Le traitement par les médias français du conflit israélo-palestinien
86 pages
Français

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Description

Les auteurs de cet ouvrage poursuivent leur travail d'analyse et de clarification sur le traitement par les médias français du conflit israélo-palestinien. Ils souhaitent, par cette modeste mais indispensable contribution aux réflexions sur les assertions faussées et mensongères qui ont accompagné chaque étape de l'histoire contemporaine au Moyen-Orient, soutenir les "honnêtes gens" dans leurs efforts en faveur de la paix.

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Informations

Publié par
Date de parution 15 avril 2007
Nombre de lectures 62
EAN13 9782336273112
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le traitement par les médias français du conflit israélo-palestinien

Luc Beyer De Ryke
Le Scribe cosmopolite Collection dirigée par Osama Khalil
Maquette et illustration de la couverture Osama Khalil
Avec le soutien de :
Le Collectif interuniversitaire pour la coopération avec les universités palestiniennes (CICUP).
L’hebdomadaire Politis . Le Monde Diplomatique . La Revue d’Etudes Palestiniennes .
©
Le Scribe – l’Harmattan des Arts et des Lettres
9782296027923
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Remerciements Préface Jack Ralite Denis Sieffert Geneviève Moll Sylvain Cypel Amnon Kapeliouk Françoise Germain-Robin Luc Beyer de Ryke Richard Labévière Synthèse
Remerciements à :
Monsieur Denis Sieffert sans qui cette table ronde n’aurait pu se tenir.
Monsieur Jack Ralite qui a pu nous obtenir une salle au Sénat où s’est déroulée cette table ronde.
Madame Leïla Shahid pour la synthèse si complète des interventions de cette journée.
Nous remercions également : Monsieur Luc Beyer de Ryke Monsieur Sylvain Cypel Madame Françoise Germain – Robin Monsieur Amnon Kapeliouk Monsieur Richard Labévière Madame Geneviève Moll
Le CVPR-PO
Préface
Maurice Buttin 1
Plusieurs mois après la table ronde organisée par le CVPR-PO qu’en est-il de la pertinence du thème que nous avions retenu, « Le traitement par les médias français du conflit israélo-palestinien » ? Hormis l’élargissement dû à l’actualité récente et qui nous obligerait aujourd’hui à titrer « … des conflits au Moyen-Orient », cette pertinence reste entière et même écrasante: Alors que les destructions par les forces armées israéliennes s’accumulaient aussi bien au Liban qu’à Gaza, nos médias ont persisté dans les perversions que nous avons tenté de dénoncer en novembre : … Silence absolu sur Gaza et les assassinats de civils qui y sont commis chaque jour, sur l’annexion de Jérusalem-Est qui se poursuit comme sur celle du nord de Bethléem, devenu maintenant partie du Grand Jérusalem voulu par l’état hébreux.
... Télévision plus tournée vers les victimes des katiouchas du Hezbollah que vers celles des bombardements du Liban, présentation de Libanais allègres se rendant à la plage en mangeant des glaces comme si le conflit ne les concernait pas, absence totale sur nos écrans des blessés et des morts de Gaza. … Panégyrique de la politique d’Israël dans les colonnes du «Monde» sous la plume de Bernard Henri Lévy.
Voici quelques exemples de la « réalité» telle que les médias voulaient nous la faire accepter.
Quand au « choix et au poids des mots» celui-ci aussi a travesti plus que jamais la vérité des faits :
... Des civils israéliens tués par un missile du Hezbollah ou du Hamas ce sont des « civils assassinés ». Des civils palestiniens tués par l’armée israélienne, ce sont des « terroristes abattus »…
… Des familles libanaises anéanties, ce sont « de pauvres victimes, dues à la lâcheté des terroristes du Hezbollah qui se cachent parmi elles»...
… Des soldats israéliens capturés, ce sont des soldats « enlevés» devenus des « otages » aux mains des terroristes, des ministres et des députés palestiniens enlevés, ce sont des « terroristes mis en état d’arrestation »...
... Des maisons, immeubles, ponts, centrales électriques détruits par l’aviation israélienne en Palestine ou au Liban, ce sont « les nécessaires démantèlement des nids où se cachent les terroristes du Hamas ou du Hezbollah ».
Oui, Denis Sieffert avait raison de dire que « les mots ne sont pas innocents ». Leur coloration pénètre le discours médiatique de façon insidieuse jusqu’à devenir le langage de tout le monde. C’est toute la stratégie de communication des médias qui parvient à « inverser le rapport entre bourreau et victime », Amnon Kapeliouk nous le rappelait dans son intervention du 26 novembre.
