Les violences génocidaires au Guatemala, une histoire en perspective
148 pages
Français

Les violences génocidaires au Guatemala, une histoire en perspective , livre ebook

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148 pages
Français

Description

Ce livre questionne l'origine de cette violence structurelle contemporaine, la guerre contre-insurrectionnelle qui ensanglanta le Guatemala de 1960 à 1996 et culmina entre 1980 et 1983 en massacres de masse frappant la population maya. Les contributions rassemblées ici décrivent et analysent les stigmates de l'histoire douloureuse de ce petit pays méconnu d'Amérique centrale tout en mettant en lumière les ressources dont il dispose pour sortir de l'impasse.

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 10
EAN13 9782296491908
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

Les violences génocidaires au Guatemala, une histoire en perspective
Recherches Amériques latines Collection dirigée par Denis Rolland et Joëlle Chassin La collectionRecherches Amériques latinespublie des travaux de recherche de toutes disciplines scientifiques sur cet espace qui s’étend du Mexique et des Caraïbes à l’Argentine et au Chili. Dernières parutions Marie-Claire ALEXANDRINE-SINAPAH,Itinéraire d’un esclave poète à Cuba. Juan Francisco Manzano (1797-1854), entre littérature et histoire, 2012.e Fabrice PARISOT (éd.),Alejo Carpentier à l’aube du XXI siècle, 2012. Karim BENMILOUD, Alba LARA-ALENGRIN, Laurent AUBAGUE, Jean FRANCO et Paola DOMINGO,Le Mexique. De l’indépendance à la révolution. 1810-1910, 2011. Carine CHAVAROCHETTE,Frontières et identités en terres mayas. e e Mexique-Guatemala (XIX -XXI siècles), 2011. Christian Edward Cyril LYNCH,Brésil. De la monarchie à l’oligarchie, 2011. J.-P. BLANCPAIN,Les Européens en Argentine. Immigration de masse et destins individuels (1850-1950), 2011. J.-P. BERTHE et P. RAGON (eds),Penser l’Amérique au temps de la e e domination espagnole, Espace, temps et société, XVI – XVIII siècle, Hommages à Carmen Val Julian, 2011. Henri FAVRE,Changement et continuité chez les Mayas du Mexique, Contribution à l’étude de la situation coloniale en Amérique latine, 2011. Marcos EYMAR, La langue plurielle. Le bilinguisme franco-espagnol dans la littérature hispano-américaine (1890-1950),2011. Pauline RAQUILLET,Alfred Ebelot. Le parcours migratoire d’un e Français en Argentine au XIX siècle, 2011. Pierrette BERTRAND-RICOVERI,Mitología shipibon2010. German A. de la REZA,Les nouveaux défis de l’intégration en Amérique latine, 2010. João Feres Júnior,Histoire du concept d'Amérique latine aux Etats-Unis, 2010. Marie-Cécile BENASSY-BERLING,Sor Juana Inés de la Cruz. Une femme de lettres exceptionnelle. Mexique XVIIe siècle, 2010. Florencia Carmen TOLA,Les conceptions du corps et de la personne dans un contexte amérindien, 2009.
Sébastien Jahan (dir.) Les violences génocidaires au Guatemala, une histoire en perspective
Ouvrage publié avec le concours du CRIHAM (Centre de recherche interdisciplinaire en histoire, art et musicologie – Universités de Poitiers et Limoges)
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-57016-0 EAN : 9782296570160
Sommaire Introduction.......................................................................................... 9 par Sébastien Jahan Présentation historique et juridique du concept de génocide ............. 25 par Sophie Thonon-Wesfreid Aux sources du génocide guatémaltèque : la conquête coloniale et la “révolution” libérale ................................ 33 par Sébastien Jahan Le génocide continué ? Violences, justice et réparations dans le Guatemala contemporain ....................................................... 51 par José Morales Un écosystème du mal : le fémicide au Guatemala............................ 67 par Patrick Bard La théologie de la libération vue du Guatemala. Regard d'un missionnaire et théologien ............................................. 77 par Fernando Bermúdez Les traumatismes du conflit armé au Guatemala. Génocide culturel et recréation du symbolique .................................. 91 par Bernard Doray, Concepción Doray Rencontres de jeunes. Un rôle à jouer dans la construction de la paix au Guatemala ?................................ 107 par Céline Soun Si la Bolivie a pu, pourquoi pas le Guatemala ? Gauches sociales et politiques dans deux pays à majorité indigène. 129 par Bernard Duterme
