Transition politique et enjeux post-électoraux au Gabon
180 pages
Français

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Transition politique et enjeux post-électoraux au Gabon , livre ebook

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180 pages
Français

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Description

Comment doit-on comprendre la transition politique gabonaise et ses enjeux ? Quel avenir peut-on escompter pour la société gabonaise contemporaine ? Comment a été menée la succession présidentielle gabonaise ? Tels sont les questionnements qui recèlent des réalités irréductibles qui ne peuvent échapper à la compréhension des "situations" et "logiques" du "Gabon contemporain".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 148
EAN13 9782296803435
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Transition politique
et enjeux post-électoraux
au Gabon
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions

Pius NGANDU Nkashama, Guerres africaines et écritures historiques, 2011.
Alphonse AYA, La fonction publique congolaise. Procédures et pratiques, 2011.
Dieudonné MEYO-ME-NKOGHE, Les Fang aux XIX e et XX e siècles, 2011.
Mohamed Lamine. GAKOU, Quelles perspectives pour l’Afrique ?, 2011.
Olivier LOMPO, Burkina Faso. Pour une nouvelle planification territoriale et environnementale, 2011.
Hamidou MAGASSA, Une autre face de Ségou. Anthropologie du patronat malien, 2011.
Mohamed Lemine Ould Meymoun, La Mauritanie entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire, 2011.
Marc Adoux PAPE, Les conflits identitaires en « Afrique francophone », 2011.
Claudine-Augée ANGOUE, L’indifférence scientifique envers La recherche en sciences sociales au Gabon de Jean Ferdinand Mbah, 2011.
B. Y. DIALLO, La Guinée, un demi-siècle de politique, 1945-2008, 2011.
Ousseini DIALLO, Oui, le développement est possible en Afrique, 2011.
Walter Gérard AMEDZRO ST-HILAIRE, PhD, Gouvernance et politiques industrielles. Des défis aux stratégies des Télécoms d’État africains, 2011.
Toavina RALAMBOMAHAY, Madagascar dans une crise interminable, 2011.
Badara DIOUBATE, Bonne gouvernance et problématique de la dette en Afrique. Le cas de la Guinée, 2011.
Komi DJADE, L’économie informelle en Afrique subsaharienne, 2011.
Hifzi TOPUZ, Un Turc au Congo, 2010.
Djakalidja COULIBALY, Agriculture et protection de l’environnement dans le Sud-Ouest de la Côte d’ivoire, 2011.
Lofti OULED BEN HAFSIA, Karima BELKACEM, L’avenir du partenariat Chine-Afrique, 2011.
Sous la direction de
Patrice MOUNDOUNGA MOUITY


Transition politique
et enjeux post-électoraux
au Gabon


Préface de Mwayila TSHIYEMBE
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54399-7
EAN : 9782296543997

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Ont contribué à la réalisation de ce livre :


Hervé Ingueza
Docteur en Science politique , Diplômé du CEAN/IEP de Bordeaux-Université
Montesquieu Bordeaux IV.

Tatiana Sandra Mboumba Moussavou
Doctorante en Anthropologie à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences
Sociales (EHESS), Paris.

Thierry-Aristide Midepe
Docteur en Histoire, Diplômé de l’Université Michel de Montaigne Bordeaux
III.

Patrice Moundounga Mouity
Docteur en Science politique, Diplômé du CEAN/IEP de Bordeaux-Université
Montesquieu Bordeaux IV.

Arnold Nguimbi
Docteur ès Lettres, Diplômé de l’Université Paris XII.

Sylvain Nzamba
Docteur ès Lettres, Diplômé de l’Université Michel de Montaigne Bordeaux III.

Christian Nzengue Pegnet
Doctorant en Economie Bancaire et Financière, Université Montesquieu
Bordeaux IV
Préface
Les auteurs de cet ouvrage collectif l’ont intitulé : Transition politique et enjeux postélectoraux au Gabon. L’allusion est clairement faite aux dernières élections présidentielles du 30/8/2009, remportées par Ali Bongo Ondimba, le fils d’Omar Bongo, après 41 ans de son règne sans partage.
Alors, étant donné la réalité politique gabonaise, la première question qui vient à l’esprit est celle-ci : quelles significations revêtent les termes de transition et d’ enjeux postélectoraux utilisés ici ? Une clarification s’impose.

