Les fleurs du Congo
416 pages
Français

Les fleurs du Congo , livre ebook

-

416 pages
Français

Description

Collection «Zaïre - Histoire et Société» dirigée par Benoît VERHAEGEN Cet ouvrage est la reproduction, augmentée d'un avertissement et d'une postface de l'ouvrage: LES FLEURS DU CONGO suivi de commentaires de Gérard Althabe Cahiers libres 232-233 édités par François Maspero, Paris 1972. -couverture 1 : La Chute de.Kisangani, peinture de l'artiste décédé LONDE (Bunia, 1989). Collection B. Jewsiewicki. - couverture 4: Lumumba, libérateur du peuple par Tshibumba, c-1972, collection B. Jewsiewicki. Gérard ALTHABE LES FLEURS DU CONGO Une Utopie du Lumumbisme Avec en annexe: Introduction à 1'« Étude du chômage à Brazzaville en 1957 » Postface de Bogumil JEWSIEWICKI L 'Harmattan Inc.L'Harmattan 55, rue Saint-Jacques5-7, rue de l'ÉcolePolytechnique Montréal (Qc)75005 Paris -FRANCE - CANADA H2Y lK9 L'auteur Gérard Althabe, dans le cadre de l'Office de la Recherche Scientifique et Technique d'Outre Mer, a commencé une carrière d'anthropologue par une bourse d'étude qui l'amène dans les campements de pygmées Babinga du Sud-Cameroun, puis dans le quartier Poto-Poto de Brazzaville, où il mène une recherche sur les jeunes scolarisés exclus de tout espoir d'obtenir un travail salarié.De 1958 à 1963, dans la Cuvette congolaise, il est témoin des événements marquants qui interviennent sur les deux rives du fleuve Congo. Puis, il séjourne jusqu'en 1972 à Madagascar.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1997
Nombre de lectures 423
EAN13 9782296336896
Langue Français
Poids de l'ouvrage 15 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection «Zaïre - Histoire et Société»
dirigée par Benoît VERHAEGENCet ouvrage est la reproduction, augmentée d'un avertissement et d'une
postface de l'ouvrage:
LES FLEURS DU CONGO
suivi de commentaires de Gérard Althabe
Cahiers libres 232-233
édités par François Maspero, Paris 1972.
-couverture 1 : La Chute de.Kisangani, peinture de l'artiste
décédé LONDE (Bunia, 1989). Collection B. Jewsiewicki.
- couverture 4: Lumumba, libérateur du peuple par
Tshibumba, c-1972, collection B. Jewsiewicki.Gérard ALTHABE
LES FLEURS DU CONGO
Une Utopie du Lumumbisme
Avec en annexe:
Introduction à 1'« Étude du chômage
à Brazzaville en 1957 »
Postface de Bogumil JEWSIEWICKI
L 'Harmattan Inc.L'Harmattan
55, rue Saint-Jacques5-7, rue de l'ÉcolePolytechnique
Montréal (Qc)75005 Paris -FRANCE - CANADA H2Y lK9L'auteur
Gérard Althabe, dans le cadre de l'Office de la Recherche
Scientifique et Technique d'Outre Mer, a commencé une
carrière d'anthropologue par une bourse d'étude qui l'amène
dans les campements de pygmées Babinga du Sud-Cameroun,
puis dans le quartier Poto-Poto de Brazzaville, où il mène une
recherche sur les jeunes scolarisés exclus de tout espoir
d'obtenir un travail salarié.De 1958 à 1963, dans la Cuvette
congolaise, il est témoin des événements marquants qui
interviennent sur les deux rives du fleuve Congo. Puis, il
séjourne jusqu'en 1972 à Madagascar. Il publie entre autres:
Oppression et Libération dans l'Imaginaire (les communautés
villageoises de la Côte Orientale de Madagascar) (François
Maspero, 1969, réédition 1981). A partir de 1978, il prend pour
objet de ses recherches anthropologiques la société française
saisie dans son présent, recherches menées dans les périphéries
urbaines, les entreprises, les institutions administratives; il
s'interroge sur les conditions de la mise en oeuvre de la
démarche anthropologique dans notre modernité. Il crée en
1982 à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales une
Equipe de Recherche en Anthropologie Urbaine et Industrielle.
Dans ce cadre intervient la publication de deux ouvrages
collectifs: Urbanisation et enjeux quotidiens et Urbanisme et
réhabilitation symbolique (Anthropos, 1966, réédition à
l'Harmattan en 1993). En 1995, Regards sur la ville avec
JeanLouis Comolli au Centre Georges Pompidou. Depuis 1993,
certains de ses terrains d'enquête anthropologiques sont en
Roumanie (aussi bien à Bucarest que dans des villages).
~ Tous droits réservés à l'auteur, 1997
ISBN: 2-7384-5229-9AVERTISSEMENT DU COMMENTATEUR
Les événements survenus au Congo ces derniers mois ont été la
restauration d'une continuité historique. Ils s'inscrivent dans un
mouvement engendré dans les luttes anti-coloniales des années 50 et la
guerre civile qui a suivi la proclamation de l'indépendance le 30 juin
1960 ; ils s'inscrivent dans la continuité de la tragédie des années 60.
La biographie de L.D. Kabila, le retour au grand jour du
personnage mythique de Patrice Lumumba en témoipnent.
La longue marche des soldats de l'Alliance a l'allure d'une
revanche de l'écrasement en 1964 de la République populaire; la prise