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Introduction Sébastien Jahan “La denuncia cruza los siglos. Las causas remotas de las masacres han de buscarse muchos siglos atrás. (...) Hace falta resaltar que de la violencia de antaño ha nacido une pueblo que viene plasmando su identidad en la resistencia, resistencia para vivir y resistencia para ser lo que es...Ricardo Falla “Ce qui s'est passé au Guatemala durant le conflit armé est sans doute la plus grande catastrophe qu'ait connu le continent e américain au cours du XX siècle. Mais tout le monde s'en fiche, puisque les victimes étaient des Indiens”. Rapportés par Sophie Thonon-Wesfreid au cours du colloque international sur “les 1 massacres de masse au Guatemala” , ces propos du procureur 2 espagnol Carlos Castresana illustrent l'état d'esprit qui a été à 1  Ce colloque s'est déroulé à Paris, au Palais du Luxembourg, le 14 novembre 2009. Il était organisé par les associations et laboratoires de recherche suivants : AIRCRIGE (Association internationale de recherche sur les crimes contre l'humanité et les génocides, Paris), CEDRATE (Centre de recherche et d'action sur les traumatismes et l'exclusion, Paris), CETRI (Centre tricontinental, Louvain-la-Neuve), FAL (France Amérique Latine), l'Équipe Littérature et Histoire de l'Université Paris VIII (Saint-Denis) et le GERHICO (Université de Poitiers). 2  Carlos Castresana Fernandez a été nommé en septembre 2007 par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, à la tête de CICIG (Commission internationale contre l'impunité au Guatemala). Cet instrument a été formé sur la base d'un accord entre l'ONU et le gouvernement guatémaltèque pour épauler les institutions judiciaires nationales dans leur lutte contre le crime organisé et les
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l'origine de l'organisation de cette manifestation scientifique en novembre 2009. Il s'agissait d'abord de prendre la mesure d'une tragédie dont l'ampleur et la gravité méritent l'attention du monde scientifique comme du grand public. Ce conflit armé a ensanglanté, en effet, plus de trente-cinq ans (1960-1996) de l'histoire de ce petit pays d'Amérique centrale, la phase la plus violente, au début des années 1980, ayant même été qualifiée – j'y reviendrai – de “génocidaire”. Les plaies nées de cette guerre au sein de la population guatémaltèque ne sont toujours pas refermées en raison, non seulement du caractère en somme récent du traumatisme, mais aussi du fait de l'attitude des autorités du pays qui s'obstinent dans un déni d'histoire, refusant d'admettre la responsabilité de l'État dans les crimes perpétrés envers les victimes civiles du conflit, rechignant à réparer, matériellement et symboliquement, ses fautes ou à traduire en justice les responsables. Les manuels scolaires restent étonnamment silencieux sur cette période. Quant à l'institution universitaire, elle n'est guère plus prompte à investir cette part occultée ou tronquée du passé national. Ce sont donc dans les publications étrangères ou les rapports des commissions d'enquête que les citoyens guatémaltèques peuvent trouver ne serait-ce qu'un récit circonstancié et fiable des événements. La mémoire du conflit et des souffrances qu'il a engendrées est portée par les survivants et les familles de victimes, les organisations qui les soutiennent (ECAP, CALDH, Serjus...) et les groupements nationaux de défense des droits de l'homme comme laProcuradoria de los derechos humanos. Cette situation provoque une sorte de profonde fracture mémorielle au cœur de la société guatémaltèque. Mais la chape
forces illégales de “sécurité”. Castresana a démissionné de ses fonctions en juin 2010, à la suite d'attaques qui visaient à décrédibiliser son action et qui provenaient de milieux se sentant potentiellement menacés par les investigations de la CICIG. Son choix était en outre motivé par le constat de la faible volonté politique des autorités guatémaltèques en matière de lutte contre l'impunité (The Guatemala Times, 8 juin 2010).
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