Motif de la résistance ivoirienne

Claude Koudou

Description

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La guerre en Côte d'Ivoire suite aux élections de 2010 a engendré des conséquences incalculables (arrestations, viols, exécutions sommaires, chasse aux sorcières, violations des droits de l'homme etc.). La fracture ainsi induite interpelle la diaspora ivoirienne, qui a donc organisé des états généraux. Ces assises furent l'occasion de réfléchir à la mise sur pied d'une méthodologie pour contribuer au retour de la paix et indiquer la partition qu'elle compte désormais jouer dans le paysage socio-politique ivoirien.

Sujets

• Science politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 janvier 2014
• Nombre de lectures: 22
• EAN13: 9782336335285
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

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LES ÉTATS GÉNÉR AUX Sous la coordination de Claude Koudou

Motif de la résistance ivoirienne

Repenser l’Afrique pour une même Côte d’Ivoire du Sud, du Nord, de l’Ouest, de l’Est et du Centre

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Motif de la résistance ivoirienne

Repenser l’Afrique pour une même Côte d’Ivoire

du Sud, du Nord, de l’Ouest, de l’Est et du Centre

Afrique Liberté Collection dirigée par Claude KOUDOU Afrique Libertéune collection qui accueille essais, est témoignages et toutes œuvres qui permettent de faire connaître l’Afrique dans toute sa diversité et toute sa profondeur. Cette collection qui reste ouverte se veut pluridisciplinaire.Son orientation sera essentiellement axée sur les rapports entre l’Afrique et l’Occident. Elle refuse l’afro-pessimisme et se range résolument dans un afro-optimisme réaliste. Sur quels repères fonder l’Afrique d’aujourd’hui ? Telle est une des questions majeures à laquelle cette collection tentera de répondre.Afrique Libertése veut un espace qui doit explorer l’attitude de l’Africain ou des africanistes dans ses dimensions mentale, scientifique, culturelle, psychologique et sociologique. Dans un monde en proie à de graves crises, un des enjeux majeurs de cette plate-forme serait de voir comment faire converger les différents pôles de compétences pour hisser l’Afrique à la place qui doit être véritablement la sienne. Déjà parus Alain Cappeau,Cauchemar démocratique. L’Afrique d’hier et d’aujourd’hui, 2014. Raymond Koudou Kessié, Hubert Oulaye, Félix Tano (coord.), Cour pénale internationale : l’introuvable preuve contre le président Laurent Gbagbo, 2013. Justin Kone Katinan,Côte d’Ivoire. L’audace de la rupture, 2013. Lazare Koffi-Koffi,La France contre la Côte d’Ivoire. L’affaire du Sanwi, 2013. Claude Koudou,Le président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale. Justice ou imposture ?, 2013. Georges B. Beyllignont,Côte d’Ivoire et Afrique francophone. La police face aux défis de prévention des conflits africains,2012. Koch Obhusu,Une saison à Hermankono, 2012. Alain Dogou,Ma vérité sur le complot contre Laurent Gbagbo. Contre-rapport des résultats de la Commission internationale de l’ONU sur la crise postélectorale,2012 .

LES ÉTATS GÉNÉRAUX

Sous la coordination deClaude Koudou

Motif de la résistance ivoirienne

Repenser l’Afrique pour une même Côte d’Ivoire du Sud, du Nord, de l’Ouest, de l’Est et du Centre

© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-343-02656-5 EAN : 9782343026565

Remerciements

Nous voudrions tout d’abord saluer et remercier tous les démocrates, tous les amis africains et non africains de la Côte d’Ivoire qui nous ont confortés dans notre lutte, pour le combat de la liberté, de la démocratie et des droits de l’Homme.

Nous voudrions ensuite remercier Désiré Porquet et Alain Cappeau qui n’ont pas ménagé leurs efforts dans les préparatifs pour que ces premiers états généraux de la Résistance ivoirienne connaissent un succès.

Les Ivoiriens sont restés mobilisés et déterminés dans leurs différences pour dénoncer la forfaiture opérée en direct en Côte d’Ivoire. Que ces vaillants combattants de la liberté trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude.

Nous saluons tous nos amis, tous nos camarades que la crise post électorale a disséminés partout dans le monde. Que tous les exilés, à un niveau ou à un autre trouvent ici l’expression de nos encouragements pour toutes les difficultés qu’ils bravent pour toujours rester debout.

Notre reconnaissance revient aussi à tous les leaders politiques notamment ceux du Front populaire qui ont porté et soutenu les assises des états généraux. Leurs différentes interventions remarquées ainsi que celles du porte-parole du président Laurent Gbagbo ont ajouté à la détermination des Ivoiriens de la Diaspora, d’aller plus loin.

Notre gratitude s’adresse à tous les responsables d’organisations politiques et associatives qui ont pris toutes les dispositions pour venir contribuer à ces états généraux.

Enfin, nous ne saurions oublier de saluer le Comité d’organisation et le Comité scientifique qui ont beaucoup travaillé pour garantir le succès des assises.

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Avertissement

Les premiers états généraux de la Résistance ivoirienne se sont tenus le 30 mars 2013 ; soit à la suite du worshop des 3 et 4 décembre 2012 (à Addis Abeba) et du colloque du 16 février 2013. Ce dernier a été organisé par la cellule de crise que nous avons due mettre en place pour gagner en vigilance.

