Le défi Haïtien
248 pages
Français

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Le défi Haïtien , livre ebook

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Description

Depuis 25 ans Haïti tente de bâtir une société moderne et démocratique. Le défi est énorme tant le pays concentre de problèmes. Le phénomène majeur de ces vingt dernières années est l'irruption des masses paysannes et urbaines sur la scène politique. Ces neuf contributions explorent l'économie, la diaspora en passant par le rôle des élites, l'espace public, le leadership, l'application du droit, la réforme agraire, et la multiplication des bidonvilles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 55
EAN13 9782296478121
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE DÉFI HAÏTIEN
Horizons Amériques latines
Collection dirigée par Denis Rolland et Joëlle Chassin

La collection Horizons Amériques latines publie des synthèses thématiques sur l’espace s’étendant du Mexique à la Terre de feu. Les meilleurs spécialistes mettent à la disposition d’un large public des connaissances jusqu’alors souvent réduites, sur ce sous-continent, à quelques stéréotypes.

Dernières parutions
Nicolas PINET, Projets politiques et luttes sociales , 2011.
Manuel PENA MUNOZ, Valparaíso. Chroniques d’un port mythique , 2009.
R. CONTRERAS OSORIO, Les limites du libéralisme latino-américain , 2009.
J. MUÑOZ, Géopolitique de la frontière États-Unis – Mexique , 2009.
A. BERTAGNINI, J. FORTEZA, D. LÓPEZ, F. PEÑA, F. PINOT de VILLECHENON, C. QUENAN, J. WALTER, L’Argentine, terre d’investissement ? , 2008.
HOWLET-MARTIN Patrick, Le Brésil du Nord-Est. Richesses culturelles et disparités sociales , 2008.
CHASSIN J. et ROLLAND D. (coord.), Pour comprendre la Bolivie d’Evo Morales , 2007.
VIGNAL Robert, Lexique amoureux de São Paulo , 2007.
DĺAS Esther, L’esprit de Buenos Aires. Une ville et ses démons , Traduction de Laure et Philippe Pigallet, 2007.
TREUILLER-SCHLACHTER Xavier, David Alfaro Siqueiros, 2006.
DURAND A. et PINET N. (éditeurs), L’Amérique latine en mouvement. Situations et enjeux , 2006.
GAY-SYLVESTRE D., Être femme à Cuba : des premières militantes féministes aux militantes révolutionnaires , 2006.
LAPOINTE M., Histoire du Yucatán. XIX e – XX e s ., 2006.
DURAND A. et PINET N. (éditeurs), L’Amérique en perspective. Chroniques et Analyses , 2005.
CHASSIN J. et ROLLAND D. (coord.), Pour comprendre le Brésil de Lula , 2004.
DURAND A., éditeur et PINET N. (éditeurs), Amériques latines. Chroniques 2004 , 2004.
KONDER COMPARATO Bruno, L’action politique des Sans-Terre au Brésil , 2004.
TEITELBOIM Volodia, Gabriela Mistral , 2003.
SALLERON D., Tingo Maria au Pérou. Comment j’ai failli devenir péruvien ! , 2003.
ROLLAND D. et CHASSIN J. (dir.), Pour comprendre la crise argentine , 2003.
COMBLIN J., Où en est la théologie de la libération , 2003.
Sous la direction de
Carlo A. Célius


LE DÉFI HAÏTIEN
Économie, dynamique sociopolitique et migration


Préface de Robert Fattori Jr.
Du même auteur

Langage plastique et énonciation identitaire. L’invention de l’art haïtien, Québec, Les Presses de l’Université Laval, collection « Intercultures », 2007.

(dir.) Création plastique, traites et esclavages, Cahiers des anneaux de la mémoire, Nantes, n° 12, 2009.

(dir.) Haïti : face au passé / Haiti : Confronting the Past, Ethnologies, Québec, vol. 28, n° 1, 2006.

(dir.) Situations créoles. Pratiques et représentations, Québec, Éditions Nota Bene, collection « Société », 2006.

(dir.) Haïti et l’anthropologie, Gradhiva, Musée du quai Branly, Paris, nouvelle série, n° 1 (double numéro), 2005.


