La stratégie nord-américaine après le 11-Septembre
167 pages
Français

La stratégie nord-américaine après le 11-Septembre , livre ebook

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167 pages
Français

Description

"Hyperpuissance" sans rivale ni ennemi déclaré au sortir de la Guerre froide, les Etats-Unis ont lancé, depuis les attentats du 11 septembre 2001, une "guerre contre le terrorisme". Celle-ci semble avoir profondément modifié deux grands aspects de la stratégie nord-américaine : la stratégie militaire d'abord et la doctrine des opérations de paix ensuite. Mais, au-delà des discours officiels arguant d'une nouvelle stratégie, ne puise-t-elle pas au fond ces racines dans les stratégies apparues dès la fin de la Guerre froide ?

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Date de parution 01 mai 2005
Nombre de lectures 187
EAN13 9782296398047
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SOMMAIRE Avant-propos de Denis Rolland......................................................... 7Préface de Noëlle Quénivet.............................................................. 11Introduction....................................................................................... 17Première PartieLE RÉVEIL DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE AMÉRICAINEAPRÈS LE 11-SEPTEMBRE.................................................................................. 23Chapitre 1-Les tensions internes à l’administration Bush ............ 27Chapitre 2-La réorganisation de l’appareil d’État américain ....... 35Deuxième PartieREPENSER LA STRATÉGIE MILITAIRE.............................................. 43Chapitre 1-La conscience de menaces multiformes sur la sécurité nationale américaine avant le 11-Septembre ................................... 47Chapitre 2-La nécessité d'une révision de la stratégie militaire après le 11-Septembre ....................................................................... 71Troisième PartieRECONSIDÉRER LES OPÉRATIONS«AUTRES QUE LA GUERRE» ... 89Chapitre 1-Nation buildingetfailed states:la tentative de reconstruction politique interne d’États défaillants ......................... 95Chapitre 2-Les États-Unis et les opérations de paix avant le 11-Septembre : de la réticence à l’aversion......................................... 103Chapitre 3-Les États-Unis et les opérations de paix après le 11-Septembre : la nécessité d’une révision de la doctrine américaine .......................................................................................................... 117Conclusion....................................................................................... 135
Liste des sigles et acronymes utilisés AANArmy After NextABMAnti Ballistic Missiles AEIAmerican Enterprise InstituteAIEA– Agence Internationale de l’Énergie Atomique INFIntermediate Range Nuclear ForcesISAFInternational Security Assistance ForceNMDNational Missile DefenseORHAOffice for Reconstruction and Humanitarian AssistancePGMPrecision Guided MunitionsPNACProject for a New American CenturyQDRQuadriennal Defense ReviewRMARevolution in Military Affairs SALT(I & II) –Strategic Arms Limitation TalksSDIStrategic Defense InitiativeSTART(I, II & III) –Strategic Arms Reduction TalksTMDTheater Missile DefenseTNP– Traité de Non Prolifération UNAMAUnited Nations Assistance Mission in AfghanistanUNITAFUnited Task ForceUNOSOM(I & II) –United Nations Operation in Somalia
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AVANT-PROPOS e 11-Septembre a-t-il changé la face du globe, en simpliLfication, la réponse par l’affirmative a été répétée en France modifiant radicalement la stratégie nord-américaine ? Dans un contexte qui conduit volontiers à la trop de fois pour qu’un esprit jeune, intelligent et curieux n’ait pas envie d’y regarder de plus près. En Europe, d’innombrables titres d’articles ou d’ouvrages, telLe jour où le monde a basculé, 11 septembre 2001,souvent bénis par une icône politico-littéraire (ici l’un des grands romanciers de la 1 Guerre froide, John Le Carré ) et consacrés par la grâce d’éditeurs soucieux de faire, avec un coup éditorial, des espèces sonnantes et trébuchantes, ont asséné l’interprétation déterminante selon laquelle il n’y avait évidemment pas de doute et qu’il n’était donc pas nécessaire d’y revenir : le 11-Septembre a tout changé. Contestant radicalement l’origine des événements, une autre interprétation mène paradoxalement à une conclusion similaire. On se souvient de la proposition (au résultat commercial redoutablement efficace) selon laquelle le 11-Septembre serait le 2 produit d’une « conspiration » nord-américaine : une hypothèse 3 fort bien enracinée en France (et relayée par Internet) dans le terreau fertile et complexe d’un anti-américanisme séculaire prompt à jeter l’opprobre sur les dirigeants des États-Unis : un pays parfois 4 considéré , par les Européens et surtout les Français si sûrs de leur
