La politique française au Moyen-Orient
182 pages
Français

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La politique française au Moyen-Orient , livre ebook

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Description

La conduite de la politique étrangère est un exercice d'une grande complexité sans doute davantage lorsqu'il s'agit d'une région aussi tourmentée que le Moyen-Orient. Ce numéro tente d'en explorer quelques aspects, avec les contributions d'Ignace Dalle, Bertrand Badie, Monique Chemillier-Gendreau, François Nicoullaud, Didier Billion, Hicham Mourad, Agnès Levallois, et des entretiens avec Bassma Kodmani et l'Amiral Guillaud.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2016
Nombre de lectures 15
EAN13 9782140005510
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
CONFLUENCES Méditerranée


REVUE TRIMESTRIELLE





96

Hiver 2015-2016














E DITIONS L’H ARMATTAN
CONFLUENCES Méditerranée est une revue trimestrielle dont l’ambition est d’aborder les grandes questions politiques et culturelles qui concernent les peuples et les sociétés du bassin méditerranéen. Sans aucun parti pris idéologique, elle privilégie avant tout le débat entre les acteurs, les témoins et les décideurs, aussi différents soient-ils.
Les membres du comité de rédaction ont choisi cette orientation parce qu’ils sont convaincus que le dialogue est une philosophie de l’action politique. Ni l’ampleur des divergences, ni la gravité des oppositions ne doivent empêcher que soient patiemment recherchées les possibilités de confluences.
Cet attachement au dialogue et à la confrontation des idées vient de la conviction que seul le dialogue peut permettre de construire durablement de nouvelles formes de configurations politiques, à la fois équilibrées et fécondes.
La création de cette revue à vocation internationale apparaît comme une contribution à l’ouverture d’un indispensable espace de confrontations des analyses et des opinions sur les problèmes qui façonneront l’avenir de cette région.


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Confluences Méditerranée – 50, rue Descartes – 75005 Paris
Copyright
Sommaire
Couverture
4 e de couverture
Titre
Copyright
Dossier

Jean-Paul Chagnollaud Une politique à l’épreuve de ses contradictions
Ignace Dalle Les relations entre la France et le monde arabe
Bertrand Badie L’intervention entre espoirs et échecs
Monique Chemillier-Gendreau La France doit-elle agir seule ?
François Nicoullaud La France et la négociation avec l’Iran
Yves Aubin de la Messuzière Pour l’Europe et la France, le conflit israélo-palestinien est devenu secondaire
Didier Billion France - Turquie : entre tensions et normalisations…
Hicham Mourad France-Egypte : les raisons d’un réchauffement
Agnès Levallois Paris et Riyad : un « partenariat de référence » ?
Entretien avec Bassma Kodmani La France et la tragédie syrienne
Entretien avec l’Amiral Guillaud Les interventions de la France dans les conflits en Méditerranée et au Moyen-Orient
Variations

Aurélie Daher L’intervention de la Résistance islamique en Syrie : causes, formes et répercussions en termes de mobilisation
Alia Aoun La situation de la Palestine devant la Cour pénale internationale : un recours imminent ?
Notes de lecture
Dossier

La politique française au Moyen-Orient
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud
Jean-Paul Chagnollaud

Une politique à l’épreuve de ses contradictions
L a conduite de la politique étrangère est un exercice d’une grande complexité sans doute davantage encore lorsqu’il s’agit d’une région aussi tourmentée que le Moyen-Orient aujourd’hui. Pour l’appréhender il faut analyser une multiplicité d’éléments qui interagissent les uns avec les autres.
D’abord les centres de décision. Sous la V e république tout paraît simple puisque tout doit remonter au chef de l’Etat qui, en dernière instance, décide. En réalité, ce serait sous-estimer le poids des autres institutions impliquées dans l’élaboration de la politique étrangère : le Quai d’Orsay, le ministère de la Défense et même, pour certains dossiers, celui de l’Intérieur, sans oublier Matignon. Au sein de ces institutions comme à l’Elysée, il faut alors tenir compte des affinités politiques et idéologiques entre les hauts fonctionnaires qui tiennent les postes clés et veulent être en situation d’infléchir les décisions majeures. Il y a donc en permanence des jeux d’influence souvent déterminants et toujours soumis à de multiples formes de pressions extérieures. La position française à l’égard de l’Iran pendant plusieurs années, au moins jusqu’à la signature de l’acccord sur le nucléaire en juillet 2015, s’explique en partie par ces réseaux d’influence idéologiquement hostiles à Téhéran. Le Livre blanc de la Défense de 2013 en est une des manifestations les plus marquantes puisque le texte censé penser la politique française de défense des cinq années à venir présente ce pays comme « une menace » sans la moindre nuance et sans tenir compte des rapports de l’AIEA.
Ces jeux d’influence jouent aussi un rôle majeur pour des décisions ponctuelles. Cela s’est manifesté, par exemple, au moment du vote à l’Assemblée générale des Nations unies le 29 novembre 2012 sur l’acceptation ou non de la Palestine comme Etat observateur. Trois semaines avant, personne ne pouvait dire si la Fance voterait pour ou s’abstiendrait au point que le Quai d’Orsay essayait alors d’inventer des scénarios alternatifs pour expliquer aux Palestiniens que ce n’était pas le bon moment. Et finalement la décision est tombée : la France vote oui. Ces contradictions et ces hésitations ne sont pas surprenantes car elles sont inhérentes à toute organisation mais elles montrent aussi qu’il n’existe pas vraiment, au sommet de l’Etat, une vision claire de ce que devrait être la politique de la France au Moyen-Orient, en l’occurence ici à l’égard du conflit israélo-palestinien, au-delà de la répétition classique et creuse d’un soutien au processus de paix pourtant mort depuis bien longtemps…
Les relations entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense avec le président constituent aussi un facteur essentiel de la conduite de la politique étrangère. En privé, les diplomates du Quai savent dire en quelques phrases courtes et incisives s’ils ont vraiment ou non un ministre digne de ce nom. Avec Laurent Fabius et avant lui Alain Juppé, la réponse était affirmative. Ces personnalités politiques, tous deux anciens Premier ministre, ont su s’imposer sur tous les plans y compris vis-à-vis du président… Ces dernières années, le poids du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s’est fait aussi sentir à la fois en raison des ses affinités personnelles anciennes avec François Hollande et des situations d’urgence auxquelles la France a été et continue d’être confrontée en Afrique et au Moyen-Orient. C’est sans doute en partie pour ces raisons que la politique française dans cette région semble être portée par deux personnages l’un, le ministre des Affaires étrangères, sur l’Iran, la Syrie et Israël/Palestine et l’autre, le ministre de la Défense, sur l’Egypte, l’Arabie saoudite et les pays du Golfe… Sans que l’on puisse discerner une vraie cohérence globale sans doute parce qu’elle n’existe pas.
Autre dimension cruciale : la capacité d’agir vraiment sur le cours des choses. La France reste une puissance avec laquelle il faut compter même si ses difficultés économiques structurelles limitent ses capacités d’action. Elle dispose de l’arme nucléaire, d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et d’une armée capable de se projeter sur des fronts extérieurs. Mais si elle demeure un acteur majeur des relations internationales, surtout dans des régions comme le Moyen-Orient où son influence

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