Bouddhisme et philosophie
283 pages
Français

Bouddhisme et philosophie , livre ebook

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283 pages
Français

Description

Le néo-bouddhisme actuel a-t-il encore quelque chose à voir avec la rigueur de renoncement prêché par le bouddhisme originel ? Cet essai propose une confrontation serrée entre les enseignements bouddhiques et la tradition philosophique occidentale. Il fait apparaître un paysage plus nuancé et des clivages plus accentués que ne le laisse paraître l'image idyllique d'une rencontre de l'Occident avec une spiritualité censée témoigner d'une rationalité quasi scientifique et d'un athéisme purificateur.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2008
Nombre de lectures 178
EAN13 9782296199958
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BOUDDHISME ET PHILOSOPHIE
En quête dJune sagesse communeCOLLECTION THÉÔRIA
DIRIGÉE PAR PIERRE-MARIE SIGAUD
AVEC LA COUABORATION DE BRUNO BÉRARD
OUVRAGES PARUS:
Jean BORELLA, Problèmes degnose, 2007.
Wolfgang SMITH, Sagesse de la Cosmologie ancienne: Les cosmologies
traditionnelles face à la sciencecontemporaine, 2008.
À PARAÎTRE :
Jean BIÈS, Monde moderne et spiritualité
Philip SHERRARD, Le Christianisme intérieur: Approches d'une tradition
sacrée, préface de Mgr I<allistos Ware, trad. de Jean-Claude Perret et
Pierre-Marie Sigaud.
Martin LINGS, Symbole et archérype, trad. de Jean-Claude Perret.
Robert BOLTON, Les Rythmes du temps: L'histoire du monde et la
doctrine des rycles, trad. de Jean-Claude Perret.
Bruno BÉRARD, Introduction à lapensée deJean Borella.
Bruno Les Perspectives eschatologiques dans les différentes
religions.FRANÇOISE BONARDEL
BOUDDHISME ET PHILOSOPHIE
En quête d'une sagesse commune
Collection Théôria
L'HarmattanILLUSTRATIONDE COUVERTURE:
Manjusri, bodhisattva de la Sagesse transcendante (XIe siècle),
Monastère d'Alchi, Ladakh. Photographie de Lionel Fournier,
reproduite avec son aimable autorisation.
@
L'HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l'École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan 1@wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-05797-5
EAN : 9782296057975Du MÊME AUTEUR
L'hermétisme, Paris, PUF (Que sais-je? n° 2247), 1985, 127 pages.
Traduit en roumain, tchèque, bulgare, italien. Réédition revue et
augmentée sous le titre L.a Voie hermétique,Paris, Dervy, 2002, 188
pages.
Antonin Artaud ou lafidélité à l'infini, Paris, Balland, 1987, 430 pages
(épuisé).
Philosophie de l'alchimie - Grand Œuvre et modernité,Paris, PUF, 1993,
712 pages. Traduction roumaine: Polirom, 2000.
Philosopherpar le Feu (anthologie de textes alchimiques occidentaux),
Paris, Seuil (points Sagesses), Paris, 1995, 471 pages (épuisé).
Réédition revue, augmentée et illustrée, éditions Almora, 2008.
L'irrationnel, Paris, PUF (Que sais-je? n03058), 1996, 128 pages.
Réédition: 2005. Traduction italienne: Mimesis, 2007.
Transhumances,Montpellier, Fata Morgana, 1999, 117 pages.
Petit dictionnairede la vienomade,Paris, Entrelacs, 2006, 272 pages.
Contribution à des ouvrages collectifs (sélection) :
Cahiersde l'Herne C. G. Jung, Paris, Éd. de l'Herne, 1984.
Dictionnaireuniverseldeslittératures,Paris, PUF, 1994.
Les nuageset leursymbolique,Paris, Albin Michel, 1995.
Dictionnairede l'ésotérisme, Paris, PUF, 1998.
DossierH: Ernst Jünger,Lausanne, L'Âge d'Homme, 2000.
Modernitésd'Antonin Artaud, Paris, Lettres modernes, Mignard, 2000.
L.a Chute, Paris, Éd. Noesis, 2002.
Le Livre desSagesses,Paris, Bayard, 2002.Traduction:
Instructions fondamentales de I<alou Rinpotché (Introduction au
bouddhisme Vajrayana), Paris, Albin Michel, 1990, 275 pages.
A paraître:
La conversation sacrée-Tripryque pour Albrecht Dürer
Cosmopolitismeet enracinement - Essai sur la cultureINTRODUCTION
LE BOUDDHISME A-T-IL VRAIMENT
RENCONTRÉ L'OCCIDENT?
Dans un ouvrage paru ces dernières années, Frédéric Lenoir
en vient à conclure que la «rencontre» du bouddhisme et de
l'Occident s'est la plupart du temps limitée à «un jeu de miroir
incessant»; le bouddhisme servant de prétexte aux Occidentaux
«pour mieux se regarder et se comprendre eux-mêmes afin de
mieux régler leurs propres comptes, de s'inquiéter ou de s'exalter de
leur propre destin »1. Si pertinent soit-il dans le cadre d'une étude
sociologique et historique au demeurant fort bien documentée, ce
constat n'en est que plus troublant: laissant libre cours à un
imaginaire contradictoire et déformant, l'Occident n'aurait donc fait