1. Équipe de reporters deDer SpiegelUn récit poignant et des visions, Ramsay, 2002 « bouleversantes ». 2. Thierry Meyssan,11 septembre 2001, L'Effroyable imposture (Carnot, 2002) puis, en réponse à la réfutation cinglante du premier (par Guillaume Dasquié, Jean Guisnel, L'Effroyable mensonge : thèse et foutaises sur les attentats du 11 septembre, La Découverte, 2002), lePentagate(Carnot 2003).3. À l’interrogation « 11-septembre », le premier site proposé par Yahoo.fr en fait l’apologie sans détour (www.reseauvoltaire.net) ; le deuxième n’exclut pas l’hypothèse (www.onze-septembre.com, consultés le 18-12-2004). 4. Par une vulgate américanophobe d’horizons politiques variés.
grande culture, encore comme « matérialiste » et « sans (vraie) culture », trop puissant pour ne pas être foncièrement dangereux et systématiquement suspect. Mais, du point de vue stratégique, cette hypothèse (de facture médiatique très classique et à la rationalité surtout financière) conduit à un constat déjà fait : celui d’une évolution stratégique radicale. Rappelons en quelques lignes l’enchaînement d’événements parfois estompés dans le brouillard médiatico-mémoriel provoqué par l’écroulement des tours emblématiques de New York… Le 9 septembre 2001, le commandant afghan Ahmad Shah Massoud est assassiné par deux faux journalistes ; le Pakistan, les Talibans afghans et Oussama Ben Laden sont alors collectivement dénoncés comme commanditaires. Deux jours plus tard, le 11 septembre, plusieurs avions civils nord-américains sont détournés et certains lancés contre les tours jumelles duWorld Trade Centeret le Pentagone. Les événements s’enchaînent ensuite très vite. Le 13 septembre 2001, Georges W. Bush désigne Oussama Ben Laden comme le commanditaire des attentats et promet de « mener le monde à la victoire » contre l’organisation islamiste Al-Qaïda. Puis le Sénat nord-américain autorise le Président George W. Bush à « recourir à la force », vote des crédits spéciaux tandis que l’état d’urgence est déclaré et que 50 000 réservistes sont rappelés. Sept pays sont bientôt qualifiés par le département d’Etat américain d’« Etats voyous » (Rogue States) pour leur soutien prétendu au terrorisme international (Iran, Irak, Syrie, Libye, Soudan, Cuba et Corée du Nord). George W. Bush qualifie de « croisade » la guerre qu’il veut mener contre le terrorisme et les pays qui le soutiennent… Et les actes suivent. Moins d’un mois après les attentats, de premières frappes aériennes américaines et britanniques marquent, le 7 octobre 2001, le début de l’opération « Liberté immuable » en Afghanistan. Un an et demi plus tard, le 20 mars 2003, une salve de missiles de croisière sur Bagdad ouvre l’opération « Liberté de l’Irak »… Du 11 septembre 2001 à la formation du nouveau gouvernement du second mandat de George W. Bush, la doctrine stratégique états-unienne a-t-elle alors radicalement évolué ? C’est à cette question que répond cet ouvrage. Analysant des sources officielles (discours
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sur l’état de l’Union,National Security Strategy et rapports d’experts), l’auteur parvient à une triple conclusion : s’il y a bien eurenouvellement limitéde la stratégie militaire, passée du défensif à l’offensif (la guerre commencée en Irak en 2003 est bien dans ce registre), les bases doctrinales ne sont pas profondément différentes ; en matière d’« opérations de paix », il y aurait eu au contraire pratiquement un «retour en arrière», avec des erreurs similaires commises avant et après le 11-Septembre ; par contre, il y a eu mise encohérence globaleL’administration Bush a: « présenté après le 11-Septembre une grille de lecture complète des relations internationales, apportant quelques changements de grande ampleur, comme il n’en avait plus été fait depuis la présidence Truman au début de la Guerre froide ». On en comprendra bien plus long en lisant ce livre passionnant. Lorsqu’Emmanuel Mourlon-Druol vint me proposer de diriger à l’Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg sa recherche, je m’étais interrogé sur la légitimité de l’encadrement par un historien de ce type d’étude : les seuls éléments sérieux de réponse sont liés aux qualités de l’auteur et à l’efficacité primordiale de la co-direction spécialisée de Noëlle Quénivet. Inversons alors les rôles : je leur suis reconnaissant de m’avoir associé à cette très précise et fructueuse réflexion. Sur un sujet aussi brûlant, le lecteur pourra ne pas nécessairement partager certains termes ou détails. Mais qu’il fasse – comme moi – son miel de cette analyse incisive ! Denis Rolland Institut Universitaire de France IEP, Université Robert Schuman, Strasbourg Centre d’histoire, FNSP
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