sans combat de Bukavu est l'écho silencieux des assauts vains d'une
Année Populaire menée par Olenga qui se décomposera dans cet
échec pour s'emparer de la ville. La conquête de Kisangani, le 15 mars
1997, est une éclatante riposte à cette journée du 24 novembre 1964
pendant laquelle une expédition belgo-américaine brisera dans cette
ville la tentative de construire un pouvoir central alternatif à celui de
Kinshasa entièrement entre les mains des Occidentaux; les soldats
étrangers ouvriront la voie à une Année nationale commandée par un
Mobutu qui organisera une gigantesque répression.
Les changements de la dénomination des lieux, à mesure que
l'Alliance prend possession du pouvoir, ponctuent la restauration de la
continuité temporelle. Ainsi, le nom du grand stade de Kinshasa
"Kamanyola", qui évoquait un fictif acte d'héroïsme militaire d'un
Mobutu s'identifiant dans une imagerie de livre scolaire au Bonaparte
du pont d'Arcole, est rebaptisé en stade des "Martyrs de la Pentecôte",
rappelant la pendaison en ce lieu, en 1966,devant plusieurs dizaines de
milliers de personnes, et suivant le rituel colonial, de quatre
personnalités politiques de premier rang, acte inaugural d'un pouvoir
dont Mobutu venait de s'emparer un an avant.
Les événements commencés en octobre 1996 sont dans leur
déroulement même la restauration d'une Histoire qui avait été
grossièrement déformée. Ainsi le mobutisme et sa chute sont replacés
dans la conjoncture engendrée dans la décolonisation, dans ces années
60 sur lesquelles il faut obligatoirement revenir pour comprendre la
situation actuelle, ainsi se justifie d'ailleurs la réédition d'un texte
vieux de vingt-cinq ans.
Pourquoi ai-je écrit ce livre? Il faut se replacer dans l'ambiance de
l'époque: les comptes rendus et commentaires mettaient en scène des
1. L'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL)
est à l'origine un front de plusieurs organisations, dont le Parti de la
Révolution Populaire (pRP) de Laurent Kabila (note de l'éditeur).6
événements dénués de sens en eux-mêmes, leur intelligibilité était
recherchée au-dehors, dans la compétition des nations et des intérêts
capitalistes aux prises dans la guerre froide. Les Congolais étaient
arrachés à leur histoire, renvoyés aux confins de l'histoire des puissants
de la planète. Il ne s'agissait évidemment pas d'une absence de sens,
mais de l'impuissance des observateurs occidentaux à comprendre; ils
projetaient comme caractéristique des événements ce qui n'était que
leur incapacité à comprendre. Cette cécité n'était nullement
innocente; elle était constitutive de la domination: nier du sens aux
événements dans lesquels se construisait la révolte des dominés
justifiait les interventions, militaires en particulier, des Occidentaux
qui pensaient que seule la violence extrême peut venir à bout de
peuples vivant toujours dans un passé de ténèbres, bivouaquant à la
limite de l'animalité.
J'ai tenté de me placer dans une autre perspective: je me suis
efforcé de sortir dans la mesure du possible du regard ethnocentrique
et de reproduire le sens que ces événements génèrent en eux-mêmes.
J'ai particulièrement essayé de comprendre du dedans la guerre civile
de 1963-65, les formes des combats, les modalités de l'organisation2
la nature et les contradictions des pouvoirsmilitaire des Simba,
populaires mis en place dans la foulée de leurs victoires. Je me suis
efforcé de découvrir le sens d'une Histoire en cours qui ne pouvait pas
être réduite au miroir de 1'Histoire des autres.
Dans les articles, les émissions de télévision qui ont rendu compte
des derniers événements à travers lesquels le mobutisme s'est effondré,
on retrouve la même négation du sens, l'identique extériorisation des
causes, un ethnocentrisme toujours semblable à lui-même. On est de
nouveau plongé dans la même incompréhension arrogante.
Cet effort pour m'écarter dans la mesure du possible de
l'autoréférence ethnocentrique m'a conduit il y a 25 ans à écrire ce
texte dont la forme est singulièrement compliquée, souvent
alambiquée, obscure parfois; j'ai utilisé des concepts et un vocabulaire
hybride tirés à la fois du marxisme et de l'anthropologie sociale; je les
ai fait servir à l'édification d'une intelligibilité des événements qui
n'est pas dans le développement du marxisme et de l'anthropologie
sociale mais qui se veut une construction à distance de l'un et l'autre
système.
Je prie mes éventuels lecteurs de m'excuser. Peut-être auront-ils le
courage de surmonter l'obstacle d'un langage rébarbatif.
Gérard Althabe, juillet 1997
2. Les Simba étaient la dénomination des troupes plus ou moins formelles des
« mulétistes de l'Est ». Simba = lion en swahili, pour caractériser une attitude
courageuse, souvent due à l'utilisation de dro

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