Notre travail d’analyse et de clarification n’est donc pas terminé. C’est à chacun d’entre nous, à chacun des lecteurs des « Actes » de cette table ronde qu’il appartient de le poursuivre, tant en privé qu’en public.
Puisse cette modeste mais indispensable contribution aux réflexions sur les assertions faussées et mensongères qui ont accompagné chaque étape de l’histoire contemporaine au Moyen-Orient, soutenir les «honnêtes gens» dans leurs efforts en faveur de la paix.
Jack Ralite 2
« Laisser aller le cours des choses, voilà la catastrophe », déclarait il y a bien longtemps, en des temps d’orage, Walter Benjamin. Les temps sont différents, très différents, encore qu’aussi avec orage, mais c’est avec au cœur et à l’esprit cette pensée que je souhaite ouvrir cette journée de vigilance autour et pour une paix réelle au Proche-Orient pour reprendre l’intitulé du CVPR qui va bientôt avoir dix ans d’âge je crois et dont je salue les animateurs, les militants et les soutiens ici rassemblés.
Je voudrais excuser Georges Labica, on l’a déjà dit, mais comme je le connais bien, j’avais envie de le nommer, car sa santé s’est fragilisée ces derniers temps. Et puis, je veux adresser à mon tour à l’ambassadrice la plus populaire du corps diplomatique, Leila Shahid, nos pensées affectueuses et fidèles pour elle, son peuple, son Etat, sa sagacité politique ouverte et de principe. Leila Shahid va rejoindre Bruxelles pour y représenter la Palestine auprès de l’Europe. Qu’elle sache que la mélancolie nous a gagné quand nous l’avons su et puis, parce que nous l’avons connue sur la durée avec cette aptitude à garder une vitalité de pensée quoi qu’il arrive, elle a plus que personne transmis cette idée que le mot désespoir n’a pas de signification politique. Chacune et chacun d’entre nous a, à sa manière, fait monter d’un cran son engagement pour faire toucher du doigt ce qui se passe sur cette rive de notre commune Méditerranée. Comment ne pas voir le rôle des savoirs, comment ne pas se féliciter de l’organisation de cette journée à l’initiative du CVPR PO, avec la participation de journalistes de l’écrit, du son et de l’image !
La décision de creuser la question capitale du dire sur ce coin source du monde. Nous nous devons et nous pouvons dans ces quelques heures de ce samedi 26 novembre travailler à être de meilleurs passeurs de réalités pour contribuer à informer une opinion publique, courageuse et exigeante._Nous pouvons toujours mieux servir la dignité palestinienne et faire de grands efforts d’autant plus que l’acuité des problèmes est vive, que des choses changent. Il y a là bas une sorte de chaudière politique et humaine qui notamment ces derniers temps peut brouiller notre habituelle photo des évènements qui s’y déroulent. La mort du président Arafat, l’élection de Mahmoud Abbas, la crise du parti Travailliste israélien, Sharon quittant le Likoud et formant un nouveau parti, on a l’impression d’un tremblement de terre. Comment assumer ces passages mêlés à la continuité, comment analyser ces événements dans l’empoignade historique vertigineuse qui se déroule là-bas, comment dégager quelques clartés dans cette situation, comment passer des tâtonnements d’un homme, d’une femme, fussent-ils journalistes aux actes de nouveaux brasseurs d’histoire. Quelle langue avoir et comment y combattre toutes les dérives permettant la seule communication triviale par une sorte d’espéranto qui aurait réussi, comment bien nommer, car mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde disait Camus. J’entend bien que vous allez étudier expériences à l’appui, les mauvais coups contre l’information, le livre de Joss Dray et de Denis Sieffert est précieux de ce point de vue.
Je voudrais pour ma part insister sur trois faits qui cheminent et qui sont partie prenante de la situation et de son élucidation.
Premièrement, il y a le mur d’apartheid, cette nouvelle et déjà longue, trop longue, réalité et je trouve quelque part ahurissant, disons le mot défaillant qu’il en soit si peu question. Le chantier continue d’avancer, traversant tout sans vergogne d’une propriété privée à des paysages bibliques, de la cour d’une école à la vie des individus.
Deuxièmement, à écouter, lire ou voir l’information, on a souvent l’impression, et ça n

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