre. L’ONU intervient en réalité là où des intérêts d’une puissance occidentale sont censés s’exposer aux menaces du gouvernement local notamment lorsque cette puissance est dans l’incapacité de régler seule le conflit (crainte d’être traitée d’ingérence, de colonialisme, etc.). Le terrain est d’autant propice au gain que la puissance occidentale trouve toujours et forcément ses complices parmi les nationaux (chantage de la puissance à se désengager du pays, peur des dirigeants pas du tout ou non correctement élus d’être lâchés par la puissance souteneuse, etc.) qui eux revendiquent leurs intérêts souvent égoïstes et individuels au nom du bien pour tous. Enfin, la tendance à s’installer. Signe d’emprise, la puissance « commanditaire » est d’autant tentée de faire main basse sur les richesses du pays en conflit que la mission de l’ONU s’étale dans le temps. L’on sait par
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ailleurs que les missions de l’ONU sont souvent accompagnées des opérations dites « humanitaires » d’un côté, des embargos ou des sanctions de l’autre comme insuffisantes seraient déjà les souffrances de la population en guerre : « affamer pour nourrir » telle est la règle du jeu, une sacrée logique ! La puissance soutire ses intérêts à fond ; l’ONU épargne son personnel du chômage, un personnel dont le contrat de travail ne dure que le temps d’une mission. C’est en ayant tenu compte de toutes ces tristes réalités que l’ONU fait son entrée en Côte d’Ivoire avec à la clé le prétexte de faire la paix entre Ivoiriens en pleine déchirure. Seulement voilà : sur le terrain, l’ONU se laisse embarquer dans le jeu intéressé des puissances mondiales qui consiste à s’associer dans un camp pour isoler un autre au gré de leurs intérêts. En Côte d’Ivoire, la France peine depuis des années à « dégager » un président pas vraiment de son goût pour en placer un autre, plus docile. Et ce, dans le malin jeu de la démocratie. L’ONU quitte alors le terrain de la paix pour jouer sur celui de la démocratie. Donc ? Donc aux côtés de la France en tant que maître du jeu. Donc ? Donc dans le camp d’Alassane Ouattara en tant que candidat de la France. Alors, jouons ! « Démocratie ». Dans le langage politique d’hier, d’aujourd’hui comme de toujours, « démocratie » est un doux euphémisme pour dire en bon français « régime politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté ». Or, on oublie trop souvent : la politique africaine de la France a beau être ce qu’elle est, elle procure plus ou moins de souffrances au peuple africain en fonction du chef de l’État français en place à Paris. En politique africaine d’anciennes colonies françaises en effet, le chef de l’État français est un parfait acteur mitoyen, qui fait communiquer les divers
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segments de la société : chefs d’État africains, peuple africain, organisations internationales dont l’ONU. Quiconque se coupe de lui est condamné à l’échec. Or, depuis le temps de la crise ivoirienne, l’acteur mitoyen conservait à Laurent Gbagbo un chien de sa chienne. C’est cet acteur mitoyen qui aboyait tout au long du règlement de la crise, chacun avec son tempérament. Sous Chirac, les négociations se font dans l’art diplomatique, et l’ONU joue son rôle de pacification. Nicolas Sarkozy arrive après avoir gaspillé tous ses atouts dans l’euphorie de la victoire de 2007. Par un comportement arrogant et narcissique, autoritaire et capricieux ; par l’affichage de goûts de parvenu ; par un soutien massif, exhibitionniste aux forces de l’argent ; et surtout par des discours simplificateurs de l’existence même de l’homme africain… Il est définitivement déconsidéré aux yeux de la majorité des Africains. Il a épuisé prématurément ses droits de tirage sur la confiance due à un homme d’État. Mais, c’est à lui d’instaurer la démocratie en Côte d’Ivoire. Et c’est lui que l’ONU devra suivre. Et quand l’ONU suit, ce n’est plus une institution mondiale pour la paix, c’est un fougueux allié de Sarkozy pour la guerre. Quand un « élu des urnes » est investi au pouvoir par des chars de combat militaires, il devient fatalement prisonnier du chef de guerre. Nous y sommes. En Côte d’Ivoire, aujourd’hui, on voit les grenouilles sauter hors de la marre dans toutes les directions. C’est la sanction de l’échec de l’ONU : la « Communauté internationale » se demande tout bas si elle ne devrait pas se mettre en quête d’un nouveau « président de la Communauté internationale », rassembleur de tous les Ivoiriens sans exclusive. La guerre des grands contre les petits est donc loin d’être terminée !
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