jusqu'alors du bouddhisme qu'un usage polémique et projectif;
usage dont l'égocentrisme plus ou moins conscient attesterait au
fond une méconnaissance totale du message du Bouddha.
Comment dès lors parler de « rencontre », sinon par procuration ou
anticipation? Tout porte en effet à supposer que la multiplication
actuelle des traductions de textes canoniques et la diffusion
grandissante des enseignements traditionnels par des maîtres
qualifiés parviendront peu à peu à dissoudre les interprétations
fantaisistes trop longtemps dominantes en Occident.
Montrant ainsi indirectement l'existence d'un hiatus durable
entre ce substrat traditionnel qu'est la Loi bouddhique (Dharma) et
la plupart de ses «représentations» occidentales, l'étude de Frédéric
Lenoir rend du même coup évidentes les limites de toute enquête
1 La rencontre du bouddhisme et de l'Occident, Paris, Fayard, 1999, p. 18. Ce titre était
déjà celui de l'ouvrage du Père Henri de Lubac, paru en 1952 et rééçlité en 2000 aux
Éditions du Cerf.
7sociologique qui, érigeant des matériaux somme toute secondaires
en unique objet d'étude, parvient à se passer d'une confrontation
serrée avec ce legs spirituel qu'est l'enseignement du Bouddha.
Comment d'ailleurs apprécier à leur juste mesure ces errements
interprétatifs sans faire implicitement référence au corps de doctrine
que la logique même de cette approche interdit de rendre davantage
présent, et sans se servir à cet effet des instruments critiques forgés
par la philosophie? Quant à la notion fort générale de
«représentation », elle englobe des formations mentales trop
diverses (phantasmes, mythes, visions du monde, conceptualisations
plus ou moins hâtives) pour ne pas suggérer la nécessité d'une
nouvelle mise en perspective critique aux lieu et place d'une simple
classification. Ce type d'étude appelle donc une suite et un
changement de regard autant que de registre: si les conditions de la
« rencontre» sont aujourd'hui réunies grâce aux progrès de la
transmission (écrite et orale), les Occidentaux qui accueillent ces
enseignements et les maîtres qui les dispensent, auront-ils la naïveté
de penser qu'ils puissent faire l'économie de l'entrechoc culturel et
spirituel corrélatif à toute véritable confrontation? On ne sait pas
davantage pour l'heure quel rôle la philosophie peut être amenée à
jouer dans cette rencontre, ni si le bouddhisme a quelque chance de
s'inscrire durablement dans une culture reposant sur de tout autres
fondements intellectuels et religieux.
Sans doute la question fut-elle pour une part abordée dans le
dialogue entre «le moine et le philosophe» a.F. Revel, M. Ricard),
devenu le best-seller que l'on sait1. Mais si l'on admire plus d'une
fois le brio dialectique de l'ex-biologiste, on ne cesse de s'interroger
sur la légitimité de son interlocuteur à parler au nom de «la
philosophie». Les positions philosophiques de Jean-François
Revel - rationaliste comme on le fut au XVlllème siècle et
dédaigneux des courants contemporains - avaient certes de quoi
faire rebondir le débat et de quoi offrir au grand public une
dramaturgie intellectuelle de choix entre un père, incrédule notoire,
et son fils devenu moine bouddhiste. Une joute il va sans dire
pacifique, alimentée par l'intelligence des deux protagonistes mais
émoussée par la tolérance éclairée de l'un et le détachement
1 Dialoguant avec son père dans le livre paru en 1998 aux éditions Nil (Le moine et le
philosophe), Matthieu Ricard s'entretient avec l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan
dans un second ouvrage: L'infini dans la paume de la main, Paris, Nil / Fayard, 2000.
8compassionné de l'autre. Si la parole du moine laisse souvent
transparaître l'éclat impersonnel de la Prajnâ (Sagesse transcendante
selon le bouddhisme), celle du philosophe reste fréquemment
tributaire de préjugés humanistes et rationalistes et de ce
« positivisme» qu'il est aujourd'hui si tentant, et probablement si
risqué, de prêter au message du Bouddha, souvent au mépris des
textes eux-mêmes et des contextes culturels très variés qui en ont
favorisé la diffusion. Auteur d'un virulent pamphlet - l'aurait-on
oublié? - contre la philosophie en général et quelques Modernes en
particulierl avec lesquels il n'a à l'évidence aucune affinité
(Nietzsche, Bergson, Husserl, Heidegger), Jean-François Revel
n'était peut-être pas le mieux placé

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