Ali Bongo, prince héritier d’un Etat patriarchique

Tout d’abord, selon le dictionnaire, le mot transition vient du latin transitio qui veut dire passage. En outre, transition vient du verbe transire , qui signifie aller au-delà . Dès lors, il est utilisé selon deux acceptions : d’une part, la transition veut dire « action de passer d’un état à un autre », d’autre part, elle signifie ce qui est provisoire, lors qu’elle est précédée de l’article partitif « de ».
A la lumière de cette esquisse sémantique, y a-t-il lieu de dire que l’élection d’Ali Bongo inaugure une transition ? Rien n’est moins sûr ! Oui si l’on prend la transition au sens de pouvoir provisoire en quête d’ émancipation probable. Non si l’on entend par transition le passage d’un état à un autre. Quelques arguments peuvent être avancés pour étayer cette thèse.
Ali Bongo est l’héritier patenté d’un Etat patriarchique {1} , c’est-à-dire d’un système politique ingénieusement construit sur la puissance paternelle dont l’autorité illimitée et la parole souveraine trouvent leur incarnation dans le sultanisme au sens wébérien du terme, c’est-à-dire une domination patrimoniale se mouvant principalement dans la sphère de l’ arbitraire non lié à la tradition {2} .
En d’autres termes, l’ Etat patriarchique est une société politique systémique, conçue comme une famille élargie à l’échelle de l’Etat où le patriarche est le chef de l’Etat, la première dame, la mère de la nation , les fils et filles du patriarche, les enfants de la patrie sinon des princes et princesses héritiers.
Omar Bongo Ondimba est un patriarche gosoudar à l’instar du tsar des Russies, à la fois souverain et propriétaire de son pays et de ses sujets. Son génie est d’avoir réussi, à l’ombre des mécanismes , des procédures , des institutions , des normes constitutionnelles d’origine occidentale, à fabriquer de toutes pièces, avec l’aide du temps, un Etat spécifique , mélangeant la modernité traditionnelle (la monarchie héréditaire) et la modernité occidentale (la république démocratique), grâce à la ruse, à la fortune, à la détention du monopole de la violence légitime, au suffrage universel, à la diplomatie.
Dans l’Etat patriarchique faut-il le souligner ; la finalité du pouvoir n’est pas la création des richesses et leur répartition équitables , dans le respect de l’ intérêt général et du bien public. Bien au contraire, l’enjeu du pouvoir est la durée des mandatures (l’horizon étant la monarchie héréditaire ou la présidence à vie) au service de laquelle sont mobilisées toutes les ressources matérielles et morales du pays.
Nul ne sait si Omar Bongo Ondimba a lu Machiavel. Cependant, à la lumière de sa pratique politique, il est à ce jour l’un des dirigeants d’Afrique noire ayant appliqué avec une rare lucidité les préceptes du Florentin.
Stratège , il a appris de Machiavel que le maintien au pouvoir est un art : « Les seigneuries qui viennent si vite, comme toutes les autres choses naturelles qui naissent et croissent soudain, ne peuvent avoir leurs racines et autres fibres assez fortes pour que le premier orage ne les abatte. Tel est le sort de ceux qui sont devenus en peu de temps princes, à moins qu’ils ne soient de si grande vertu qu’ils sachent s’apprêter à garder ce que la fortune leur a mis dans les mains et qu’ils créent les fondements de leur puissance après y être parvenus, ce que les autres font avant {3} ».
Animal politique , Omar Bongo Ondimba fut à la fois le renard (patriarche) et le lion (chef de l’Etat) selon la leçon du maître : « Il faut donc savoir qu’il y a deux manières de combattre, l’une par les lois, l’autre par la force : la première est propre aux hommes , la seconde aux bêtes ; mais comme la première bien souvent ne suffît pas, il faut recourir à la seconde. C’est pourquoi il est nécessaire de savoir bien pratiquer et la bête et l’homme. Si donc un prince doit savoir bien user de la force, il doit choisir le renard et le lion, car le lion ne peut se défendre des filets, le renard des loups ; il faut donc être renard pour connaître les filets et lion pour faire peur aux loups {4} »
Tant et si bien que propriétaire du Gabon, au sens propre et au sens figuré, Omar Bongo Ondimba eut la sagesse de ne pas manger seul. Il fut le premier à comprendre que le pouvoir n’est pas seulement l’ espace d’exercice de l’autorité , mais qu’il est également l’ espace de partage des gains matériels ou moraux entre les maillons systémiques du village étatique ( les familles, les clans, les lignages, les ethnies et les principautés ) que ce

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