Illustration de couverture :
Élodie Barthélemy, Terre glissée,
2004 racine de chêne, gants.
Photo de Manuel Choquet.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56868-6
EAN : 9782296568686

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
P RÉFACE
Robert F ATTON Jr.
University of Virginia


Le défi haïtien propose une analyse très fouillée de l’actuelle et difficile situation d’Haïti. Il indique de manière convaincante que les profonds problèmes systémiques du pays sont bien antérieurs au séisme dévastateur du 12 janvier 2010. Le séisme a de toute évidence aggravé la crise haïtienne, mais il n’est pas la cause des conditions désastreuses dans lesquelles est plongé le pays sur le plan économique, social et écologique. Les auteurs de cet ouvrage soutiennent de manière percutante que ces conditions résultent d’une série de dynamiques dysfonctionnelles internes. À contre courant des travaux récents qui incriminent les forces impériales étrangères, ce livre met l’accent sur la centralité des acteurs nationaux, celle de leurs choix et de leur culture dans le démantèlement de l’État et la déstructuration de la nation. Cependant, il ne faut pas en conclure que Le défi haïtien fait abstraction du travail négatif des grandes puissances et des institutions financières internationales ; il cherche plutôt à souligner que ce travail a été facilité par l’échec et les propres insuffisances des institutions et des élites d’Haïti.
L’échec est généralisé. Il englobe pratiquement chaque secteur de la société. D’abord, l’économie s’est désintégrée, même si l’Haïtien moyen a démontré une capacité étonnante à trouver des moyens de survie dans un environnement de pauvreté absolue. Le défi haïtien soutient que cette désintégration est symptomatique de l’absence d’un projet national de développement qui, à son tour, reflète les normes culturelles qui privilégient non pas l’intérêt général mais des formes individualisées de « sauve-qui-peut », version moderne du marronnage. Cet environnement destructeur est entretenu par une politique opportuniste à somme nulle dans laquelle la fonction publique est un moyen d’enrichissement illicite et d’intégration dans une classe de dirigeants kleptocrates. Sans grande surprise, le système a oscillé entre chaos ingouvernable et tentation autoritaire, malgré l’effondrement de la dictature des Duvalier et l’adoption d’une constitution démocratique.
Les trois dernières décennies de luttes populaires pour « changer la vie » et créer un État responsable avaient contraint Jean-Claude Duvalier puis les militaires à renoncer à leur pouvoir despotique et enfin donné naissance à Lavalas. Il est tragique de constater que ces luttes populaires se sont dégénérées en rivalités intestines et en violence liée aux gangs.
Cela ne signifie toutefois pas que tout est perdu ou qu’il faut nier les tentatives d’autonomisation des moun andeyò (les exclus de l’espace public). En réalité, nonobstant certaines lacunes majeures et les magouilles, les rituels d’élections libres et régulières se sont maintenus ; une multiplicité de mouvements populaires est apparue même si la société civile continue de surreprésenter les intérêts des nantis ; le slogan tout moun se moun – nous sommes tous des êtres humains – a ébranlé la culture traditionnelle de soumission. Ce sont des acquis importants, mais ils ne peuvent dissimuler le fait que les promesses nées avec le mouvement Lavalas à la fin des années 1980 et au début des années 1990 demeurent irréalisées.
Le défi haïtien reconnaît que le coup d’État brutal de 1991, qui a contraint Jean-Bertrand Aristide et son gouvernement à l’exil, a joué un rôle critique dans cet échec. D’une part, la junte a réprimé violemment le mouvement populaire contribuant ainsi à le décapiter et le saper ; d’autre part, l’embargo imposé au régime militaire de facto a porté un rude coup à l’économie. Le pays ne s’en est jamais complètement remis. Ces circonstances ainsi que les conditions du retour au pouvoir d’Aristide en 1994 ont exacerbé les difficultés systémiques d’Haïti. La restauration de la présidence d’Aristide avec le concours de 20.000 marines américains a ouvert une ère nouvelle d’extrême dépendance vis-à-vis des puissances et institutions étrangères. Cette ère ne fait que se renforcer avec le passage du temps. Effectivement, le pays est pratiquement sous tutelle de la communauté internationale suite, à la fois, au deuxième départ forcé du président Aristide en 2004 et au séisme catastrophique de 2010. Au lendemain de la chute d’Aristide, les troupes américaines et françaises ont occupé Haïti pendant une brève période, pour céder ensuite la place à plus de 10.000 soldats de la paix des Nations Unies, force connue sous le nom de MINUSTAH (Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti). Mais ce n’est pas uniquement la sécurité du pays qui

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