Devant la complexité de la crise en Côte d’Ivoire, devant les vices de procédure qui entachent l’arrestation du Président Laurent Gbagbo, de tous ses proches ou de ceux désignés « pro » ou supposés, devant les maquillages montés pour couvrir l’imposture – le non respect de la décision du Conseil constitutionnel d’un Etat souverain, des interpellations de députés sans levée de leur immunité, … –, devant les frustrations et les souffrances de populations innocentes, devant l’impossibilité d’organiser des manifestations pacifiques de protestation en Côte d’Ivoire, la diaspora ivoirienne se devait de prendre les responsabilités qui lui étaient ainsi incidemment échues. La lutte et le combat pour la défense de la démocratie, de la liberté d’expression et d’opinion… se sont conséquemment transposés dans l’Hexagone, point de décisions de politique en Afrique.

La diaspora ne devant se dérober devant les responsabilités qui lui « sont tombées dessus », elle a pris le courage d’assumer. Les états généraux de la « Résistance ivoirienne » avaient pour objectifs de réfléchir sur les actions à mener, les actes à poser et d’identifier des propositions aux fins d’harmoniser notre stratégie de lutte. La volonté des Ivoiriens de la diaspora de constituer une véritable passerelle et d’être de vrais acteurs de la société civile s’est affirmée à l’occasion de ces états généraux. Nous sommes des Ivoiriens mais aussi des Africains et amis de l’Afrique, démocrates épris de paix, de liberté et de justice, qui avons mené et qui menons des actions, pour expliquer, pour exposer les réalités africaines telles qu’elles existent et non telles que les prédateurs

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voudraient qu’elles soient vues par leurs opinions publiques. C’est face à des problèmes d’organisation ; mais c’est aussi devant les graves atteintes de violations des droits de l’Homme, des arrestations arbitraires, des tortures par le pouvoir ivoirien, que nous nous sommes réunis. C’est également devant de nombreux cas d’ingérences intempestives en Afrique. C’est face à ce qui se passe au Togo, au Tchad, au Burkina Faso, en RDC, en Lybie, en Côte d’Ivoire, au Mali… et ailleurs, en Syrie… que nous avons tenu ces assises. Il y a beaucoup d’injustices, il y a beaucoup de frustrations et de souffrances.

Devant les effets pervers de la mondialisation, nous devons constituer des passerelles qui conviennent pour démontrer pourquoi il est dans l’intérêt des Occidentaux de construire ensemble un nouveau paradigme.

Les injustices et la pauvreté dans le monde s’accroissent au fur et à mesure que les populations augmentent. Mais paradoxalement, pendant que nous parlons des droits de l’Homme, pendant que la rhétorique et des argumentaires sur la transparence, sur la démocratie et sur la compétitivité sont abondants sur les supports de communication et dans les débats publics dans les pays occidentaux, en Afrique, tout reste encore opaque, mystérieux voire tabou. Les hommes sur terre seraient-ils égaux en droit ? Nous en doutons. Des illustrations des inégalités sont nombreuses. Mais nous allons retenir quelques faits pour illustrer nos incompréhensions, nos frustrations, les meurtrissures et notre mal être devant des actes des grands pays qui suscitent malaise et indignation. Nous pensons que nous pouvons parler sans être intimidés d’une façon ou d’une autre.

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Problématique

Plus de cinquante trois (53) ans après les indépendances des pays africains, ceux de l’espace francophone sont pauvres. Les raisons abondent la littérature : néo-colonisation après la colonisation ; l’impérialisme rampant qui multiplie les théâtres de guerre ; une élite formatée à la défense des intérêts de l’ancienne puissance tutélaire ; des gouvernants corrompus ; … Mais plusieurs décennies après la confection des diagnostics, l’approche méthodologique si tant est qu’elle existe réellement, n’est pas à la hauteur des enjeux.

Il y a un grand paradoxe à relever face à cette incurie. Celui- ci peut s’exprimer dans la question : « qu’est ce que l’Afrique ? » Pour y répondre nous pouvons regarder la carte de l’Afrique. Nous observons que l’Afrique est supérieure aux Etats-Unis, à l’Europe, à l’Inde, à l’Argentine et la Chine réunies, tout au moins, en superficie. On peut ainsi constater que la surface de l’Afrique peut regrouper celles des Etats- Unis, l’Europe, l’Inde, l’Argentine et la Chine.

Mais l’Afrique compte aussi 1 milliard 40 millions d’habitants. Malgré ces atouts que les Africains eux-mêmes appréhendent mal par ailleurs, des théories sur la nécessité d’imposer une civilisation aux Africains ont été développées. Des années d’esclavage et de massacres en Afrique sont justifiées par ces pays qui refusent volontairement de regarder les choses en face. Ils pensent que présenter des ventres affamés pour justifier des interventions convainquent encore aujourd’hui une grande partie de l’opinion publique. Mais ils sont allés plus loin dans le dénigrement de l’Africain. Il faut dire que le physique de l’Africain a été théorisé pour dire qu’il n’était apte qu’à manger parce qu’il a une bouche avancée à l’intérieur de son visage et qu’il serait moins apte à réfléchir parce son front est aplati. Donc au-delà des formules et d’échanges de bons procédés, le Noir n’a jamais été pris au sérieux dans la conscience collective de la

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